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Transition écologique : publication du rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat
Le Haut Conseil pour le Climat (HCC), instance indépendante placée auprès de la Première ministre, a remis le 29 juin à Elisabeth Borne son rapport annuel “Neutralité carbone” qui évalue l’action des pouvoirs publics face au changement climatique. Le rapport alerte donc sur les “risques majeurs” que la France n’atteigne pas ses objectifs de 2030. …
Le Haut Conseil pour le Climat (HCC), instance indépendante placée auprès de la Première ministre, a remis le 29 juin à Elisabeth Borne son rapport annuel "Neutralité carbone" qui évalue l'action des pouvoirs publics face au changement climatique.
Le rapport alerte donc sur les "risques majeurs" que la France n'atteigne pas ses objectifs de 2030. Pour rappel, une fois transposés les nouveaux objectifs définis au niveau européen, la France doit réduire d'au moins 55% d'ici 2030 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 contre une réduction de 40% auparavant.
Le HCC note que les émissions de 2021 se situent à un niveau 3,8% en dessous de leur niveau de 2019. Cependant, "il faudrait que la baisse d'émissions soit plus que doublée sur la période qui nous reste jusqu'à 2030 pour atteindre 4,7% de réduction d'émissions chaque année" a rappelé la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du HCC, lors de la remise du rapport. Elle a ainsi évoqué la nécessité d'un "sursaut dans l'action climatique".
A noter une avancée en 2021 : pour la première fois les émissions de tous les grands secteurs sont en baisse.
Mais de réels progrès restent nécessaires :
Si les émissions du secteur agricole respectent pour le moment les budgets carbone fixés par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), "l'objectif de réduction du secteur pourrait doubler avec la prise en compte du paquet européen".
Dans l'industrie, une accélération est nécessaire afin de respecter les objectifs fixés. Les baisses annuelles doivent dépasser les 2,2 millions de tonnes équivalent CO2 fixés par la SNBC sur 2022-2030. A titre de comparaison, elles ont été en moyenne de 1,8 million de tonnes équivalent CO2 sur 2018-2021.
Concernant le secteur des bâtiments qui représente 18% des émissions nationales, les émissions ont diminué de 1,9 million de tonnes équivalent CO2 par an sur la période du premier budget carbone (2015-2018) mais de seulement 0,2 million de tonnes par an seulement sur la période 2019-2021. La baisse annuelle devra dépasser les 3-4 millions de tonnes équivalent CO2 visés par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour la période 2022-2030 afin d'être en accord avec les nouveaux objectifs européens.
Le secteur des transports demeure le premier émetteur de gaz à effets de serre (30%). Pour le HCC, "les réductions annuelles attendues doivent dépasser les 3-4 millions de tonnes équivalent CO2 visés par la SNBC pour anticiper le nouvel objectif -55%. A titre comparatif, les émissions du secteur des transports ont baissé de 0,7 million de tonnes équivalent CO2 par an sur la période du premier budget carbone (2015-2018) et de 4,5 millions de tonnes équivalent CO2 sur la période 2019-2021.
Pour le HCC, la trajectoire pour la décarbonation complète "manque cependant d'approche systémique" et les mesures d'efficacité énergétique et de sobriété énergétique restent "insuffisamment déployées".
De manière plus globale, sur la dernière décennie les émissions ont diminué de 1,0% par an en moyenne, soit une baisse de 23,1% en 2021 par rapport à 1990. Le HCC qualifie cette trajectoire de réduction, inférieure à la moyenne européenne, de "modeste".
La future stratégie française énergie climat doit être adoptée l'an prochain. Le modèle énergétique national fera l'objet d'une consultation publique dès cet automne en amont de l'élaboration d'une nouvelle loi de programmation sur l'énergie et le climat qui sera débattue au Parlement au premier semestre 2023.
Lire le rapport du Haut Conseil pour le Climat
Elections législatives : le coup de tonnerre de la fracture territoriale
L’APVF a réagi suite aux résultats des élections législatives. Elle rappelle l’importance des fractures qui traversent le pays et demande solennellement au Président de la République de mettre en place les conditions pour élaborer un pacte de confiance entre l’Etat et les collectivités. L’Association des Petites Villes de France (APVF), que préside Christophe Bouillon, Maire de …
L'APVF a réagi suite aux résultats des élections législatives. Elle rappelle l'importance des fractures qui traversent le pays et demande solennellement au Président de la République de mettre en place les conditions pour élaborer un pacte de confiance entre l'Etat et les collectivités.
