25
octobre
2017

- Save the date - 7 décembre 2017 à Lille : Rencontre territoriale des maires des petites villes de la région Hauts de France

Formations / Rencontres

Projet de loi de programmation des finances publiques 2018-2022 et projet de loi de finances pour 2018 : quelles conséquences sur la préparation des budgets locaux ?
Loi de programmation de finances publiques 2018-2022, PLF 2018, règle d’or renforcée, réforme de la taxe d’habitation

Pour retrouver l'intégralité de ce programme en version PDF, merci de cliquer ici

9h45 - Accueil des participants

10h - Ouverture des travaux

Antoine Homé, Secrétaire général de l’APVF, maire de Wittenheim, président de la commission des finances de l’AMF

10h15 - Présentation des projets de loi de programmation et de finances pour 2018

  • La trajectoire de maîtrise des dépenses de fonctionnement et de réduction du besoin de financement
  • La contractualisation des objectifs de finances locales et mécanisme de correction
  • Le ratio d’endettement
  • Stabilité de la DGF et abondement de la péréquation verticale
  • Intégration de la DCRTP du bloc communal dans les variables d’ajustement
  • Soutien à l’investissement public local

Par Emma Chenillat, Chargée de mission finances locales de l’APVF

10h45 - Suppression de la taxe d’habitation : modalités et conséquences pour les collectivités locales

Par Antoine Homé, Secrétaire général de l’APVF

11h - L’avenir de l’investissement public local : quelles perspectives dans un contexte budgétaire contraint ?

Par Intervenant de la Caisse des dépôts et consignations (à définir)

 

11h30 - Gestion locale : comment surmonter les difficultés et optimiser la dépense locale ?

Bernard BAUDOUX, Maire d’Aulnoye-Aymeries, Conseiller départemental du Nord, 1er Vice-président de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre

Benjamin DUMORTIER, maire de Cysoing (59), membre du bureau de l’APVF

Sébastien EUGENE, maire de Château-Thierry (02)

Philippe KEMEL, maire de Carvin, vice-président de la communauté d’agglomération Hénin-Carvin

12h30 - Fin des travaux – Cocktail déjeunatoire offert par la Caisse des dépôts et consignations

18
octobre
2017

Plan « accès aux soins dans les territoires » : innovation, incitation mais aucune régulation

Services publics, Attractivité et aménagement du territoire

Le vendredi 13 octobre, le Premier ministre et la Ministre de la Santé ont présenté le Plan du Gouvernement pour l’accès aux soins dans les territoires. Ce plan prévoit notamment de doubler le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires d’ici 2022 et de développer la télémédecine mais ferme la porte à toute tentative de régulation de l’installation des médecins.

Le Premier ministre Edouard Philippe et la Ministre de la Santé Agnès Buzyn ont présenté, le 13 octobre dernier à Châlus (Haute-Vienne), le plan gouvernemental « pour l’égal accès aux soins dans les territoires ».

Conformément aux promesses de campagne du Président de la République, ce plan prévoit de doubler le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires d’ici 2022. Ces lieux de regroupement des professionnels de santé libéraux, ainsi que les centres de santé où exercent des médecins salariés, bénéficieront de 400 millions d’euros sur 5 ans.  

Le Premier ministre a également annoncé l’intention du Gouvernement de développer fortement la télémédecine, notamment en ouvrant la voie, dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, de négociations conventionnelles afin de faire rentrer des tarifs de téléconsultation dans le « droit commun ».

Par ailleurs, le plan prévoit la création, dès 2018, de 300 postes d’« assistants partagés » permettant à des jeunes médecins de combiner à la fois pratique libérale et pratique hospitalière.

Enfin, si l’APVF porte un regard bienveillant sur les mesures d’incitation financière à l’installation des médecins annoncées par le Gouvernement (200 millions d’euros sur cinq ans et le cumul revenus-pension pour les médecins généralistes proches de la retraite), l’association regrette que le Premier ministre ait fermé la porte à toute tentative de régulation. Les maires des petites villes sont en effet de plus en plus favorables à des mesures de régulation, soit par le conventionnement, sur le modèle des infirmiers libéraux, soit par la loi, sur le modèle de la répartition démo-géographique des pharmaciens.

