10
novembre
2022
Finances locales : des perspectives financières rendues incertaines par la situation économique internationale

Finances locales : des perspectives financières rendues incertaines par la situation économique internationale

Finances et fiscalité locales

C’est le constat établit par le second fascicule du rapport de la Cour des comptes sur les finances locales, publié le 26 octobre, consacré à la situation et aux perspectives des finances publiques locales en 2022. Il présente également une analyse de l’intercommunalité, thème de gestion retenu pour cette édition. Après une forte reprise économique …

C’est le constat établit par le second fascicule du rapport de la Cour des comptes sur les finances locales, publié le 26 octobre, consacré à la situation et aux perspectives des finances publiques locales en 2022. Il présente également une analyse de l’intercommunalité, thème de gestion retenu pour cette édition.

Après une forte reprise économique en 2021, l’invasion de l’Ukraine et la situation sanitaire en Chine ont infléchi la trajectoire de reprise attendue en 2022 et 2023. Dans sa prévision de septembre 2022, l’Insee anticipe une croissance de l’économie française de + 2,6 %, en dépit de la hausse des prix et des difficultés d’approvisionnement. Les prévisions d’inflation demeurent incertaines. Selon l’Insee, le glissement annuel de l’indice des prix à la consommation pourrait atteindre + 5,9 % en septembre puis 5,8 % en novembre. En moyenne annuelle, l’inflation s’élèverait à + 5,3 %, après + 1,6 % en 2021.

Ce ralentissement de la reprise intervient alors que les dernières réformes fiscales ont accru la sensibilité des finances locales à la conjoncture économique. La part de fiscalité liée à la conjoncture est prépondérante dans les ressources des régions (77,4 %) et des départements (55 %). Elle représente un part non négligeable dans celles des intercommunalités (34,7 %). Les communes sont davantage préservées, avec une part qui se chiffre à 7,2 %.

Parallèlement, la situation internationale pèse sur les charges des collectivités, de manière directe (coût des achats et services) ou indirecte (mesures salariales dont la hausse du point d’indice). Dans le même temps, du fait de l’inflation, leurs produits de fonctionnement devraient rester assez dynamiques en 2022. La part des dépenses énergétiques et alimentaires dans les dépenses de fonctionnement est la plus important au sein des communes : en 2021, elle est de 4 % concernant fournitures non stockables (eau, assainissement, énergie, chauffage urbain), de 0,8 % concernant les combustibles et carburants et de 0,9 % concernant l’alimentation. Cette part risque d’augmenter sensiblement en 2022 et en 2023. Les dépenses de personnel pèsent également plus sur les budgets municipaux, avec une part de près de 54 % dans les charges réelles de fonctionnement (contre 32 % pour les EPCI, 21,7 % pour les départements et 19 % pour les régions).

Dans un contexte de différenciation croissante du monde local, la trajectoire financière à venir et les modalités de contribution des collectivités locales à la réduction du déficit et de la dette publique appellent « à plus de solidarité et à une meilleure prévisibilité des ressources des collectivités ». La Cour des comptes réitère dans ce rapport la nécessité d’une meilleure répartition des ressources entre collectivités, notamment à travers un renforcement de la péréquation horizontale et la révision des indicateurs financiers utilisés pour la répartition des dotations. Elle suggère également d’améliorer la prévisibilité des recettes locales, alors que leur plus grande sensibilité à la conjoncture économique est susceptible d’entraîner des variations importantes du niveau des ressources annuelles affectées à chaque collectivité. Pour la Cour, deux modèles contracycliques sont possibles, l’un consistant à encadrer les dynamiques de recettes, l’autre à développer des mécanismes d’auto-assurance collective ou individuelle, telle la récente mise en réserve des surplus de droit de mutation à titre onéreux (DMTO) des départements, la mise en réserve collective présentant l’intérêt de pouvoir être adossée à un dispositif de péréquation. Ces deux approches, destinées à compenser la volatilité croissante des recettes locales, ne sont pas nécessairement adaptées à toutes les catégories de collectivités. Elles ne constituent pas non plus l’unique réponse à la diversité des structures de ressources des collectivités, qui rend imparfaite toute approche uniforme et implique une prise en compte des spécificités locales.

Téléchargez le rapport en cliquant ici.

