ESPACE MEMBRE
3 questions à Christophe Rouillon, Maire de Coulaines, membre du Bureau de l'APVF
Face aux incivilités et agressions qu’ont subies les Petites Villes et leurs élus, Christophe Rouillon, Maire de Coulaines, commune particulièrement touchée par les violences urbaines, répond à 3 questions de l’APVF. 1),La commune de Coulaines a été fortement touchée par les violences urbaines, à la suite du décès du jeune Nahel à Nanterre. L’hôtel …
Face aux incivilités et agressions qu'ont subies les Petites Villes et leurs élus, Christophe Rouillon, Maire de Coulaines, commune particulièrement touchée par les violences urbaines, répond à 3 questions de l'APVF.
1),La commune de Coulaines a été fortement touchée par les violences urbaines, à la suite du décès du jeune Nahel à Nanterre. L’hôtel de ville a notamment été incendié. Comment avez-vous réagi face à cette situation ?
Il s’agit d’un choc terrible. L’inimaginable s’est produit pour ma commune de Coulaines (Sarthe) mais aussi plus largement pour notre pays : incendier un Hôtel de ville est une atteinte à l’un de nos symboles de notre République.
Face à de tels actes, nous avons dont réagi immédiatement. J’ai ainsi été toute la nuit en liaison avec les différents acteurs : pompiers, policiers ou encore agents techniques. Ils ont tous été d’une mobilisation sans faille et je tiens à les en remercier.
Notre priorité a été de pouvoir rouvrir dès le lundi les services publics, qu’il s’agisse du CCAS, du service d’accueil aux familles, des services culturels ou encore du service de gestion des titres administratifs. Cela a nécessité de nombreux réaménagements. Nous avons par exemple été obligés de déplacer l’accueil dans une salle de la mairie qui n’a pas été incendiée grâce à l’intervention rapide des pompiers. La préfecture nous a également fourni du matériel pour la prise d’empreintes afin de pouvoir relancer notre service de gestion des titres administratifs. L’électricité a, quant à elle, été relancée durant le weekend alors même que nos services étaient déjà très occupés par l'incendie accidentel d'un immeuble qui a eu lieu le dimanche dans la commune.
La réouverture des services publics a été un vrai défi mais nous souhaitions envoyer un message aux incendiaires, leur montrer que leur acte a été vain et qu’ils n’ont pas gagné. Nos agents ont su être à la hauteur pour assurer un principe fondateur du droit administratif : celui de la continuité du service public.
Enfin, sur le plan judiciaire, nous avons extrait les images de vidéosurveillance afin de les transmettre aux services de polices judiciaires et au Service de Recherche de la Police Judiciaire (SRPJ) d’Angers.
2) Vous étiez parmi les 220 maires conviés mardi 4 juillet à l’Elysée par le Président de la République afin d’évoquer les violences urbaines qui ont largement dépassé le périmètre de la métropole parisienne. Comment s’est passée cette réunion ? Etes-vous satisfait des échanges ?
Le Président de la République a pris le soin de nous écouter pendant quatre heures. Même si l’essentiel des échanges se sont centrés sur les grandes villes et les métropoles, j’ai toutefois pu interpeller le Président de la République sur la spécificité de la crise de 2023. En effet, les violences de cette année ont bien davantage touchées les petites villes, comparé à 2005.
Le Président de la République a tout d’abord réaffirmé son soutien et assuré les Maires de la pleine protection de l’Etat.
Je suis aussi satisfait des annonces d’urgence présentées par le Président de la République, en particulier les fonds d’urgence pour la vidéosurveillance et les réparations de bâtiments ainsi que les procédures accélérées d’indemnisation.
J’attends néanmoins des précisions concernant les grands chantiers qui ont été ouverts ces derniers mois : l’école, le logement et la décentralisation... A mon sens, la première des priorités est de mettre le paquet en matière d’éducation. J’ai ainsi demandé un engagement financier supplémentaire de l’Etat pour lutter plus efficacement contre le décrochage scolaire. J’attends de l’Etat que les dispositifs labellisés REP+ soient accessibles à toutes les écoles de la ville et non pas seulement à celles rattachées à un collège REP+ : c’est à une approche globale de lutte contre le décrochage scolaire qu’il faut s’atteler.
