29
novembre
2017

L’Association des petites villes de France décrypte le discours du Président de la République

Finances et fiscalité locales

Le Président de la République s’est exprimé, jeudi 23 novembre, lors de la dernière journée du 100ème Congrès des maires. Quelques éléments de décryptage.

Emmanuel Macron a rappelé son souhait de voir les collectivités territoriales s’engager dans la trajectoire financière de 13 milliards d’économies d’ici la fin du quinquennat. Une partie seulement de ces efforts s’appuiera sur le dispositif de contractualisation prévu à l’article 10 du projet de loi de programmation des finances publiques pour 2018-2022. En effet, il a rappelé que seules les collectivités qui prennent le plus part à la dépense publique devront contracter avec l’Etat. Selon les mots du Président : « 99% des communes » ne seront ni visées par les contrats, ni par les contraintes qui pourraient en résulter. Une question reste, malgré tout, en suspens : selon quel critère le champ d’application du contrat sera-t-il établi ? Si le Président a plutôt évoqué le critère actuel de population (communes de plus de 50 000 habitants), la mission préparatoire au pacte financier Etat-collectivités territoriales, pilotée par Alain Richard et Dominique Bur, préconise de lui substituer un critère de seuil de dépenses réelles de fonctionnement (30 millions d’euros), afin d’embrasser plus de communes et d’établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre.

Les contrats d’objectifs devraient bien tenir compte, conformément au texte adopté en première lecture de l’Assemblée nationale et voté par le Sénat, des difficultés financières particulières mais, également des efforts fournis, d’une année sur l’autre, par les collectivités cocontractantes.

Le Président s’est engagé en faveur de la stabilité des dotations jusqu’en 2022 pour l’ensemble des collectivités territoriales, y compris les collectivités qui n’entrent pas dans le champ contractuel. Pour l’APVF, cet engagement est la contrepartie « normale » aux nouveaux efforts demandés. D’autant que le montant des dotations stabilisé est déterminé sur la référence du montant 2017.

Sur le délicat sujet de la suppression progressive de la taxe d'habitation pour 80% des ménages, Emmanuel Macron a annoncé que le dégrèvement serait compensé intégralement « en montant et en bases » pour les communes : cette compensation sera supposée faire l’objet d’un contrôle triennal. L’APVF, qui avait alerté sur le possible étiolement de cette compensation au fil du temps, y sera attentive.

Le Président a précisé que cette réforme serait la première étape vers une « refonte en profondeur de la fiscalité locale et notamment communale » dès 2020. L’APVF prendra activement part aux négociations et appuiera les propositions qui iront dans le sens d’un renforcement de l’autonomie financière et du pouvoir fiscal des collectivités territoriales, mais également de la solidarité territoriale (dont le « 1% métropoles »).

Concernant les normes, le Président Emmanuel Macron s’est engagé à renforcer leur réduction et leur évaluation des normes sur le modèle de « deux normes supprimées, pour une norme créée ». Même, si cette promesse va dans le bon sens, l’APVF aurait préféré que pour chaque norme nouvelle créée, une ancienne – au coût et à l’impact équivalents – soit supprimée.

Sur le volet de la réforme territoriale, conformément au souhait formulé par l’APVF pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a maintenu sa volonté d’opérer une « pause institutionnelle » pour les collectivités territoriales.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé vouloir réviser la constitution et notamment l’article 72 relatif au droit à l’expérimentation des collectivités territoriales. Partant du principe qu’il faut « laisser les maires innover », il souhaite que chaque expérimentation territoriale réussie puisse être pérénisée.

Concernant le statut de l’élu, le Président a affirmé qu’il souhaitait ouvrir un chantier sur la modernisation des conditions d’exercice des mandats locaux. Il a réitéré sa volonté de limiter le cumul des mandats dans le temps à compter de leur prochain renouvellement. Cette disposition ne devrait s’appliquer qu’aux communes de plus de 3.500 habitants.