Téléchargez la synthèse en cliquant ici.

10
novembre
2022
3 questions à Yannick Ratte, Directeur Général Adjoint de Veolia Eau France

3 questions à Yannick Ratte, Directeur Général Adjoint de Veolia Eau France

Partenaires

1) La transition écologique sera locale ou ne sera pas. C’est exactement ce que s’efforce de répéter l’APVF depuis plusieurs années déjà. Les circuits courts, les énergies renouvelables, les mobilités douces ou encore l’efficacité énergétique sont des sujets avant tout locaux. En quoi, Veolia Eau France peut devenir un atout pour les élus locaux ? …

1) La transition écologique sera locale ou ne sera pas. C’est exactement ce que s’efforce de répéter l’APVF depuis plusieurs années déjà. Les circuits courts, les énergies renouvelables, les mobilités douces ou encore l’efficacité énergétique sont des sujets avant tout locaux. En quoi, Veolia Eau France peut devenir un atout pour les élus locaux ?

Établissons d’abord le constat de ce que nous vivons depuis plusieurs années et qui s’accélère : le réchauffement climatique, le stress hydrique, la pollution notamment celle de l’eau par les micropolluants, les atteintes à la biodiversité, sans oublier l’augmentation du coût de l’énergie.

Cette situation n’est pas tenable et ne peut perdurer. La réaction doit être vive et rapide pour mettre en place des solutions et s’adapter à la nouvelle donne.

Veolia Eau France est partie prenante de l’Association des Petites villes de France depuis plusieurs années et participe à vos réflexions, vos études et à l’élaboration de solutions en ce sens. Ensemble, avec les collectivités, nous voulons construire l’avenir de l’eau en faisant de sa gestion un accélérateur de la transformation écologique des territoires.

Au-delà des solutions sur lesquelles je reviendrai plus tard, nous souhaitons participer à la prise de conscience et aider les collectivités à mobiliser leur population autour de ces enjeux.

Pour cela, nous avons réalisé un site web cartographique “Kairos” rendant accessible les prévisions scientifiques des impacts du changement climatique sur le grand cycle de l’eau au niveau de chaque EPCI. L’objectif est de permettre aux collectivités territoriales de mieux se rendre compte des enjeux de l’évolution du climat. Cet outil permet de mieux comprendre, d’anticiper et donc de programmer la nécessaire adaptation du service public de l’eau aux nouveaux enjeux.

C’est aussi un enjeu tourné vers les parties prenantes pour les embarquer dans la compréhension des défis. Nous pouvons ainsi accompagner votre action de sensibilisation et d’acculturation à la sobriété et à l’autonomie énergétique des territoires.

 

2)  Comment pourriez-vous contribuer au développement des territoires, accompagner des collectivités dans la transition écologique ?

Veolia Eau France doit être compris comme un moyen au service des collectivités.

Les engagements, identifiés avec vous, sont principalement axés sur la préservation de la ressource en eau et l’accélération de la transformation écologique par le grand cycle de l’eau. Nous mettons en œuvre l'autonomie énergétique des territoires avec la production de biogaz à partir des boues des stations d’épuration ou l’installation de panneaux photovoltaïques. Autre exemple, la mise en place de REUSE (utilisation d’eau usée recyclée) pour l'irrigation des terres agricoles, des espaces verts, le nettoyage de la voirie ou des équipements municipaux, sans oublier l’anticipation et la gestion des crises, incontournable dans les missions des élus locaux.

La méthode c’est l’écologie des solutions ! Elle consiste à industrialiser des solutions puis à les déployer afin d’aider les collectivités territoriales  à relever les défis écologiques du XXIe  siècle. Répondre au dynamisme des petites villes, au regain d’intérêt et à l’accueil des nouveaux arrivants. L’écologie des solutions fait plus avec moins, ou fait plus avec ce qui n’était pas utilisé jusque-là ; elle rend l’économie à la fois plus économe et plus productive, moins polluante et moins carbonée..

 

3) Après la loi “climat et résilience'', le gouvernement a présenté le jeudi 6 octobre le plan de sobriété dont l’objectif est de réduire la consommation énergétique de 10% d’ici 2024. Notre action locale doit être efficace et solide pour les générations futures. Quelle serait votre approche concrète vis à vis des petites villes ?