Le Président de la République nous a promis un bilan à froid fin août : nous attendons avec impatience les premiers résultats.
3) A l’heure où certains maires considèrent que ces émeutes sont le symptôme d’une politique de la ville défaillante et regrettent le plan d’envergure présenté en 2018 par Jean-Louis Borloo, quelles seraient selon vous les perspectives favorables pour repenser la politique de la ville ?
Grâce à la politique de la ville, je n’ai eu qu’une trentaine d’émeutiers. Ils auraient pu être 300 sans la politique de la ville. Ce que je veux dire par là c’est que ce n’est pas la politique de la ville qui est en cause dans ces violences. Il faut au contraire aller plus loin.
Dans ma commune, où plus de 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté – Coulaines est le 28e ville la plus pauvre de France ! – je ne veux pas que les agissements d’une minorité nuisent à tous. Coulaines n’est pas Neuilly ! Nous n’avons notamment pas les mêmes recettes. Si nous ne bénéficions pas des financements de la politique de la ville, il faut que l’Etat nous garantisse les moyens d’accompagner nos administrés.
Je pense aux étudiants, aux petits retraités, aux nouveaux arrivants, qui sans la politique de la ville verraient le champ de leurs opportunités bien plus restreint.
La tâche est considérable : il faut avant toute chose lutter contre le décrochage scolaire et rénover les logements. La rénovation du parc social est également un impératif économique : les entreprises ont besoin de loger leurs employés.
Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas couper les financements de la politique de la ville à cause d’une trentaine de délinquants. Nous ne devons pas stigmatiser les habitants des quartiers populaires, à commencer par les jeunes. Malgré des conditions difficiles, la majorité d’entre eux est restée calme, et a dénoncé les violences. Les jeunes des quartiers sont les premières victimes des violences.
Echange entre les associations d'élus et M. Pap Ndiaye : un besoin de réponses globales
Lors d’une nouvelle réunion de l’instance de dialogue entre M. Pap Ndiaye et les associations d’élus, dans le contexte particulier de l’après-violences urbaines, les modalités de l’accueil des enfants et des jeunes pour la rentrée prochaine ont été évoquées. Jean-Michel Morer, Maire de Trilport et Vice-Président de l’APVF a souligné la nécessité d’apporter des réponses …
Lors d'une nouvelle réunion de l'instance de dialogue entre M. Pap Ndiaye et les associations d'élus, dans le contexte particulier de l'après-violences urbaines, les modalités de l'accueil des enfants et des jeunes pour la rentrée prochaine ont été évoquées. Jean-Michel Morer, Maire de Trilport et Vice-Président de l'APVF a souligné la nécessité d'apporter des réponses globales.
Après les violences urbaines, assurer un accueil à la rentrée
En ouverture de l'instance de dialogue, désormais devenue traditionnelle, entre le ministère de l'Education nationale et les associations d'élus, M. Pap Ndiaye est revenu sur les violences urbaines qui ont émaillé les derniers jours. Après avoir condamné ces violences, le ministre a souligné son étonnement quant au nombre d'établissements scolaires ayant connu des dégradations. Il a indiqué que ses services étaient mobilisés pour assurer un accueil normal des enfants et des jeunes pour la rentrée prochaine.
Le cités éducatives, la ruralité et le serpent de mer de la réforme des temps scolaires
Le ministre est ensuite revenu sur différents sujets d'actualité concernant son ministère et les collectivités.
A des élus qui lui indiquaient le mur d'investissement auxquelles faisaient face les collectivités, notamment en matière de rénovation du bâti scolaire, le ministre a souligné les efforts fournis à travers le fonds vert. Il a rappelé que le fonds serait pérennisé et qu'une somme spécifique serait allouée à la rénovation des écoles.
Sur le chapitre du temps scolaire, dans le sillage des annonces présidentielles à Marseille, M. Ndiaye a indiqué qu'il était nécessaire d'engager une réflexion sur le sujet mais qu'il avait pleinement conscience de la complexité de la question. En effet, si cette réforme doit aller "dans l'intérêt des enfants", selon les mots du ministre, le souvenir de la réforme avortée de 2013 initiée par Vincent Peillon demeure dans tous les esprits et nourrit un sentiment de prudence.