Le Président a abordé la problématique prégnante pour les élus de petites villes de l’accès à l’ingénierie territoriale. Il a indiqué que la future Agence nationale de cohésion des territoires assurera le soutien technique et matériel aux territoires qui en sont dépourvus

Le chef de l'Etat est enfin revenu sur les enjeux relatifs à la fracture numérique en annonçant que des engagements contraignants, « traduits de manière législative » liant les opérateurs et la puissance publique, impliquant d’éventuelles sanctions, devraient permettre d’aboutir au « bon débit pour tous d’ici mi-2020 et au très haut débit pour tous d’ici mi-2022. »

29
novembre
2017

Numérique : l’APVF lance un questionnaire dans la perspective du Forum des Interconnectés

Dans la perspective du Forum des Interconnectés, auquel les adhérents de l’APVF sont invités à titre gracieux, l’APVF lance un mini-questionnaire sur la « maturité numérique » de ses membres en matière de dématérialisation, de médiation, de communication et de sécurisation des systèmes informatiques.

A travers un questionnaire en ligne, l’APVF souhaiterait sonder ses membres sur leur perception du niveau de « maturité numérique » de leurs collectivités respectives dans les domaines suivants : dématérialisation, médiation numérique (sensibilisation, formation ou accompagnement aux usages du numérique), communication numérique (site internet, réseaux sociaux, applications smartphone...) & relations usagers (téléservices) et sécurité numérique (protection des données, intégrité du système informatique, création d'une charte des usages...).

Ce questionnaire invite également les membres de l’APVF à s’exprimer sur leurs éventuels projets de coopération numérique avec d’autres collectivités.

Voici le lien vers ce questionnaire comportant 10 questions : https://fr.surveymonkey.com/r/apvfmaturitenumerique 

Le questionnaire permettra d’alimenter les débats à l’occasion du Forum des Interconnectés, organisé à Lyon les 6 et 7 décembre prochains.

L’APVF, en tant que partenaire de cette 14e édition, bénéficie d’invitations gratuites pour ce rendez-vous incontournable des collectivités territoriales et du numérique réunissant annuellement plus de 900 participants.

Pour télécharger l’invitation et vous inscrire gratuitement à l’événement, merci de cliquer ici

29
novembre
2017

Numérique : Airbnb met à disposition ses chiffres pour chaque commune

Finances et fiscalité locales, Attractivité et aménagement du territoire

Depuis quelques jours, Airbnb a mis en ligne une plateforme nommée Dataville qui permet de connaitre le nombre de voyageurs Airbnb et le nombre de logements disponibles dans chaque commune.

« Portail d'Open Data sur l'activité des hôtes et voyageurs dans des milliers de communes, départements et régions de France », le portail Dataville recense les communes qui comptabilisaient plus de dix hébergements au 1er septembre 2017. Il suffit de rentrer le nom de sa commune, de son département ou de sa région pour que les chiffres s’affichent concernant l’année écoulée. Par exemple, à Saint Rémy de Provence, il existe 500 logements disponibles enregistrés sur Airbnb. Ces 500 hôtes ont accueilli 9000 visiteurs de 53 nationalités différentes entre le 1er septembre 2016 et le 1er septembre 2017 ce qui a rapporté en moyenne 4 200 € à chaque hôte.

Aujourd’hui, en France, 350 000 hôtes accueillent chez eux des voyageurs via la plateforme Airbnb. “La communauté Airbnb est présente dans 20 000 communes en France, plus d’une ville sur deux sur l’ensemble du territoire ! Ce sont les français eux-mêmes qui deviennent acteurs du tourisme, qui font découvrir toute la richesse de notre beau pays”, se réjouit Emmanuel Marill, Directeur d’Airbnb en France et Belgique. “Il manquait un outil ouvert et simple d’utilisation pour mieux rendre compte de ce formidable élan : avec Dataville nous allons plus loin pour informer, en toute transparence.”

