03
octobre
2024
Démographie médicale : une légère hausse mais des inégalités qui demeurent

Démographie médicale : une légère hausse mais des inégalités qui demeurent

Santé

L’Atlas de la démographie médicale, publication de l’Ordre national des médecins, vient d’être publié et fournit les dernières données relatives à la démographie médicale.    Premier constat, le nombre de médecins en activité régulière a augmenté de 0,8 %, atteignant 199 089 praticiens au 1ᵉʳ janvier 2024 soit 1672 médecins de plus. Il s’agit d’un …

L'Atlas de la démographie médicale, publication de l'Ordre national des médecins, vient d'être publié et fournit les dernières données relatives à la démographie médicale.   

Premier constat, le nombre de médecins en activité régulière a augmenté de 0,8 %, atteignant 199 089 praticiens au 1ᵉʳ janvier 2024 soit 1672 médecins de plus. Il s'agit d'un retour à un niveau similaire à celui de 2014 alors que cet effectif baissait depuis 2010 à l'exception de faibles rebonds en 2018 et en 2020.

Cet effectif baissait depuis 2010, à l’exception de timides rebonds en 2018 et 2020, et revient aujourd’hui à un niveau comparable à celui observé en 2014.

Outre le nombre de médecins, leur âge moyen est également en baisse : 48,1 ans contre 48,6 l’an dernier pour les médecins en activité régulière.
Selon l’Atlas, les départements situés au centre de la métropole, autour du bassin parisien,  sont les moins bien dotés  comme l’Indre (145,9 médecins pour 100 000 habitants), l’Eure (147,4) ou bien encore le Cher (152,2).

En comparaison, les départements abritant les grandes villes de France, ainsi que ceux situés sur les littoraux ou aux frontières présentent les plus fortes densités : Paris (697,4), les Hautes-Alpes (432,4) ou encore le Rhône (414).

 

 

Télécharger l'atlas de la démographie médicale en cliquant ici 

03
octobre
2024
La FUB et l’APVF invitent les élus locaux à agir pour la pratique du vélo chez les jeunes

La FUB et l’APVF invitent les élus locaux à agir pour la pratique du vélo chez les jeunes

Transition écologique, Education, Ville intelligente et durable, Attractivité et aménagement du territoire

Dans le cadre de sa campagne “La Vélo Vibe”, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) s’est associée à l’Association des Petites Villes de France (APVF), et a publié une nouvelle note de plaidoyer intitulée “L’école, un tremplin vers la ville à vélo”. Objectif : encourager les élus de petites villes à lancer de premières …

Dans le cadre de sa campagne "La Vélo Vibe", la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) s’est associée à l’Association des Petites Villes de France (APVF), et a publié une nouvelle note de plaidoyer intitulée "L’école, un tremplin vers la ville à vélo". Objectif : encourager les élus de petites villes à lancer de premières actions en faveur du vélo, en commençant par les établissements scolaires.

Un plaidoyer ancré dans le terrain

Cette note s’appuie sur les retours d’expérience des maires de petites villes déjà investis dans la promotion du vélo, ainsi que sur les contributions des associations locales du réseau de la FUB. Leurs expertises et témoignages ont enrichi ce plaidoyer, offrant des solutions concrètes et adaptées aux problématiques de sécurité routière autour des écoles.

Agir pour la sécurité et l’autonomie des jeunes

Pour encourager les collégiens à utiliser le vélo et à gagner en autonomie, il est nécessaire de traiter les questions d’insécurité routière. Bien que 81 % des collégiens vivent à moins de 20 minutes de leur établissement, peu utilisent le vélo, en raison des dangers liés à la circulation. En effet, 44 % des accidents impliquant des enfants surviennent sur le trajet domicile-école, et 58 % sont causés par des véhicules mal stationnés.
Par ailleurs, 73 % des 11-17 ans ne respectent pas les recommandations de l'OMS, qui préconise 60 minutes d’activité physique quotidienne. Favoriser les déplacements actifs, comme le vélo, pourrait contribuer à améliorer cette situation.

 Un appel à l’action pour les collectivités

Ce plaidoyer lance un message fort aux collectivités : elles jouent un rôle crucial dans la création de conditions favorables à l'usage du vélo chez les jeunes.

Les recommandations concrètes :

  • Instaurer des rues scolaires : cette mesure rapide et économique améliore la sécurité autour des écoles en limitant ou définitivement l’accès des véhicules motorisés.
  • Élaborer des Plans de Déplacement Établissement Scolaire (PDES) : cet outil de planification analyse les mobilités des élèves et du personnel pour promouvoir les mobilités actives.
  • Equiper les établissements scolaires en stationnement vélo protégé : le diagnostic du PDES permet d’identifier précisément les besoins en infrastructures pour vélos.
  • Intégrer le vélo dans les projets éducatifs  : le développement d’actions de sensibilisation et des projets pédagogiques autour du vélo permet d’assurer une continuité éducative au collège, après les initiatives du SRAV en primaire.

En adoptant ces mesures, les collectivités contribuent non seulement à l’autonomie des jeunes, mais aussi à la transformation des villes vers un modèle plus sécurisé et respectueux de l’environnement.