Le ministre est également revenu sur les cités éducatives. Le dispositif présente de bons résultats. L'objectif est d'atteindre un nombre de 603 établissements. Cependant les modalités de montée en puissance n'ont pas été précisées, le ministre renvoyant la balle à l'ANCT qui pilote le dispositif.
Enfin, le sujet de la ruralité a été au menu des discussions. Dans le sillage de France Ruralités, annoncée en grandes pompes par Dominique Faure il y a quelques semaines, M. Ndiaye a rappelé certaines propositions. L'une d'entre elles, réclamée de longue date par les associations d'élus, dont l'APVF, consiste à donner une visibilité de 3 ans sur l'évolution de la carte scolaire en associant en amont systématiquement les élus locaux.
La nécessité de réponses globales
Face à l'énoncé de l'ensemble de ces mesures, Jean-Michel Morer, maire de Trilport et Vice-Président de l'APVF, a tout d'abord souligné la qualité du dialogue engagée avec le ministère de l'éducation nationale depuis l'arrivée en poste de M. Ndiaye.
Par ailleurs, M. Morer a souligné que bien que l'ensemble des mesures proposées semblaient aller dans le bon sens, il était nécessaire de redonner du sens à l'action éducative. L'agrégat de mesures en silot ne permettent pas de donner un cap politique clair.
A titre d'exemple, M. Morer a souligné la multiplication de dispositifs spécifiques pour la ruralité ou pour la politique de la ville. Il s'est interrogé sur la place des petites villes dans ces dispositifs. Il apparaît ainsi urgent d'apporter des réponses globales, en incluant l'ensemble de la communauté éducative, dont fait partie les maires.
Enfin, s'agissant des violences urbaines qui ont eu lieu au cours des derniers jours, M. Morer a interrogé la responsabilité collective en appelant à donner des réponses immédiates aux conséquences des problèmes que rencontrent certains territoires, mais qu'il ne fallait pas s'exonérer de travailler collectivement à lutter contre les causes.
Pour les Maires des petites villes, la crise et la violence dans les quartiers appellent de vraies réponses : pour Christophe Bouillon, il est nécessaire de "Protéger, Réparer, Repenser".
Lundi 03 juillet 2023, l’Association des Petites Villes de France a réuni son Bureau afin d’échanger sur les violences urbaines qui ont secoué le pays ces derniers jours. À la même date, s’est tenue une réunion interministérielle en présence des ministres Bruno Le Maire, Christophe Béchu, Dominique Faure, Olivier Klein et Jean-Christophe Combe afin de …
Lundi 03 juillet 2023, l’Association des Petites Villes de France a réuni son Bureau afin d’échanger sur les violences urbaines qui ont secoué le pays ces derniers jours.
À la même date, s'est tenue une réunion interministérielle en présence des ministres Bruno Le Maire, Christophe Béchu, Dominique Faure, Olivier Klein et Jean-Christophe Combe afin de faire un point de situation avec les élus locaux.
À cette occasion, en plus d’avoir salué la mobilisation sans faille des agents municipaux, qui veillent à la sécurité et la continuité des services publics, Christophe Bouillon, Président de l’APVF, a rappelé que les petites villes ont particulièrement été touchées par ces violences.
Au-delà de l’émotion légitime que suscite la mort d’un jeune adolescent de 17 ans, que partagent tous les maires de petites villes, en demandant que la justice s’exerce avec sévérité et célérité une fois les faits clairement établis, il apparaît désormais évident que l’embrasement des quartiers et les nuits d’émeute dépassent largement le cadre du drame de Nanterre.
Cette crise appelle donc, selon Christophe Bouillon, à tirer les enseignements nécessaires et à repenser la politique de ville qui est clef pour l’égalité de nos territoires.
Retrouvez le communiqué de presse de l'APVF.
Trois questions à Romain Chavoutier, Directeur général de Proxity
A l’heure où la question de la revitalisation commerciale sont sur toutes les lèvres, les réponses à apporter ne sont pas toujours évidentes. L’APVF en évoque quelques unes avec Romain Chavoutier, Directeur général de Proxity, filiale d’EDF et partenaire des Petites Villes de France. 1) Romain Chavoutier, vous êtes directeur général de Proxity. Comment en …
A l'heure où la question de la revitalisation commerciale sont sur toutes les lèvres, les réponses à apporter ne sont pas toujours évidentes. L'APVF en évoque quelques unes avec Romain Chavoutier, Directeur général de Proxity, filiale d'EDF et partenaire des Petites Villes de France.
