ESPACE MEMBRE
Retour sur les XVIIIèmes Assises : l'atelier sur le commerce de proximité
Aujourd’hui, de nombreuses communes souffrent d'un manque d'attractivité et constatent un délitement du commerce de leur cœur de ville. Ils subissent une concurrence forte des périphéries tant en ce qui concerne le commerce que l'offre de logements. Cela dit, le commerce de proximité n’est pas forcément voué à disparaitre. Cette note s’efforce de présenter les principaux outils favorisant une politique commerciale ambitieuse et active. Elle recense divers moyens d’action, de concertation et d’animation impliquant les communes, les intercommunalités, les associations de commerçants et les autres acteurs locaux.
Le commerce de centre-ville fait face à de nombreux enjeux : les fortes mutations socio-économiques, les défis et les opportunités posés par la révolution numérique, la nécessaire mixité urbaine qui doit allier une offre harmonisée de commerces, de logements et de services, et la faculté à attirer voire conserver une clientèle en centre-ville. Lorsque le centre-ville périclite, c’est tout le territoire qui en pâtit. La revitalisation du cœur d’une ville n’est pas seulement une exigence économique, c’est aussi un besoin social.
En règle générale, il convient d’adopter une vision globale pour répondre aux différents défis. Articuler les volets commerce, habitat, transport, énergie, nouvelles technologies et patrimoine afin d’assurer des synergies s’avère nécessaire. Se positionner sur la durée, le temps long, et établir une bonne concertation avec tous les acteurs impliqués est tout aussi essentiel.
Bien connaitre les nouveaux dispositifs nationnaux
L’Appel à Manifestation d’intérêt « Centres bourgs »
Le programme de revitalisation des centres bourgs est désormais sur les rails. Initié il y a un an par les ministères du logement, de l’Egalité des territoires, de la Décentralisation et des Outre-mer, cette expérimentation nationale concerne aujourd’hui 54 communes de moins de 10 000 habitants (dont près d’une vingtaine membres de l’APVF). Retenus fin novembre 2014 sur la base d’un appel à Manifestation d’intérêt qui a enregistré 265 dossiers de candidatures, ces bourgs ruraux seront épaulés dans leurs capacités d’ingénierie et dans leurs actions destinées à redynamiser leur centre ancien. Le Gouvernement consacre 230 millions d’euros de crédit dédié sur 6 ans à ce programme dont le CGET assure le pilotage dans son ensemble et l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), la mise en œuvre opérationnelle. Le volet habitat constituait la composante principale de ce programme mais au-delà de l’appel à projet, dont les bénéficiaires sont finalement peu nombreux, c’est l’approche globale de la démarche dont les petites villes doivent s’inspirer. Le témoignage de Gilles BEDER, Maire de Salins-les-Bains, membre de l’APVF et ville lauréate de l’appel à projet viendra compléter ces propos.
La réforme du FISAC
Votée l’an dernier, la loi « Artisanat, commerce et petite entreprise » modifie la gestion du FISAC dans une optique de projets plutôt que de guichet. Cette réforme devrait permettre d’éviter les délais d’attente de financement, résultant d’un engorgement accumulé sur plusieurs années (actuellement la durée moyenne d'instruction d'un dossier est de 14 mois). Les dossiers continueront d’être instruits par les Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE) avant d’être soumis à un comité de sélection national. Les critères d’éligibilité varieront selon des priorités fixées chaque année par le gouvernement.
Doté de 17 millions d’euros, en 2015, le FISAC ciblera en particulier :
- les « centre-bourgs » des petites communes et les quartiers prioritaires ;
- la création, rénovation et attractivité des derniers commerces en zones rurales, notamment ceux qui sont multiservices ;
- l’extension aux travaux d’accessibilité des commerces ;
- la modernisation et diversification des stations-services, gérées par un indépendant ou une commune.
A noter que les pharmacies, les professions libérales et les activités liées au tourisme sont exclues du dispositif.
Le décret distingue deux catégories d’opérations éligibles :
- les opérations individuelles qui visent à aider les commerces de proximité à s'implanter ou à se moderniser dans les centre-bourgs de communes de moins de 3.000 habitants.
- les opérations collectives regroupant plusieurs entreprises d'un secteur en déclin qui peuvent avoir lieu dans les communes de plus de 3 000 habitants. Elles peuvent être portées par une collectivité (commune, intercommunalité), une chambre consulaire ou une SEM. Les dépenses éligibles pour les opérations collectives combinent des dépenses d’investissement et des dépenses de fonctionnement et sont plafonnées à 400 000 euros pour une seule opération. Les opérations collectives pourront bénéficier de plusieurs fonds de soutien de l’Etat et, notamment, de la Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) pour les projets d’investissement à la condition que les dotations en cause financent des actions autres que celles financées par le FISAC. L’articulation avec d’autres dispositifs de soutien aux zones rurales tels que les opérations sur les centres bourgs est également possible.
Lien vers le cahier des charges de l’appel à projets 2015 : http://www.economie.gouv.fr/files/appel_projets_fisac_28052015.pdf
Les contrats de revitalisation commerciale et artisanale
Le décret portant sur les nouveaux contrats de revitalisation commerciale sera publié dans les prochains jours. Ces contrats seront expérimentés pendant cinq ans dans les territoires particulièrement sinistrés, soit du fait de la disparition des commerces, soit par le développement de monoactivités. Ils cibleront les villes moyennes. La grande nouveauté : les élus pourront déléguer leur droit de préemption à d'autres opérateurs publics, (société d'économie mixte ou intercommunalité). De quoi se doter d'une réserve de fonds commerciaux à disposition d'éventuels repreneurs et redynamiser ainsi une rue, un quartier. Alors que le droit de préemption est souvent long et difficile à mettre en œuvre et onéreux pour les petites communes, le contrat permettra une "opérationnalité beaucoup plus forte" et un "travail complet sur la revitalisation de quartiers".
La nouvelle composition des commissions nationale et départementales d’aménagement commercial (CNAC et CDAC).
La loi PINEL renforce la présence des élus locaux au sein des CDAC. Leur nombre va passer de cinq à sept. Une personnalité qualifiée en matière de protection des consommateurs est également ajoutée au collège des personnalités qualifiées. La composition de la Commission nationale d'aménagement commercial (Cnac) est elle aussi revue. Celle-ci comportera onze membres au lieu de huit, avec un représentant des maires de France et un représentant de l'Assemblée des départements de France en supplément. En outre, le décret permettra à la CNAC de s'autosaisir des grands projets commerciaux de plus de 20.000 m2.