L’Association des Petites Villes de France (APVF), que préside Christophe Bouillon, Maire de Barentin, ancien Député de Seine-Maritime, et dont le Président délégué est Loïc Hervé, Sénateur de Haute-Savoie, réitère sa proposition d’élaboration d’un pacte de confiance entre l’Etat et les territoires pour relever les défis qui nous attendent collectivement.
Les résultats des élections législatives, au-delà de la situation parlementaire inédite, ont accentué la fracture politique, sociologique, générationnelle et territoriale du pays. Dans une très large partie du territoire, celui de la France périphérique, du monde rural, et bien souvent des petites villes, s’est exprimé un vote de colère et de profonde inquiétude. C’est là où la désertification médicale est la plus prégnante, là où la question des mobilités se pose avec le plus d’acuité, avec notamment la question du coût des déplacements en voiture, que ce vote s’est exprimé avec le plus de force.
En dépit des politiques menées depuis plusieurs années, une partie des habitants de ces territoires continuent d’être habités par un sentiment d’abandon et de déclassement. Il y a donc désormais urgence pour ces territoires et les défis à relever sont immenses. Rien ne pourra se faire sans l’implication forte et étroite des collectivités territoriales et des Maires tout particulièrement qui sont les mieux à même d’évaluer les inquiétudes de leurs concitoyens et de relayer leurs doléances.
Dans ces conditions, l’APVF demande solennellement au Président de la République et au Gouvernement de prendre toute la mesure des résultats électoraux et de créer sans tarder les conditions de l’élaboration d’un pacte de confiance entre l’Etat et les territoires en portant une attention beaucoup plus soutenue aux petites villes et au monde rural.
Dans ce nouveau contexte, l’APVF met en garde le gouvernement sur les risques de la mise en place de nouvelles mesures d’économies visant à réduire la dépense publique locale. Au-delà du caractère contracyclique de telles mesures, l’APVF rappelle que de nombreuses petites villes n’ont plus de marges de manœuvres financières et que dans un tel cas de figure c’est l’investissement local, indispensable pour soutenir la croissance et relever les défis de demain dont celui de la transition écologique, qui sera le plus impacté.
Numérique Tour fédéré par MAIF : Trois Questions à...Magali Jollé
Cette semaine l’APVF pose 3 questions à Magali Jollé, fondatrice et directrice de Coordine, entreprise qui accompagne la mise en oeuvre de projets à impact sociale. Elle nous présente le Numérique Tour fédéré par MAIF. 1-Pourriez-vous nous présenter le Numérique Tour fédéré par MAIF ? Le Numérique Tour fédéré par MAIF ? Un village itinérant au sein …
Cette semaine l'APVF pose 3 questions à Magali Jollé, fondatrice et directrice de Coordine, entreprise qui accompagne la mise en oeuvre de projets à impact sociale. Elle nous présente le Numérique Tour fédéré par MAIF.
1-Pourriez-vous nous présenter le Numérique Tour fédéré par MAIF ?
Le Numérique Tour fédéré par MAIF ?
Un village itinérant au sein de votre territoire, pour TOUT public, qui fédère les acteurs du numérique au service du mieux commun : ateliers « découverte », expériences immersives, conférences/débats… Autant d’animations autour desquelles vos acteurs locaux prendront place avec nos partenaires afin de valoriser un numérique au service d’une économie responsable, des solidarités, de l’éducation et de l’environnement.
Depuis juin 2021, le Numérique Tour a sillonné toute la France. Il a fait étape dans 30 communes pour le plus grand plaisir de 18 000 visiteurs et a fédéré 160 acteurs locaux !
La nouvelle tournée 2022/2023 partira dès septembre.
2-L’essentiel des étapes se tient dans des petites villes, entre 2 000 et 8 000 habitants. Dans quelle mesure cette initiative favorise-t-elle l’inclusion numérique dans ces territoires ?
Les petites communes sont le cœur de notre vie française, l’essentiel des populations habitent dans ces « petites » villes. Naturellement le Numérique Tour répond à un besoin croissant d’inclusion dans ces territoires. Le développement du « numérique » sert les concitoyens via la dématérialisation d’actions administratives en ligne par exemple. Mais il en éloigne beaucoup car ils sont peu équipés, voire pas du tout et/ou méconnaissent leurs usages.
