ESPACE MEMBRE
Francisque Vigouroux, maire d’Igny, référent numérique à l’APVF, invité du mois de l’émission Parole d’élus.
Pour le deuxième numéro du JT de Paroles d’élus, dont la thématique est l’optimisation de la gestion grâce au numérique, Nathalie Cuman reçoit Francisque Vigouroux, maire d’Igny et référent numérique de l’APVF, pour parler des usages du numérique qui permettent de faire mieux avec moins.
Retrouver ici l’interview de Francisque VIGOUROUX en vidéo
Quelles sont les particularités au niveau des petites villes comme la vôtre ?
Pour les villes de moins de 20 000 habitants qui ont des budgets très contraints à la fois en termes d’investissement mais surtout en termes de fonctionnement, je dirais qu’aujourd’hui le prix d’entrée ne permet pas de développer les services comme on le souhaiterait. Et ça c’est un vrai sujet. Alors on espère qu’avec le nombre d’acteurs sur le marché, les prix vont baisser.
Pour revenir sur notre sujet d’économies grâce au numérique quels sont les domaines d’activité dans lesquels vous sentez que vous allez pouvoir dans votre collectivité faire des économies ?
On a un certain nombre de dépenses obligatoires, de charges fixes essentiellement celles qui sont liées au personnel communal que l’on paie tous les mois et celles qui sont liées aux fluides. Les fluides en général c’est l’énergie, le chauffage, etc. Je pense que sur ces sujets là on peut vraiment avoir de vrais leviers de progression mais cela ne veut pas dire que l’on fera tout de suite des économies.
Pourquoi on ne les constate pas tout de suite ?
Parce qu’il faut investir. Je vais vous donner un exemple très simple. On veut expérimenter le fait d’éteindre l’éclairage public la nuit entre 1h30 et 5h00. Je fais parti des gens qui aiment gérer plutôt avec des tableaux de bord mais aujourd’hui il me manque une information en amont. Et je pense que le numérique là aussi peut y pallier.
Est-ce que ces investissements peuvent être amortis ?
Le vrai sujet n’est pas que financier. Je pense que le fait d’introduire les outils numériques dans la gestion d’une collectivité locale, permet surtout de gagner en réactivité, en rapidité, l’action étant immédiate. Ça permet également de gagner en sécurité et en traçabilité. Imaginer le jour où vous avez des factures EDF qui arrivent d’une manière dématérialisée en mairie. Les factures EDF sont liées à un site municipal. Vous avez un bureau à telle adresse, vous avez une facture, vous en avez à une autre adresse vous avez une autre facture. Une fois que vous avez ces éléments que vous les rentrez directement dans un logiciel, vous savez très rapidement ensuite ce que vous coûte le bâtiment en terme de consommation électrique et instantanément quand vous voulez faire des projections et des analyses financières vous savez combien vous a coûter le bâtiment sur les 12 derniers mois. Donc on voit bien tout l’intérêt effectivement de travailler sur ces outils et là pour le coup l’économie est effectivement en temps de travail répétitif et récurrent.
Mais est-ce que ces gains de temps de travail ne vont pas amener des suppressions d’emplois dans les collectivités ?
Je pense que c’est tout le contraire. Aujourd’hui on voit bien qu’avec le développement du numérique et de ces différents logiciels qui doivent interagir pour assurer la fluidité de la démarche de dématérialisation, il faut qu’on ait des personnes qui puissent expliquer aux agents comment travailler avec ces nouveaux outils. Ça c’est un premier type d’emploi ou de profil de poste que l’on commence à voir arriver plutôt dans les grosses collectivités locales. Un autre emploi qui va à mon avis s’imposer très rapidement c’est celui de responsable ou de gardien des données.
Oui parce que la question du stockage des données se pose ?
Bien sur tout le monde a quelques bouts de données dans son ordinateur, dans tous les domaines : celui qui gère les cimetières, celui qui gère la facturation sur les familles, les permis de construire au niveau de l’urbanisme, etc. Il va falloir à un moment donné que quelqu’un puisse coordonner tout cela pour éviter qu’il y une perte et que l’on ait de la cohérence au niveau de la gestion de ces données. Et ça à mon avis c’est un nouvel emploi qui va arriver rapidement.