 

Télécharger la note de plaidoyer de la FUB et de l’APVF

En savoir plus sur le site de la FUB

26
septembre
2024
3 questions à Sylvain Waserman, Président de l'ADEME

3 questions à Sylvain Waserman, Président de l'ADEME

Transition écologique, Ville intelligente et durable

Sylvain Waserman, Président de l’ADEME, répond cette semaine aux questions de la lettre hebdomadaire des petites villes.    1) Pourriez-vous tout d’abord revenir pour la lettre des petites villes sur la place de l’ADEME dans les territoires ? Créée il y a maintenant plus de 30 ans, en 1992, l’ADEME appuie son action sur ses …

Sylvain Waserman, Président de l'ADEME, répond cette semaine aux questions de la lettre hebdomadaire des petites villes. 

 

1) Pourriez-vous tout d’abord revenir pour la lettre des petites villes sur la place de l’ADEME dans les territoires ?

Créée il y a maintenant plus de 30 ans, en 1992, l’ADEME appuie son action sur ses 17 directions régionales, dont 4 en outre-mer, et ses 3 représentations dans les territoires d’outre-mer (Polynésie, Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon). Cette présence permet à nos équipes de se trouver au plus près des problématiques des collectivités locales, et d’avoir une connaissance fine des enjeux et des spécificités de chaque territoire.

Concrètement l’ADEME se donne pour mission de faciliter l’émergence et d’accompagner la réalisation des projets de transition écologique et énergétique partout sur le territoire, depuis le diagnostic et la qualification des besoins, jusqu’au financement des projets.

L’ADEME a développé plusieurs outils et plateforme dédiés à destination des territoires, en particulier le programme « Territoires Engagés Transition Ecologique » qui vise à accompagner les collectivités pour structurer leur politique de transition autour de deux thématiques : Climat Air Énergie et Économie circulaire.

 

 2) L’ADEME a lancé en novembre dernier le « Réseau des élus pour agir », en quoi consiste-t-il ?

L’objectif du réseau est simple : donner des clés de lecture et partager l’expertise de l’ADEME pour accompagner et faciliter le passage à l’action des élus locaux en faveur de la transition écologique. C’est crucial lorsque l’on sait que plus de 50% des décisions en la matière relèvent des compétences des collectivités territoriales.

L’adhésion au réseau, gratuite et volontaire, offre l’opportunité de participer à des webinaires, des formations, et l’accès aux ressources techniques de l’ADEME.

Ce réseau national est décliné dans les territoires par les directions régionales de l’ADEME qui organisent des rencontres, des visites de terrain et des ateliers thématiques. Parfois les élus peuvent se sentir isolés face à la complexité et la diversité des problématiques liés à la transition écologique, l’idée de ce réseau est aussi de favoriser le partage d’expérience entre élus, la diffusion de bonnes pratiques, et de ne laisser personne sans réponse.

Près de 3000 élus nous ont déjà rejoint et nous fêterons nos 1 an à l’occasion du congrès des Maires en novembre. Ce sera aussi l’occasion de tirer un premier bilan et voir comment accélérer et faire mieux pour aider les élus locaux.

 

3) Quel regard portez-vous plus largement sur le rôle des petites villes face aux enjeux de transition écologique et d’adaptation au changement climatique ?

Les petites villes ont la taille idéale pour lancer des initiatives et des expérimentations innovantes. Leurs élus ont une proximité réelle avec les habitants mais aussi des moyens pour leur apporter des réponses rapides (moyens qui me faisaient parfois défaut lorsque j’étais maire de village !).

L’adaptation de nos territoires face à la multiplication et l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, nécessite la réactivité et le volontarisme des élus locaux pour agir efficacement. Ils peuvent s’emparer des enjeux d’adaptation de façon très concrète, à commencer par la réalisation d’un diagnostic local des vulnérabilités pour informer et sensibiliser aux risques. Ce diagnostic peut se traduire en actions concrètes pour désimperméabiliser les sols, renaturer les centre-villes, organiser un service de proximité pour nos aînés lors des canicules… bref, apporter des solutions pragmatiques face aux effets du dérèglement climatique dans notre quotidien.

L’ADEME accompagne les élus et les collectivités par le financement d’études et de projets, ou l’élaboration de méthodologies telles que l’outil « Plus Fraiche Ma Ville » accessible à tous !

 

 

26
septembre
2024
Déficit public : un problème collectif qui appelle une réponse collective selon le Ministre du Budget

Déficit public : un problème collectif qui appelle une réponse collective selon le Ministre du Budget

Finances et fiscalité locales

Laurent Saint-Martin, ministre du Budget placé sous l’autorité directe du Premier ministre, puis Antoine Armand, ministre de l’Economie, ont été auditionnés par la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Tous les deux sont revenus sur la gravité de la situation des finances publiques et Laurent Saint-Martin a esquissé prudemment sa feuille de route pour redresser …

Laurent Saint-Martin, ministre du Budget placé sous l’autorité directe du Premier ministre, puis Antoine Armand, ministre de l’Economie, ont été auditionnés par la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Tous les deux sont revenus sur la gravité de la situation des finances publiques et Laurent Saint-Martin a esquissé prudemment sa feuille de route pour redresser les comptes publics : « un problème collectif de la dépense publique qui appelle une réponse collective »

  • Un diagnostic :

Laurent Saint-Martin s’est engagé à un « discours de vérité et de méthode » devant les parlementaires de la Commission des finances de l’Assemblée nationale.

