28
juin
2017

Exonération de la taxe d’habitation : quelles conséquences dans les territoires ?

Finances et fiscalité locales

L’OFCE a publié le 26 juin dernier une enquête sur les conséquences territoriales de l’exonération de taxe d’habitation pour 80% des contribuables. L’enquête démontre que celles-ci seront particulièrement hétérogènes selon les territoires.

La taxe d’habitation a été fustigée lors de la campagne présidentielle pour son injustice. En 2016, elle représentait 662 euros en moyenne par ménage et 783 euros en moyenne si l’on considère uniquement les ménages ayant une taxe d’habitation non nulle.

L’OFCE détaille ainsi que 20 % des communes françaises affichent une part de taxe d’habitation inférieure à 2,2 % du revenu médian des ménages de la commune, et qu’à l’opposé, la part de la taxe d’habitation dans le revenu médian communal dépasse 3,6 % dans 20 % des communes françaises. Par exemple, alors que le revenu médian est proche à Poitiers et à Cognac, la taxe d’habitation moyenne est de 592 euros à Cognac (3,3 % du revenu médian) quand elle s’élève à 1 099 euros à Poitiers (6,3 % du revenu médian).

 

L’exonération de taxe d’habitation pour 80 % des ménages conduirait à réduire significativement son poids dans le revenu des ménages. En effet, avec la mesure proposée, la taxe d’habitation passerait de 1,4 % du RDB actuellement à 0,7 % du RDB en 2020. En métropole, une fois soustraits les ménages n’acquittant à l’heure actuelle aucune taxe d’habitation, soit 4,4 millions de ménages, ce sont 16,6 millions de ménages qui devraient bénéficier directement de la réforme. Le gain moyen par ménage devrait être de 325 € mais les situations seront particulièrement hétérogènes en fonction des régions.

 

Du côté des collectivités territoriales, la taxe d'habitation rapporte 18,8 milliards d’euros aux collectivités et compte pour environ un tiers des recettes fiscales des municipalités. Or, les fortes disparités géographiques dans la répartition des gains pour les ménages de cette réforme auront des conséquences pour les communes concernées. Dans 60 % des départements, entre 57 % et 65 % des ménages bénéficieraient directement de la réforme.Une vingtaine de départements, principalement situés dans les régions Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, enregistreraient une part des bénéficiaires parmi les ménages entre 63 et 84%. A l'inverse, une autre vingtaine de départements, principalement situés en Ile-de-France et dans le Sud-Ouest, verraient leur part de bénéficiaires tomber entre 26 et 57%.

 

 

27
juin
2017

Formation du 28 juin : les ressources humaines sous contraintes budgétaires.

Formations / Rencontres

La formation est un droit, profitez-en !

27
juin
2017

Formation du 28 juin : les ressources humaines sous contraintes budgétaires

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27
juin
2017

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27
juin
2017

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21
juin
2017

Canicule : le rôle décisif maires rappelé par une instruction

Droits et devoirs des élus

Lundi 19 juin dernier, les ministères de la Santé, du Travail, de l’Intérieur et de la Cohésion des territoires ont publié une instruction ministérielle relative au Plan national canicule (PNC) 2017 dans un contexte où plusieurs dizaines de départements sont actuellement placés en vigilance orange canicule. Cette instruction rappelle la vocation de ce dispositif : « anticiper l’arrivée d’une canicule, définir les actions à mettre en œuvre aux niveaux local et national pour prévenir et limiter les effets sanitaires […] en portant une attention particulière aux populations spécifiques ».

Pour rappel, le Plan national canicule (PNC) comporte quatre niveaux de vigilance météorologique :

  • le « niveau 1 » (carte vigilance verte) correspond au déclenchement de la veille saisonnière qui court du 1er juin au 31 août ;
  • le « niveau 2 – avertissement chaleur » (carte vigilance jaune) permet, en fonction de la situation, le déploiement de réponses publiques graduées par les acteurs publics et la préparation de mesures supplémentaires par les Agences régionales de santé (ARS) ;
  • le « niveau 3 – alerte canicule » (carte vigilance orange) est déclenché à l’initiative des préfets de département ;
  • le « niveau 4 - mobilisation maximale » (carte de vigilance rouge) est déclenché à l’initiative du Premier ministre lorsque l’existence d’une canicule intense et étendue est constatée.