Allocation pour demandeurs d’asile : le décret a été publié
L’article 23 de la loi du 31 juillet 2015 relative à la réforme du droit d'asile met en place une allocation pour demandeurs d’asile. Le décret du 21 octobre en précise les modalités qui s’insèrent dans les articles L.744-9 et L.744-10 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda).
Cette nouvelle allocation remplace l'allocation temporaire d'attente (ATA) et l'allocation mensuelle de subsistance. Ces deux dernières avaient fait l’objet de nombreuses critiques, notamment de la part du Sénat et de la Cour des comptes. Elle s’adresse aux demandeurs d’asile dont la demande est en cours d’examen. Des conditions d’âge et de ressources sont établies. Le décret du 21 octobre précise notamment que, pour bénéficier de l'ADA, les demandeurs d'asile doivent être âgés de 18 ans révolus et justifier de ressources mensuelles inférieures au montant du RSA. Elle prend fin le mois suivant la décision définitive sur la demande d’asile, à la date où s’achève la protection temporaire ou si le demandeur est transféré vers un autre Etat de l’Union européenne et pour les détenteurs d’une carte de séjour temporaire à la fin de la validité ou en cas de retrait de cette carte.
Le montant mensuel de l'ADA est déterminé par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) et son versement est assuré par l'Agence de service et de paiement (ASP). L’allocation est modulée selon le nombre de personnes du foyer mais le décret prévoit qu’une seule allocation est versée par foyer, quel que soit le nombre de personnes qui le compose. L'allocation pour demandeur d'asile se compose d'un montant forfaitaire, calculé en fonction du nombre de personnes composant le foyer, et, le cas échéant, d'un montant additionnel dans le cas où le demandeur d'asile n'est pas hébergé. Si un membre de la famille rejoint ultérieurement le bénéficiaire de l'ADA, sa présence est prise en compte dès lors qu'il avait été déclaré par le demandeur d'asile de lors de sa demande. Cette prise en compte est de droit si le nouvel arrivant est un mineur.
Le barème de l'allocation pour le demandeur d'asile, fixé par le décret du 21 octobre, va de 6,80 euros par jour (environ 204 euros par mois) pour une personne isolée à 37,40 euros (environ 1.122 euros) pour un foyer de dix personnes. Un montant additionnel de 4,20 euros par jour est versé à chaque demandeur d'asile adulte ayant accepté l'offre de prise en charge mais auquel aucune place d'hébergement n'a pu être proposée dans une structure dédiée. Le décret prévoit enfin que les bénéficiaires de l'ATA (allocation temporaire d'attente) au 1er novembre 2015 en conservent le bénéfice si le montant de cette dernière est plus élevé que celui qui aurait été perçu au titre de l'allocation de demandeur d'asile (ADA). Le bénéfice de ce maintien est réservé aux adultes isolés, aux couples sans enfants, aux familles composées de deux adultes et de moins de quatre enfants et aux familles monoparentales comptant un seul enfant.
Le décret au lien suivant : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031354160&fastPos=1&fastReqId=1096529253&categorieLien=id&oldAction=rechTexte
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POUR TOUT COMPRENDRE ET DECRIPTER DES REFORMES COMPLEXES
La formation :
- 4 novembre : Formation du 4 novembre sur l’actualité législative
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- 13 novembre à JOIGNY (Yonne) : Tri sélectif et recyclage : échanges de bonnes pratiques – Comment progresser ?
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Note de conjoncture de la Banque postale
La Banque postale annonce une atonie durable des recettes locales qui se traduira notamment par une nouvelle baisse des investissements et de nouveaux arbitrages en dépenses.
La Banque Postale a publié sa note de conjoncture sur les finances locales qui se caractérisent en 2015 par de lourds arbitrages en matière de dépenses.
Quelques chiffres à retenir pour cette année 2015 pour l’ensemble des collectivités territoriales :
-Le recul de l’épargne brute des collectivités locales, observé depuis 2012, se poursuit en 2015 : -4.9%
-L’évolution des dépenses de fonctionnement décélère en 2015 : +1.8% ; alors que les recettes n’augmentent que de +0.6%. La baisse des dotations de -3.67Mds€ absorbe la quasi-totalité de la croissance des autres recettes.