Il est revenu sur la « gravité » de la situation des finances publiques, avec un déficit public « qui risque de dépasser les 6 % », et les « deux raisons » qui expliqueraient – selon lui et ses prédécesseurs – cette dégradation :

  • des recettes fiscales moins importantes que prévues. Laurent Saint-Martin ne nie pas qu’il y a là « un véritable enjeu de pilotage des recettes et de transparence», mais il explique que cette perte est avant tout liée à la composition de la croissance, tirée davantage par les exportations que par la consommation, et à l’attentisme d’une part des acteurs économiques depuis quelques mois (« quand il y a moins d’activité, il y a moins de recettes ! ») ;
  • des dépenses des collectivités plus élevées que ce que la trajectoire prévoyait, de l’ordre de 16 milliards d’euros pour 2024. « Je ne suis pas là pour distribuer des bons et des mauvais points, mais pour regarder l’avenir» a indiqué Laurent Saint-Martin aux parlementaires. Et rappelant immédiatement à la Commission que « PLFR, après PLFR, l’Etat a été présent aux côtés des collectivités, notamment pendant la crise pandémique. […]. Il fallait le faire, ça a été fait, et aujourd’hui, nous avons donc besoin des collectivités ». Un prêté pour un rendu ? Ce discours, autant que celui du mauvais point, n’est pas acceptable pour les collectivités. 
  • Un cap :

« Nous n’avons pas de marges de manœuvre en 2024 si nous voulons renouer avec une trajectoire soutenable à partir de 2025 » a indiqué le ministre. La seule perspective, c’est le redressement.

Laurent Saint-Martin appelle tous les acteurs de la dépense publique « à faire ensemble preuve d’une vraie responsabilité » afin de tenir les objectifs de maîtrise des dépenses publiques pour 2024. 

  • Un calendrier précisé : le projet de budget sera présenté la semaine du 9 octobre

D’abord, Laurent Saint-Martin a indiqué qu’il recevra « dans les tous prochains jours » les élus locaux pour discuter de la trajectoire financière des collectivités à partir de 2025 ». La question se pose alors du format des discussions. Cette réunion pourrait se tenir dès lundi prochain.

En outre, Laurent Saint-Martin présentera au Premier ministre, « d’ici quelques jours », un « schéma de fin de gestion » qui sera retranscrit dans un « projet de loi de finances de fin de gestion ».

Enfin, il affirme qu’un projet de budget, en cours d’écriture, sera bien présenté au Parlement dès la semaine du 9 octobre.

  • Une méthode : le premier levier sera la réduction de la dépense publique et la réponse sera « collective »

Affirmant que dans quelques jours, « des choix forts seront proposés pour redresser les finances publiques », Laurent Saint-Martin a esquissé sa vision, son engagement sur la base d’un ordre des priorités très précis :

Premier levier de redressement : Réduire les dépenses publiques et veiller à leur efficience. Deux volets : le rabot et la transformation de l’action publique.

Pour Laurent Saint-Martin, il serait irresponsable d’actionner, en même temps, le levier fiscal, mais il annonce engager une réflexion de plus long terme sur la justice fiscale. Antoine Armand indique quand même que des mesures ciblées, visant les entreprises et les ménages les plus aisés, pourraient bien être décidées dans la prochaine loi de finances.

Deuxième levier de redressement : renforcer la compétitivité et produire de la richesse

Suite à la pandémie, la politique de l’offre avait démontré toute son efficacité, elle avait permis un rebond d’activité et de retrouver le chemin de la compétitivité. Concrètement, ce sont de nouvelles usines qui ouvrent. Mais l’APVF rappelle que ce rebond d’activité ne pourra s’opérer sans le maintien d’un niveau d’investissement local élevé.

Une réponse collective à la nécessité de réduction des dépenses locales. L’ensemble des parties prenantes seront invitées dès cette semaine. Une première réunion pourrait se tenir dès le début de la semaine prochaine.

Retrouver la vidéo de l'audition 

26
septembre
2024
Situation financière des Petites Villes en 2023 : embellie de l’investissement en dépit d’une réduction des leviers de financement

Situation financière des Petites Villes en 2023 : embellie de l’investissement en dépit d’une réduction des leviers de financement

Finances et fiscalité locales

L’APVF et La Banque Postale ont publié la 10ème édition du « Regard financier sur les petites villes » à l’occasion des 26ème assises des petites villes de France. Cette étude porte sur les comptes 2023 des 4 122 petites villes comprises entre 2 500 et 25 000 habitants qui totalisent 26,6 millions d’habitants, soit …

L'APVF et La Banque Postale ont publié la 10ème édition du « Regard financier sur les petites villes » à l’occasion des 26ème assises des petites villes de France. Cette étude porte sur les comptes 2023 des 4 122 petites villes comprises entre 2 500 et 25 000 habitants qui totalisent 26,6 millions d’habitants, soit 39 % de la population française.

 Le budget total hors dette des petites villes (budgets annexes inclus) s’élève en 2023 à 41,9 milliards d'euros, soit 39,5 % du budget total hors dette des communes (hors ville de Paris), montant en hausse de 6,6 % par rapport à 2022.