Les décisions publiques ancrent l’écologie dans notre société : dans nos services publics, dans l’éducation de nos enfants, dans notre urbanisme, dans nos déplacements, dans nos modes de consommation, dans notre justice. C’est l’idée de la loi climat et résilience. Ainsi les eaux usées deviennent chaleur, les déchets organiques deviennent engrais, les biogaz issus des centres de stockage des déchets deviennent électricité, les huiles alimentaires usagées deviennent biocarburants… Vous l’aurez remarqué : toutes ces solutions sont des solutions concrètes, de proximité, ancrées dans les territoires, abordables, situées au plus près des besoins, et que les petites villes peuvent adopter. Dans chaque ville de France, dans chaque territoire agricole, nous pouvons fabriquer des fiouls alternatifs. C’est de l’énergie de proximité, “ à portée de main ”, facilement mobilisable par les collectivités territoriales. Notre Groupe est un acteur incontournable du biogaz : nous produisons déjà 10 % du biométhane de France, un gaz local, renouvelable, dont nous pouvons garantir la disponibilité et le prix dans le temps.

Ces défis se jouent sur vos territoires et par l'approfondissement de nos échanges. Notre partenariat 2023 doit s'ancrer dans un travail collaboratif à votre service et à des actions au profit de l’APVF.

 

 

10
novembre
2022
CNR Climat et Biodiversité : participation de l'APVF au lancement de l'atelier "Transports"

CNR Climat et Biodiversité : participation de l'APVF au lancement de l'atelier "Transports"

Jean-Baptiste Hamonic, Maire de Villepreux (78) et membre du Bureau de l’APVF, a représenté l’APVF au lancement de l’atelier “Transports” du CNR en présence des ministres Christophe Béchu et Clément Beaune.  Trois questions principales doivent être abordées : Comment proposer des transports du quotidien plus accessibles et plus propres ? Quelles actions concrètes pour décarboner …

Jean-Baptiste Hamonic, Maire de Villepreux (78) et membre du Bureau de l'APVF, a représenté l'APVF au lancement de l'atelier "Transports" du CNR en présence des ministres Christophe Béchu et Clément Beaune. 

Trois questions principales doivent être abordées :

  1. Comment proposer des transports du quotidien plus accessibles et plus propres ?
  2. Quelles actions concrètes pour décarboner le transports de marchandises ?
  3. Quels leviers d'actions pour faciliter la transformation de la mobilité longue distance au service de la lutte contre le changement climatique ?

Les participants ont pu bénéficier d'un diagnostic sur le secteur des transports par Thomas Lesueur, commissaire général et délégué interministériel au développement durable. Un échange entre participants dédiées aux mobilités du quotidien animé par Laurent Perron de l'association Les Shifters a ensuite eu lieu.

Deux prochaines réunions de l'atelier "Transports" doivent être prochainement organisées avant un rendu dès travaux en janvier 2023.

03
novembre
2022
Les petites villes de l'Union européenne unies face à la crise énergétique

Les petites villes de l'Union européenne unies face à la crise énergétique

Europe

La Confédération des Petites Villes de l’Union européenne (CTME), dont l’APVF est l’un des membres fondateurs, s’est réunie à Rome pour une conférence sur l’énergie. Les membres des différentes délégations ont présenté un front uni pour porter des solutions au niveau de la commission. La Confédération des Petites Villes de l’Union européenne s’est réunie à …

La Confédération des Petites Villes de l'Union européenne (CTME), dont l'APVF est l'un des membres fondateurs, s'est réunie à Rome pour une conférence sur l'énergie. Les membres des différentes délégations ont présenté un front uni pour porter des solutions au niveau de la commission.

La Confédération des Petites Villes de l'Union européenne s'est réunie à Rome pour échanger sur les questions énergétiques. Outre l'APVF, des délégations d'Italie, d'Allemagne et de Roumanie étaient présentes.

Tandis que des Maires italiens ont présenté les difficultés et les initiatives sur leurs territoires du fait de la crise énergétique, Lino Gentile, délégué de l’ANCI, a indiqué qu’"une grande partie du future de l’Italie et de l’Europe se joue dans le développement des petites villes".