Selon Emmanuel Marill, Dataville permettra aux municipalités de « mieux suivre le développement de l’activité touristique via Airbnb sur leur commune, et son impact positif sur l’attractivité de leur commune, et comme sur le pouvoir d’achat de leurs administrés ».

A noter également, l’amendement adopté mercredi 29 novembre par la commission des Finances de l‘Assemblée nationale en faveur d‘une forte augmentation de la taxe de séjour applicable aux plates-formes de location chez l‘habitant comme Airbnb. Cet amendement déposé par le rapporteur général du budget Joël Giraud dans le cadre du projet de loi de finances rectificative de fin d‘année vise à augmenter le taux de la taxe de séjour qui serait compris dans une fourchette de 1% à 5% du coût hors taxe des nuitées par personne, les mineurs restant exonérés. Afin de permettre aux collectivités d’appliquer rapidement le nouveau barème, le texte prévoit qu‘elles pourront choisir leur taux jusqu’au 1er mars, les modifications entrant en vigueur au 1er mai. Cet amendement sera débattu prochainement en séance plénière. 

29
novembre
2017

Elections européennes 2019 : vers un retour à des listes nationales

Europe

Pour les élections européennes qui se dérouleront à la fin du mois de mai 2019 le gouvernement veut abandonner le système des circonscriptions multirégionales et revenir à un mode de scrutin par liste nationale. C'est en tout cas ce qu'a annoncé mercredi 29 novembre le Premier ministre Edouard Philippe aux chefs ou représentants des principaux partis, qui s’étaient rendu à tour de rôle à Matignon.

La circonscription nationale unique, en vigueur depuis les premières élections européennes de 1979 et jusqu’en 1999, avait été abandonnée pour les européennes de 2004. Depuis, la France était divisée en huit circonscriptions (Est, Ouest, Ile-de-France, outre-mer…).

Le retour à la circonscription unique, "largement majoritaire dans l'Union européenne, permettra de renforcer l'intelligibilité du scrutin et la lisibilité des enjeux de l'élection du Parlement européen", souligne Matignon. Il a fait l'objet "d'un large consensus auprès des formations politiques consultées". A l'Elysée la semaine dernière, les chefs de partis - sauf Bernard Accoyer pour Les Républicains- avaient en effet plaidé auprès d'Emmanuel Macron pour un retour à des listes nationales pour les élections européennes. Fort de ce quasi-consensus, l'exécutif devrait disposer d'une solide majorité pour le futur projet de loi qui sera examiné début 2018 au Parlement.

Autre innovation du futur projet de loi : la possibilité de constituer au niveau européen des listes transnationales, comme le souhaite Emmanuel Macron. L’idée serait d’élire, parmi tous les députés européens au niveau continental, quelques parlementaires dans le cadre d’un second vote, sur des listes transnationales. Une option ouverte par le redéploiement post-Brexit des 73 sièges britanniques au Parlement européen, mais qui nécessite un difficile consensus des Etats membres.

Le Parti socialistre (PS) y est notamment favorable, a confirmé son représentant, Rachid Temal, de même que La République en marche, Europe Ecologie-Les Verts (EELV), les radicaux ou le MoDem. Mais d’autres, comme le FN ou La France insoumise, y sont opposés.

Les chances de parvenir à un consensus européen sont toutefois plutôt faibles dans la mesure où l’ensemble des 27 pays européens devront avaliser ce choix d’ici l’année prochaine.

29
novembre
2017

Développement durable : le CESE remet un avis sur les futurs contrats de transition écologique

Ville intelligente et durable

Mardi 28 novembre, le Conseil économique, social et environnemental a rendu son avis concernant les contrats de transition écologique (CTE). Il préconise entre autres, de modifier leur nom et de clarifier leur déploiement ainsi que leur financement. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, s’est engagé à utiliser les recommandations du CESE pour mettre en œuvre sa feuille de route.