Bien aménager son territoire
Prévoir un aménagement urbain favorable au commerce de centre-ville
Pour créer une dynamique favorable aux commerces de centre-ville, l’aménagement doit être pensé autour d’une mixité des différentes fonctions de la ville, à travers un équilibre entre les logements, les services publics et les activités économiques. Plusieurs actions peuvent être menées dans le cadre du PLU :
- Instaurer une servitude d’alignement commercial pour conserver la priorité des rez-de-chaussée aux fonds de commerce, et éviter ainsi leur transformation en logements, garages, bureaux ou services;
- fixer une hauteur sous plafond des rez-de-chaussée pour y favoriser l’implantation de commerces ;
- mettre en place une règlementation spécifique des parcelles d’angle pour exploiter au maximum l’effet vitrine de ce type de parcelles ;
- établir un RLP (règlement local de publicité) annexé au PLU ;
- accompagner l’action de réhabilitation des logements au-dessus des commerces en utilisant des outils incitatifs (subventions) ou coercitifs (Périmètres de Restauration Immobilière) en collaboration avec l’ANAH, les bailleurs privés et les commerçants.
Valoriser son patrimoine
De nombreux élus regrettent le poids des Architectes des bâtiments de France qui bloquent parfois les OPAH (Opération programmée d'amélioration de l'habitat) dans les secteurs sauvegardés. Quelques assouplissements semblent donc nécessaires. Néanmoins, c’est bien le patrimoine qui entraine les flâneries urbaines et qui permet au centre-ville de se distinguer des centres commerciaux de périphérie. Une attention particulière doit donc être portée à la qualité et la commodité des espaces publics ; la qualité du bâti ; la qualité des devantures commerciales ; la qualité du mobilier urbain ou encore la valorisation des équipements.
Effectuer des opérations de remembrement des commerces (fusion de cellules commerciales).
Non défini par une quelconque réglementation, ce type d’opération est une solution qui peut être adoptée par la mairie afin de répondre à l’inadaptation de cellules existantes (trop petites ou trop dispersées dans la ville ou le quartier) aux évolutions du commerce et aux attentes d’une clientèle de proximité. Le remembrement consiste ainsi à regrouper des locaux commerciaux en un seul pour créer des espaces commerciaux plus importants. De manière plus large, cette opération permet de concentrer plusieurs commerces de détail autour d’un quartier pour créer une dynamique.
Utiliser le droit de préemption commercial
La loi du 2 août 2005 en faveur des PME a introduit un droit de préemption commercial qui permet à une collectivité territoriale de se substituer à l’acquéreur lors de la vente de fonds artisanaux, de fonds de commerce ou baux commerciaux aliénés à titre onéreux. La procédure du droit de préemption commercial suppose au préalable la définition d’un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité, dont l’étendue, le contour ou la superficie sont laissés à la libre appréciation du conseil municipal (centre-ville, quartiers, rues…). La loi du 18 juin relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, a instauré la possibilité de déléguer le droit de préemption à un établissement public ou un concessionnaire. Elle a par ailleurs étendu de deux à trois ans le délai dont dispose la commune pour identifier un repreneur du fonds de commerce en cas de mise en location-gérance.
Favoriser l’installation de marchés et commerces ambulants
Le projet d’aménagement urbain peut aussi prévoir des emplacements qui seront réservés aux commerces ambulants et aux marchés, moteurs essentiels du dynamisme commercial du centre-ville. Les marchés participent en effet de l’attractivité d’un centre-ville en liant les atouts du commerce de proximité (convivialité, localité, spécialité…) et en attirant les clients dans les points de vente. Les règles d’attribution doivent être fixées par le maire en concertation avec les services municipaux, en cohérence avec le maintien de l’ordre public et la meilleure occupation du domaine public.
Eviter les friches commerciales
Les friches commerciales sont un phénomène symptomatique du délitement des commerces de centre-ville : elles font état d’un vide commercial progressif de certaines rues, donnant aux passants un sentiment d’abandon et pénalisant de fait l’attractivité d’un centre-ville. Pour éviter l’émergence de ce phénomène, la mairie doit jouer un rôle de prévention pour identifier les commerces vides ou en fin d’activité.
Plusieurs outils sont à disposition des maires pour lutter contre les friches commerciales identifiées.
- la promotion des boutiques éphémères
Lancé aux Etats-Unis dans les années 2000, le concept de «Pop-up store» (boutique éphémère) s’est développé en France il y a quelques années. L’objectif est de permettre aux personnes qui souhaitent ouvrir un commerce de tester leur concept au sein d’une boutique pilote située dans le centre-ville. Le local est loué à loyer négocié pour 4 mois, ce qui permet à l’entrepreneur de confronter son concept à la réalité du marché. À terme, il choisit de s’installer dans un autre local de la ville de façon pérenne. Outre la mise à disposition du local, la ville peut accompagner la création de cette entreprise (kit de communication, cartes de visite, appuis divers ...), et proposer des prestataires pour la réalisation des travaux de chaque concepts se succédant.
- l’habillage des vitrines vides
Pour pallier le phénomène caractéristique des « dents creuses », qui accentuent l’impression de déliquescence d’une rue vidée en partie de ses commerces, et dans l’attente d’un repreneur, une solution pour la municipalité est de couvrir les vitrines vides par des vitrophanies : la ville peut utiliser ainsi ces espaces vides comme espaces de décoration ou de promotion des évènements de la ville ou son histoire (photographies, citations, dessins…). Une telle initiative a récemment été prise par la commune de Valréas, membre de l’APVF.
- la taxe sur les friches commerciales
Pour lutter contre l’inexploitation de locaux commerciaux, la taxe sur les friches commerciales est une solution efficace. Mise en place sur décision de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI), elle peut être imposée annuellement aux biens concernés par la taxe foncière sur les propriétés bâties (immeubles de bureaux ou utilisés pour une activité commerciale, parkings des centres commerciaux, lieux de dépôt ou de stockage). La condition d’imposition est que ces biens ne soient plus affectés à une activité soumise à cotisation foncière des entreprises (CFE) depuis au moins 2 ans au 1er janvier de l’année d’imposition et qu’ils soient restés inoccupés pendant cette période. Cette taxe n’est pas due lorsque l’absence d’exploitation des biens est indépendante de la volonté du contribuable.
Penser l’aménagement à l’échelle intercommunale
Le dynamisme commercial d’un territoire dépend aussi du travail commun entre communes limitrophes, par le biais de l’intercommunalité. En effet, la réalité du fonctionnement et de l’organisation des territoires rend l’échelle intercommunale pertinente pour coordonner les politiques d’urbanisme, d’habitat et de déplacements. Cela est notamment le cas en matière d’équipement commercial : sur la base d’un diagnostic partagé du tissu commercial d’une agglomération, les communes peuvent lier leurs compétences et leurs moyens sur l’équilibrage et la spécialisation de pôles commerciaux. Cette mutualisation de moyens doit être guidée par une volonté politique commune pour améliorer l’attractivité d’une agglomération, sans mettre en concurrence les communes concernées.