Ensuite,  le Président d’honneur de la DStGB (Association des maires d’Allemagne) Roland Schäfer a rappelé l'importance d'accompagner les petites villes européennes pour installer davantage d'infrastructures d'énergie renouvelables.

Vladimir Petrut, Maire de Cavnic et représentant de l’AOR (Association des maires de Roumanie) a également réagi en présentant les initiatives en matière d'énergies renouvelables sur son territoire.

Christophe Bouillon, ainsi que les autres membres de la délégation française, ont également insisté sur l'importance d'un mix énergétique équilibré et du rôle des petites villes pour y contribuer. M. Bouillon a également plaidé pour des réformes plus structurelles.  Il a ainsi demandé "un retour transitoire aux tarifs régulés de vente (TRV) de l’énergie, et à une réforme du marché européen de l’énergie".

Une action commune auprès de la commission européenne est envisagé pour porter la voix singulière des petites villes au niveau européen.

La délégation de l'APVF était composée ainsi :

  • Christophe Bouillon, Président de l'APVF, maire de Barentin ;
  • Nathalie Nieson, Trésorière de l'APVF, maire de Bourg-de-Péage ;
  • Didier Marie, Sénateur de Seine-Maritime ;
  • Fabien Lainé, Député des Landes ;
  • Guillaume Coutay, maire de Malaunay ;
  • Daniel Cornalba, maire de l'Etang-la-Ville ;
  • Vincent Chauvet, maire d'Autun.

Retrouvez le communiqué de presse de la Confédération des Petites Villes de l'Union Européenne (CTME)

 

03
novembre
2022
L'APVF auditionnée sur le ZAN : des craintes entre "illisibilité" et "mur d'investissement"

L'APVF auditionnée sur le ZAN : des craintes entre "illisibilité" et "mur d'investissement"

Logement et urbanisme, Attractivité et aménagement du territoire

L’Assemblée nationale a lancé une mission d’information sur le Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Harold Huwart, Vice-Président de l’APVF et Maire de Nogent-le-Rotrou a présenté les nombreuses difficultés d’application de l’objectif. Sandra Marsaud (Renaissance) et Florence Goulet (Rassemblement Nationale) sont rapporteures pour une mission d’information sur le Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Dans ce cadre, elles ont …

L'Assemblée nationale a lancé une mission d'information sur le Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Harold Huwart, Vice-Président de l'APVF et Maire de Nogent-le-Rotrou a présenté les nombreuses difficultés d'application de l'objectif.

Sandra Marsaud (Renaissance) et Florence Goulet (Rassemblement Nationale) sont rapporteures pour une mission d'information sur le Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Dans ce cadre, elles ont auditionné les représentants d'associations d'élus, dont l'AMF, l'AMRF et l'APVF.

Harold Huwart, qui représentait l'APVF a rappelé plusieurs points. Si les Maires des Petites Villes sont favorables à la sobriété foncière dans son principe, ils ne peuvent souscrire à l'application de l'objectif ZAN tel qu'il a été conçu dans la loi Climat et résilience et les trois premiers décrets d'application.

Un dispositif inéquitable

Ainsi, M. Huwart a souligné que cette réforme était profondément inéquitable. En effet, les grandes agglomérations qui ont consommé du foncier sans modération au cours des dernières décennies seront moins affectées par les mesures de sobriété foncière. Le loi demande en effet de réduire de moitié la consommation de foncier au cours des 10 prochaines années par rapport à la décennie précédente. Les petites villes qui connaissent un regain d'attractivité sont par conséquent pénalisées dans leur développement. Par ailleurs, alors qu'au cours des dernières années les investissements industriels ont fortement progressé, l'on manque de foncier économique dans de nombreux territoires. De nombreux Maires de Petites Villes vont se retrouver dans la situation paradoxale où ils devront demander aux industriels d'aller s'installer ailleurs. Il paraît donc nécessaire d'accorder des exceptions aux projets créateurs d'emplois. M. Huwart a plaidé pour une appréciation plus circonstanciée des critères.

Un dispositif illisible

M. Huwart a par la suite dénoncé le caractère illisible du dispositif. Cela a pour conséquence concrète de transférer le pouvoir d'appréciation aux Directions Départementales des Territoires (DDT). Il y a donc un sujet d'accompagnement des Maires - car ce sont eux qui disposent de la compétence d'urbanisme. L'APVF appelle ainsi à mobiliser à un haut niveau - comme pour des programmes comme Action Cœur de Ville - des ressources d'ingénierie pour soutenir les élus. Pour l'instant, les questions règlementaires ne sont pas perçues par les élus.