L’intérêt d’une commune pour adhérer est multiple :
- Rayonner dans sa politique numérique ;
- Présenter ses actions numériques pour le bien de ses citoyens (le Conseiller Numérique) ;
- Créer des liens, faire des ponts avec des structures du numérique ;
- Et plus simplement, remplir sa mission d’intérêt général !
La force du Numérique Tour est sa base « clés en mains » qui permet à chaque commune d’adapter l’offre avec son besoin. Chaque étape est un événement à part entière car la singularité est de mise. Tous les territoires ont la même problématique mais n’ont pas les mêmes habitants, ni les mêmes cultures.
C’est un outil au service du mieux commun que nous co-construisons avec les villes.
3-Quels types d’activités sont proposés lors des journées du Numérique Tour ?
L’immersion, l’interactivité sont omniprésentes dans le village.
Ainsi des ateliers embarqués et animés, in situ, par les équipes proposent du coding ; 2 ateliers de réalité virtuelle –Dans la peau d’un hacker ET Le Data Cleaner- qui immergent le public dans la réflexion pour appréhender au mieux la consommation de l’outil Internet, des réseaux sociaux et des applications ou encore un quiz interactif sur le hameçonnage, le fishing. Nous proposons aussi de découvrir des solutions éducatives et invitons le public à connaître son niveau de maîtrise du numérique.
Mais ce Numérique Tour ne vit que si la commune adhérente y annexe ses acteurs/actions ! Nous intégrons fréquemment des FabLab avec l’imprimante 3D, de la robotique, de la réparation de matériel ; ainsi que des animations de drones ou encore du E-Sport pour fédérer les familles. Les acteurs sociaux sont aussi de plus en plus présents : Pôle Emploi, CAF.
De nombreuses tables-rondes/conférences sont menées en lien avec les thématiques de cyber-harcèlement, d’usage du smarthphone chez les jeunes, le numérique responsable, entre autre.
Le principe est toujours de servir la population. Ainsi lorsque le Numérique Tour part vers une autre étape, il faut que chaque visiteur ait « une clé » pour l’aider dans sa problématique numérique :)
PFUE et ruralité
Si 60 milliards d’euros sont débloqués à travers la politique agricole commune, la conférence sur le pacte rural des 15 et 16 juin derniers n’a abouti à aucune annonce majeure. La présidence française de l’Union européenne n’aura pas été l’occasion d’un bond en avant de l’agenda rural. Bien au contraire. Pourtant, les attentes étaient importantes. …
Si 60 milliards d'euros sont débloqués à travers la politique agricole commune, la conférence sur le pacte rural des 15 et 16 juin derniers n'a abouti à aucune annonce majeure.
La présidence française de l'Union européenne n'aura pas été l'occasion d'un bond en avant de l'agenda rural. Bien au contraire. Pourtant, les attentes étaient importantes.
En effet, la France appelle depuis de nombreux mois à la mise en œuvre d'un "agenda rural". En début d'année, le Comité des régions a repris l'expression dans un avis adopté sur la communication de la Commission.
Néanmoins, il est assez vite apparu, faute de compromis, que ces agendas ruraux seraient surtout nationaux. La guerre en Ukraine a étouffé le débat quant à l'équivalence entre rural et agricole en remettant au cœur du jeu politique la question de la souveraineté alimentaire. La conférence du pacte rural des 15 et 16 juin n'a pas été en mesure de relancer l'initiative.
La Commission avait pourtant émis l'idée ambitieuse d'un pacte rural en 2021. Ce pacte aurait impliqué l'ensemble des acteurs du monde rural aux différents échelons de gouvernance pour mettre en cohérence les différentes politiques publiques. Il aurait été accompagné d'un plan d'action rurale de l'Union européenne. Ce plan aurait eu quatre domaines d'action prioritaires :
- une meilleure association ces citoyens aux politiques publiques rurales ;
- une meilleure connexion de ces territoires (transports et numériques) ;
- une meilleure résilience en protégeant les ressources de ces territoires ;
- une diversification des activités économiques.
Audition de l'APVF par la mission flash sur les urgences hospitalières
L’APVF a été auditionnée le mercredi 22 juin par la mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés. Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage, Vice-présidente de l’APVF, et Xavier Nicolas, Maire de Senonches, Membre du Bureau de l’APVF représentaient l’association. La mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés a été confiée …
L'APVF a été auditionnée le mercredi 22 juin par la mission flash sur l'accès aux soins urgents et non programmés. Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage, Vice-présidente de l'APVF, et Xavier Nicolas, Maire de Senonches, Membre du Bureau de l'APVF représentaient l'association.
La mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés a été confiée au Docteur François Braun, chef du pôle Urgences au CHR de Metz-Thionville et Président de Samu Urgences de France. Son lancement fait suite à la visite du président de la République à l’hôpital de Cherbourg le 31 mai 2022.
Cette mission qui rendra ses conclusions à la fin du mois de juin vise à identifier des premières solutions opérationnelles pour faciliter l’accès aux soins urgents et non programmés dans le cadre de la crise que connaissent actuellement les urgences.
L'APVF a rappelé que la situation est particulièrement grave dans un certain nombre d’établissements hospitaliers de petites villes qui voient leur fonctionnement se dégrader du fait du manque d’effectifs. Cette situation n’est pas nouvelle. Elle se répète chaque année à l’occasion de l’été mais et devient de plus en plus critique.
Pour rappel, Samu Urgences de France estimait au 18 mai 2022 que 120 services d’urgence rencontraient des difficultés de fonctionnement soit près de 20% de l’ensemble des urgences du pays
L'APVF a souligné que la progression de la désertification médicale qui se fait cruellement sentir dans les petites villes est a une conséquence directe toute l’année, et plus encore l’été, sur l’afflux de patients vers les services d’urgence.
Brigitte Bourguignon a réalisé dès le 8 juin des premières annonces pour répondre à la crise dans les urgences :
- Doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins pour l’ensemble de la période estivale
- Les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation initiale en juin et juillet pourront commencer à exercer immédiatement sans attendre la remise officielle de leur diplôme
- Les soignants retraités volontaires pour reprendre une activité lors de l’été bénéficieront de facilités de cumul avec leur pension de retraite
Ces premières annonces peuvent en partie aider à réduire la pression sur les urgences mais ne doivent pas occulter la nécessaire revalorisation de l’hôpital public et plus globalement la nécessaire refonte de l’organisation de l’offre de soins sur le territoire.
Face à la crise qui a déjà commencé, l'APVF appelle à ce que la permanence des soins prévue par le Code de la santé publique soit réellement appliquée avec si nécessaire une suspension temporaire du système de "volontariat" et un retour à l'obligation de participation aux gardes des médecins libéraux.
De manière plus structurelle, il est nécessaire de fortement renforcer les délégations de compétences envers l'ensemble des professionnels de santé notamment les infirmiers, en renforçant la pratique avancée. Cette réorganisation de l’offre de soins avec un rôle accru des paramédicaux ne peut se faire sans une nécessaire revalorisation de l’attractivité de ces professions que ce soit d’un point de vue salarial ou de l’évolution dans les carrières
Face à la pénurie du nombre de médecins généralistes, l'instauration d'une règle de répartition démo-géographique d'1 médecin pour 1000 habitants apparaît également comme un impératif.
A noter qu’en plus de cette mission flash, le président de la République a annoncé le lancement en juillet d’une « grande conférence » de la santé qui souhaite associer « toutes les parties prenantes ». L’APVF entend bien sûr y être associée.
L’OFGL publie son pré-rapport annuel sur les finances locales
L’Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales (OFGL) a publié son pré-rapport annuel sur les finances locales, complété par un 17ème numéro de la collection « Cap sur » qui porte sur les effets de la crise Covid sur les finances locales. Ces deux études ont été présentées en séance plénière du Comité des finances …
L’Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales (OFGL) a publié son pré-rapport annuel sur les finances locales, complété par un 17ème numéro de la collection « Cap sur » qui porte sur les effets de la crise Covid sur les finances locales. Ces deux études ont été présentées en séance plénière du Comité des finances locales le 21 juin par le sénateur Charles Guéné et le Président du CFL, André Laignel.
Principaux grands enseignements du pré-rapport sur 2021 :
- Les dépenses de fonctionnement affichent une reprise de croissance (+2,4% après -1,3% à champ constant en 2020), portée par celle des achats et charges externes et par celle des frais de personnel.
- Les recettes de fonctionnement progressent, elles-aussi, plus nettement, +5,0%, dont 1/3 s’explique par le rebond du produit des droits de mutation à titre onéreux.