Dans les cas où l’EPCI n’est pas compétent en matière d’urbanisme, la loi Commerce et Artisanat de juin 2014 donne la possibilité aux communes de déléguer le droit de préemption sur les fonds de commerces, les fonds artisanaux, les baux commerciaux et les terrains, à un établissement de coopération intercommunale, à un établissement public ayant vocation à exercer ce droit de préemption, ainsi qu’à un concessionnaire d’une opération d’aménagement.
En outre, la loi PINEL a modifié l’article L122-1-9 du code de l’urbanisme, qui prévoit désormais que le document d’orientations et d’objectifs (DOO) du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) pourra comprendre un document d’aménagement artisanal et commercial (DAAC). En l’absence de SCOT, il est prévu depuis la loi ALUR que les orientations d’aménagement et de programmation des PLU élaborés par un EPCI pourront comporter les chapitres du DOO relatifs à l’aménagement commercial, DAAC inclus (article L123-1-4 du code de l’urbanisme).
Enfin, il serait préférable que les dates d’ouverture des commerces le dimanche (Loi Macron) soient décidées à l’échelle de l’intercommunalité.
Bien accompagner les différents acteurs
Promouvoir et accompagner la transition numérique
La transition numérique est aujourd’hui un enjeu capital pour préserver l’attractivité des commerces, conserver leur clientèle et répondre aux attentes des consommateurs. A l’heure du multicanal, les commerçants doivent trouver un équilibre entre le dynamisme de leurs points de vente physique et une présence active sur le web. Si la montée en puissance du e-commerce est indéniable, le commerce traditionnel peut pourtant tirer son épingle du jeu grâce à l’atout que constitue précisément le magasin. Les consommateurs souhaitent en effet disposer d’un univers commercial certes connecté (et digitalisé) mais également bénéficier des atouts du commerce physique : proximité, lien social, conseil personnalisé, authenticité et transparence, traçabilité, possibilité de tester le produit, disponibilité immédiate…Il revient au commerçant de mobiliser ses moyens et ses compétences pour répondre à cette double exigence.
Du côté de la Mairie, il est possible, pour faire connaître l’offre commerciale de la ville et informer les habitants sur les différents produits, boutiques et promotions à proximité, de mettre en place des vitrines numériques. Ces sites vitrines donnent une visibilité dynamique et utile aux commerçants qui n’ont pas le temps ni les moyens de créer leur propre site internet. Quelques villes adhérentes à l’APVF ont adopté ce modèle, comme Saint-Amand-Montrond (Cher) ou Sceaux (Hauts-de-Seine).
Nommer et former un « Manager de centre-ville »
Importé de Grande-Bretagne, du Québec et de Belgique, le métier de manager de centre-ville se développe progressivement en France dans les collectivités engagées dans un projet de redynamisation de leur centre-ville. Métier à la croisée des chemins, le manager de centre-ville a pour rôle de coordonner les efforts et les ressources des acteurs publics et privés pour promouvoir le commerce et l’artisanat, encourager sa diversité auprès des investisseurs et donner des raisons objectives aux usagers de réaliser leurs achats sur son territoire. L’objectif principal du manager est de développer l’attractivité commerciale du territoire en agissant directement sur l’organisation du commerce (encadrement des mutations commerciales, identification des locaux vacants et des commerces à céder, politiques collectives d’animation et de promotion, développement d’enseignes…). Une formation spécifique est proposée par le CEFAC, dont la plaquette est disponible en ligne à cette adresse : http://www.cefac.fr/pmanager.pdf
Il est par ailleurs a noter que si le poste a d’abord été créé pour agir dans le cadre d’une seule commune, il n’est pas exclu que son périmètre d’actions soit étendu à l’intercommunalité dans le cas de communes de petite taille. La mairie peut ainsi mettre en place une structure ou un référent dédié au commerce et à l’animation commerciale au niveau intercommunal.
Maintenir une offre de services diversifiée en centre-ville.
Le cœur de ville est le quartier de tous, celui qui fédère et qui donne une identité. Il faut veiller à éviter une banalisation des centres villes où il n’est pas rare de retrouver les mêmes enseignes franchisées. Cela dit, certaines enseignes sont considérées comme des « locomotives » susceptibles d’attirer des clients et donc, d’autres commerçants. Un équilibre entre commerces indépendants et franchisés s’avère ainsi nécessaire.
Avec sa nouvelle enseigne Leader price express, le groupe CASINO s’efforce de proposer des prix bas en centre-ville souvent réputés moins abordables que les périphéries et amène ainsi de la diversité dans l’offre du centre-ville. Les nouveaux partenariats signés avec la poste vont également permettre de créer des points multiservices.
Favoriser le rapprochement et le dialogue entre les commerçants
En règle générale, il est judicieux de promouvoir et renforcer des associations de commerçants. Pour un commerçant, adhérer à une association lui permet de s’insérer dans une démarche collaborative pour exprimer ses besoins mais aussi être force de proposition auprès de la municipalité.
Soutenir les animations commerciales
En matière d’animation commerciale, les actions possibles à l’échelle de la commune sont multiples et peuvent impliquer une pluralité d’acteurs locaux. La Journée nationale du commerce de proximité, de l'artisanat et du centre-ville en est un bon exemple.
Le 10 octobre prochain se déroulera, sur l’ensemble du territoire, la 7e édition de « La Journée nationale du commerce de proximité, de l'artisanat et du centre-ville ». Cette opération de communication fédère les acteurs institutionnels et économiques.
Cette Journée d’actions se prolonge par le concours du Label national "Commerces de proximité dans la ville" qui récompense une politique volontaire en matière de maintien et de développement des activités économiques au sein de la ville. Ce label prend la forme d'un panneau en entrée de ville et trouve sa place bien souvent au voisinage immédiat de celui des " Villes fleuries" ou des "Villes internet". En 2015, plus de 330 villes ont été labellisées et 7500 commerçants ont pris part à la journée.
L’Association JNCP (www.jncp.fr) est présente aux Assises de Paimpol. Son Président, Hervé LEMAINQUE se tient à votre disposition pour toute information complémentaire.
Favoriser la reprise et la transmission des commerces
La transmission des commerces est un enjeu essentiel de dynamisation du centre-ville : de nombreux locaux commerciaux sont aujourd’hui laissés en déshérence faute de repreneur, par manque d’information mais aussi de formation et d’accompagnement des commerçants à la cession et la reprise d’activité. La mairie peut remplir ce rôle en partenariat avec les agences immobilières et les porteurs de projets, et en lien avec les CCI, dont l’accompagnement des entreprises à la transmission est une des missions.