Une absence de modèle économique

Enfin, à l'instar du rapport du député Jean-Baptiste Blanc (LR, Vaucluse), l'APVF partage le constat d'absence de modèle économique du ZAN. Il coûte plus cher de construire la ville sur la ville que neuf. Or, la situation budgétaire des collectivités, notamment pour leur section d'investissement, est critique. Le fait que le foncier disponible soit plus rare va appeler une stratégie de "reconquête foncière" de la part des Maires. Mais pour cela, les élus se retrouvent face à un "mur d'investissement". Un accompagnement financier d'ampleur sera donc nécessaire. L'APVF appelle à étendre et à renforcer des dispositifs comme le fonds friche.

03
novembre
2022
Maîtrise des dépenses locales : rejet et réhabilitation simultanés des contrats de confiance

Maîtrise des dépenses locales : rejet et réhabilitation simultanés des contrats de confiance

Finances et fiscalité locales

Alors que la commission des finances du Sénat, qui vient d’entamer l’examen du projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027, venait de supprimer les contrats de confiance, ils sont définitivement réhabilités par le Gouvernement qui a dégainé, de nouveau, l’article 49.3 de la Constitution, mettant fin au débat de la partie « dépenses …

Alors que la commission des finances du Sénat, qui vient d’entamer l’examen du projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027, venait de supprimer les contrats de confiance, ils sont définitivement réhabilités par le Gouvernement qui a dégainé, de nouveau, l'article 49.3 de la Constitution, mettant fin au débat de la partie « dépenses »  du projet de loi de finances pour 2023.

Contrairement aux députés, les sénateurs ont confirmé la trajectoire de limitation de la progression des dépenses de fonctionnement des collectivités telle qu’inscrite par le gouvernement à l'article 16 du projet de loi de programmation : à savoir une évolution « à un rythme inférieur de 0,5 point au taux d’inflation » durant les cinq prochaines années (soit 3,8 % dès l’an prochain, puis à 2,5 % en 2024, 1,6 % en 2025 et 1,3 % en 2026 et 2027). Mais, par souci de « responsabilité », la commission a décidé d’appliquer le même objectif à l’État, pour ses dépenses ordinaires, hors mesures engagées face à l'urgence sanitaire, économique et énergétique, hors charge de la dette et du champ des dépenses régaliennes. En revanche, le Sénat, cette fois-ci à l’instar de l’Assemblée nationale, a supprimé les « contrats de confiance »  inscrits à l’article 23 du projet de loi de programmation, qualifiés d'« inacceptable système de surveillance et de sanctions des collectivités »  qui concourt « à une sorte de mise sous tutelle inacceptable des collectivités territoriales ».

Mais, rendant quasiment obsolète le paragraphe précédent, le dispositif dans son ensemble a été réintroduit par amendement du Gouvernement au sein du PLF 2023, dans un article 40 quater.

Pour rappel, cette mesure impose aux 500 collectivités ayant un budget supérieur à 40 millions d’euros d’économiser, sur la période, un total cumulé estimé à 15 milliards d’euros. Une proposition en réalité bien plus sévère que les contrats dits de Cahors qui limitaient la contrainte aux collectivités ayant un budget supérieur à 60 millions d’euros, et qui prévoyaient une contrepartie en cas de réalisation de l’objectif (bonus de DSIL). Le nouveau dispositif prévoit un arsenal de sanctions, allant de la privation des dotations d’investissement, à la reprise financière infligée par le préfet.

03
novembre
2022
PLFR II : de nouvelles mesures ponctuelles pour faire face à l’inflation

PLFR II : de nouvelles mesures ponctuelles pour faire face à l’inflation

Finances et fiscalité locales

Un deuxième projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022 a été présenté hier en conseil des ministres. Des mesures y sont prévues pour aider l’économie à résister et soutenir les ménages face à l’inflation. Pour amortir le choc de la hausse des prix, le gouvernement prévoit le versement d’un nouveau chèque énergie pour 12 millions …

Un deuxième projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022 a été présenté hier en conseil des ministres. Des mesures y sont prévues pour aider l'économie à résister et soutenir les ménages face à l'inflation.