Cette progression s’explique notamment par une augmentation de 4,7 % des dépenses de fonctionnement portée principalement par la masse salariale et les achats et charges externes, impactés par une inflation persistante depuis 2021.

Dans le même temps, les recettes de fonctionnement ont progressé de 5 %, en lien avec la progression de 7,1 % des valeurs locatives cadastrales. Cette hausse a permis d’améliorer l’épargne brute de 6,6 %.

L’amélioration de la situation financière des petites villes, par rapport à l’an passé, a profité à l’investissement qui dépasse, pour la première fois, en volume, le niveau de référence de 2013 pour atteindre plus de 10 milliards d’euros (en progression de 11,5 % par rapport à 2022).

Mais pour la première fois depuis 5 ans, les petites villes mobilisent également leur trésorerie au service de l’investissement particulièrement dans le cas des communes de plus de 10 000 habitants, et limitent le recours à l’emprunt (baisse de l’encours de dette de 1,7 %).

Il est à noter qu’avec l’emprunt, la trésorerie est le principal levier pouvant être utilisé par les petites villes pour financer la transition écologique, tandis que le levier « fiscalité » semble difficile à mobiliser pour 56 % d'entre elles, compte tenu du niveau d'effort fiscal déjà atteint. Face au mur d’investissement, les résultats de l’étude révèlent une réduction des moyens de financements à disposition des petites villes assez préoccupante.

En 2024, la question de la préservation des capacités d’investissement, dans un contexte de ralentissement du niveau d’inflation et l’impact année pleine des évolutions de l’indice de la fonction publique, devra faire l’objet d’une attention toute particulière.

Télécharger l'étude complète 

Télécharger le communiqué de presse

26
septembre
2024
Assises des Petites Villes à Amboise : le temps des urgences...

Assises des Petites Villes à Amboise : le temps des urgences...

Réunis à Amboise les 19 et 20 septembre 2024 pour les XXVIe Assises de l’APVF, au moment où notre pays connaît une crise démocratique sans précédent, les Maires de petites villes de métropole et des outremers, ont tenu à rappeler avec force et gravité qu’ils constituent la première ligne de défense de la République. Télécharger …

Réunis à Amboise les 19 et 20 septembre 2024 pour les XXVIe Assises de l’APVF, au moment où notre pays connaît une crise démocratique sans précédent, les Maires de petites villes de métropole et des outremers, ont tenu à rappeler avec force et gravité qu’ils constituent la première ligne de défense de la République.

Télécharger la résolution des Assises de l'APVF intitulée "Sans nous, pas de République du quotidien, nos exigences face à l'urgence"

26
septembre
2024
Assurabilité des communes : une nécessaire mobilisation de tous les acteurs

Assurabilité des communes : une nécessaire mobilisation de tous les acteurs

Finances et fiscalité locales

Les Assises des petites villes à Amboise ont été l’occasion de revenir sur une thématique importante pour de nombreuses communes depuis 2023 : celle de leur assurabilité. Pour en débattre, l’APVF a réuni Eva Kaplanis, Directrice Développement de la SMACL, et Thomas Schramme, Directeur Métier Entreprises, Flottes, Collectivités & Associations de Groupama autour de Frédéric …

Les Assises des petites villes à Amboise ont été l'occasion de revenir sur une thématique importante pour de nombreuses communes depuis 2023 : celle de leur assurabilité. Pour en débattre, l'APVF a réuni Eva Kaplanis, Directrice Développement de la SMACL, et Thomas Schramme, Directeur Métier Entreprises, Flottes, Collectivités & Associations de Groupama autour de Frédéric Leveillé, maire d'Argentan. La modération était assurée par Philippe Bluteau, avocat associé du cabinet Oppidum Avocats et conseiller juridique de l’APVF.

L'APVF vous propose un compte-rendu des échanges.

Introduction de Frédéric Leveillé, maire d’Argentan

  • Leveillé a débuté son propos par une présentation de la commune d’Argentan :
    • La commune est dans une situation particulière : il s’agit d’une ville de la reconstruction ;
    • C’est aussi la ville-centre de l’intercommunalité, avec les coûts de centralité afférents.
    • Argentan a été frappé par un sinistre en 2018 : l’incendie d’un gymnase ;
      • En dépit de l’enquête, pas de responsabilité constatée ;
      • Après marché public, la commune n’a reçu qu’une seule réponse, avec coût multiplié par 4.
    • Cette situation appelle à un besoin de mobilisation de la part des collectivités.

Table ronde

Contexte général de l’assurabilité des collectivités : une forte hausse des primes après une décennie de décorrélation entre prime et risque

  • Thomas Schramme (Groupama)
    • Les primes d’assurances ont baissé au cours des 10 dernières années ;
      • La forte concurrence a entraîné une décroissance forte du chiffre d’affaires des assureurs entre 2017 et 2022 ;
      • S’en est suivie une décorrélation entre les primes d’assurance et les coûts des sinistres constatés.
    • Ce cycle a basculé en 2022, avec une forte hausse des primes.
  • Eva Kaplanis (SMACL)
    • Groupama et SMACL déplorent qu’il n’y ait que deux acteurs majeurs sur le marché ;
    • L’enjeu est à la mutualisation des risques, dans un contexte d’émergence de nouveaux risques :
      • Accroissement du risque climatique ;
      • Développement des violences urbaines (épisode de l’été 2023)
        • A noter que si la MAIF n’avait pas refinancé la SMACL à la suite des émeutes, la SMACL n’existerait plus.
      • Il convient de mettre en concordance les tarifs avec les risques et l’inflation – ce qui passe notamment par une concurrence plus affirmée.