-L’assiette fiscale est plutôt favorable et l’utilisation du levier fiscal est de +1.6%, en conformité avec les évolutions traditionnelles postélectorale.
-Face à cette stabilité des recettes, les collectivités sont contraintes d’adapter leurs dépenses de fonctionnement avec une progression de 1.8%, contre +2.9% en moyenne par an entre 2011 et 2014.
-Les investissements de toutes les collectivités territoriales continuent de baisser : -6.6%
-Le financement des investissements nécessite un accroissement de la dette de 4.3 Mds€ portant l’encours de la dette à 178,5MDS€ (+2.5%).
S’agissant plus précisément du bloc communal en 2015 :
L’évolution des dépenses de fonctionnement est de +1.4% pour les communes, et de 2.1% pour les EPCI.
Plus précisément, concernant les dépenses de personnel, une nette décélération se produit en 2015 avec une évolution de +2.7%, contre +4% en 2014.
Cette décélération des dépenses de fonctionnement ne permet pas pour autant de préserver l’épargne brute du bloc communal qui baisse de -4.2%. Cette dégradation a débuté en 2011 et en cumulé elle représente maintenant -20%.
Le repli de l’investissement se poursuit avec une baisse de -7.8% pour les communes et -6.8% pour les EPCI. Cette baisse concerne aussi les départements (-4.3%) et seules les régions voient leurs investissements légèrement progresser (+0.3%).
Selon la Banque Postale, au total depuis 2014, le bloc communal connait un repli de ses dépenses d’équipement de -21% et ce repli serait justifié par le cycle électoral à hauteur de 60%. Les 40% restant seraient dus à la dégradation de l’autofinancement du fait de la baisse des dotations, aux incertitudes liées à la réforme territoriale et aussi à l’érosion des recettes des tiers, en particulier des départements.
La Banque Postale souligne que les départements sont engagés dans des politiques de réduction des dépenses depuis plusieurs années. Ce qui se traduit par une diminution des investissements d’environ 4 milliards dont -900 millions de baisse des subventions au bloc communal, ce qui représente près d’un tiers des subventions en moins des départements au bloc communal.
Pour 2016, la baisse des investissements du bloc communal pourrait représenter -2%. Dans certains cas, des collectivités pourraient réussir à stabiliser leurs investissements.
En outre, à moyen terme, il faut s’attendre à des recettes de fonctionnement durablement atones, des recettes d’investissement plus favorables, et surtout à de nouveaux arbitrages en dépenses avec un recentrage sur les compétences obligatoires.
Retrouvez ici la note de conjoncture de la Banque Postale
DGF : le bloc communal demande le report de la réforme
Le bloc communal appelle à ne pas réformer à l’aveugle.
Les principales associations du bloc communal dont l'APVF ont adressé aux députés et au président du CFL un amendement visant à supprimer les dispositions du projet de loi de finances modifiant l’architecture de la dotation globale de fonctionnement (DGF).
A une semaine de l’examen de la réforme de la DGF par la commission des finances de l’Assemblée nationale, force est de constater que les conditions d’un débat serein sur la réforme de la DGF ne sont pas réunies.
Deux facteurs contribuent à une absence rédhibitoire de visibilité : le chantier en cours des nouveaux périmètres intercommunaux et l’inexistence de simulations pluriannuelles.
En application de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, des propositions de nouveaux « schémas départementaux de coopération intercommunale » (SDCI) viennent d’être transmis par les préfets aux communes et groupements, lesquels doivent se prononcer sur les nouveaux périmètres d’ici à la fin de l’année. En conséquence, il convient de faire démarrer la nouvelle DGF sur une carte intercommunale remaniée et donc stabilisée.
Par ailleurs, seules des simulations portant sur l’année 2016 ont été adressées aux parlementaires. Cela ne permet aucunement de mesurer les effets structurels de la réforme de la DGF dont les effets s’échelonneront sur un grand nombre d’années. Pour cela, il est nécessaire de connaître le point d’atterrissage que seules des simulations pluriannuelles sont à même d’apporter.
Dans ce contexte d’incertitude renforcé par les débats sur les nouveaux périmètres des intercommunalités dans tous les départements, la mise en œuvre de la nouvelle architecture de la DGF doit faire l’objet d’une poursuite des travaux préalablement à son inscription dans un texte de loi dédié qui pourrait être discuté à l’issue de l’adoption des schémas de coopération intercommunale.