Pour faciliter la reprise d’un fonds de commerce ou d’un fonds agricole, les propriétaires sont autorisés depuis la loi PINEL à présenter au maire « un successeur » reprenant ce fonds lorsqu’ils l’abandonnent. Il lui revient d’accepter ou non cette succession.
L’APVF souhaite par ailleurs relayer auprès de ses membres une initiative de la Confédération des commerçants de France, qui a pour objet de faciliter la rencontre entre les collectivités et les commerçants, en créant une bourse nationale des locaux commerciaux vacants. Le site internet www.villeetcommerce.fr est dédié aux collectivités locales. Il se présente ainsi sous l’intitulé : « Élus cherchent commerçants ».
- Le fonctionnement : la collectivité publie ses annonces sur le site. Vos recherches bénéficient ainsi d’une visibilité nationale, mais surtout, elles sont relayées et soutenues par les fédérations professionnelles concernées.
Exemple : vous recherchez une boucherie. Votre annonce est visible sur le site et indexée par les moteurs de recherche. Elle est également diffusée par la Fédération nationale de la boucherie qui mobilise l’ensemble de son réseau professionnel et l’ensemble de ses moyens de communication pour vous aider à satisfaire votre besoin. www.villeetcommerce.fr est donc à la fois un site d’annonces et un service de recherche.
- Les types de biens concernés : les annonces peuvent concerner des biens publics ou des locaux privés. Mais seules les collectivités locales et leurs organismes de développement économiques peuvent publier sur le site. La collectivité joue ainsi un rôle pivot : c’est elle qui exprime le besoin et qui reçoit les prospects. Elle peut également valoriser son engagement : en adhérant à la plateforme, elle offre un nouveau service à ses commerçants.
- L’abonnement annuel : Pour les communes adhérentes à l’APVF, le service est proposé à 600 euros, au lieu de 1200 euros pour les non adhérents. Tarif spécial pour les structures intercommunales. L’abonnement permet de publier un nombre illimité de recherches.
Dossier suivi par François Panouillé
Chargé de mission : fpanouille@apvf.asso.fr
Table ronde sur la réforme territoriale
Après la loi NOTRE, quels moyens d’action pour les petites villes dans l’architecture territoriale de demain ?
Présents :
Marylise LEBRANCHU, Ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique
Romain PASQUIER, Directeur de recherches au CNRS
Nathalie APPERE Députée d’Ille-et-Vilaine, Maire de Rennes
Loïc CAURET, Maire de Lamballe, Président de Lamballe Communauté, Président délégué de l’ADCF
Pierre JARLIER, Maire de Saint-Flour, 1er Vice-président délégué de l’APVF
François GOULARD Ancien ministre, Président du Conseil départemental du Morbihan
Philippe LAURENT Maire de Sceaux, Vice-président de l’APVF, Secrétaire général de l’AMF
Martin MALVY Ancien ministre, Président de la région Midi-Pyrénées, Président d’honneur de l’APVF
Animateur :
Xavier BRIVET, Directeur du Pôle Collectivités territoriale, Groupe Le Moniteur
Romain Pasquier constate des reculs du Gouvernement par rapport au projet initial de réforme territoriale et pointe notamment le rôle joué par le Sénat dans cette régression. Selon lui, seul Gaston Defferre a réussi à réformer en profondeur les territoires.
La philosophie originelle de la réforme territoriale, « faire confiance à l’intelligence des territoires », a permis l’émergence d’initiatives territoriales intéressantes, comme la Métropole de Lyon, mais on peut regretter que celle-ci se soit érodée dans le flot des débats parlementaires, comme en témoigne le recul sur le droit à l’expérimentation des collectivités.
Romain Pasquier dénonce par ailleurs le manque d’ambition de ce projet de loi quant à la problématique des structures et de leur rationalisation, même si selon lui, le développement des communes nouvelles en parallèle de la réforme territoriale va dans le bon sens. A son sens, il convient de faire évoluer davantage la carte communale : il y a encore trop de doublons et trop de structures. Et cette réforme n’est pas porteuse de suffisamment de simplification.
Xavier Brivet résume la position de Romain Pasquier et parle d’un « sentiment partagé. »
Nathalie Appéré introduit son propos en soulignant à quel point l’exercice de s’exprimer sur la réforme territoriale est compliqué pour elle étant donné son statut et l’actualité brûlante du sujet. Elle rappelle les deux objectifs du projet de loi NOTRe que sont la lisibilité et la clarification. A l’aune du projet de loi, les régions récupèrent les compétences stratégiques en termes d’aménagement et d’économie. Le département est repositionné sur des compétences dédiées à la solidarité. Le bloc local, de façon générale, monte également en compétence. Selon la députée-maire, il convient d’ailleurs de ne pas opposer les communes et les intercommunalités - qui composent ensemble le bloc local - car la capacité à agir des maires dépend de la mutualisation des moyens à l’échelle intercommunale. C’est pourquoi, à son sens, la métropole ne constitue pas une menace pour le périmètre de compétence des maires. Le renforcement des intercommunalités est une avancée majeure de la loi NOTRe : l’intercommunalité est une opportunité d’agir aux échelles qui sont les bonnes.
Sur la question des seuils, il peut y avoir une dimension arbitraire : le seuil à 20 000 habitants va permettre d’organiser, lorsqu’on regarde le territoire, des regroupements pertinents. Mais l’uniformisation n’est pas forcément efficace. Il faut, comme l’a fait la Commission des lois de l’Assemblée nationale, prendre en compte les spécificités géographiques et les contrastes en termes de densité, tout en conservant un plancher minimal à 5 000 habitants.
Autre élément à souligner : le caractère prescriptif des schémas régionaux a également fait débat mais on s’oriente vers une rédaction un peu plus équilibrée et vers des schémas simplifiés.
Il faut continuer à réfléchir à l’élection au suffrage universel des conseillers communautaires. L’Assemblée a rétabli le transfert de la compétence obligatoire « eau et assainissement » aux EPCI. A terme, il convient de développer les PLUI. Ce texte entérine une montée en puissance de l’échelon intercommunal.
Loïc Cauret prend la parole pour expliquer que l’ADCF a regretté la version du texte sortie du Sénat. Cependant, de façon générale, l’ADCF se réjouit globalement de ce projet de loi et de l’enrichissement apporté par l’examen de l’Assemblée nationale. Selon Loïc Cauret, la loi NOTRe donne une vision sur ce que doit être l’organisation des territoires pour les prochaines années. Il convient toutefois d’accorder une attention particulière à la mise en place d’un seuil minimal à 20 000 habitants pour les intercommunalités, car il faut le temps de la mise en œuvre pour les collectivités et ne pas précipiter les choses.