Pour aider les acteurs publics à y voir plus clair, et notamment les élus, le Plan national canicule (PNC) est étoffé par différentes fiches relatives aux enjeux touchant à la communication, à la détection des personnes sensibles et à l’identification des établissements de santé et médico-sociaux. Les maires se voient rappeler notamment leurs obligations de tenue d’un registre des personnes les plus vulnérables et de recensement des lieux où celles-ci peuvent se rafraîchir.
Ainsi, l'instruction publiée indique plus spécifiquement que, dans le cas d’une alerte canicule, le préfet est tenu de « rappeler aux maires l’importance de conduire une action concertée d’assistance et de soutien aux personnes isolées pour prévenir les conséquences sanitaires d’une canicule ». Selon les termes de la circulaire, le préfet est également tenu d’engager les élus locaux à « mettre en œuvre tous les moyens dont ils peuvent disposer et les invite à leur faire connaître les renforts dont ils auraient besoin, au-delà de leurs moyens propres, pour que l’ensemble de ces actions soit mené avec toutes les garanties et l’efficacité nécessaires ». 

Cliquez ici pour accéder à l'intégralité de la circulaire ministérielle.

21
juin
2017

Internet mobile : la couverture des « zones blanches – centres-bourgs » se poursuit

Services publics

En 2016, les opérateurs ont investi 2,7 milliards d’euros dans le domaine du déploiement de réseaux mobiles, ce qui permet aujourd’hui à 3070 communes, dont 1129 communes de montagne, du programme « Zones blanches - centres-bourgs » de bénéficier de l’internet mobile, sur les 3855 communes que compte le programme.

Pour permettre le déploiement de l’internet mobile, la solution technique de mutualisation volontaire retenue est celle du RAN sharing : il s’agit d’un partage des équipements actifs entre opérateurs, mais chaque opérateur émet sur ses propres fréquences. Mais le développement de cette solution technique nécessite que la commune soit équipée en pylône. Pour rappel, pour financer ces pylônes, l’État s’est engagé ainsi à supporter le coût financier de l’installation des pylône-relais via une aide de 100 000 € par commune et de 130 000 € par commune de montagne. La commune quant à elle doit être en mesure de fournir les terrains et d’assumer le coût du raccordement au réseau électrique. Dans les semaines à avenir, les opérateurs ont pour objectif de recenser et de présenter des solutions d’amélioration de la couverture à l’intérieur des bâtiments, notamment les lieux accueillant du public. 

21
juin
2017

Censure du Conseil constitutionnel sur les modes de calcul de la CVAE : quelles conséquences pour les communes ?

Finances et fiscalité locales

Le 19 mai, le Conseil constitutionnel a censuré lors de l’examen d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) le taux dérogatoire de CVAE pour les sociétés appartenant à un groupe fiscalement intégré. Les conséquences devraient être limitées dans un premier temps pour les collectivités territoriales.

La disposition du code général des impôts qui a été censurée établissait que la CVAE d'une société membre d'un groupe intégré fiscalement est égale à la somme des chiffres d’affaires réalisés par les sociétés du groupe, et non au chiffre d'affaires de cette société (premier alinéa du paragraphe I bis de l'article 1586 quater du CGI). En conséquence, depuis 2011, ces sociétés se voient appliquer un taux de CVAE bien supérieur à celui qui s'applique aux sociétés ayant le même chiffre d'affaires, mais qui ne font pas partie d'un groupe intégré fiscalement. Ainsi, une entreprise avec un chiffre d’affaire inférieur à 500 000 € non fiscalement intégrée à une autre entreprise aurait un taux d’imposition de 0%. En revanche, une seconde entreprise avec le même chiffre d’affaire mais intégrée dans un groupe dont le chiffre d’affaire est supérieur à 500 000 € se verra appliquer un taux d’imposition positif.

 

Ce dispositif, qui avait pour but d'empêcher que les groupes ne créent de multiples sociétés pour réduire leur chiffre d'affaires et ainsi leur imposition à la CVAE, a donc été censuré par le Conseil constitutionnel. S’il a jugé que l’établissement de cette disposition par le législateur poursuivait « un objectif d'intérêt général », il a jugé que les modalités d’application la rendaient inconstitutionnelles. Pour les Sages, « le critère de l'option en faveur du régime de l'intégration fiscale n'est […] pas en adéquation avec l'objet de la loi. »

 

La conséquence directe de cette décision un allègement de la fiscalité pour les sociétés concernées qui seront désormais imposées à leur niveau propre et non plus à celui du groupe consolidé. Lors de l’audience au Conseil constitutionnel, le représentant du Premier ministre a déclaré que « pour l'exercice 2017, nous avons déjà comptabilisé 9 000 réclamations entre le 1er janvier et le 21 avril pour un montant de l'ordre de 158 millions d'euros. Nous recevons entre 200 et 300 réclamations supplémentaires chaque semaine. » Il a estimé le manque à gagner pour l’Etat au titre des années 2013 et 2014 à 300 millions d’euros.

