Paris, le 03 juillet 2023
L’Association des Petites Villes de France (APVF) que préside Christophe Bouillon, ancien député de Seine Maritime et Maire de Barentin, et dont le Président délégué est Loïc Hervé, Sénateur de Haute-Savoie, a réuni son bureau lundi 3 juillet pour évoquer la crise et la violence dans les quartiers ainsi que la situation que vivent leurs habitants depuis quelques jours. Au-delà de l’émotion légitime que suscite la mort d’un jeune adolescent de 17 ans, que partagent tous les maires de petites villes, en demandant que la justice s’exerce avec sévérité et célérité une fois les faits clairement établis, il apparaît désormais évident que l’embrasement des quartiers et les nuits d’émeute dépassent largement le cadre du drame de Nanterre.
Cette flambée de violence a touché non seulement les quartiers populaires des métropoles et de l’Ile-de-France mais aussi et très largement nombre de quartiers de villes, petites et moyennes, là où le manque d’effectifs de sécurité se fait cruellement sentir et où les moyens sont les moins adaptés.
Nombre d’écoles, de gymnases, d’équipements culturels et de commerces mais aussi de mairies ont été sévèrement endommagés, tandis que certains élus étaient agressés, insultés et parfois violentés. L’APVF leur apporte tout son soutien et sa solidarité dans cette période si difficile.
Une nouvelle fois, les habitants de ces quartiers seront victimes de ces violences. Plus que jamais, l’heure est donc au retour au calme. Les maires de petites villes lancent un appel aux responsables gouvernementaux, associatifs, culturels, sportifs et religieux et en appellent au sens des responsabilités des familles et des parents pour contribuer au retour à une situation normale.
Mais au-delà du nécessaire retour à l’ordre, il est urgent et impératif d’apporter enfin de vraies réponses à la crise des quartiers populaires et de changer de braquet dans le domaine de la politique de la ville. Cela fait plusieurs années que l’APVF attire l’attention des gouvernements successifs sur l’aggravation des inégalités territoriales sur les conséquences de la disparition des services publics et de la désertification médicale qui touchent ces quartiers ou encore la ségrégation urbaine qui concentre dans ces villes les populations les plus précarisées. Depuis longtemps, l’APVF alerte sur le manque de moyens des effectifs de sécurité dans ces quartiers, tout particulièrement dans les petites villes. Il importe à ce sujet de mettre l’accent sur le retour d’une vraie police du quotidien qui, au-delà de sa première mission, le maintien de l’ordre, rétablisse un vrai dialogue avec les jeunes de ces quartiers et joue un véritable rôle de médiation.
Il importe également d’aller beaucoup plus loin en faveur de la réussite éducative, trop de petites villes ne bénéficiant pas des dispositifs REP+. À ce sujet, l’APVF sera extrêmement vigilante pour que les quartiers des petites villes ne soient pas exclus des dispositifs de la nouvelle géographie prioritaire des quartiers actuellement en discussion.
Regrettant que le plan d’envergure présenté en 2018 par Jean-Louis Borloo ait trouvé si peu d’écho dans les plus hautes sphères de l’État, l’APVF appelle à faire de la politique de la ville – de toutes les villes, petites, moyennes et grandes – une priorité nationale. Elle avait conclu ses XXVe Assises, tenues récemment à Millau, par un appel pressant à ne pas « couper les ponts » avec ceux de nos territoires et de nos concitoyens qui sont confrontés à un sentiment de relégation. Dans cette période si difficile, les petites villes attendent donc de l’Etat un soutien effectif et sans faille.
Seule une volonté et des politiques d’envergure durables permettront d’inverser le processus de délitement de notre société et de recréer les conditions du vivre-ensemble. Il y a désormais urgence à agir.
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