Par ailleurs, pour tout savoir sur le PLF pour 2016, une rencontre interrégionale est organisée à Lille le 6 novembre pour en analyser les enjeux et les possibles conséquences.
PLF 2016 : la présentation aux élus de l'APVF
L’APVF a organisé le 27 octobre dernier sa traditionnelle journée de présentation du projet de loi de finances.
Près de 200 élus de petites villes, cadres territoriaux et collaborateurs étaient réunis pour s’informer et débattre des principales dispositions intéressant les collectivités territoriales et en particulier les dispositions relatives à la baisse des dotations, à la péréquation et à la réforme de la DGF.
Retrouvez ici le document de présentation du PLF 2016.
Retrouvez ici le panorama de la conjoncture nationale et internationale
Brèves : Actualités territoriales
Hébergement d'urgence, restauration scolaire, coopération décentralisée: l'actualité territoriale en bref
Hébergement d’urgence : L’Etat débloque les 130 millions d’euros
Comme annoncé par le Gouvernement, 130 millions d’euros ont été débloqués pour permettre l’hébergement d’urgence, notamment pour les sans-abris. Le décret d’application a été publié au journal officiel du 25 octobre. Par ailleurs, le gouvernement a également ouvert 48 millions d'euros en autorisations d'engagement pour indemniser les collectivités victimes d'intempéries entre fin 2014 et début 2015. Le décret d'avance sera ratifié dans le prochain projet de loi de finances rectificative pour 2015.
Deux documents pour favoriser l’approvisionnement local dans la restauration scolaire
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, a annoncé le 21 octobre 2015 la publication de deux documents qui énoncent les différents outils qui permettent de favoriser un approvisionnement local de la restauration scolaire.
Le premier document fait état des différents soutiens financiers mobilisables pour l’approvisionnement de la restauration collective en produits locaux et de qualité :
http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/1510-brochure-soutiens-restauration-collective-v3.pdf
Le second document encourage à utiliser les plateformes collectives :
Coopération décentralisée : Appel à projets Triennal 2016-2018 (ouvert du 15 octobre 2015 au 15 janvier 2016)
La quatrième édition de l’appel à projets triennal, de la Délégation pour l’action extérieure des collectivités territoriales (DAECT), en collaboration avec les ambassades de France et les préfectures de région, vient consolider le partenariat entre le MAEDI et les collectivités territoriales.
Ce dispositif a évolué pour tenir compte de l’évolution de l’environnement dans lequel interviennent les collectivités territoriales et des priorités que l’Etat s’est fixées. Il entend encourager les nouveaux partenariats et stimuler les projets des collectivités territoriales françaises dans certains pays où celles-ci sont peu présentes. Cet appel à projets est ouvert à tous les pays, à l’exception de ceux pour lesquels un accord bilatéral a été signé entre le MAEDI et le pays partenaire, ou des pays pour lesquels la DAECT a créé un fonds d’appui spécial pour la coopération décentralisée.
Huit thèmes prioritaires sont proposés :
- Développement rural, agro-écologie et sécurité alimentaire;
- Eau et assainissement, gestion des déchets;
- Services publics locaux, tourisme, patrimoine, urbanisme et transports publics;
- Partenariats numériques;
- Francophonie;
- Mobilité et développement;
- Egalité femmes-hommes et droits des femmes;
- Biodiversité.
Retrouver ici le lien vers le règlement de l’appel à projet
Le message vidéo de Mme Annick Girardin, Secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie aux élus locaux
Dans le cadre du plan « Priorité Jeunesse » mis en place par le gouvernement, le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international (DGM/DAECT) lance l’appel à projets « Mobilité internationale des jeunes » à destination des collectivités territoriales, du 15 octobre 2015 au 15 janvier 2016. Celui-ci vise à renforcer les partenariats de coopération décentralisée déjà existants en impliquant davantage les jeunes en leur sein.
Dans un message vidéo aux élus des collectivités, Mme Annick Girardin souligne combien la mobilité internationale des jeunes, en volontariat ou en service civique, est un puissant levier pour s’engager et construire son projet professionnel. Elle encourage les élus territoriaux à impliquer davantage les jeunes dans leurs projets de coopération décentralisée.
