Alors que l’examen du projet de loi santé a commencé à l’Assemblée nationale, le Bureau de l’Association des petites villes de France, réuni hier, presse les parlementaires de prendre des mesures fortes et volontaristes à la hauteur du défi de la désertification médicale.
Si la fin du numerus clausus est une mesure positive, celle-ci ne donnera pas de résultats significatifs avant dix ou quinze ans. Or, le problème de la désertification médicale est devant nous et impose des réponses urgentes. De surcroît, avant d’être un problème de nombre, il s’agit d’un problème de répartition de l’offre de soins.
La situation de pénurie de l’offre de médecins libéraux dans certains territoires impose désormais que soit abordée la question de la régulation de l’installation des médecins. L’APVF propose que, par le biais de la loi santé, deux mécanismes de régulation soit expérimentés sur une durée limitée :
- l’obligation d’exercice, pendant 1 an, en zone sous-dotée à la sortie des études de médecine ;
- le conventionnement sélectif : dans les zones sur-dotées, le conventionnement à l’assurance maladie serait conditionné à la cessation d’activité par un autre médecin libéral (sur le modèle applicable aujourd’hui pour les infirmiers libéraux).
Une telle procédure d’expérimentation permettrait à la fois de répondre à l’urgence de la situation actuelle et d’analyser l’efficacité réelle de ces mesures dans le temps.
Il convient désormais de mettre de côté tout dogmatisme sur le sujet afin d’expérimenter des solutions concrètes et pragmatiques permettant de lutter plus efficacement contre la désertification médicale.