Pour les adhérents de l’APVF, cliquez ici pour télécharger la note de réaction de l’association. 

18
octobre
2017

Développement durable : les réseaux de chaleur n’ont pas le vent en poupe

Ville intelligente et durable

Les résultats de l'enquête nationale sur les réseaux de chaleur et de froid, réalisée par le Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU) ont été présentés à Paris le 13 octobre. L’enquête démontre que ces réseaux contribuent bien à la transition énergétique mais sont menacés par la diminution du fonds Chaleur en 2017.

La chaleur est le premier usage de l’énergie en France. La loi de transition énergétique a confirmé le rôle prioritaire des réseaux de chaleur pour mobiliser les énergies renouvelables et valoriser les énergies récupérables. On recense aujourd’hui 669 réseaux livrant près de 25 térawatts-heure (TWh) de chaleur, soit 2,3 millions d'équivalents logements.

En développement constant depuis dix ans, le nombre de projets diminue aujourd’hui fortement mettant en péril l’objectif fixé en 2023 par la programmation pluriannuelle de l'énergie. Lourds en termes d'investissement puis de fonctionnement, les réseaux de chaleur ne séduisent plus les élus locaux. Le projet de loi de finances pour 2018 ne devrait pas aider à inverser la tendance puisqu’il fragilise un peu plus le fonds Chaleur de l’Adem qui devrait voir son enveloppe baisser.

L'enquête nationale estime que le bouquet énergétique de réseaux est composé à 47% d'énergies fossiles mais aussi à 25% de chaleur issue d'unités de valorisation énergétique (UVE), à 21% de biomasse et à 4% de géothermie. Souvent, un réseau de chaleur est d'ailleurs le seul moyen de valoriser d'importantes productions de chaleur fatale issue des usines d’incinération ou de la géothermie profonde.

« Alors que depuis plusieurs années les réseaux vertueux utilisant plus de 50 % d’énergies renouvelables et de récupération étaient les plus compétitifs, leurs tarifs sont cette année à un niveau comparable à celui des réseaux utilisant majoritairement des énergies fossiles, ce qui atteste encore de la nécessité de renforcer les dispositifs de soutien » souligne l’enquête. Avec la baisse du prix des énergies fossiles, la rentabilité des réseaux de chaleur se trouve donc mise en péril.

« Il y a urgence à rétablir la priorité et à allouer les moyens nécessaires à la mobilisation des énergies locales par les réseaux de chaleur, seul moyen d’accélérer la transition énergétique » conclut l’enquête.

18
octobre
2017

Rythmes scolaires : le fonds de soutien aux activités périscolaires maintenu et simplifié

Services publics

Un décret publié au journal officiel le 14 octobre dernier et relatif au fonds de soutien au développement des activités périscolaires vient confirmer le maintien des aides de l’Etat aux communes souhaitant continuer à s’inscrire dans la réforme des rythmes scolaires. Plus précisément, le Décret n° 2017-1469 du 13 octobre 2017 vise à modifier le décret du 17 août 2015 (n° 2015-996), dit « décret Hamon », en prenant en compte les dernières évolutions législatives et notamment la dérogation à la semaine de 4,5 jours ou de 8 demi-journées avec mercredi matin.

Pour rappel, ce fonds de soutien a vocation à aider les communes ou les EPCI, compétents s’agissant du temps périscolaire, à financer l’organisation des activités périscolaires, en lien avec le PEDT, dans les territoires où la semaine scolaire est tenant compte de la réforme des rythmes. De fait, les communes qui ont souhaité revenir à la semaine de 4 jours, profitant de la souplesse proposée par le gouvernement en la matière avant l’été, ne sont pas éligibles à ce fonds. Le fonctionnement de ce fonds, fixé par le décret du 17 août 2015 (n° 2015-996) et un arrêté publié le même jour, prévoit la répartition financière suivante : 50 euros par élève pour toutes les communes concernées signataires d’un PEDT, ainsi qu’une majoration de 40 euros dans un certain nombre de communes en difficulté, au nom de 370, anciennement concernées par la « DSU cible » ou la « DSR cible », dénominations supprimées dans la loi de finances pour 2017.