1) Romain Chavoutier, vous êtes directeur général de Proxity. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la dynamisation des centres-villes ?
Dans un premier temps, je crois fermement à l’importance d’avoir des centres-villes vivants, permettant à la fois un renforcement du lien social entre ses habitants mais aussi la mise en avant des circuits courts, plus vertueux pour l’environnement.
Pour ma part, je pense que le rôle des commerçants de proximité est crucial dans la dynamisation des centres-villes, en particulier des villes rurales de petite ou moyenne taille.
De nombreux facteurs entraînent nos cœurs de ville à évoluer et à se transformer ; changement des habitudes de consommation, désertification des centres-villes, etc. Aujourd’hui, plus que jamais, il est primordial de construire des solutions afin d’accompagner nos centres-villes face à tous ces nouveaux enjeux, et de mettre à disposition des commerçants des outils simples et performants pour se défendre notamment face aux grands acteurs du e-commerce ou de la grande distribution.
C’est une chance pour moi de travailler au quotidien dans cet environnement dynamique, au service d’une mission aussi utile pour tous. Le terrain de jeu est immense, à nous de nous battre pour faire de Proxity le leader sur notre marché !
2) Proxity est une filiale d’EDF. Pourquoi un grand énergéticien s’intéresse-t-il à l’accompagnement de collectivités locales ?
Au cœur de la stratégie du groupe EDF, l’accompagnement des territoires est une priorité stratégique pour le groupe. Les villes et les collectivités locales développent des plans très ambitieux pour être au rendez-vous de la transition énergétique et s’assurer une croissance durable. Fin connaisseur des acteurs locaux, le groupe EDF possède également toute la palette des compétences humaines et technologiques pour les accompagner dans la construction des villes de demain.
Pour une entreprise comme EDF, les enjeux au sein des territoires sont nombreux : diminution des consommations d’énergie et de l’empreinte carbone, notamment des bâtiments, production autonome ou encore mobilité bas-carbone et silencieuse (au niveau collectif et individuel).
L’activité de Proxity, une filiale créée en 2020, renforce le lien du groupe avec ses clients professionnels et les collectivités locales en les accompagnant sur les sujets d’attractivité territoriale, en proposant des solutions pour redynamiser les centres-villes.
Enfin, l’intégration de Proxity au sein du groupe EDF est une réelle opportunité : cela permet de combiner les avantages et les moyens d’un grand groupe, tout en gardant l’agilité et la flexibilité d’une petite structure.
3) De quelle façon Proxity peut accompagner une petite ville dans ses projets ?
Proxity propose différentes solutions en fonction des besoins, de la maturité et du contexte de chaque territoire.
Pour les territoires moins matures sur les sujets du commerce ou du numérique, nous effectuons un diagnostic de territoire. Une analyse synthétique, réalisée sur un temps court, ayant pour objectif d'accompagner les acteurs locaux sur les sujets de redynamisation de centre-ville et de commerce de proximité.
Pour les territoires davantage avancés dans la réflexion et qui souhaitent mettre en place des projets en lien avec les acteurs locaux, nous proposons trois dispositifs clés en main et en marque blanche :
Les animations commerciales : du design de l’opération, au recrutement des commerçants en passant par l'organisation sur le terrain, pour appuyer ou compléter l’animation sur le territoire lors de grands événements : Noël, Halloween ou encore la coupe du monde de rugby,
La carte cadeau, à l’image du territoire et en lien avec les entreprises locales, 100% dédiée au commerce local. Sécable et rechargeable, les commerçants sont remboursés dans la semaine qui suit pour un impact minimum sur leur trésorerie,
La carte de fidélité collective multi–commerces, le pass Proxity, qui redonne du pouvoir d’achat aux consommateurs, inclut des animations toute l’année et propose des outils marketing aux commerçants pour gérer et animer leur fichier client.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Proxity - www.proxity-edf.com/contact
Eolien : candidatez aux Trophées des élus d'Eole !