 

Dès lors, quelles seront les conséquences pour les collectivités territoriales ? Celles-ci devraient être limitées. En effet, les collectivités reçoivent 1,5 % de la valeur ajoutée créée sur leur territoire indépendamment du montant réel des cotisations payées par les entreprises.

 

Toutefois, cette décision, qui concerne strictement les relations financières Etat-entreprises, obligera le législateur à en prendre acte et à proposer un nouveau dispositif pour 2018. La question sera de nouveau celle de la capacité des entreprises à mettre en place des pratiques d’optimisation. Par ailleurs, il conviendra d’être attentif à la situation de la part des collectivités territoriales en cas de révision du dégrèvement. Le taux de 1,5% pourrait être menacé. C’est donc à moyen-terme que se situe le danger.

21
juin
2017

Financement des collectivités : la Banque postale abaisse son seuil à 40 000 €

Finances et fiscalité locales

Le seuil d’octroi de ses crédits moyen long terme à destination des collectivités locales a été abaissé à 40 000 euros.

Initialement fixé à 200 000 euros, ce seuil a été progressivement diminué ces dernières années. Il était depuis mai 2013 d’une valeur de 50 000 euros.

 

Cette diminution à 40 000 € se fait dans le cadre d’un meilleur ciblage des petites communes. Comme le rappelle la Banque postale, en 2016, les communes de moins de 5 000 habitants et leurs intercommunalités ont représenté la moitié des contrats de crédit moyen long terme mis en place par La Banque Postale. Elle a également déployé une équipe commerciale dédiée aux collectivités de moins de 5 000 habitants, la Direction des financements locaux, équipe experte organisée par régions.

21
juin
2017

Pharmaciens : une répartition satisfaisante mais une accélération des fermetures

Attractivité et aménagement du territoire

Si le Panorama au 1er janvier 2017 de l’ordre national des pharmaciens rappelle la bonne répartition des officines sur l’ensemble du territoire, il évoque également des chiffres inquiétants en matière de fermetures.

Parmi les chiffres invitant à l’optimisme, le panorama montre que « le maillage territorial est particulièrement dense et équilibré, sécurisant l’accès aux médicaments et produits de santé, ainsi qu’aux actes biologiques. Pour 100 000 habitants, on recense en moyenne 33 officines, 3,9 PUI et 5,7 laboratoires de biologie médicale. » De même, l’âge moyen des pharmaciens est stable, à 46,7 ans en moyenne, soit une évolution de 0,1 par rapport à 2015. Surtout, la profession assure son renouvellement avec une prépondérance de pharmaciens âgés de moins de 33 ans, alors que les tranches des 48-52 ans et des 53-57 ans prédominaient respectivement en 2006 et 2011. Enfin, le panorama souligne que, à l’image des médecins libéraux, les pharmaciens exercent également leur profession de plus en plus en commun puisque « des regroupements de structures s’opèrent en nombre pour l’ensemble des métiers de la pharmacie. Les jeunes officinaux s’associent de plus en plus en société et de plus en plus tôt, même si l’exercice libéral demeure attractif. »

 

Toutefois, une inquiétude demeure avec le nombre important de fermetures observé ces dernières années. Les officines sont aujourd'hui au nombre de 21.403 en métropole et 623 outre-mer, auxquelles il faut ajouter 52 pharmacies mutualistes et 41 relevant de la Caisse nationale de sécurité sociale dans les mines. Entre 2010 et 2016, ce sont 800 pharmacies qui ont fermé en métropole avec une tendance à l’accélération depuis 2013 : 48 en 2013, 143 en 2014, 183 en 2015 et 188 en 2016. Seules 18% de ces fermetures correspondent à des regroupements. Au total, la fermeture "volontaire" représente 45% des cas, contre 55% pour des motifs contraints.