Pour le CESE, il importe de « préparer l’avenir à partir de projets de territoires » et d’articuler les futurs contrats avec les dispositifs existants.  Ces contrats devront rassembler Intercommunalité-Région-Etat », ce qui a été confirmé par le Ministre et leur champ devra nécessairement être systémique (reliant des objectifs entre eux). 

Revenant sur la dénomination des CTE en proposant de les appeler « contrats de transition écologique et solidaire » (CTES), le Cese souligne que « La dimension solidaire appelle, notamment, les territoires à renforcer leur gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, ainsi que leur ingénierie de projet (équipes techniques d’animation et d’expertise) avec le soutien de l’Etat. ». Par ailleurs, l’inclusion d’un volet formation/emploi est préconisé par le Cese, afin de « lister les emplois à créer et offrir des perspectives d’évolutions locales de carrière ».

Selon le CESE, l’offre de CTES doit exister sur l’ensemble du territoire français et ne doit pas se limiter à une expérimentation sur un nombre restreint de territoires.

Ces contrats pourraient être financés par : 

- un fonds national pour la transition écologique servant à l’amorçage des projets ; 

- des outils innovants locaux (financement participatif de projets locaux, outils locaux de financement développés comme le livret d’épargne citoyen) ;

 - une bonification liée à la réalisation des objectifs. L’offre généralisée et la pérennité du financement permettront aux territoires d’agir à moyen terme (5 ou 6 ans).

« Nous n’avons plus le temps d’attendre un retour d’expérience avant de généraliser ces contrats. Il les faut maintenant et partout a déclaré le rapporteur de l’avis, Bruno Duchemin, membre des sections de l’environnement et de l’aménagement durable du CESE au titre de la CFDT. Cela exige, ajoute-t-il, des moyens financiers « pérennes ».

29
novembre
2017

Formation : 13 décembre "Un an de droit public local : la réglementation incontournable pour les petites villes"

Formations / Rencontres

Retrouvez le catalogue de formations et inscrivez-vous à la dernière formation du 13 décembre intitulée :"Un an de droit public local : les textes et les arrêts incontournables pour les petites villes en 2017"

29
novembre
2017

Pacte financier Etat-collectivités territoriales : que préconise le rapport intermédiaire de la mission préparatoire ?

Finances et fiscalité locales

La mission préparatoire au pacte financier Etat-collectivités territoriales, pilotée par Alain Richard et Dominique Bur, explicite le cadre de la démarche de contractualisation appliquée, pour la première fois, à la maîtrise des finances publiques (Art. 10 du projet de loi de programmation des finances publiques). Elle émet, donc, des propositions en vue de consolider juridiquement le dispositif.

Plusieurs propositions sont portées par la mission préparatoire au pacte financier Etat-collectivités territoriales. Elles vont tantôt dans le sens de l’article 10, tantôt à contre-courant.

  • Des contrats limités à l’objectif d’évolution des dépenses réelles de fonctionnement :

Contrairement à ce que prévoit l’article 10 du PLPFP, la mission préconise de centrer les contrats sur l’objectif d’évolution des dépenses réelles de fonctionnement en écartant du dispositif l’objectif de réduction du besoin de financement.

Pour précision, les contrats n’ont pas seulement pour objet la détermination de l’objectif d’évolution des dépenses réelles de fonctionnement mais également, les moyens pour les atteindre.

  • Objectif personnalisé pour les collectivités volontaires pour une durée de 3 à 5 ans :

Comme le prévoit déjà l’article 10 du PLPFP, le rapport recommande de personnaliser les objectifs en fonction des situations financières particulières des collectivités territoriales qui se lancent volontairement dans le contrat. Le rapport propose une durée : de 3 à 5 ans.

  • Substitution du critère de population par un critère du seuil de dépenses de fonctionnement :

Au regard du rapport le remplacement du critère de population par le critère de seuil de dépenses de fonctionnement vise expressément à élargir le champ d’application du contrat.