France Energie Eolienne, partenaire de l’APVF, organise cette année la deuxième édition des Trophées des élus d’Eole. Cette deuxième édition intervient dans un contexte particulier, après le vote par le Oarlement en début d’année de la loi d’accélération des énergies renouvelables qui a fait des élus locaux les co-responsables de la planification et de la …
France Energie Eolienne, partenaire de l’APVF, organise cette année la deuxième édition des Trophées des élus d’Eole.
Cette deuxième édition intervient dans un contexte particulier, après le vote par le Oarlement en début d’année de la loi d’accélération des énergies renouvelables qui a fait des élus locaux les co-responsables de la planification et de la transition énergétique dans les territoires, et à la veille de l’examen de la future loi de programmation énergie climat.
Certains élus précurseurs ont œuvré il y a cinq, dix ou quinze ans pour développer les énergies renouvelables sur leur territoire, associer les citoyens, maximiser les retombées locales et redistribuer les fruits de la transition. Les trophées des élus d’Éole ont été imaginés pour rendre hommage à ces élus et encourager les élus locaux qui se questionnent encore à franchir le pas et à devenir acteurs de la transition.
Les maires et les présidents de Communautés de communes ayant un parc éolien en exploitation sur leur territoire peuvent candidater. Il s'agit d'une occasion pour les élus de valoriser leur territoire lors d'une cérémonie prestigieuse à Paris, en présence de personnalités du monde politique et des médias.
La candidature se fait très simplement, en ligne, jusqu'au 30 septembre 2023, par le biais d'un questionnaire à compléter. Un jury composé d'élus locaux, de personnalités et de partenaires sera chargé d'examiner les candidatures et de sélectionner les maires lauréats.
Pour candidater cliquez ici
Inflation énergétique : accélérateur de la transition ?
La nouvelle édition d’Accès Territoires (n°13) de La Banque Postale analyse les premières conséquences, désormais connues, de la crise énergétique sur les budgets locaux. Il revient également sur les mesures mises en place par l’État pour faire face à l’inflation et sur les stratégies locales pour plus de sobriété énergétique. Ce dernier point fait l’objet …
La nouvelle édition d’Accès Territoires (n°13) de La Banque Postale analyse les premières conséquences, désormais connues, de la crise énergétique sur les budgets locaux. Il revient également sur les mesures mises en place par l’État pour faire face à l’inflation et sur les stratégies locales pour plus de sobriété énergétique. Ce dernier point fait l’objet de deux témoignages, une commune et un département, enrichis de l’analyse de l’association AMORCE.
En un coup d’œil :
- Les dépenses d’énergie des collectivités locales ont progressé de 27 % entre 2021 et 2022,
- Soit + 1,2 milliard d’euros supplémentaires,
- C’est 50 % de plus que l’augmentation constatée entre 2010 et 2021 (+ 0,8 milliard d’euros).
Lire l’étude complète de La Banque Postale en cliquant ici.
PPL ZAN : les députés modifient le texte du Sénat
Le 27 juin 2023, les députés ont adopté, à une large majorité, la proposition de loi sénatoriale visant à améliorer la mise en œuvre des objectifs de Zéro Artificialisation Nette (ZAN). A l’issue de vifs débats à l’Assemblée – où 621 amendements ont été examinés et 39 adoptés – c’est un bilan en demi-teinte pour …
Le 27 juin 2023, les députés ont adopté, à une large majorité, la proposition de loi sénatoriale visant à améliorer la mise en œuvre des objectifs de Zéro Artificialisation Nette (ZAN). A l’issue de vifs débats à l’Assemblée - où 621 amendements ont été examinés et 39 adoptés - c’est un bilan en demi-teinte pour les élus locaux : même si les députés ont raboté plusieurs dispositions prévues par le Sénat, ils ont également validé certaines mesures importantes.
Une réduction du délai supplémentaire pour adapter les Sraddet : six mois au lieu d’un an
S’agissant du calendrier tout d’abord, les députés ont voté un report de six mois, pour l’intégration de la territorialisation des objectifs du ZAN dans les Sraddet. L’échéance est ainsi portée à août 2024, au lieu de février 2024. Une souplesse de calendrier bienvenue par les maires des Petites Villes même si elle paraît décevante par rapport au texte adopté par le Sénat. Ce dernier proposait en effet un délai supplémentaire d’un an, soit jusqu’à février 2025.