- Mais elles connaissent une modification profonde de leur structure en raison de la mise en place des réformes fiscales. A titre d’illustration, la TVA représente dorénavant 25% des impôts et taxes des budgets principaux.
- L’autofinancement dégagé sur la section de fonctionnement des collectivités retrouve des couleurs après les forts replis de 2020 : +20% pour l’épargne brute en 2021, +37% pour l’épargne nette. Toutes les catégories de collectivités sont concernées et seules les régions ne retrouvent pas leur niveau de 2019.
- Fait inhabituel pour une première année pleine après les élections municipales, l’investissement public local repart à la hausse en 2021 : +5,3% et même +6,4% en consolidant avec les budgets annexes et les syndicats. Tous les niveaux de collectivités sont concernés. Cette reprise s’opère cependant dans un contexte de hausse sensible des prix dans le bâtiment et les travaux publics.
- Au final, l’encours de dette progresse modérément, +1,7%, après +3,3% en 2020. Ces deux hausses font suite à une stabilité sur 2017-2019, elles correspondent par ailleurs pour partie à des mobilisations par anticipation puisque les variations de fonds de roulement sont importantes sur les deux dernières années (+8 Md€ sur 2 ans). Les accroissements de l’encours de dette concernent cependant différemment chaque niveau : +0,9% seulement pour le bloc communal (et même +0,2% en consolidant avec leurs budgets annexes), -1,9% pour les départements, +8% pour les régions.
Ces résultats prennent en compte les effets sur les finances locales de la crise Covid, évalués dans le 17ème numéro de « Cap sur ».
Principaux enseignements du 17ème numéro de « Cap sur » l’impact de la crise Covid sur les budgets locaux :
Les impacts sont mesurés à partir des écarts à la situation d’avant crise, celle de 2019 le plus souvent. Ils ne sont pas exhaustifs compte tenu des limites de l’exploitation des comptes pour les évaluer mais sont illustratifs :
- Le coût net total pour les collectivités locales passe de -4,86 Md€ en 2020 à -2,20 Md€ en 2021, soit un cumul de 7,06 Md€ sur 2 ans. Il est calculé avant prise en compte des mesures gouvernementales qui ont ciblé les situations les plus critiques. Ce coût représentait en 2020 l’équivalent de 11 % de l’épargne brute d’avant crise et 20% de l’épargne nette, ces poids passent à 5% et 9% en 2021.
- Côté recettes, l’impact des reprises d’activité est visible en 2021. La réouverture de certains services et la reprise de l’activité économique génèrent des progressions sur les recettes tarifaires et domaniales ainsi que sur les recettes fiscales. Pour autant, les ressources impactées par la crise Covid n’ont globalement pas retrouvé leur niveau antérieur. Au total, les impacts de la crise sur les recettes passent de -3,85 Md€ en 2020 à -1,54 Md€ en 2021, soit -5,39 Md€ sur 2 ans.
- L’autre facteur de baisse du coût net est la diminution de certains surcoûts détectables en dépenses, plus particulièrement sur certains achats et sur les aides aux entreprises. L’estimation de l’ensemble des dépenses induites par la crise atteint 4,64 Md€ sur 2 ans mais passe de +3,16 Md€ en 2020 à +1,48 Md€ en 2021.
- A l’inverse, les collectivités affichent une diminution sensible des économies générées sur certains postes comme ceux liés à la communication, aux déplacements ou aux manifestations publiques. Elles étaient de 2,14 Md€ en 2020, elles passent à 823 M€ en 2021 pour un cumul à 2,97 Md€.
Pour l’OFGL, la résilience des budgets locaux face à la crise serait liée, d’une part, aux efforts de gestion entrepris et, d’autre-part, au bénéfice de nettes progressions sur d’autres recettes (produit des droits de mutation à titre onéreux, bases de la taxe foncière sur les propriétés bâties…). Ce résultat reste pour autant fragile, comme l’a indiqué André Laignel, en raison des disparités fortes entre collectivités, tant sur les effets de la crise que sur leur situation financière, parfois assise sur des ressources erratiques. Ensuite parce que les enjeux à venir sont d’une « ampleur magistrale » : inflation galopante, revalorisation des agents, remontée des taux d’intérêt et besoins massifs d’investissements pour faire face aux enjeux environnementaux.