Loïc Cauret insiste sur l’idée Il ne faut pas qu’il y ait de confusion, ni de contradiction entre les périmètres d’action des collectivités et les périmètres d’action de l’Etat.
Enfin, les associations d’élus doivent développer leur coopération, se fédérer pour éviter d’orienter les débats tous les sens et « casser » les dynamiques de la réforme territoriale.
Francois Goulard se réjouit de l’évolution du gouvernement sur le texte par rapport à il y a un an – allusion à l’objectif initial de suppression des départements. Ce qui est problématique, c’est la perspective financière des collectivités et surtout des départements - en raison de leur rôle par rapport au revenu de solidarité active. L’aide qu’apporte le département aux communes va diminuer, au moment même où l’Etat verse moins d’argent aux petites communes proportionnellement au nombre d’habitants. Le département, comme celui présidé par François Goulard, corrige les inégalités des communes face aux dotations d’Etat. Il a le sentiment qu’au regard des bouleversements actuels, on revient sur l’autonomie des collectivités et sur les avancées apportées par la loi Defferre.
Xavier Brivet propose de laisser la parole à Philippe Laurent qui va aborder la question des finances locales.
Philippe Laurent tient d’abord à préciser qu’il est d’accord avec ce qui a été dit précédemment : Gaston Defferre est le seul à avoir réussi à bouleverser l’organisation territoriale en profondeur. Philippe Laurent commence son intervention en pointant du doigt les doublons existants entre Etat et collectivités et qui sont les plus problématiques. Selon lui, l’Etat doit opérer une révolution culturelle pour accepter de vraiment déléguer, de se retirer de certains périmètres de politiques publiques au profit des collectivités locales. Il regrette que la réforme ne propose ce véritable « saut décentralisateur. »
D’autre part, Philippe Laurent tient à alerter sur les conséquences de l’effondrement de l’investissement public : il cite l’exemple des transports en Ile-de-France qui connait aujourd’hui des situations difficiles et un certain retard dans les infrastructures à cause d’investissements insuffisants.
Martin Malvy juge que les associations d’élus se sont montrées très conservatrices à l’égard de la réforme territoriale. Il rappelle le conseil que prodiguait Gaston Defferre : en matière de décentralisation, les réformes doivent aller vite. Toujours en matière de bouleversements territoriaux, il convient de ne pas modifier les règles tous les ans comme ce qui se fait pour le FPIC. Malgré la montée en compétence des régions, Martin Malvy réfute la comparaison des régions françaises avec des Länder ou des provinces espagnoles.
Il rappelle que la France n’est pas une république fédérale mais une république décentralisée. Concernant l’intercommunalité, celle-ci représente une opportunité pour le maire d’une petite commune de participer au débat sur son territoire et d’être acteur de l’animation du bassin de vie. Il appelle de ses vœux une meilleure collaboration du couple région-intercommunalité.
Pierre Jarlier fait le constat d’une attente des élus concernant le renforcement du poids des petites villes bourg-centres. L’avenir des petites villes, c’est une commune forte dans une intercommunalité. Pierre Jarlier plaide pour davantage de souplesse et de confiance à plusieurs égards : pour les maires, il faut pouvoir mettre plus facilement en commun les moyens à l’échelle intercommunale mais également avoir davantage de souplesse dans la fixation des contours de l’intercommunalité en fonction du territoire où l’on se trouve. Selon lui, la dynamique sur les PLUI existe, mais pour assurer leur développement, il faut donc absolument maintenir les dispositions de la loi ALUR inchangées – soit la « minorité de blocage ». Concernant la loi NOTRe, il convient de faire émerger un compromis entre les deux Assemblées ; en parallèle, il faut également une réforme de la DGF pour que celle-ci soit répartie de façon plus juste entre les collectivités et pour éviter des effets de seuil criants.
Marylise Lebranchu rappelle que le texte déposé par le Gouvernement a beaucoup changé. Les 28 associations d’élus ont participé à la co-construction du projet de loi. Elle a constaté qu’il n’y a pas, de la part des associations d’élus, de demande de décentralisation supplémentaire mais plutôt une demande de clarification des compétences.
Selon elle, pour construire les territoires de demain, il faut penser et favoriser l’échelle du bassin de vie des citoyens (travail, école, loisirs) et surpasser les tentations de replis sur soi et les mécanismes de conservation. Pour la Ministre, le salut des communes passe par la création d’intercommunalités fortes.
Les nouvelles instances de l'APVF
L'Assemblée générale de l'APVF a validé les modifications des instances proposées par le Bureau
Le Bureau de l'APVF a proposé plusieurs modifications qui ont été approuvées par l'Assemblée générale, réunie le 18 juin 2015 à Paimpol.
Deux adhérents de l'APVF ont été élus au Conseil d'administration :
- Dominique BAILLY, Sénateur du Nord (PS), Maire d’Orchies.
- Franck RIESTER, Député de Seine-et-Marne (LR), Maire de Coulommiers.
Deux membres du Conseil d'administration ont été élus au Bureau :
- Josette BOURDEU, Maire (PRG) de Lourdes.
- Francisque VIGOUROUX, Maire (UDI) d’Igny.
Au sein du Bureau, une vice-présidence supplémentaire a été créée et attribuée à :
- Anne GALLO, Maire de Saint-Avé (DVG)
Table ronde sur l'innovation locale
Innovation locale : quels gisements d’économies et quels leviers de croissance
Innovation locale : quels gisements d’économies et quels leviers de croissance ?
Mme Céline Senmartin, Directrice adjointe du Réseau à la Caisse des dépôts ouvre les débats en expliquant que les petites villes doivent aujourd’hui composer avec des enjeux environnementaux, des enjeux règlementaires et des enjeux technologiques nouveaux. Le contexte pousse donc à l’innovation et à repenser la gestion des petites villes. Pour que l’investissement local perdure, il convient d’innover. Selon elle, toutes les dépenses de fonctionnement ne sont pas mauvaises, et toutes les dépenses d’investissement ne sont pas toujours bonnes. La CDC a par exemple constaté des investissements concurrents à l’échelle d’un même bassin de vie ce qui entraine souvent des déficits d’exploitation. La période est donc à la sélection. Il ne s’agit pas de réduire les investissements mais de faire les bons. Pour Mme Senmartin, les bons investissements sont ceux qui créés de l’attractivité, ceux qui créé de l’emploi et ceux qui génèrent des recettes mais aussi ceux qui permettent de réduire les frais de fonctionnement (la réhabilitation thermique des bâtiments publics par exemple). Pour illustrer ses propos, Mme Senmartin fait référence à l’étude réalisée par l’APVF avec le soutien de la CDC. Cette étude montre comment, à travers des investissements dans le numérique il est possible de réaliser des économies sur les coûts de fonctionnement et d’augmenter les recettes sur des thématiques comme le stationnement, l’éclairage, les déchets… Cette étude sera rendue publique à la rentrée prochaine. Pour conclure, Mme Senmartin évoque le soutien de la CDC aux petites villes en matière d’ingénierie financière et signale les partenariats conclus au travers de Société d’Economie Mixte comme c’est le cas à Vitry le François pour des investissements en faveurs des énergies renouvelables.