Une suppression du « droit de préemption » sur les espaces propices à la renaturation et au recyclage
Autre source de déception pour les élus locaux : la suppression par les députés du « droit de préemption » portant sur les espaces propices à la renaturation et au recyclage foncier. Cette mesure avait été votée par les sénateurs et encouragée par l’APVF.
Restriction de la « garantie rurale » aux communes peu denses et très peu denses
S’agissant de la garantie rurale, l’article 7 prévoit finalement que les communes classées « peu denses » ou « très peu denses » selon l’INSEE (et dotées d’un PLU, d’une carte communale ou d’un document en tenant lieu avant le 22 août 2026) se verront garantir une surface minimale de 1 hectare de consommation d’espaces naturels agricoles ou forestiers. Le périmètre des communes éligibles à cette garantie rurale a donc été réduit puisque les sénateurs souhaitaient, quant à eux, que toutes les communes puissent en bénéficier.
Au menu des réjouissances cependant : la prise en compte du recul du trait de côté et l’instauration d’un sursis à statuer
Malgré ces déceptions, le texte adopté par le Palais Bourbon a permis de confirmer certaines dispositions souhaitées par les élus locaux. Ainsi, les députés ont validé la prise en compte du recul du trait de côte que l’APVF appelait de ses vœux. L’Assemblée nationale a validé la possibilité de considérer comme désartificialisés des biens situés dans une zone exposée au recul du trait de côte, dès lors que ces derniers ont vocation à être renaturés dans le cadre d’un projet de recomposition spatiale du territoire littoral faisant l’objet d’un projet partenarial d’aménagement.
S’agissant de l’instauration d’un « sursis à statuer », les occupants du Palais Bourbon ont voté la possibilité, pour l’autorité compétente en matière de PLU, d’instituer par dérogation dans certaines zones ouvertes à l’urbanisation un périmètre au sein duquel, il peut être sursis à statuer sur toute demande d’autorisation d’urbanisme entraînant une consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers susceptible de compromettre l’atteinte des objectifs de sobriété foncière durant la première tranche de dix années. Cette mesure est accueillie positivement par les maires des Petites villes qui appelaient à la création d’un « sursis à statuer ZAN ».
Les projets d’intérêt général majeur : un forfait national plutôt qu’une comptabilisation dans les enveloppes régionales d’artificialisation
Sujet à de vifs débats, l’article 4 permet de préciser les projets d’envergure nationale ou européenne qui présentent un intérêt général majeur en dressant une liste de « projets structurants de demain ». Comme le souhaitaient de nombreux maires de Petites Villes, ces projets ne seront pas comptabilisés dans les objectifs fixés par les documents de planification régionale et d’urbanisme. Toutefois, ces derniers seront comptabilisés dans un forfait national fixé à hauteur de 15 000 hectares pour l’ensemble du pays d’ici à 2031 (sur 125 000 hectares artificialisables ).
L’Assemblée nationale a également allongé la liste des projets, en ajoutant par exemple les travaux ou les opérations de construction de lignes ferroviaires à grande vitesse ou encore les travaux intéressants la défense ou la sécurité nationale.
Ayant fait l’objet d’un bras de fer entre Bercy et le Ministère de la Transition Ecologique, les « projets industriels d’intérêt majeur » pour la souveraineté nationale ou la transition écologique seront finalement bien comptabilisés dans l’enveloppe nationale du ZAN.
Validation de la création d’une « conférence régionale du ZAN »
Enfin, le Palais Bourbon a également validé la proposition du Sénat de créer une conférence régionale de gouvernance de la politique de réduction de l’artificialisation des sols. Cette dernière pourra se réunir sur tout sujet lié à la mise en œuvre des objectifs de sobriété foncière et transmettre à l’État des propositions sur ce sujet. Elle sera également consultée dans le cadre de la qualification des projets d’ampleur nationale ou européenne et d’intérêt général majeur, ainsi que sur la qualification de projets d’ampleur régionale.