Pour les communes, si on applique le critère de population, soit une population supérieure à 50 000 habitants, le seuil de DRF est de 70 millions d’euros. Dans ce cas, 114 communes sont concernées, ce qui représente 32,39 % des DRF communales.

Tandis que si on utilise le critère du seuil de DRF, soit a priori 30 millions d’euros, 360 communes seraient concernées, ce qui représenterait 49,05 % des DRF communales.

  • Périmètre matériel des contrats d’objectifs : budgets principaux et budgets annexes des services publics administratifs :

Les budgets principaux et les budgets annexes des services publics administratifs seraient compris.  

Il est proposé toutefois que les collectivités territoriales puissent négocier, sous certaines conditions, des retraitements de dépenses, et notamment lorsque l’Etat impose des charges nouvelles spécifiques à la collectivité ou à l’établissement signataire.

  • Mécanisme de reprise financière en cas de dépassement des objectifs contractuels :

De manière très simplifiée, lorsque les collectivités cocontractantes ont dépassé les objectifs contractuels, le montant de la reprise financière pourrait être égal à 50 ou 75 % du montant de dépassement constaté.

  • Mécanisme de reprise financière plus sévère en cas de refus de contracter avec l’Etat :  

La mission préparatoire propose de sanctionner le refus de contracter : si une collectivité refuse de signer le contrat, le montant de la reprise financière pourrait être égal à 75 % ou 100 % du montant de dépassement (sur la base des objectifs non contractualisés du coup) constaté.

Pour l’APVF, la sanction du refus de contracter, adossé à l’obligation de contracter pour certaines collectivités préalablement déterminées, porte atteinte au principe constitutionnel de liberté contractuelle, qui impose que les dérogations soient fondées sur un motif d’intérêt général.

  • Pas de reprise financière pour les collectivités territoriales qui n’entrent pas dans le champ contractuel :

La mission préparatoire propose, afin de parer les imprécisions de l’article 10 et conformément à un amendement porté par l’APVF, que le mécanisme de correction ne soit pas applicable aux collectivités territoriales excluent du champ contractuel (celles qui ont la faculté de contracter). Autrement dit, pour elles, et si les recommandations du rapport sont suivies par le gouvernement, les objectifs d’évolution des dépenses réelles de fonctionnement demeurent indicatifs et non prescriptifs.

  • Mesure des résultats se fait sur la taux moyen des  années  2015 et 2016 :

Ces deux années – 2015 et 2016 – ont été très lourdes pour les collectivités territoriales. Pour l’APVF, il serait judicieux d’élargir la période au moins à l’année 2014 (moins contrainte budgétairement) pour atténuer la sévérité des résultats.

  • Contreparties collectives et individuelles :

Le principe des contreparties collectives (pour les collectivités qui n’entrent pas nécessairement dans le champ contractuel mais qui s’engagent à respecter au mieux, comme les années précédentes, les objectifs de finances locales) et des contreparties individuelles (qui, elles, s’imposent dans la mesure où l’on introduit la notion de contrat) est une bonne chose.

Contreparties collectives : prévisibilité des ressources (quid de la stabilité des dotations évoquée en introduction du rapport ?) ; maîtrise et évaluation des normes : elles s’imposent puisque, par définition, la croissance tendancielle des dépenses est définie à périmètre constant.

Contreparties individuelles : extension du pouvoir réglementaire des collectivités territoriales ; soutien à l’investissement.

  • Entrée en vigueur : 2019 (sur la base des comptes 2018) ou 2020 (sur la base des comptes 2019)

Le rapport intermédiaire propose deux scénarios pour l’entrée en vigueur du dispositif contractuel :

  • Application des taux de reprise modulée en 2019 (sur la base des comptes 2018)
  • Application des taux de reprise modulée en 2020 (sur la base des comptes 2019)

 

REMARQUES ET POINTS DE VIGILANCE DE L’APVF :

1) La simplicité et la lisibilité du dispositif contractuel commande de préférer le critère de population au critère de seuil de dépense réelle de fonctionnement. De ce point de vue, l’APVF suggère au gouvernement de ne pas revenir sur la rédaction de l’article 10 du PLPFP.