Pour Bruno Janet, directeur des relations institutionnelles d’Orange, la révolution du numérique représentera 50% de la croissance de demain. Il évoque le plan France Très Haut Débit auquel Orange participe grandement et défend l’idée de complémentarité entre acteurs publics et partenaires privés. Il ajoute que, faute de moyens, la fibre optique pour tous en 5 ans n’est pas envisageable mais signale qu’Orange développe différentes solutions pour apporter à chacun un accès à internet satisfaisant. Il souligne par ailleurs le fait qu’en France, les tarifs d’abonnement sont parmi les moins chers d’Europe.
Valentine Agid Durudaud Directeur du développement urbain durable chez ENGIE estime que la smart city ne doit pas être confondu avec la ville digitale. L’objectif de la smart city est avant tout de créer de l’attractivité pour la ville et d’optimiser, via des outils de gestion numérique, les dépenses de fonctionnement. Dans le domaine de l’éclairage public par exemple, la gestion d’énergie en temps réelle peut permettre de réaliser jusqu’à 20% d’économie.
Pour M. Mortier, Maire de Longué-Jumelles il est essentiel d’équiper en priorité les zones d’activités afin d’attirer les entreprises. Il regrette par ailleurs la frilosité des banques pour les gros investissements.
Marc Mossé, Directeur des relations institutionnelles de Microsoft revient sue le concept de smart city. Pour lui, il s’agit d’une ville qui investit pour la gestion des flux d’informations et l’usage du numérique afin d’améliorer les services aux citoyens dans une perspective de développement durable tout en maitrisant les coûts. Concrètement, cela se traduit par exemple par la possibilité d’inscrire en ligne ses enfants à la cantine ou aux activités périscolaires. L’usage d’une application permet également de générer des interactivités en donnant la possibilité aux administrés de signaler via une photo et un commentaire des anomalies constatées sur l’espace public comme par exemple des graffitis, un problème de propreté, la réparation de l’éclairage ou une petite réfection de voirie à effectuer. Avec la géolocalisation et la qualification de l’anomalie, celle-ci est directement envoyée au service le plus compétent pour l’analyser et la traiter. D’autre part, en utilisant le « cloud », sorte de mutualisation de la puissance numérique, les collectivités n’ont plus à investir dans des serveurs.
Loïg Chesnay Girard, Maire de Liffré et VP du CR de Bretagne, explique que jusqu’en 2008, il n’y avait pas d’email dans sa mairie. Les 110 élus de la Communauté de communes sont aujourd’hui équipés d’une tablette sur laquelle sont envoyées les convocations et autres documents pour préparer le conseil communautaire. Une économie immédiate a ainsi pu être réalisée en épargnant des centaines de photocopies, de mise sous pli et d’envois postaux avant chaque conseil communautaire.
Vincent Denby Wilkes, Délégué EDF Bretagne, évoque l’accompagnement d’un parc expérimental d’hydroliennes dans la région de Paimpol. Pour lui, les économies de demain supposent des expérimentations innovantes qui doivent être accueillies dans les territoires. Concernant les économies immédiates, le réseau d’éclairage public LED piloté à distance a permis de réaliser 85% d’économie sur la facture énergétique dans l’ile de Sein. Cela suppose néanmoins une démarche volontariste des collectivités locales.
Cyril Garnier, Directeur général de SNCF développement, évoque la mise en place dans beaucoup de gares de Tiers lieu. L’ancien logement du chef de gare est reconvertit en bureaux ou autres pépinières d’entreprises comme c’est le cas à Trilport, dans le 77.
Remy Rebeyrotte, Maire d’Autun, intervient depuis la salle pour souligner les attentes des jeunes dans les petites villes concernant les nouvelles technologies. Valentine Agid Durudaud perçoit d’ailleurs une différence générationnelle marquante.
Jean Michel Morer, Maire de Trilport insiste sur les usages des nouvelles technologies et du co-working qui permettent également de stimuler le lien social et de créer des synergies locales.
Retrouvez l’intégralité des débats ici : https://www.youtube.com/watch?v=tkil_cmECrM&list=PL_uvfJFcfdbJSASa1FBMmWX8ryrlGJyVP&index=6
Zones de sécurité prioritaires
Lors des XVIIIèmes Assises de l’APVF, Bernard Cazeneuve s’est dit prêt à « généraliser la méthode des zones de sécurité prioritaires ».
Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, avait déjà dressé un bilan très positif des zones de sécurité prioritaires à l’automne 2014. Leur prolongement pour trois années supplémentaires des 80 ZSP actuelles avait d’ailleurs été annoncé dès mars 2014. Le 18 juin à Paimpol, il a affirmé envisager de généraliser cette méthode afin de renforcer l'efficacité du partenariat local. Il a également indiqué sa volonté de lutter contre le sentiment de relégation de certaines communes.
A Paimpol, il a affirmé que cette généralisation concernerait « tous les quartiers la méthode des zones de sécurité prioritaires de manière à ce que les collectivités, les services de Justice et de police, les associations de prévention, travaillent ensemble ». Il s'est également engagé à « assurer la répartition des forces de sécurité publique sur l'ensemble du territoire national de telle sorte qu'il n'y ait pas de zones de relégation ».
En matière d’armement des polices municipales, il a confirmé sa volonté de laisser aux maires la liberté d'armer ou pas leurs policiers municipaux. Il a également rappelé que 4000 armes de la police nationale étaient mis à la disposition des municipalités qui souhaiteraient s'équiper et évoqué le cofinancement des gilets pare-balles et les subventions issues du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance (FIPD) pour soutenir l'installation de systèmes de vidéosurveillance.
Rencontres Internationales des Voitures Ecologiques (RIVE) les 7 et 8 juillet
Les 7 et 8 juillet prochains aura lieu la 6e édition des Rencontres Internationales des Voitures Ecologiques (RIVE) sur le pôle mécanique d’Alès, à l’entrée du parc national des Cévennes. Partageant la conviction que les villes sont des acteurs essentiels pour faire face aux grands enjeux climatiques et de qualité de l’air, l’Association des Petites …
Les 7 et 8 juillet prochains aura lieu la 6e édition des Rencontres Internationales des Voitures Ecologiques (RIVE) sur le pôle mécanique d’Alès, à l’entrée du parc national des Cévennes.