Une légifération par décrets confirmée
Il convient enfin de noter que plusieurs articles de la proposition de loi sénatoriale ont été retirés du texte et seront adoptés par décrets, comme l’avait annoncé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Une décision justifiée par le calendrier contraint : l’exécutif souhaite en effet une adoption définitive du texte au plus tard mi-juillet, soit avant la pause estivale et les élections sénatoriales prévues à la rentrée.
Alors que le pouvoir prescriptif du Sraddet sur les objectifs territorialisés du ZAN constituait un point de non-retour pour les associations d’élus du bloc local, l’un des deux projets de décrets vise notamment à privilégier « une approche plus proportionnée et qualitative du rôle de la région ». Ainsi, la fixation d’une cible chiffrée d’artificialisation à l’échelle infrarégionale, dans les règles générales du Sraddet, ne devrait plus être obligatoire afin de « ne pas conduire à contraindre de façon excessive les documents infrarégionaux ».
Renommée proposition de loi « visant à renforcer l’accompagnement des élus locaux dans la mise en œuvre de la lutte contre l’artificialisation des sol », le texte sera étudié en commission mixte paritaire (CMP) au plus tard le 13 juillet. Objectif : permettre aux sénateurs et aux députés de trouver un terrain d’entente.
Révision des zonages de la politique de la ville : l'APVF interpelle Christophe Béchu
Un certain nombre d’élus de petites villes ont fait savoir qu’ils pourraient sortir des dispositifs de soutien de la politique de la ville. Les contrats de ville doivent en effet laisser leur place aux “contrats engagements 2030” à la fin de l’année. L’APVF a adressé un courrier à Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, …
Un certain nombre d'élus de petites villes ont fait savoir qu'ils pourraient sortir des dispositifs de soutien de la politique de la ville. Les contrats de ville doivent en effet laisser leur place aux "contrats engagements 2030" à la fin de l'année. L'APVF a adressé un courrier à Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, pour introduire plus de souplesse dans la nouvelle géographie prioritaire.
Les politiques de soutien aux quartiers prioritaires, jusque-là organisées autour "des contrats de ville", s'articuleront à partir du 1er janvier 2024 autour des "contrats engagements 2030". Un des aspects de ces nouveaux contrats est la redéfinition de la géographie prioritaire, selon des critères démographique, de revenu ou encore d'appartenance à une aire urbaine.
Dans son courrier adressé à Christophe Béchu, l'APVF souligne que ces critères sont "appliqués bien trop strictement, sans réelle prise en compte des réalités locales. Ainsi, certaines communes, ayant connu une baisse démographique, même très légère, ces dernières années, constatent avec inquiétude qu’elles pourraient sortir du dispositif."
L'APVF appelle ainsi le ministre à "demander aux préfets de mettre en œuvre une réelle concertation au niveau local, en prenant en compte les réalités de terrain, pour la redéfinition de la géographie prioritaire". Elle rappelle d'ailleurs que c'est le "sens de la circulaire adressée aux préfets le 3 avril dernier par M. Olivier Klein, ministre délégué chargé de la ville et du logement, demandant expressément que « la réponse publique soit adaptée à la réalité locale ".
France Services : un rapport et des annonces
Le 27 juin s’est tenu le comité de pilotage de France Services, présidé par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini. Cela a été l’occasion de présenter le rapport conduit par les parlementaires Bernard Delcros (UC) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons). Le comité de Pilotage France Services rassemble les différents partenaires …
Le 27 juin s'est tenu le comité de pilotage de France Services, présidé par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini. Cela a été l'occasion de présenter le rapport conduit par les parlementaires Bernard Delcros (UC) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons).
Le comité de Pilotage France Services rassemble les différents partenaires du programme, les services de l'Etat ainsi que les représentants des collectivités territoriales. Deux-tiers des porteurs de projets sont en effet des collectivités territoriales. Ce comité de pilotage préfigurait la probable refonte des conventions-cadres des Maisons France Services qui aura lieu à l'automne.
"Pérenniser 100% des Maisons France Services"
Bernard Delcros (UC) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons) ont présenté, dans leur rapport, les principaux objectifs que devaient poursuivre France Services. En effet, selon les parlementaires, les Maisons France Services permettent de répondre à un double besoin : l'accès aux services publics et l'aménagement du territoire. Pour jouer ce rôle, les parlementaires ont défini 3 objectifs :
- Que 100% des usagers connaissent France Services ;
- Que 100% des usagers repartent d'un site France Services avec un solution ;
- Que 100% des Maisons France Services soient pérennisées dans le cadre d'un nouvel accord-cadre national.