2) Le mécanisme de correction (reprise financière) ne doit pas s’appliquer aux communes et EPCI à fiscalité propre pour lesquels les contrats d’objectifs sont facultatifs. Comme sous l’empire de la loi de programmation des finances publiques pour 2014-2019, les objectifs doivent, pour ces collectivités, demeurer indicatifs et le dépassement, non sanctionné. L’APVF est favorable à une modification de l’article 10 du PLPFP pour intégrer les propositions, sur ce plan, de la mission préparatoire au pacte financier Etat-collectivités territoriales.

3) La prévisibilité des ressources des collectivités territoriales et la maîtrise du coût des normes doivent constituer une garantie au-delà du contrat. Ces engagements de l’Etat sont la contrepartie normale aux nouveaux efforts d’économie imposés à l’ensemble des collectivités territoriales. Afin d’intégrer l’idée de « contreparties collectives » de la mission préparatoire applicables en dehors du champ contractuel, l’APVF suggère de modifier l’article 10 du projet de loi de programmation dans ce sens

15
novembre
2017

Formations : retrouvez le catalogue 2017 de l'APVF

Formations / Rencontres

Le catalogue de formations pour les petites villes en 2017 est disponible en ligne ! N'hésitez pas à vous inscrire !

15
novembre
2017

Politique de la ville : Emmanuel Macron dévoile les contours de sa stratégie

Attractivité et aménagement du territoire

Mardi dernier, le président de la République Emmanuel Macron était à Tourcoing pour y prononcer son premier discours concernant la politique de la ville et son avenir. Un discours qui était très attendu par les élus et les professionnels dédiés à la politique de la ville, alors qu’à jour aucun ministère n’est explicitement consacré à ce périmètre des politiques publiques.

A l’occasion de ce discours, le Président a appelé à une « mobilisation de toute la nation » et plus particulièrement « du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels » en faveur des quartiers en difficulté. Alors que le Projet de loi de finances pour 2018 est actuellement en discussion, Emmanuel Macron a rappelé que les crédits pour la politique de la ville seront sanctuarisés l’an prochain. Concernant l’éducation, Emmanuel Macron a rappelé que le dédoublement des classes en CP et CE1 dans les quartiers populaires était déjà à l’œuvre. Il a également évoqué des initiatives pour les collégiens et lycéens comme le renforcement des internats, l'aide aux stages de 3e que les principaux de collèges auront la charge de trouver. Les internats d'excellence seront également redéployés dans les zones cumulant le plus de difficultés. En parallèle, un « conseil présidentiel » relatif à la politique de la ville, où siègeront des « jeunes issus des quartiers ayant réussi leur vie professionnelle » verra le jour avec l’objectif de partager les expériences pour redonner une image positive et de l'espoir.

S’agissant de la question de l’accès à l’emploi, Emmanuel Macron a annoncé vouloir financer près de 10.000 emplois francs à terme dans le secteur privé. Sept agglomérations ont été sélectionnés pour participer à l’expérimentation des emplois francs dès l'an prochain : quatre zones intercommunales de Seine-Saint-Denis, le Val de France (Sarcelles, Villiers-le-Bel), Grand Paris sud (dont Grigny et Évry), Marseille, Lille, Angers et Cergy-Pontoise. Concrètement, les entreprises qui embauchent des jeunes issus des quartiers populaires recevront les primes suivantes : 15.000 euros pour un CDI (répartis sur trois ans), contre 5.000 euros pour un CDD (répartis sur deux ans). Contrairement aux emplois francs expérimentés sous le quinquennat précédent, aucun critère ayant trait à l’âge ou à l’accès à un emploi n’est retenu dans cette nouvelle version.