Les solutions : une conjonction de propositions impliquant Etat, assureurs et collectivités territoriales

  • EK (SMACL)
    • Ce ne sera qu’une conjonction de solutions qui seront efficaces, pour garantir la continuité du service public.
    • Pistes :
      • Simplification du mode de passation des marchés publics. Pour permettre un dialogue constructif entre collectivités et assureurs.
      • Prévention – à noter qu’il n’existe pas de solutions clefs en main, les spécificités du territoire sont à prendre en compte
        • Embauche d’un gestionnaire de risques, qui a pour charge le suivi et la sécurisation ;
        • Développement de la télésurveillance ;
        • Qui pour prendre en charge ces coûts ?
          • Les plus grandes collectivités ont investi directement à la suite d’importants sinistres
          • Exemple : destruction de l’opéra de Vichy par la grêle.
          • Se pose la question pour les communes de plus petite taille.
        • TS (Groupama)
          • Il faut rendre le marché des assurances attractif pour dépasser le duopole actuel ;
          • Il convient d’améliorer la pédagogie sur l’assurance ;
            • Renforcement vis-à-vis des assurés de l’information sur la sinistralité et sur les mesures de redressement envisageables
            • Stress tests des plans communaux de sauvegarde
          • S’adapter aux nouveaux risques. Désormais, les aléas climatiques représentent 70% des sinistres – il y a 20 ans, 30%.
            • L’Etat doit jouer son rôle ;
            • Il faut développer la coassurance pour un meilleur partage du risque.
          • FL (Argentan) – réaction
            • Concernant les marchés publics :
              • Des évolutions sont nécessaires ;
              • Néanmoins, si les marchés publics sont contraignants, ce sont également des mécanismes de protection pour les communes ;
              • Il existe 28 000 communes de moins de 1 000 habitants : il n’y a pas de problème d’assurance pour ces communes qui négocient de gré à gré.
            • L’Etat a une responsabilité particulière. Un schéma à 3 étages peut être envisagé :
              • Les collectivités peuvent prendre à leur charge la petite sinistralité ;
              • Pour les problématiques plus conséquentes, « il faut que les assurances assurent » ;
              • Enfin, dans les cas particuliers, l’Etat doit répondre présent :
                • Exemple : novembre 2023, dans le département de l’Orne, un coup de vent frappe uniquement à Argentan, ce qui cause un sinistre. Le préfet refuse la déclaration de « catastrophe naturelle », car seule la commune d’Argentan est concernée. Ce sont donc les assurances qui se voient obligées de prendre en charge le sinistre. C’est dans ce type de situations que l’intervention de l’Etat est nécessaire.

Réaction des assureurs au « schéma à 3 étages », sur le modèle de la garantie agricole

  • EK (SMACL)
    • C’est un modèle que défend la SMACL ;
      • La fréquence des très petits sinistres entraîne un coût élevé pour les assureurs ;
      • Sur la « partie centrale », c’est le cœur de métier des assureurs
        • Ex : incendie, dégâts des eaux, vandalisme…
      • Le dernier niveau, celui où l’Etat intervient, est le plus ardu à délimiter :
        • Pour l’assurance patrimoine, il y a une majoration de la prime catastrophe naturelle. L’Etat sait que le modèle actuel n’est pas finançable – il y aura nécessairement de nouvelles majorations ;
        • Outre le volet climatique, il y a le volet troubles sociaux, alors que se succédées les violences en banlieue, les troubles de Nouvelle-Calédonie, et plus récemment les émeutes en Martinique.
      • TS (Groupama)
        • A noter que le modèle de garantie agricole a une particularité : il intervient assuré par assuré. Pour les collectivités, il s’agirait d’un modèle global.
        • Concernant le « risque émeute » :
          • Le coût total en 2023 a été de 793 millions d’euros ;
          • Pour la Nouvelle-Calédonie, il est d’1,5 milliard d’euros, soit quatre fois le niveau des primes sur l’île. Les réassureurs, là encore, souhaitent se retirer.
        • La caisse centrale de réassurance doit jouer son rôle et accompagner les assureurs.