Retrouver ici son message vidéo.
Sécurité et Prévention de délinquance : L’APVF auditionne le Préfet Pierre N’GAHANE, Secrétaire général du CIPD
A l’occasion de sa 3ème réunion, la Commission Sécurité et prévention de la délinquance de l’APVF, co-présidée par Grégoire Le Blond, Maire de Chantepie et Jean-Pierre Bouquet, Maire de Vitry-le-François a auditionné le Préfet Pierre N’Gahane, Secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD). Pour rappel, le CIPD joue un rôle particulier dans la façon dont est construit et utilisé le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) ; soit les crédits alloués par l’Etat aux collectivités qui souhaitent développer des initiatives en matière de lutte contre l’insécurité et de prévention de la délinquance.
Le maire dans la co-production des politiques locales de sécurité
Après avoir exposés au préalable au Préfet Pierre N’Gahane, les enjeux et les interrogations en matière de sécurité qu’identifient les maires de petites villes, le Préfet a abordé cette réunion en insistant sur l’idée que le Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD) se positionnait actuellement fortement sur la prévention de la radicalisation.
Le Préfet N’Gahane est revenu pour les élus de l’APVF sur la stratégie nationale 2013-2017 de la lutte contre l’insécurité et de la prévention de la délinquance dont les trois axes prioritaires sont : la prévention de délinquance chez les jeunes (12-25 ans), l’aide aux victimes et le développement de la tranquillité publique. Il rappelle que ces axes doivent être déclinés par les élus en fonction des enjeux locaux, d’où l’importance de l’analyse que font les maires de la situation dans leur commune. Le Préfet N’Gahane a insisté pour que tous les élus de petites villes transmettent à leur préfet de département, les diagnostics locaux de sécurité (DLS), dès lors qu’ils ont été réalisés. Selon lui, un travail de sensibilisation des services préfectoraux par les élus est nécessaire pour que le représentant de l’Etat prenne bien la mesure des besoins du territoire en termes de sécurité.
Concernant la répartition des missions entres acteurs locaux, il a réaffirmé le rôle central occupé par le maire par rapport aux politiques locales de sécurité. Il a étayé son propos en rappelant que l’intercommunalité n’avait pas dépossédé les maires de leurs polices municipales et est revenu sur le rôle prééminent que le maire joue depuis la loi de 2007 en matière de prévention de la délinquance. Et cela, même dans les territoires où la compétence « prévention de la délinquance » aurait été transférée à l’intercommunalité.
Le Préfet a reconnu toutefois la tendance qu’ont les préfets de département a entrer plus facilement en dialogue avec les maires des grandes agglomérations – qui aspirent l’essentiel des ressources du FIPD. Pierre N’Gahane a donc préconisé aux élus de petites villes de sensibiliser leur Préfet ou leur sous-préfet à chaque fois que des besoins sont identifiés.
Le point sur la lutte contre la radicalisation violente dans les territoires
Sur le sujet de la radicalisation, la question de la détection se pose avec acuité. Le Préfet a appelé de ses vœux que les collectivités territoriales puissent jouer un rôle plus important en matière de détection et de répression de la radicalisation, à la faveur d’une évolution du cadre juridique. Il est revenu sur la mise en place d’un numéro vert et sur les indicateurs de basculement qui ont permis de détecter 7 000 situations à risques depuis le début de l’année 2015. Selon lui, la radicalisation touche de plus en touche des jeunes issus de la classe moyenne ainsi que des femmes : le radicalisme religieux est surtout un fait social et touche des jeunes déstructurés qui auraient pu basculer vers n’importe quelle forme de contestation.
Les évènements de janvier ont poussé le gouvernement à abonder le FIPD de 20 millions d’euros supplémentaires en plus des 53 millions d’euros. Les associations cultuelles et culturelles ont beaucoup bénéficié de la revalorisation de cette enveloppe. Sur cette enveloppe de 20 millions d’euros, les fonds se répartissent de la manière suivante :
- 80% de ces fonds sont dédiés au subventionnement de la sécurisation des sites sensibles ;
- 20% sont dédiés à la vidéoprotection et à l’équipement des policiers municipaux.