Le nouveau décret paru le 14 octobre dernier reprend ces dispositions générales et entérine de fait le maintien du fonds pour les communes qui ont choisi de rester sur une organisation du temps scolaire de 4,5 jours ou de 8 demi-journées avec mercredi matin.  Dans les faits, 43% des communes et près d’1/3 des petites villes ayant choisi de revenir à la semaine de 4 jours, cela a mécaniquement entraîné une baisse du montant du fonds dans le projet de loi de finances pour 2018.

Par ailleurs, le Décret n° 2017-1469 du 13 octobre 2017 comporte un certain nombre de mesures de simplifications : il intègre les communes dont les écoles appliquent la semaine de 8 demi-journées avec mercredi matin (semaine dite « Hamon », différente de la semaine dite « Peillon »), qui faisaient jusqu’ici l’objet d’un autre décret du 17 août 2015 (n°2015-997) et qui est de fait supprimé ; et prévoit que les écoles privées appliquant la semaine « Hamon » bénéficient aussi du fonds de soutien à condition que cette organisation du temps scolaire soit identique à celle des écoles publiques situées sur le territoire de la commune et que les élèves bénéficient d'activités périscolaires organisées pour l'ensemble des élèves des écoles de son territoire par la commune ou, lorsque les dépenses afférentes lui ont été transférées, par l'établissement public de coopération intercommunale, dans le cadre du projet éducatif territorial de la collectivité.

Autre simplification notable : il ne sera désormais plus nécessaire de demander à bénéficier du fonds pour le percevoir, les communes et les EPCI compétents n’auront plus à formuler de « demande de versement des aides » à l’Agence de services et de paiement. En effet, le nouveau décret indique : « Les aides prévues (…) sont versées sans demande préalable aux communes ayant communiqué leurs coordonnées bancaires à l’Agence de service et de paiements ».

 

Pour consulter le décret dans son intégralité, veuillez cliquer sur le lien suivant ici

18
octobre
2017

Formations : retrouvez le catalogue 2017 de l'APVF

Formations / Rencontres

Le catalogue de formations pour les petites villes en 2017 est disponible en ligne ! N'hésitez pas à vous inscrire !

18
octobre
2017

Journée 31 octobre / PLF 2018 : quels impacts pour les petites villes ? Soyez prêts pour préparer vos budgets

Formations / Rencontres

La Rencontre annuelle consacrée au Projet de loi de finances de 2018 aura lieu le 31 octobre à Paris. Réservez la date dans vos agendas et inscrivez-vous dès maintenant !

Pour consulter le programme de la journée d'étude du PLF 2018, cliquer ici

Pour vous inscrire, cliquer ici

18
octobre
2017

Sécurité et prévention de la délinquance : l'APVF partenaire des Etats généraux de la sécurité locale

Formations / Rencontres

L’APVF est partenaire de la 2ème édition des Etats généraux de la sécurité locale, le rendez-vous prévention-sécurité des collectivités et de leurs partenaires, organisée par La Gazette des communes et qui se tiendra le 9 novembre prochain à Paris.

 

Cette journée de conférence a pour objectif de décrypter l’actualité et de partager des retours d’expériences sur les thématiques de prévention et de sécurité à l’échelle des territoires :

  • Nouveau quinquennat, nouvelles priorités : quels impacts pour les collectivités
  • Proximité : comment élus et polices municipales peuvent-ils se positionner
  • Prévention de la délinquance et de la radicalisation : retours d’expériences français et étrangers.

En tant que membre de l’APVF, vous pouvez bénéficier d’une réduction de 20% en saisissant le code « ETATS17SOUT ».