Téléchargez le pré-rapport 2022 sur les finances locales
Téléchargez le 17ème numéro "Cap sur" sur l'impact de la crise Covid sur les finances locales
Le Cerema devient un établissement public partagé entre l'Etat et les collectivités
Publié au Journal officiel du 17 juin 2022, un décret pris en application de l’article 159 de la loi 3DS confirme le changement de statut du Cerema. Pour rappel, le Cerema est un établissement public tourné vers l’appui aux politiques publiques en matière d’aménagement, de cohésion territoriale et de transition écologique et énergétique. Cette ouverture …
Publié au Journal officiel du 17 juin 2022, un décret pris en application de l'article 159 de la loi 3DS confirme le changement de statut du Cerema.
Pour rappel, le Cerema est un établissement public tourné vers l’appui aux politiques publiques en matière d’aménagement, de cohésion territoriale et de transition écologique et énergétique.
Cette ouverture plus large aux collectivités concrétisée par l’inscription dans la loi, à l’initiative du Gouvernement, de la création d’un établissement d’un statut inédit, s’inscrit logiquement dans l’évolution de l’établissement, qui franchit aujourd’hui une nouvelle étape.
Grâce à un système d’adhésion, les collectivités qui le souhaitent pourront désormais : intégrer la gouvernance du Cerema. Elles pourront en outre bénéficier d’un accès simplifié aux prestations du Cerema par simple voie conventionnelle, hors mise en concurrence, dans le cadre de quasi-régie,
En termes de calendrier, une campagne d’information auprès des collectivités et associations d’élus et de techniciens sera lancée dès le mois de juillet. L’adhésion des collectivités et de leurs groupements pourra intervenir à compter d’octobre 2022, le conseil d’administration devant adopter ses conditions, pour une entrée effective au sein des nouvelles instances du Cerema au premier trimestre 2023.
Parution du 3ème baromètre de l'AFL sur la santé financière des collectivités
L’Agence France locale (AFL) publie son 3ème baromètre sur la santé financière des collectivités territoriales. Il en ressort que malgré l’amélioration constatée globalement, les disparités entre collectivités sont importantes. L’analyse de l’évolution des notes financières des collectivités locales entre 2016 et 2021 montre une certaine stabilité, alors même qu’au cours de cette période, les collectivités …
L’Agence France locale (AFL) publie son 3ème baromètre sur la santé financière des collectivités territoriales. Il en ressort que malgré l’amélioration constatée globalement, les disparités entre collectivités sont importantes.
L’analyse de l’évolution des notes financières des collectivités locales entre 2016 et 2021 montre une certaine stabilité, alors même qu’au cours de cette période, les collectivités ont dû absorber les premiers exercices d’application de la loi MAPTAM, la fusion des Régions, mais aussi la baisse des dotations de l’Etat, la contractualisation financière entre l’Etat et les grandes collectivités, et depuis 2020, la crise sanitaire avec de lourdes pertes de recettes.
Pour les communes, l’année 2021 s’illustre en moyenne par la poursuite de la trajectoire positive entamée les années précédentes, tandis qu’elle a été l’occasion pour les régions et les départements de se redresser budgétairement, après le coup d’arrêt subi lors de la crise sanitaire.
La corrélation entre taille des communes et santé financière, déjà observée en 2019 et 2020, est confirmée en 2021 : plus les communes sont de grande taille, moins leur situation financière est favorable. À une seule exception près : les communes de 501 à 2 000 habitants, qui ont également connu une dégradation.
D’autres sources de disparité, selon les zones géographiques : par exemple, l’analyse par département met en lumière une amélioration de la situation financière en 2021 des Communes touristiques dans de nombreux territoires, notamment le sud-ouest et l’essentiel de la Région PACA. De manière globale, les Communes touristiques des façades méditerranéenne et atlantique affichent une meilleure santé financière en 2021 qu’en 2016. A l’inverse, les communes touristiques des pourtours du Bassin parisien ou du Massif central affichent une santé financière structurellement dégradée. De même, les communes littorales et les communes de montagne affichent des tendances distinctes : la note moyenne des Communes de montagne évolue d’une manière très comparable à l’ensemble des communes depuis cinq ans, alors que les communes littorales ont affiché un retard structurel sur la moyenne des communes entre 2016 et 2020. En 2021, la santé financière des communes touristiques de montagne s’affaiblit, tandis que celle des communes touristiques du littoral se renforce. S’agissant des communes ultramarines, leur fragilité s’illustre par une note inférieure à la moyenne en métropole. Elles rencontrent des difficultés structurelles tout à fait spécifiques : un contexte économique et social difficile, une faible intégration intercommunale, des charges de personnel élevées, des difficultés de mise à jour des bases fiscales, …
Recherche de subventions : un volet Petites villes de demain disponible sur Aides-Territoires !