Concernant les collectivités territoriales, les parlementaires appellent à mieux les accompagner dans la durée. Ils invitent ainsi à donner davantage de visibilité aux élus locaux via un financement pluriannuel de cinq ans, un accroissement du soutien financier à hauteur de 50 000 euros ou encore la garantie de la présence d'un conseiller numérique dans chaque territoire.
Un accroissement des subventions à hauteur de 50 000 euros
Le ministre de la fonction publique, Stanislas Guérini, après réception du rapport, a communiqué plusieurs annonces, reprenant en partie les recommandations des parlementaires.
Ainsi, sera inscrit dans les politiques prioritaires du gouvernement de l'objectif d’1 million d’accompagnements par les France Services d’ici 2026 (pas de justification du chiffre à part le fait qu’il semble accessible à horizon 2026). En outre, pour assurer la qualité du service, un audit externe sera mis en place, avec l'expertise d'un cabinet de conseil.
Le gouvernement a par ailleurs pris plusieurs engagements financiers. Ainsi, la subvention par structure atteindra 50 000 euros en 2026, contre 35 000 euros en 2023. Le soutien à l'animation départementale passera de 25 000 euros à 50 000 euros, afin de financer un équivalent temps plein. Enfin, 8 millions d'euros devraient être débloqués pour financer les Maisons France Services dans les ZRR.
Sur le chapitre de la formation, les conseillers des Maisons France Services, verront leur volume de formation doublé ; un nouveau référentiel de formation sera mis en place avec le CNFPT.
Un AME « lieux innovants, lieux accueillants »
Les partenaires du programme ont également réalisé des annonces. La Banque des Territoires mettra en place un appel à manifestation d'intérêt (AME) « lieux innovants, lieux accueillants » pour faciliter l’accueil dans 1000 France Services, avec une enveloppe de 10 millions d'euros.
Enfin, La Poste, pour faciliter l'aller-vers, mettra à disposition 10 camions jaunes de la Poste » pour aller à la rencontre du public.
Décret "portes fermées" : le courrier de la ministre de la Transition énergétique aux maires
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, adresse aux maires une lettre relative à la sobriété énergétique et plus spécifiquement sur un décret d’octobre 2022 visant à mettre fin à la pratique de commerces qui climatisent ou chauffent leurs locaux tout en gardant leurs portes ouvertes. Le courrier de la ministre stipule notamment que : …
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, adresse aux maires une lettre relative à la sobriété énergétique et plus spécifiquement sur un décret d'octobre 2022 visant à mettre fin à la pratique de commerces qui climatisent ou chauffent leurs locaux tout en gardant leurs portes ouvertes.
Le courrier de la ministre stipule notamment que :
"L'usage limité et raisonné des climatiseurs, gros consommateurs d'énergie et générateurs d'îlots de chaleur dans nos communes est un enjeu prioritaire. C'est à ce titre que j'ai pris en octobre dernier le décret n 2022-1295 visant à mettre fin à la pratique de certains commerces qui climatisent ou chauffent leurs locaux tout en gardant les portes ouvertes"
La ministre ajoute à cet égard :
"En votre qualité de maire, vous avez la pleine compétence pour contrôler le respect de ces dispositions. C'est pourquoi je vous invite à organiser, en vue de l'été et dans la mesure de vos moyens, une campagne d'information et si nécessaire de contrôle."
Agnès Pannier-Runacher précise également aux maires qu'elle "souhaite en outre attirer (leur) attention sur une autre mesure de sobriété énergétique qui concerne les publicités lumineuses. Elles sont interdites entre 1h et 6h du matin depuis octobre 2022 et juin 2023 pour celles sur des mobiliers urbains. A compter du 1er janvier 2024, les pouvoirs de police des maires, seront renforcés et décentralisés afin de s'appuyer sur leur proximité et leur connaissance du territoire pour mieux faire respecter cette réglementation".
Sur cette question des publicités lumineuses la ministre indique "la possibilité d'encadrer dans les règlements locaux de proximité les publicités et enseignes lumineuses situées à l'intérieur des vitrines des commerces"
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