Pour amortir le choc de la hausse des prix, le gouvernement prévoit le versement d'un nouveau chèque énergie pour 12 millions de foyers français (de 200 euros pour les 20 % les plus précaires et de 100 euros pour ceux dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 17 400 euros), pour un montant total de 1,5 milliard d'euros.

Le texte prévoit, en outre, le prolongement de la ristourne à la pompe de 30 centimes jusqu'au 15 novembre puis de 10 centimes jusqu'à la fin de l'année, pour 440 millions d'euros.

Les établissements rattachés au ministère de l'Enseignement supérieur (universités, recherche) confrontés à la hausse des coûts de l'énergie en 2022 et 2023 bénéficient eux d'une enveloppe de 275 millions d'euros. Une enveloppe supplémentaire est prévue pour les établissements rattachés au ministère de la Culture.

En outre, le ministère de l'Agriculture bénéficiera de 450 millions d’euros de crédits nouveaux pour « la prise en charge des aides aux agriculteurs face aux calamités agricoles » de 2022, et notamment pour financer les mesures d'indemnisation liées aux impacts de l'épizootie de grippe aviaire, de la crise de la filière porcine mais aussi de l'épisode de gel du printemps.

Un article du PLFR concerne la répartition entre les départements des crédits de l'État destinés à compenser la revalorisation du RSA de 4%. Elle reposera sur la part des dépenses de RSA prises en charge par chaque département en 2021 figurant dans les comptes de gestion, afin que chaque département bénéficie du soutien de l’État à hauteur de la part de ses dépenses de RSA dans les dépenses nationales de RSA.

La mission « Plan d'urgence face à la crise sanitaire » qui disparaît de la maquette budgétaire à compter de 2023, fait l'objet d'annulations à hauteur de 1,1 milliard d'euros, soit 405,3 millions d'euros prévus pour financer l'activité partielle et 315,5 millions budgétés pour l'acquisition de matériel sanitaire (masques notamment). Environ 300 millions de crédits destinés à renforcer les participations financières de l'État dans le cadre de la crise sanitaire sont également annulés. Enfin, et surtout, l'État va récupérer 2 milliards d'euros sur les sommes qu'il avait prévues dans le cadre des prêts garantis par l'État (PGE) pour faire face à d'éventuels impayés, grâce à de moindres défauts de paiement.

Pour de nombreux parlementaires, ces mesures restent très en deçà des enjeux. L'examen du texte débutera à l'Assemblée nationale le 7 novembre, puis le 14 au Sénat.

03
novembre
2022
Annonces du gouvernement sur l’énergie : un signal positif pour les petites villes en attendant une réponse à la hauteur pour le gaz

Annonces du gouvernement sur l’énergie : un signal positif pour les petites villes en attendant une réponse à la hauteur pour le gaz

L’APVF a réagi  dans un communiqué de presse aux annonces du gouvernement concernant l’explosion des coûts de l’énergie pour les collectivités. La mise en place d’un “amortisseur électricité” dont pourront bénéficier les petites villes est un signal positif : l’APVF sera attentive à la déclinaison du dispositif et plaide pour la mise en œuvre d’un …

L'APVF a réagi  dans un communiqué de presse aux annonces du gouvernement concernant l'explosion des coûts de l'énergie pour les collectivités. La mise en place d'un "amortisseur électricité" dont pourront bénéficier les petites villes est un signal positif : l'APVF sera attentive à la déclinaison du dispositif et plaide pour la mise en œuvre d'un mécanisme similaire pour le gaz. 

 

L’Association des petites villes de France que préside Christophe Bouillon, ancien député de Seine-Maritime et Maire de Barentin, et dont le Président délégué est Loïc Hervé, Sénateur de Haute-Savoie, fait part de son soulagement suite aux nouvelles annonces du gouvernement, le jeudi 27 octobre, pour limiter l’impact des prix de l’énergie sur les collectivités territoriales.

Jusqu’ici, les mécanismes d’aides mis en place excluaient de fait la très large majorité des petites villes ou n’avaient pas d’effets suffisants à court terme. En effet, bien que l’APVF ait salué la prolongation du « filet de sécurité » en 2023, les critères pour en bénéficier demeurent si restrictifs que de nombreuses petites villes, qui portent pourtant des charges de centralités importantes, ne pourront pas en bénéficier.