Partageant la conviction que les villes sont des acteurs essentiels pour faire face aux grands enjeux climatiques et de qualité de l’air, l’Association des Petites Villes de France a décidé de s’associer à cet évènement en qualité de partenaire institutionnel.
A quelques semaines du lancement de la Conférence Paris Climat, cette édition sera plus que jamais l’occasion de rappeler les engagements pris par les pouvoirs publics et les industriels en France et à l’international en faveur du développement d’une mobilité plus durable.
L’APVF s’associe à l’équipe des RIVE pour vous inviter à participer à ces rencontres. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à l’adresse suivante : www.rive2015-ales.fr
Formation : Le maire de petite ville et son opposition : quels droits et quels devoirs ?
Mardi 8 septembre : Le maire de petite ville et son opposition : quels droits et quels devoirs ? par Philippe Bluteau, Avocat au Barreau de Paris I. Encadrer le droit des élus à l’information Les moyens intellectuels quel droit à l’information ? La note préalable de synthèse : comment la préparer ? La communication des documents : quelles …
Mardi 8 septembre :
Le maire de petite ville et son opposition : quels droits et quels devoirs ?
par Philippe Bluteau, Avocat au Barreau de Paris
I. Encadrer le droit des élus à l’information
- Les moyens intellectuels
- quel droit à l’information ?
- La note préalable de synthèse : comment la préparer ?
- La communication des documents : quelles sont les limites ?
- La représentation des minorités au sein des commissions
- Les moyens matériels
- l’accès à un local de réunion
- les moyens de communication
II. Encadrer le droit des élus à l’expression
2.1. L’expression orale.
- L’organisation et l’enregistrement des séances du conseil municipal : faut-il admettre toutes les demandes de l’opposition ?
- Les interventions en séance : quelles limites au nom de la « police de l’assemblée » ?
- L’expression écrite.
- Le droit d’expression dans les bulletins d’information générale.
- Quels supports ? Quelle étendue ?
Journée nationale d'information sur le PLF 2016
L'APVF, en partenariat avec la BPCE, organise le 27 octobre prochain une journée d'information sur le PLF 2016 au siège de la BPCE (50, avenue Pierre Mendès-France, 75013 Paris).
XVIIIèmes Assises de l'APVF : l'Appel des Petites Villes
Réunis à Paimpol les 18 et 19 juin 2015 dans le cadre des XVIIIèmes Assises de l’APVF, les maires des petites villes lancent un appel solennel au Gouvernement afin que les réformes territoriales contribuent au dynamisme de nos territoires, à la croissance économique et à la cohésion de notre société. Ils demandent également une réelle prise de conscience de la gravité de la détérioration de la situation financière des collectivités locales.
Pour une réforme territoriale qui simplifie l’action publique
L’APVF a toujours appelé à une simplification du paysage administratif français, afin de clarifier le rôle respectif de l’Etat et de chaque niveau de collectivités locales, tout en préservant la clause générale de compétence des communes.
En ce qui concerne la répartition des rôles à l’intérieur du bloc local, l’APVF rappelle les principes qu’elle a toujours défendus :
a) Les maires de petites villes refusent très majoritairement le passage de l’intercommunalité à la supracommunalité. L’élection des conseillers communautaires, qui se déroule au suffrage universel direct par fléchage depuis mars 2014, doit continuer à être organisée au niveau de chaque commune.
b) Les transferts de compétences ne doivent s’opérer que dans les domaines où l’intercommunalité est mieux à même d’intervenir que les communes membres. En matière de Plan local d’urbanisme, la loi ALUR de 2014, en empêchant le transfert de la compétence quand une forte minorité de communes s’y oppose, constitue un compromis satisfaisant que le projet de loi NOTRe ne doit pas remettre en cause. L’APVF rappelle qu’un PLUI ne peut être que l’aboutissement d’une co-construction entre communes membres. Ce souci de subsidiarité amène aussi l’APVF a émettre des réserves quant au transfert obligatoire et systématique aux intercommunalités des compétences Eau et Assainissement, alors que les modes de gestion, au niveau des communes membres, sont encore très divers. De même, le transfert de propriété des ouvrages de protection contre le risque d’inondation ne saurait avoir lieu sans véritables ressources pour les entretenir.
Enfin, le même souci de subsidiarité justifie que le contenu des compétences intercommunales continuent de pouvoir être adaptées localement selon la définition de leur intérêt communautaire avec des modalités préservant le rôle des communes dans cette décision.
c) Enfin, les élus locaux doivent conserver le dernier mot en matière d’évolution du périmètre des groupements. En conséquence, l’APVF appelle le Parlement, comme l’a voté l’Assemblée nationale, à assortir le seuil minimal de population des précautions et des dérogations permettant de prendre en compte les particularités des territoires, notamment en cas de faible densité de population, et à conserver, dans le projet de loi en cours de discussion, l’obligation nouvelle imposée au Préfet d’obtenir l’accord préalable de la Commission départementale de coopération intercommunale avant d’imposer un projet de fusion ou d’extension.
Ces trois principes expriment une même exigence : le maire est l’incarnation de l’autorité la plus proche de la population et c’est cette proximité qui le rend indispensable. Cette proximité est d’autant plus impérative aujourd’hui que notre cohésion sociale est mise à l’épreuve.
Pour une défense républicaine du vivre-ensemble
La cohésion de notre société autour des valeurs communes de liberté, d’égalité et de fraternité n’est plus une évidence. Cette crise de nos valeurs républicaines ne s’est pas seulement manifestée dans les attentats atroces que notre pays a subis au mois de janvier. Les maires de petites villes, placés aux avant-postes des pouvoirs publics dans ce domaine comme dans tous les autres, le constatent : les moments de partage et d’échanges ont tendance à se privatiser, à se fragmenter entre communautés, au détriment du vivre-ensemble. Pire encore, ce sont désormais des principes aussi fondamentaux que l’égalité des sexes, la liberté d’expression ou la laïcité qui sont contestés ouvertement et quotidiennement. Ainsi les fragmentations sociales se généralisent, en même temps qu’elles s’approfondissent à la faveur des discriminations et des mécanismes de relégation qu’engendre la crise économique.
Pour la première fois, ce n’est donc pas seulement au Gouvernement et au Parlement que les maires de petites villes lancent un appel, mais à la nation dans son ensemble. La laïcité est un principe vital pour notre avenir : s’il doit être au premier chef respecté par les pouvoirs publics, en ce qu’il impose une obligation de stricte neutralité à l’égard des cultes et interdit toute discrimination entre les usagers du service public en raison de leur religion, il confirme que le service public est conçu pour le bien de tous et ne peut pas être systématiquement adapté pour satisfaire des exigences individuelles.