Aides-Territoires est une plateforme publique gratuite. Elle permet aux collectivités et à leurs partenaires locaux de trouver des aides financières et en ingénierie. Un volet est à disposition pour les communes labelisées Petites villes de demain. Aides-territoires permet à ses utilisateurs, grâce à un parcours de recherche territorialisé et thématique, de trouver les aides auxquelles …
Aides-Territoires est une plateforme publique gratuite. Elle permet aux collectivités et à leurs partenaires locaux de trouver des aides financières et en ingénierie. Un volet est à disposition pour les communes labelisées Petites villes de demain.
Aides-territoires permet à ses utilisateurs, grâce à un parcours de recherche territorialisé et thématique, de trouver les aides auxquelles ils peuvent prétendre et de se configurer des alertes pour rester informés des nouveaux dispositifs disponibles.
Le compte Aides-territoires permet aux agents et aux élus de renseigner leurs projets, d’y sauvegarder des aides trouvées sur Aides-territoires et de les partager avec leurs collaborateurs dans un tableau de suivi commun pour mutualiser le travail de veille de leur collectivité.
Le portail du programme “Petites villes de demain” offre un l'accès et une visibilité accrue des aides mobilisables dans le cadre du programme Petites villes de demain.
Découvrez le tutoriel vidéo du compte Aides-territoires
Rénovation des bâtiments : une étude souligne le manque de moyens humains dans les collectivités locales
Le réseau “Energy Cities” publie une étude qui s’intéresse à la décarbonation des bâtiments. Celle-ci met en exergue le manque de moyens humains dans les collectivités locales comme un point de blocage important. Pour la France, Energy Cities évalue les besoins à 15 768 ETP supplémentaires pour mener à bien la transition de l’environnement bâti …
Le réseau "Energy Cities" publie une étude qui s'intéresse à la décarbonation des bâtiments. Celle-ci met en exergue le manque de moyens humains dans les collectivités locales comme un point de blocage important.
- Pour la France, Energy Cities évalue les besoins à 15 768 ETP supplémentaires pour mener à bien la transition de l’environnement bâti (bâtiments + chaleur) entre 2022 et 2030. Cela équivaut à environ 1 705M€ par an.
- Pour les petites villes (en-dessous de 40 000 habitants selon les critères de l'étude), cela correspond à en moyenne une augmentation de 7,2 ETP par ville, soit 6 545 ETP au total sur le territoire.
- Les clés de réussite pour atteindre ces chiffres sont :
- Mettre en place des financements et encourager la coopération locale (réaffectation des budgets pour financer des postes de travail locaux, encourager la coordination locale ou régionale pour mutualiser les effectifs locaux, partager largement les bonnes pratiques locales liées à ce sujet)
- Développer une véritable stratégie de ressources humaines pour les effectifs locaux (évaluer les besoins en personnel de chaque collectivité infranationale, élaborer des plans pour attirer et faciliter le recrutement par les collectivités locales ou régionales et leurs organismes publics, former les agents chargés du climat et de l’énergie, adapter les programmes d’éducation et de formation pour répondre aux exigences du marché du travail)
- Permettre aux gouvernements locaux et régionaux de développer leurs propres budgets verts et leur propre effectif (repenser l’organisation budgétaire au sein des villes afin d’augmenter les dépenses liées à l’énergie et au climat ; supprimer les obstacles réglementaires pour faciliter les investissements, notamment en matière de ressources humaines, dans ces domaines ; responsabiliser les villes par le biais de taxes environnementales locales)
Télécharger l'étude sur les capacités humaines des collectivités locales : le point de blocage de la décarbonation des bâtiments
Energy Cities s'appuie également sur un manifeste qui demande de :
- Financer le recrutement du personnel des collectivités territoriales et des organismes publics locaux
- Rendre les emplois plus attrayants et soutenir la mise en commun locale de l’expertise
- Offrir des programmes de formation et de réaffectation pour renforcer les compétences du personnel municipal et des organismes publics locaux connexes
- Fournir un cadre permettant aux gouvernements locaux de développer leur propre budget vert, leurs investissements et leur main-d’œuvre