L’APVF a été la première association d’élus à avoir alerté depuis près d’un an sur les conséquences de l’explosion des prix de l’énergie sur les budgets locaux, et a récemment souligné le risque d’un « blackout territorial » avec une possible remise en cause de la continuité des services publics locaux et de l’investissement public local en l’absence d’une réponse appropriée de l’Etat à l’égard des collectivités.

L’APVF accueille donc de manière positive l’annonce faite par la Première ministre concernant la mise en place d’un « amortisseur électricité » à partir du 1er janvier 2023. Ce dispositif – le premier qui inclut largement les petites villes - offre une bouffée d’oxygène bienvenue. Toutefois, l’APVF sera attentive à la mise en œuvre du dispositif ainsi qu’à l’accompagnement des collectivités encore fragilisées par l’explosion des coûts de l’énergie.

L’inclusion des TPE et PME dans ce dispositif est également un point de satisfaction pour l’APVF étant donné leur rôle moteur pour la croissance économique et l’emploi dans nos territoires.

En outre, la mise en place de dispositifs de soutien ne doit pas être limitée aux factures d’électricité. L’explosion des factures énergétiques est tout aussi importante pour le gaz et affecte les services publics et la capacité d’investissement des collectivités. L’APVF appelle donc à la mise en place d’un dispositif de type « amortisseur gaz ».

A plus long terme, l’APVF demande le retour aux tarifs régulés de vente (TRV) pour toute collectivité qui le souhaiterait. De même, la réforme du marché de l’énergie européen vers une décorrélation du prix du gaz et de l’électricité demeure une nécessité.

 

Télécharger le communiqué de presse

Focus sur le dispositif « amortisseur électricité » annoncé par le gouvernement

  • Prise en charge une partie de la facture d’électricité pour les TPE-PME, les associations de plus de dix salariés, les collectivités et les établissements publics » (universités, hôpitaux…).
  • Concernera les contrats portant sur 2023, y compris ceux déjà signés: mis en place à partir du 1er janvier 2023 pour un an : la prise en charge sera automatique et directement décomptée de la facture d’électricité dès janvier 2023 sans qu’il soit nécessaire d’en faire la demande
  • Le dispositif permettra la prise en charge par l’Etat d’une partie de la facture d'électricité pour les collectivités qui ne bénéficient pas du tarif réglementé : concrètement, l'Etat prendra en charge 50% de la différence entre le prix du contrat avec le fournisseur et un prix de référence, fixé autour de 325 euros du MWh.
  • Un amendement au budget 2023 sera déposé par le gouvernement pour porter la mesure.

03
novembre
2022
Energie : adoption en Conseil des ministres du projet de loi relatif à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

Energie : adoption en Conseil des ministres du projet de loi relatif à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

Ce projet de loi  vise à l’accélération de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2 qui sont prévus sur des sites nucléaires existants. Retour sur les principales dispositions de ce texte qui sera examiné en début d’année prochaine par le Parlement.  Le texte, dont le nom complet est “projet de loi relatif à …

Ce projet de loi  vise à l'accélération de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2 qui sont prévus sur des sites nucléaires existants. Retour sur les principales dispositions de ce texte qui sera examiné en début d'année prochaine par le Parlement. 

Le texte, dont le nom complet est "projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes", forme une paire avec le projet de loi relatif à l'accélération de la production d'énergies renouvelables dont l'examen par le Parlement est en cours avec actuellement une première lecture du texte au Sénat. 

Il vise notamment à la simplification des procédures administratives dans le cadre du déploiement des futurs réacteurs EPR2. Le Président de la République avait en effet annoncé à Belfort en février dernier la décision de construire 3 nouvelles paires d'EPR2, soit 6 nouveaux réacteurs en plus de l'EPR de Flamanville.

Il s'agit donc de simplifier les procédures pour les installations à proximité immédiate de sites nucléaires déjà existants. L'objectif affiché est de rassembler autant que possible les différentes procédures d'autorisations (environnementale, urbanisme ...) afin de n'avoir qu'une seule décision administrative. Le gouvernement a annoncé que les sites seraient dispensés d'autorisation d'urbanisme car le contrôle de conformité sera assuré par l'Etat.