Pour consulter le programme complet de la journée, cliquer ici  
Pour vous inscrire et bénéficier de nos tarifs spécifiquescliquer ici

18
octobre
2017

Finances locales : le point sur la réforme de la taxe d'habitation

Finances et fiscalité locales

La taxe d'habitation, en vigueur depuis le 1er janvier 1974, en application des dispositions de la loi n° 73-1229 du 31 décembre 1973 sur la modernisation des bases de la fiscalité directe locale s'est substituée à la contribution mobilière.

Depuis le premier janvier 2011, la taxe d’habitation est recouvrée au profit des communes et de leurs groupements à fiscalité propre. La loi de finances rectificative du 13 juillet 2000 avait déjà supprimé la part régionale et la loi de finances pour 2010 a transféré la part départementale au « bloc communal ».

Dans son programme de campagne, Emmanuel Macron avait annoncé une réforme en profondeur de la TH : pour mettre fin à la lourdeur et aux injustices de l’impôt, il souhaitait que « d’ici 2020, 4 Français sur 5 ne paient plus la taxe d'habitation sur leur résidence principale ».

Les modalités envisagées de la réforme de la TH ont été précisées lors de la Conférence nationale des territoires (CNT) du 17 juillet et déclinées, en partie, dans la première partie du projet de loi de finances pour 2018 (article 3). De nouvelles précisions seront apportées le 14 décembre, date de la prochaine Conférence nationale des territoires. 

1. Historique de la taxe d’habitation 

La contribution mobilière, instituée par un décret du 13 janvier 1791, se présentait, à l'origine, comme un impôt sur le revenu frappant tous les revenus autres que ceux provenant de biens fonciers. Elle se décomposait en une part revenant à l'État (le « principal de la contribution personnelle mobilière ») et une part alimentant les budgets des communes et des départements (les « centimes additionnels de la contribution personnelle mobilière »). Cet impôt était assis sur les facultés apparentes des contribuables appréciées en fonction de l'utilisation des domestiques, de la possession de voitures et de chevaux et surtout de l'importance du loyer.

Comme les autres impôts directs locaux, la contribution mobilière a été l'objet de nombreuses et vives critiques : outre la rigidité du système des centimes additionnels, les inégalités engendrées par le procédé étaient souvent pointées du doigt. 

L’ordonnance du 7 janvier 1959 portant réforme des impositions perçues au profit des collectivités territoriales et de divers organismes, sans avoir été appliquée, a défini « une architecture d’ensemble d’une refonte qui sera mise en œuvre par les textes ultérieurs ». Elle envisageait notamment de remplacer la contribution mobilière par la taxe d’habitation, d’actualiser et de simplifier les bases d’imposition et de remplacer le mécanisme de la répartition par celui de la quotité (c’est-à-dire, l’octroi aux collectivités territoriales du droit de voter directement les taux d’imposition). Cette ordonnance ne constituant qu’une simple « orientation », une réforme ultérieure devait intervenir pour donner corps à ces dispositions.

Les lois du 31 décembre 1973 sur la modernisation des bases de la fiscalité locale (création de la TH) et du 10 janvier 1980 portant aménagement de la fiscalité directe locale (vote direct des taux) sont intervenues dans ce sens. 

2. Progression de la taxe d’habitation 

Depuis sa mise en place en 1974, la TH a connu une progression importante.

L’augmentation du nombre d'assujettis s'est accompagnée d'une augmentation sensible du produit global de cette taxe ainsi que des cotisations individuelles : en 1973, le produit des quatre vieilles correspondait à 18 % des impôts d'État. En 2013, le seul produit de la TH équivaut à plus de 28 % de l'impôt sur le revenu. Cette progression trouve largement son explication dans l'augmentation des besoins de financement des collectivités territoriales et dans l’insuffisance des transferts financiers de l’Etat.

La taxe d'habitation représente aujourd’hui environ un tiers des recettes fiscales des communes, pèse pour 1,4 % du revenu disponible des ménages (rapport OFCE).