Une piste en dernier recours : le Bureau Central de Tarification

  • Philippe Bluteau
    • Une piste en dernier recours : transposer ce qui existe en matière d’assurance obligatoire, pour les véhicules, pour les médecins… Si un assuré doit s’assurer et ne trouve pas de contrat, il a la possibilité de saisir le Bureau Central de Tarification (BCT), qui définirait montant de la prime et de la franchise auprès de l’assureur désigné. Certes, pour le moment, il n’existe pas d’obligation pour les communes de s’assurer. Mais politiquement, s’assurer est, pour elles, de fait, une obligation (comment envisager que l’école incendiée ne soit pas reconstruite ?). Quid de ce modèle ?
    • TS (Groupama)
      • Le recours au BCT est une fausse bonne idée ;
      • Le BCT est compétent pour les assurances obligatoires et donne une solution d’assurance. Cela doit demeurer une solution exceptionnelle ;
      • Le besoin est avant tout de garantir une concurrence saine.
    • EK (SMACL)
      • Il existe déjà une saisie du BCT par les collectivités pour leur assurance auto. Mais la prime est définie par les assureurs ;
      • Cela contraint les assureurs, qui disposent de seulement 15 jours pour répondre ;
      • Si les assureurs devaient être sollicités en direct par le BCT, ce serait autant de temps en moins pour les collectivités, et ce en laissant la main aux assurances pour la définition du montant des primes.
    • FL (Argentan)
      • Le BCT est un moyen potentiellement coercitif à n’utiliser que dans les cas extrêmes. Il s’agit d’un moyen ultime.
      • Une discussion collective est nécessaire pour régler la totalité des situations.

Questions/Réponses avec la salle

À la suite des violences urbaines de l’été 2023, les franchises ont été réhaussées.

  • Réponse EK (SMACL)
    • La SMACL n’a pas eu d’autres choix, pour garantir la pérennité de son activité, que de décider une hausse des franchises dans le cadre de violences urbaines ;
    • Si la MAIF n’avait pas refinancé la SMACL, après les violences urbaines de l’été 2023, la SMACL aurait disparu ;
    • Il est à noter que les réassureurs ne suivent plus les assureurs sur la question des violences urbaines ;
    • Il s’agit également d’un appel à l’Etat à intervenir, les assureurs n’étant pas seuls capables de couvrir le risque. Un premier signal positif : la mise en place par l’Etat d’un fonds de soutien aux collectivités, ce qui est une première.
  • Réponse TS (Groupama)
    • C’est surtout à partir des émeutes urbaines en Nouvelle-Calédonie que les réassureurs se sont retirés massivement ;
    • Une réponse collective doit être trouvée entre les assureurs, l’Etat et les collectivités.
  • Intervention de Jean-Christophe Erard, Délégué pour la stratégie nationale de résilience auprès des collectivités territoriales renvoie à la Stratégie Nationale de Résilience et les initiatives des communes en matière de prévention des risques. Une plateforme élaborée en interministériel et en lien avec les associations d'élus est accessible sur : snr-elus.cned.fr

Dimension intercommunale : les petites villes poussent pour que les équipements de centralité soient gérés par l’intercommunalité. Est-ce que le risque assurantiel pousse au transfert des équipements et donc de la couverture assurantielle ?

  • FL (Argentan)
    • Léveillé est maire d’Argentan, ville-centre, et président de l’intercommunalité. Le transfert d’équipements à l’intercommunalité n’enchante pas les maires ruraux ;
    • Il y a donc une faible tendance à la mutualisation ;
    • Cependant, le risque assurantiel pour les communes rurales demeure faible, du fait d’un patrimoine plus restreint. Le risque pourrait s’accroître avec le dérèglement climatique ;
    • Il existe une responsabilité propre des élus, avec la mise en place de plans de sauvegarde par exemple ;
    • Dans des communes rurales, il est nécessaire d’avoir de l’ingénierie pour adopter ce type de mesures ;
    • L’intercommunalité peut répondre à ce besoin.
  • Réponse EK (SMACL)
    • Il existe une grande disparité selon les territoires ; néanmoins le levier de l’intercommunalité, par exemple pour engager un gestionnaire des risques, peut être intéressant, à la fois d’un point de vue financier, mais aussi pour disposer d’une approche globale.
  • Réponse TS (Groupama)
    • L’Etat doit aider au financement de la prévention.
  • Michel Loussouarn, maire de Rosporden (Finistère) :. Question : dans quelle mesure peut-on mutualiser le risque au niveau des collectivités, via une cotisation collective ?
    • Réponse EK (SMACL)
      • Il existe déjà des cotisations obligatoires ;
      • Ces cotisations ne sont cependant plus suffisantes ;
      • La difficulté réside dans la fixation de leur montant. L’acceptabilité d’une majoration tarifaire se pose pour les collectivités.
    • FL (Argentan)
      • Il faut souligner une difficulté importante : un assureur qui n’assurerait que des collectivités serait en mauvaise posture ;
      • C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir un travail collectif Etat-collectivités-assurances ;
      • Il ne s’agit pas que d’une question financière. C’est un problème politique : que fait la République pour protéger ses territoires ?

 

Télécharger le compte-rendu de l'atelier Assurabilité des Assises des Petites Villes à Amboise

26
septembre
2024
Comment mettre en place son budget vert ?

Comment mettre en place son budget vert ?

Finances et fiscalité locales

Un atelier des Assises des petites villes à Amboise, animé par Romain Colas, Maire de Boussy-Saint-Antoine, Vice-président de l’APVF, consacré à la budgétisation verte, a tenté d’y répondre. Des spécialistes de la DGFiP, de l’Institut de l’Economie pour le climat (I4CE) et de La Banque postale sont venus apporter leur éclairage à la centaine d’élus …

Un atelier des Assises des petites villes à Amboise, animé par Romain Colas, Maire de Boussy-Saint-Antoine, Vice-président de l’APVF, consacré à la budgétisation verte, a tenté d’y répondre. Des spécialistes de la DGFiP, de l’Institut de l’Economie pour le climat (I4CE) et de La Banque postale sont venus apporter leur éclairage à la centaine d’élus et collaborateurs présents.