De même, le texte prévoit un assouplissement du recours à l'expropriation pour les ouvrages annexes, par exemple une installation de pompage ou une sous-station électrique, dans le cas de parcelles inutilisées ou délaissées au voisinage des sites d'EDF Cette simplification des procédures administratives vise donc seulement des sites déjà existants ou leurs abords.

En outre, la classification des projets d'EPR2 en "raisons d'impératives d'intérêt public majeur" a été retirée du projet de loi sur avis du Conseil d'Etat.

Le texte souhaite permettre un démarrage des travaux pour les parties non-nucléaires (terrassement, bureaux etc.) sans attendre le décret d'autorisation pour l'installation nucléaire de base. Le premier chantier prévu est sur la centrale de Penly (Seine-Maritime) qui a été retenu pour accueillir la première paire  des trois paires d'EPR2 annoncées par le Président de la République avec un objectif de mise en service à horizon 2035-2037.

La Commission nationale du débat public (CNDP) a lancé la consultation citoyenne relative à la construction de ces nouveaux réacteurs nucléaires. 

A noter que le Conseil national de la transition écologique (CNTE) a "regretté les délais insuffisants" qui lui ont été laissés pour se prononcer sur ce projet de loi.

 

27
octobre
2022
PLF 2023 : des avancées trop timides

PLF 2023 : des avancées trop timides

Finances et fiscalité locales

Jeudi 20 octobre, la Première ministre Elisabeth Borne a eu recours à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution pour faire passer la première partie du PLF 2023. Seuls 117 amendements ont été retenus, pour un coût estimé par le Gouvernement à 700 millions d’euros, sur les plus de 2000 déposés. Seuls 4 points promis par le …

Jeudi 20 octobre, la Première ministre Elisabeth Borne a eu recours à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution pour faire passer la première partie du PLF 2023. Seuls 117 amendements ont été retenus, pour un coût estimé par le Gouvernement à 700 millions d’euros, sur les plus de 2000 déposés. Seuls 4 points promis par le Gouvernement ont été maintenus. Ces mesures restent très en-deçà des enjeux et l’APVF souhaite des avancées plus notables au Sénat.

D’abord, la hausse de la DGF de 320 millions d’euros, destinée « à financer les augmentations de dotation de solidarité urbaine et dotation de solidarité rurale sans écrêter la dotation forfaitaire », a été préservée. Pour l’APVF cette hausse est bien insuffisante face à l’explosion des coûts de l’énergie et de l’inflation en général. Nous avons réitéré notre demande d’indexation de la DGF sur l’inflation, seul dispositif à la hauteur de l’enjeu.

Ensuite, la prolongation du « filet de sécurité énergétique » en 2023. C’est une bonne nouvelle, mais là encore, leurs modalités de mise en œuvre, à commencer par le dispositif 2022 sont inadaptées : la dotation risque de passer à côté des collectivités, et notamment des petites villes, qui en ont le plus besoin en raison de leurs charges de centralité. Surtout, les montants sont très en-deçà de la réalité ressentie par les Maires. L’APVF a proposé plusieurs correctifs, et notamment le retraitement de l’acompte du calcul de la dotation finale pour éviter que ce choix ne les pénalise à la fin.

Maintien également du report de deux ans de l’actualisation des valeurs locatives, aussi bien pour les particuliers (2028) que pour les entreprises (2025). L’APVF se félicite de l’extension du périmètre des « zones tendues » faisant face à des difficultés d’accès au logement. Toutes les communes où les prix de l’immobilier et la proportion de résidences secondaires sont élevés pourront faire usage de la taxe sur les logements vacants (TLV) et la majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS) pour abaisser la tension immobilière.

Le Gouvernement n’a pas retenu l’amendement de Charles de Courson visant à plafonner la revalorisation des bases de taxes foncières, qui devront par conséquent bien, et à ce stade, évoluer en fonction de l’inflation.

Le débat portant sur la première partie du PLF est clos et la commission des finances de l’Assemblée nationale examine désormais la seconde partie portant sur les dépenses.

A noter que le projet de loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027 a été rejeté en première lecture à l'Assemblée nationale.