3. Critique de la taxe d’habitation 

Outre cette progression, la TH entraine des injustices sociales (distorsions importantes entre contribuables d'une même commune) et des injustices territoriales (distorsions entre les communes et établissements publics de coopération intercommunale).

Lors de la CNT de juillet 2017, le Président de la République motivait sa réforme sur le caractère injuste de la TH : « C’est un impôt qui ne prend pas en compte les capacités contributives des citoyens. Il est donc injuste socialement et il est injuste territorialement car il est plus élevé dans les villes périphériques ou les centres bourgs de province que dans les grandes villes ». 

Ces injustices sociales tiennent à l’insuffisante prise en compte des capacités contributives. Mais de nombreux abattements, dégrèvements et exonérations sont prévus dans le but d’accentuer la personnalisation de cet impôt. Les abattements obligatoires[1] ou facultatifs[2] visent à alléger la charge fiscale des familles (pour leurs résidences principales). Les dégrèvements totaux ou partiels ainsi que les exonérations visent à alléger la charge notamment celles des personnes de conditions modestes.

Les injustices territoriales tiennent à l’obsolescence des valeurs locatives cadastrales pour les logements à usage d’habitation.

L’OFCE détaille ainsi que 20 % des communes françaises affichent une part de taxe d’habitation inférieure à 2,2 % du revenu médian des ménages de la commune, et qu’à l’opposé, la part de la taxe d’habitation dans le revenu médian communal dépasse 3,6 % dans 20 % des communes françaises. Par exemple, alors que le revenu médian est proche à Poitiers et à Cognac, la taxe d’habitation moyenne est de 592 euros à Cognac (3,3 % du revenu médian) quand elle s’élève à 1 099 euros à Poitiers (6,3 % du revenu médian).

Aussi, les taux fixés par les collectivités locales diffèrent sensiblement selon les communes. Aussi, selon la Direction générale des collectivités locales (DGCL), en 2016, le produit variait de 198 € par habitant (en moyenne) dans les communes de moins de 200 habitants, à 416 € par habitant dans les communes de 100 000 habitants et plus.

Pour parer les inégalités engendrées par cet impôt sans porter atteinte à l’autonomie financière et fiscale des collectivités territoriales, l’APVF avait suggéré d’une part, d’intégrer dans l’assiette de l’ensemble des foyers fiscaux redevables, une part « revenu » et d’autre part, de mener à bien la révision des valeurs locatives cadastrales pour les logements à usage d’habitation. Ces dispositifs pouvaient être assortis d’un fonds de compensation à vocation péréquatrice.

La réforme de la taxe d’habitation par le PLF 2018 (article 3) est motivée par la réduction des inégalités sociales mais elle n’agit pas sur les inégalités territoriales. En l’état, la réforme risque de les figer, voire de les aggraver et d’en créer de nouvelles.

4. Réforme de la taxe d’habitation (article 3 du PLF 2018)

 
A compter des impositions de 2018, un nouveau dégrèvement sera institué qui, s’ajoutant aux exonérations existantes, devrait permettre à 80 % (78 % selon les chiffres du rapport de l’OFCE) des foyers d’être dispensés progressivement (sur trois ans) du paiement de la taxe d’habitation (TH) au titre de leur résidence principale, d’ici 2022. Cette réforme devrait coûter 10 milliards d’euros à l’Etat qui prend l’engagement solennel d’une compensation à l’euro près.  

Deux conditions cumulatives pour bénéficier du dégrèvement de la TH :

  • les ressources du foyer ne doivent pas dépasser les revenus fiscaux de référence (RFR) suivants : 27 000 euros pour un célibataire, de 43 000 euros pour un couple sans enfant et de 49 000 euros pour un couple avec un enfant (6 000 euros pour la demi-part supplémentaire) ;
  • le dégrèvement de la TH ne concerne que la résidence principale du foyer.