En introduction, Romain Colas a indiqué que l’emploi du terme « budget vert » était abusif ici puisqu’il s’agit en réalité d’évoquer la nouvelle obligation pour les collectivités de plus de 3 500 habitants de se doter d’une annexe environnementale au compte administratif à partir de 2025 pour l’exercice 2024, qui prend en compte la contribution effective du budget ou ses effets négatifs dans la lutte contre le réchauffement climatique notamment.

Il a présenté ensuite les différents intervenants : Charlotte Baratin, Sous-directrice de la gestion comptable et financière des collectivités territoriales, DGFiP, Philippe Baeteman, Responsable des études financières à La Banque Postale et enfin, François Thomazeau, Chercheur Senior – Territoires chez I4CE.

La parole a ensuite été donnée à Philippe Baeteman afin qu’il présente le Regard financier sur les petites villes, parue en juin 2024. Cette 10ème édition contient une analyse des leviers de financement des petites villes pour atteindre les objectifs de transition écologique. Ces leviers sont directement liés à la situation financière des petites villes. En 2023, les dépenses de fonctionnement ont progressé en raison de l’évolution de la masse salariale (hausse du point d’indice en juillet 2022, en 2023 et rallonge 2024) et des charges à caractère général (énergie, inflation et contrats de maintenance). Parallèlement, les recettes de fonctionnement ont plutôt bien progressé en 2023, en raison notamment de la révision des valeurs locatives calée sur l’inflation de l’année n-2. L’épargne brute a progressé en 2023, mais attention aux disparités. Du côté de l’investissement, les dépenses ont augmenté assez sensiblement (elles ont dépassé le niveau de référence de 2013), conformément au cycle électoral. Ce rebond de l’investissement est toutefois à relativiser en raison de l’effet retard et l’effet prix. Autre élément à noter : le recours à l’emprunt a été limité en raison des taux très élevés et les petites villes ont plutôt recouru à leur trésorerie (les petites villes ont ponctionné 133 millions d’euros dans leur trésorerie en 2023). Cet état des lieux a ensuite permis de classer les différents leviers dont disposent les communes pour agir sur la transition écologique : les deux leviers qu’il reste aux petites villes sont l’endettement et la trésorerie. Le levier fiscal est quasi inexistant.

Charlotte Baratin est ensuite entrée dans le vif du sujet et a explicité le contenu de la nouvelle obligation de budgétisation verte. Elle a rappelé le dispositif légal prévu par l’article 191 de la loi de finances pour 2024. Elle a insisté sur les principaux éléments du dispositif : seuls les investissements sont concernés ; de même, ce n’est pas un budget vert en tant que tel puisque l’on regarde les dépenses réalisées ; la cotation, qui sera progressive, concernera à terme les 6 axes de la taxonomie européenne. A noter que rien n’empêche d’aller plus loin dès 2025. L’engagement a été pris vis-à-vis des associations d’élus d’aboutir à un dispositif simple et harmonisé pour que les ordonnateurs des collectivités les moins outillées puisse le mettre en œuvre facilement. Une maquette complète est proposée aux collectivités en guise de modèle, mais chacun peut mettre en œuvre librement sa propre méthode de cotation et son format de restitution. Mais, l’idéal est bien d’aboutir à des outils communs. C’est pourquoi, désormais, des travaux commencent pour mettre en place des documents méthodologiques utiles pour l’ensemble des collectivités.

François Thomazeau a d’abord présenté I4CE, puis est revenu sur l’historique du budget vert. Dans les année 2017/2028, une initiative internationale a été lancée par l’OCDE sur la budgétisation verte : le Mexique, l’Indonésie sont entrées dans la démarche et la France a voulu en 2019/2020 s’emparer du sujet pour son propre budget. A ce moment, quelques grandes collectivités ont souhaité se lancer également. Elles se sont rapprochées d’I4CE et un groupe de travail a été créé. Ces travaux ont abouti à la méthode dite « méthode I4CE », méthode « pas à pas ».  La « budgétisation verte », c’est une revue (complète ou partielle) qualifiant les impacts sur l’environnement (et les inégalités sociales) des dépenses budgétaires pour orienter les décisions et politiques publiques. Et, le principal bénéfice de la budgétisation verte est d’institutionnaliser des temps d’échanges avec les agents et les élus sur les enjeux environnementaux qui se les approprient.

Plusieurs documents utiles sont en ligne sur le site d’I4CE :

Une synthèse pour les décideurs

Un guide méthodologique

15
septembre
2024
Trophées des élus de l'électricité renouvelable : à vos candidatures !

Trophées des élus de l'électricité renouvelable : à vos candidatures !