L’APVF appelle à la fois à une généralisation des conseils locaux de la citoyenneté et du vivre-ensemble qui ont fait la preuve de leur utilité sur le terrain, et à une clarification des zones d’ombre qui placent aujourd’hui les maires dans une situation d’incertitude délicate (carrés confessionnels, parents accompagnateurs, crèches de Noël).
Loin des invectives, excès et provocations qui ont pu être constatés, les maires de petites villes en appellent au dialogue, à la pédagogie et au respect du droit. Mais ces outils ne seront pas suffisants si les moyens concrets de l’action municipale devaient être remis en cause par l’effet d’une réduction excessive et brutale des concours financiers de l’Etat.
Pour des mesures fortes et urgentes en faveur des finances locales
Alors que les collectivités locales assurent près des trois quarts des investissements publics civils, la réduction annoncée des concours financiers de l’Etat à hauteur de 12,5 milliards d’euros d’ici 2017 a d’ores et déjà un caractère anxiogène et des effets récessifs sur une économie dont la croissance, si elle semble revenir reste très fragile.
Certes, des gisements d’économies existent, telle que la mutualisation des services, et les petites villes se sont révélées pionnières en la matière. Mais ces réorganisations sont coûteuses à court terme et ne produisent leurs effets qu’à moyen et long terme.
D’ores et déjà, l’annonce de la réduction des concours financiers de l’Etat aux collectivités locales a provoqué une chute de 12,4% des dépenses d’investissement des collectivités locales entre 2013 et 2014 et la baisse des investissements pourrait atteindre 25% à l’échelle du mandat 2014-2020, par rapport au mandat précédent. Le secteur du bâtiment et des travaux publics, directement dépendant de la commande publique, a déjà supprimé 20.000 emplois en 2014 et ce nombre pourrait tripler d’ici 2017. Du fait de la contrainte qui pèse sur les budgets locaux, des coupes budgétaires ont été opérées et notamment dans le soutien financier apporté par les communes aux associations, en tout premier lieu dans le secteur culturel. C’est une perte de richesse pour notre pays.
Dans le même temps, les petites villes, comme les autres niveaux de collectivités, ont été confrontées, à l’initiative de l’Etat, à de nombreuses dépenses contraintes nouvelles : inflation normative, augmentation de la CNRACL, recrutement des emplois d’avenir et mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires, toutes réformes insuffisamment compensées et incompressibles, qui ont dégradé les marges de manoeuvre des communes. De nombreux chantiers, au premier rang desquels la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique, qui font cette année l’objet d’une loi et d’une Conférence internationale à Paris, appellent une intervention massive et innovante des collectivités locales. Elles ne pourront l’assurer que si leurs marges de manoeuvre financière sont préservées.
Par conséquent, sans nier la nécessité de réduire les déficits publics et l’obligation pesant sur les collectivités de participer à cet effort national, l’APVF appelle le Gouvernement à prendre toute la mesure de la situation dès le projet de loi de finances pour 2016 et à amplifier le soutien à l’investissement local en :
- étalant la diminution programmée des concours financiers de l’Etat sur la durée du mandat municipal, et en la liant à une clause de « retour à meilleure fortune » qui permettrait de revoir le niveau des dotations en cas de retour d’une croissance forte et durable,
- réformant le FCTVA pour permettre de manière pérenne un remboursement intégral et immédiat de la TVA,
- réduisant les frais de gestion ponctionnés par l’Etat sur les recettes fiscales du bloc local,
- et en poursuivant les efforts déjà entrepris permettant d’atteindre, dès 2015, l’objectif de « zéro charge nouvelle » pour les collectivités locales.
En tout état de cause, l’APVF souhaite ce que les mesures qui seront décidées abondent la section de fonctionnement des budgets communaux afin d’améliorer la capacité d’autofinancement des communes et ainsi de favoriser les décisions d’investissement et appelle de ses voeux la concrétisation du fonds de soutien annoncé par le Gouvernement.
Enfin, concernant la réforme de la Dotation globale de fonctionnement, l’APVF rappelle son hostilité à une généralisation de la DGF territorialisée qui entraverait l’autonomie financière des communes et souligne que cette réforme doit être l’occasion d’une meilleure prise en compte des charges, et particulièrement celles de centralité, assumées par les petites villes, au bénéfice de la population de tout leur bassin de vie.
Dans le même esprit, l’APVF souhaite le lancement d’un second appel à projets pour la revitalisation des centres-bourgs, après le succès rencontré par la première édition en 2014.
De surcroît, la réforme de la DGF doit notamment améliorer la solidarité nationale et donc établir des mécanismes de péréquation plus efficaces, plus justes et mieux articulés entre eux.
Etant donné l’importance de ces questions, l’APVF demande au Premier ministre la tenue en juillet prochain d’une conférence exceptionnelle de concertation sur le projet de loi de finances 2016, réunissant les associations d’élus locaux.
La mobilisation de tous les acteurs locaux pour la croissance et l’emploi est indispensable, mais elle ne sera possible qu’en prenant la mesure du rôle incontournable des collectivités locales, et en particulier des petites villes, dans le développement de notre économie et l’aménagement de notre territoire.
Interlocuteur responsable mais exigeant vis-à-vis de l’Etat, l’APVF s’emploira plus que jamais, dans la période qui s’ouvre, à être force de proposition, à porter et à relayer les préoccupations des élus de petites villes.
Les XIXè Assises de l’APVF se tiendront les 26 et 27 mai 2016 à La Grande-Motte (Hérault).
Le bureau lui maintient sa confiance.
L’APVF écrit au Premier Ministre
L’APVF demande au Premier ministre la tenue le plus rapidement possible d’une conférence exceptionnelle de concertation sur le projet de loi de finances pour 2016.
Cette demande a été formulée dans la résolution adoptée à l’unanimité par les maires présents aux XVIIIème Assises des petites villes qui se sont tenues les 18 et 19 juin derniers à Paimpol. Elle traduit la forte inquiétude des élus de petites villes face au rythme et au montant prévisionnel de baisse des dotations qui entraine, une diminution des investissements publics locaux et une dégradation du fonctionnement des services publics de proximité.
Cette demande traduit également la volonté et le besoin des collectivités locales d’être pleinement associées, en amont, à la concertation sur la préparation du projet de loi de finances initial. C’est pourquoi, dans une logique et un calendrier comparable au débat d’orientation budgétaire, il s’agit d’institutionnaliser un rendez-vous annuel et régulier de dialogue et de concertation entre le gouvernement et les associations d’élus qui pourrait parfaitement s’inscrire dans le cadre du Dialogue national des territoires.
Pour l’APVF, ce débat participerait à la restauration d’une relation de confiance entre l’Etat et les collectivités locales, indispensable à la poursuite des objectifs nationaux et européens qui doivent être partagés pour pouvoir être appliqués efficacement.