Le Préfet a confirmé la volonté de l’exécutif de maintenir une enveloppe extraordinaire de 20 millions d’euros supplémentaires pour les années 2016 et 2017. Il a également insisté sur l’idée que tous les maires qui avaient financé des équipements supplémentaires pour leur police municipale en 2015 ont été aidés financièrement dans le cadre du FIPD.
Le Préfet explique d’autre part l’existence d’un nouvel outil, tout juste validé par la CNIL, qui peut être constitué entre partenaires dans le cadre du CLSPD : les listes nominatives de jeunes qui posent problèmes.
Lobbying : Les élus de l’APVF font passer des messages-clés
Les élus présents ont alerté le Préfet sur les difficultés qu’ils ont à accéder aux enveloppes relatives au FIPD : les demandes pour la sécurisation des « sites sensibles » jugées prioritaires depuis janvier 2015 - émanant surtout des grandes agglomérations - sont venues phagocyté les crédits au détriment des demandes formulées par certaines petites villes qui n’ont pas forcément de « sites sensibles » mais gardent néanmoins d’importants besoins de sécurisation sur leur territoire. Le Préfet reconnaît qu’il y a sans doute un problème lié à la notion de « site sensible » ; notion qui selon lui doit évoluer. Il s’engage à veiller à ce que les petites villes puissent davantage bénéficier des crédits du FIPD et se dit prêt à venir travailler main dans la main avec les élus locaux sur tout sujet lié à la délinquance qui aurait été identifié localement.
Enfin, les élus présents ont attiré l’attention du Préfet sur le manque général de moyen à leur disposition pour lutter contre certaines formes de délinquances notamment les incivilités récurrentes. Les élus souhaitent un cadre plus élargi et davantage d’outils pour lutter contre la délinquance. Les maires de petites villes se retrouvent encore aujourd’hui trop souvent seuls, confrontés aux demandes et aux incompréhensions de leurs administrés par rapport à la question du traitement local de la délinquance. Les maires de petites villes ont cependant reconnu que la tenue de cette Commission leur avait permis d’y voir plus clair sur certains outils.
Journée nationale d'information sur le PLF 2016 - 27 oct 2015, Paris
L'APVF, en partenariat avec la BPCE, organise le 27 octobre prochain une journée d'information sur le PLF 2016 au siège de la BPCE (50, avenue Pierre Mendès-France, 75013 Paris).
Pré programme
Projet de loi de finances pour 2016
Réforme de la DGF
La nouvelle donne financière pour les communes et les intercommunalités en 2016
Comment préparer au mieux son budget 2016
9h30 Accueil
10h Ouverture
Olivier Dussopt, Député de l’Ardèche, Maire d’Annonay, Président de l’APVF
Jean-Sylvain Ruggiu, Directeur du Secteur public, BPCE
10h30 Panorama de la conjoncture nationale et internationale
Philippe Waechter, Directeur de la recherche économique et de la prospective, Natixis – Groupe BPCE
10H45 Présentation du PLF 2016 et ses conséquences sur les budgets locaux : Les dotations, la fiscalité, la péréquation, la réforme de la DGF
Jean-Pierre Coblentz, Stratorial finances
11H30 Réactions
Marie-France Beaufils, Sénatrice d’Indre et Loire, Maire de St Pierre des Corps, Vice-présidente de l’APVF
André Laignel, Président du CFL, Maire d’Issoudun
Christine Pires Beaune, Députée du Puy de Dôme, Rapporteure de la mission parlementaire sur la réforme de la DGF
Débat avec la salle
12H15 Budget 2016, une équation budgétaire impossible ? Comment rendre la gestion locale plus innovante et plus performante ?
Anne Gallo, Maire de Saint-Avé, Vice-présidente de l’APVF
Antoine Homé, Maire de Wittenheim, Secrétaire général de l’APVF
Franck Riester, Député de Seine et Marne, Maire de Coulommiers
Igor Semo, Maire adjoint de Saint-Maurice
Journée nationale d'information sur le PLF 2016
L'APVF, en partenariat avec la BPCE, organise le 27 octobre prochain une journée d'information sur le PLF 2016 au siège de la BPCE (50, avenue Pierre Mendès-France, 75013 Paris).