Toujours dans le domaine de l’accès à l’emploi, le Président a fait savoir qu’il souhaitait la mise en place d’opérations de « testing » pour identifier, pénaliser et rendre public les entreprises responsables de discriminations à l’embauche.

En matière de rénovation urbaine, Emmanuel Macron a annoncé le doublement des subventions relatives à l’Anru 2 : le fonds passe donc de 5 à 10 milliards. L'État veut aussi faire revenir les services publics dans ces quartiers en s’appuyant par exemple sur le doublement des maisons de santé durant les années à venir.

Le Conseil national des villes a réagi en rappelant que le prochain comité interministériel des villes, qui devrait avoir lieu début décembre, sera l'occasion « d'acter l'effectivité de ces annonces ».

15
novembre
2017

Numérique : l’APVF publie un dossier sur l’inclusion numérique en partenariat avec Orange

Questions de société

Le terme « d’inclusion numérique » ne concerne pas uniquement ceux qui n’ont pas accès à internet ou encore ceux qui ne sont pas formés à l’outil informatique, mais bien l’ensemble de la population qui, à un certain moment, feront face à des difficultés de compréhension ou de maîtrise des obligations numériques. L’APVF revient sur les enjeux de l’inclusion numérique dans le nouveau numéro de « Paroles d’élus », publié en partenariat avec Orange.

Valérie Peugeot, Vice-Présidente du CNNum (Conseil National du Numérique), précisait dans le rapport “Citoyens d’une société numérique” remis en 2013 à Fleur Pellerin, alors Ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique : “Quand plus de 80% d’une population est équipée et connectée ; quand tous les jours surgissent de nouvelles générations d’outils qui appellent autant d’apprentissages ; quand nos manières de travailler, d’étudier, de nous relier, de nous déplacer, de créer, de partager se transforment à l’aide et du fait du numérique, cette vision binaire du dedans et du dehors ne tient plus. Nous sommes entrés dans une phase permanente d’apprentissage collectif et de remise en cause personnelle.”

En s’intéressant à l’inclusion numérique, on s’aperçoit que beaucoup de mythes tombent. Le premier étant peut-être celui des “digital natives” : cette jeune génération, ces “enfants du numérique” qui sont tombés dans le bain des nouvelles technologies dès le plus jeune âge et semblent être immunisés contre tout risque de mise à l’écart. La réalité est bien différente : outre la diversité des pratiques et des outils selon les jeunes, il existe des écarts importants entre leur capacité à utiliser, à comprendre et à maîtriser l’outil numérique.

Aujourd’hui, l’ensemble de la population est concerné par les enjeux d’inclusion numérique. Nous sommes face à ce que certains, comme Valérie Peugeot, appelle “une cible mouvante”. On peut de nos jours, ne connaître aucune difficulté avec l’outil numérique dans un cadre personnel et être en difficulté dans son utilisation professionnelle ou dans ses démarches administratives.

Si le numérique -pour reprendre l’expression du CNNum- est “un formidable levier et un accélérateur de changement”, qui permettrait à la fois une redécouverte de l’estime de soi, l’émergence de projets d’innovation sociale, et la participation de chacun dans le renouveau démocratique, il n’est pas encore évident pour tous.

Comment rendre le numérique accessible à chacun ?

Puisque 39% des Français se disent inquiets, voire très inquiets, s’ils devaient effectuer la plupart de leurs démarches en ligne, selon l’étude CREDOC 2016 (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), les territoires prennent les choses en mains et s’organisent : des initiatives personnelles ou collectives se développent un peu partout en France. Retrouvez les dans le nouveau numéro de « Paroles d’élus » en cliquant ici : http://www.parolesdelus.com/dossiers/pas-de-dematerialisation-sans-inclusion-numerique/