« Pour éviter les effets de seuil », un droit à dégrèvement dégressif sera accordé aux foyers se situant entre les limites précédentes et une limite légèrement supérieure : lorsque le RFR est entre 27 000 et 28 000 euros pour un célibataire ; entre 43 000 et 45 000 euros pour un couple sans enfant ; entre 49 000 et 51 000 euros pour un couple avec un enfant.

« Pour préserver l’autonomie financière des collectivités territoriales », l’Etat prendra en charge les dégrèvements dans la limite des taux et des abattements en vigueur pour les impositions de 2017. Les éventuelles augmentations de taux ou d’abattements seront supportés par les contribuables.

Un mécanisme de limitation des hausses de taux décidées ultérieurement par les collectivités, et de prise en charge de leurs conséquences, sera discuté lors de la Conférence nationale des territoires.

5. Points de vigilance

 
Sur les injustices figées et engendrées par la réforme :
  • les taux de la TH continueront à être fixés, pour 20 % des locataires/propriétaires de résidence principales, sur des bases obsolètes. Les personnes qui resteront assujetties seront doublement pénalisées (obsolescence des bases + hausse des taux de TH). 
  • dans les villes où les revenus sont très faibles (inférieurs au revenu fiscal de référence), le pourcentage de personnes dégrévées sera nettement plus important que dans d’autres villes. La conséquence pour celles-ci : une réduction proportionnelle de leur pouvoir fiscal. Selon la Direction générale des collectivités locales (DGCL), en 2016, le produit variait de 198 € par habitant (en moyenne) dans les communes de moins de 200 habitants, à 416 € par habitant dans les communes de 100 000 habitants et plus.

Sur la compensation de la suppression de la TH pour 80 % des ménages :

La compensation à l’euro près de la suppression pour 80 % des ménages, appelle de sérieuses garanties pour l’avenir. En témoigne, l’expérience de la suppression de la part régionale de TH en 2000 (dégrèvement devenu exonération en 2001 et dont la compensation demeure aujourd’hui quasi nulle) et la compensation de la suppression de la taxe professionnelle intégrée au périmètre des variables d’ajustement et dont le montant est minoré chaque année pour financer la péréquation verticale.

 

18
octobre
2017

Pacte financier Etat et collectivités territoriales : point d'étape sur les négociations

Finances et fiscalité locales

Depuis la Conférence nationale des territoires du 17 juillet 2017, et surtout le dépôt, puis l’examen des projets de loi de programmation 2018-2022 et de finances pour 2018, les collectivités territoriales sont au cœur de l’actualité et les associations d’élus, relayant la parole, tentent, tant bien que mal, de faire bouger les lignes. Point d’étape sur les négociations.

  • La première Conférence nationale des territoires (CNT) du 17 juillet 2017 :  

Cette Conférence a vocation à redéfinir les relations entre l’Etat et les collectivités territoriales, une relation de travail et de confiance selon les termes du Président de la République.

Elle doit se réunir tous les six mois sous la présidence du Premier ministre. Elle est composée de membres du gouvernement, de représentants des collectivités territoriales dont l’APVF, des présidents des organismes de concertation existants et de représentants du Parlement.

Comme l’a fait entendre le Président, la CNT se saisit d'un certain nombre de thèmes transversaux ou territoriaux, traités dans la durée. L’objectif des négociations est de construire un pacte de confiance entre l'Etat et les territoires définissant pour les cinq prochaines années, des « engagements respectifs » selon les termes d’Emmanuel Macron.

C’est dans ce cadre, qu’Emmanuel Macron a, d’ailleurs, annoncé un effort d’économie de 13 milliards, 3 milliards de plus que ce qui avait été prévu dans le programme présidentiel.

La prochaine CNT est fixée au 14 décembre 2017. 

  • Le décret du 20 juillet 2017 portant ouverture et annulation de crédits à titre d’avance :

Le décret du 20 juillet a annulé 300,5 millions d’euros de crédits de paiement en investissement sur les missions RCT (DETR et DSIL) et « Politique des territoires » (contrats de villes).