Transition écologique, Energie

France renouvelables, partenaire de l’APVF, organise en 2024 la troisième édition des Trophées des élus qui récompensent les élus locaux, en particulier les maires et les présidents d’intercommunalité, qui s’engagent en faveur du développement des énergies renouvelables électriques sur leur territoire.  Le dépôt des candidatures est ouvert jusqu’au 15 septembre.  Il s’agit de la troisième …

France renouvelables, partenaire de l'APVF, organise en 2024 la troisième édition des Trophées des élus qui récompensent les élus locaux, en particulier les maires et les présidents d’intercommunalité, qui s’engagent en faveur du développement des énergies renouvelables électriques sur leur territoire.  Le dépôt des candidatures est ouvert jusqu'au 15 septembre. 

Il s'agit de la troisième édition de ces trophées dont l'APVF est partenaire.

Les candidatures pour cette troisième édition sont ouvertes depuis le 1er juin 2024 et jusqu’au 15 septembre 2024. Il est donc possible, dès maintenant, pour les maires et les présidents d’intercommunalités qui disposent d’un parc éolien et/ou d’un parc photovoltaïque au sol en exploitation sur leur territoires, de candidater en ligne.

Le calendrier de l'événement est le suivant :

  • du 1er juin au 15 septembre : dépôt des candidatures en ligne
  • du 1er octobre au 4 novembre : pré-instruction des dossiers, vérifications documentaires, auditions des élus candidats
  • 5 novembre : jury de sélection
  • 19 novembre : cérémonie de remise de prix au siège du CESE

 

Pour plus d'information sur les trophées cliquez ici 

Pour candidater aux trophées rendez-vous sur ce questionnaire à compléter

 

 

12
septembre
2024
Statut de l'élu : une nouvelle proposition de loi déposée !

Statut de l'élu : une nouvelle proposition de loi déposée !

A l'approche des élections

La dissolution a mis un coup d’arrêt à la préparation d’un texte de loi sur le statut de l’élu local. Les députés Violette Spillebout (EPR, Nord) et Stéphane Delautrette (PS, Haute-Vienne) ont déposé un nouveau texte en juillet après l’installation de la nouvelle Assemblée. Véritable serpent de mer de la vie politique locale, les associations …

La dissolution a mis un coup d'arrêt à la préparation d'un texte de loi sur le statut de l'élu local. Les députés Violette Spillebout (EPR, Nord) et Stéphane Delautrette (PS, Haute-Vienne) ont déposé un nouveau texte en juillet après l'installation de la nouvelle Assemblée.

Véritable serpent de mer de la vie politique locale, les associations d'élus réclament à cor et à cri l'adoption d'un réel statut de l'élu local depuis de nombreuses années. Ils pensaient toucher au but avec la préparation d'un texte émanant du gouvernement et de deux textes préparés par le Parlement quand la dissolution est intervenue, stoppant nette toute avancée.

Les députés Violette Spillebout (EPR, Nord) et Stéphane Delautrette (PS) ont déposé une nouvelle proposition de loi dès leur prise en fonction au mois de juillet. Le texte reprend l'essentiel des propositions portés par la députée du Nord dans la législature précédente.

Entre autres choses, les députés portant la proposition de loi abordent la question de la rémunération des élus. Les indemnités de fonction des membres des exécutifs locaux et de leurs adjoints ou vice-présidents disposant d’une délégation seraient fixées au plafond maximum prévu par la loi, sauf si l’organe délibérant en décide autrement, à la demande du maire ou de son président. Point de revalorisation générale telle que proposée par la PPL Delautrette dans la législature précédente.

L'APVF a préparé l'année dernière une proposition de loi dont peut s'inspirer le législateur en partie ou en totalité. 5 axes avaient été jugés prioritaires par les représentants des maires des petites villes :

  • PROTÉGER LES ÉLUS, par une répression plus efficace des agressions qu’ils subissent et un meilleur accompagnement des élus victimes ;

 

  • REVALORISER LES INDEMNITÉS DE FONCTION dans les petites villes, oubliées par les dernières réformes en date, par une référence au traitement des directeurs généraux des services dans la strate démographique concernée ; aujourd’hui un maire d’une ville de 9000 habitants perçoit 1900 euros mensuels nets, soit moins que le revenu médian des Français et moins qu’un conseiller départemental sans responsabilité exécutive ;

 

  • CONCILIER LE MANDAT AVEC LA VIE PROFESSIONNELLE ET PERSONNELLE, par la consolidation des droits des élus actifs, l’amélioration de la couverture sociale des élus qui cessent toute activité professionnelle, la prise en compte des contraintes particulières, financières et familiales, auxquels sont confrontés les jeunes élus et par un renforcement des dispositifs de reconversion en fin de mandat ;

 

  • FAVORISER LA FORMATION DES ÉLUS, par la compensation réelle de leurs pertes de revenus pendant les jours de formation et le déplafonnement des droits acquis chaque année au titre du DIF ;

 

  • SÉCURISER JURIDIQUEMENT L’EXERCICE DES FONCTIONS, par la clarification des conditions d’engagement de leur responsabilité pénale, à la fois au titre du conflit d’intérêts quand un élu représente sa commune dans une association et au titre des délits non-intentionnels qui leur sont aujourd’hui reprochés.

 

Au vu du programme chargé de la rentrée parlementaire, se pose désormais la question de savoir si ce texte pourra être examiné et enrichi par les députés.

 

Pour en savoir plus sur le contenu de la proposition de loi sur le site de Localtis