  • Un « accord de méthode » adressé en août par le gouvernement aux associations nationales d’élus :

Un « accord de méthode » et une « feuille de route des chantiers » arrêtés dans le cadre de la CNT ont été adressés aux associations d’élus début août. Plusieurs comités de pilotage ont été organisés fin août, afin d’alimenter l’ordre du jour de la prochaine CNT et de réfléchir aux bases d’un « contrat de mandature financier ».

L’accord de méthode fixe cinq chantiers de travail : 1° chantier « institutionnel » (objectif d’adaptation de l’organisation territoriale aux réalités locales en privilégiant la stabilité) ; 2° chantier « exercice des compétences » (objectif de consolider les grands équilibres de la loi NOTRe) ; 3° chantier « financier » (objectif d’aboutir à la signature d’un « contrat de mandature » 2018-2022 qui lierait l’Etat et les collectivités territoriales autour de 4 sujets :  la trajectoire de 13 milliards d’euros d’économie d’ici à 2022, la recentralisation du RSA, la refonte d’ensemble de la fiscalité locale et à la mise en place d’une loi de financement des collectivités territoriales) ; 4° chantier « lutte contre les fractures territoriales » (objectif de renforcer l’accès aux services et à l’emploi) ; 5° chantier « transformations écologiques et numériques du territoire ».

  • Le premier comité de pilotage financier lancé le 28 août 2017 

Pour mener à bien les cinq chantiers de réflexion, l’Etat a proposé de mettre en place trois comités de pilotage thématiques mensuels : 1° un COPIL « structures et compétences » sous le pilotage du ministère de l’Intérieur ; 2° un COPIL « enjeux financiers » piloté par le ministre de l’Action et des Comptes publics ; un COPIL « lutte contre les fractures territoriales et la transformation écologique et numérique » piloté par le ministre de la Cohésion des territoires. Le CNEN, le CFL et le CSFPT sont associés aux travaux de la CNT, de même que l’Observatoire de la gestion et des finances publiques locales.

Les séances du COPIL financier auquel l’APVF participe depuis le 28 août, avec que l’ensemble des associations d’élus membres de la CNT, se tiennent régulièrement. Elles permettent aux représentants des collectivités de faire entendre leurs voix, de demander aux administrations financières de préciser certains points d’ombre et de faire bouger les lignes. Les réflexions ont porté principalement sur la définition et le périmètre précis de la trajectoire des 13 milliards et, depuis le dépôt des projets de loi de programmation et de finances pour 2018, les tensions sont désormais centrées sur l’article 13 du PLPFP qui n’exclut pas expressément le FCTVA de l’enveloppe normée d’une part, et qui inclue une part spécifique du produit de l’affectation de la TVA des régions, du Département de Mayotte et des collectivités territoriales de Corse, de Martinique et de Guyane. Cette part correspond au fonds de soutien exceptionnel mis en place par l’article 149 de la loi de finances pour 2017, qui jusque-là était financé notamment sur la DGF des régions et la DGD Corse.  

A la demande des associations, le travail financier sera confié à une mission d’expert dont les membres seront désignés conjointement avec les membres du COPIL financier, qui rendra un rapport d’étape en octobre et un rapport final « en 2018 ». 

  • Les discussions parlementaires sur le PLPFP 2018-2022 et le PLF 2018 :

  • Examen à l’Assemblée nationale (calendrier) :

Discussions 1ère partie : projet de loi de programmation et articles 1er à 28 du PLF :

  • Examen en commission : mardi 10 et mercredi 11 octobre
  • Examen en séance publique : du mardi 17 au mardi 24 octobre

Certains amendements déposés correspondent aux attentes des petites villes :

  • Transfert des frais de gestion de certains impôts et taxes de l’Etat vers les collectivités ;
  • Sortie de la DCRTP du bloc communal des variables d’ajustement ;
  • Précision du mécanisme de correction prévus à l’article 10 de la loi de programmation ;
  • Article 13 de la loi de programmation. 

Discussion 2nde partie : articles 29 à 37 et 49 à 63 du PLF (mission « Relation avec les collectivités territoriales ») :

  • Examen en commission élargie : jeudi 9 novembre (Délai officiel de dépôt : lundi 6 novembre à 17h)
  • Examen en séance : mardi 14 novembre (Délai officiel de dépôt : vendredi 10 novembre à 17h)
  • Examen au Sénat (calendrier) :

Les discussions sur le projet de loi de programmation débuteront le 9 novembre. 

  • Lancement de la mission préparatoire au « Pacte financier Etat-collectivités territoriales » le 13 octobre 2017 :

Afin de préparer l’élaboration de ce contrat de mandature, le Premier ministre a confié ce jour à Messieurs Alain RICHARD, ancien ministre, Sénateur du Val d’Oise, et Dominique BUR, préfet de région honoraire, ancien directeur général des collectivités territoriales, une mission chargée de proposer des évolutions sur trois des chantiers évoqués précédemment : la maîtrise des dépenses locales, la refonte de la fiscalité locale et le financement et la gestion des allocations individuelles de solidarité.

Cette mission, telle que proposée dans le cadre des accords de méthode et COPIL financier, s’appuiera sur les travaux d’un comité d’experts composé de Mme Marie-Christine LEPETIT et de M. Christian CHARPY ; de MM. Olivier DUSSOPT, Alain LAMBERT et Jean-Luc WARSMANN ; de Mme Isabelle CHATRY (OCDE) au titre des personnalités qualifiées.

Monsieur Olivier DUSSPOPT, député de l’Ardèche et Président de l’Association des petites villes de France, a tenu à assurer que sa participation à la mission préparatoire n’engagera pas l’association

11
octobre
2017

Plan Logement : le gouvernement revient sur certaines dispositions

Attractivité et aménagement du territoire

Invité à intervenir vendredi dernier devant la Fédération française du bâtiment (FFB), la Président Emmanuel Macron a, comme l’avait laissé entendre le Ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard, confirmé que le prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf sera finalement maintenu dans les zones détendues en matière de logement – à savoir dans les zones B2 et C – pour les années 2018 et 2019, alors que le gouvernement avait envisagé sa suppression dans un premier temps. A noter néanmoins que le montant de l'aide va être revu à la baisse.

Pourquoi un tel revirement ? Alors que plus d’un tiers des 116.000 PTZ ont été attribués depuis le début de l’année 2017 en zone C, cette décision devrait permettre, selon le gouvernement, de ne pas décourager l’investissement dans les zones rurales et à maintenir les incitations en faveur de la rénovation notamment dans le bâti ancien. Ce PTZ pour les zones détendues verrait toutefois sa quotité ramenée à 20% (au lieu des 40% actuellement). Des discussions sont en cours pour l’élaboration des modalités pratiques.

Concernant l’avenir du crédit d’impôt transition énergétique (CITE), qui vise à inciter la réalisation de travaux d’isolation thermique, le gouvernement a annoncé vouloir le « recentrer » sur les produits les plus performants (fenêtres double vitrage, portes et volets isolants…). Le CITE passera également du crédit d’impôt à une base déclarative pour permettre aux ménages de bénéficier de la prime l’année de la demande et ainsi d’aider ceux qui ont peu de moyens.

A noter enfin qu’aucune annonce n’a été concernant la réforme des APL, déjà partiellement entérinée. En revanche, concernant le logement social, le Président Emmanuel Macron a affirmé qu’il existait selon lui aujourd’hui « trop d'organismes - près de 800 » et qu’il fallait aller « vers des regroupements ». Le Président a également indiqué, sans apporter plus de précision, que les bailleurs sociaux fragilisés par la baisse des APL seraient aidés et stimulés. Pour rappel, l’APVF avait demandé par l’intermédiaire d’un courrier envoyé la semaine passée à Jacques Mézard, Ministre de la Cohésion des territoires, que le gouvernement revoit ses orientations concernant le logement social, la baisse unilatérale des loyers risquant de fragiliser les bailleurs sociaux. Affaire à suivre donc.