ESPACE MEMBRE
Fiscalité locale : le Cese recommande une réforme en cohérence avec les besoins locaux
Dans son avis « Pour une réforme globale de la fiscalité locale » publié le 10 avril, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) fait le constat d'une fiscalité locale aujourd’hui « obsolète », « complexe » et « inadaptée ». Il appelle à engager rapidement une réforme « globale et ambitieuse » de la fiscalité locale « en cohérence avec les besoins » pour la sauvegarde « de l’intérêt général ».
Face à l’accroissement des charges des collectivités locales, la plupart des élus locaux souligne les difficultés de mobiliser des ressources stables et suffisantes. Dans un contexte d’augmentation des dépenses de fonctionnement et de baisse inquiétante de l’investissement, les collectivités locales regrettent le remplacement de ressources fiscales propres par des dotations ou des compensations de l’État. Elles revendiquent des impôts locaux plus en adéquation avec leurs compétences, tout en étant dynamiques et réparties équitablement sur le territoire.
S’appuyant sur la réalisation d’auditions, le CESE a formulé un certain nombre de recommandations centrées sur un objectif : « contribuer à la réflexion collective qui vise à se donner les moyens collectifs pour financer les services et les politiques publiques locales dont notre pays a absolument besoin ».
Préconisation 1 : Engager rapidement une réforme globale et ambitieuse de la fiscalité locale en cohérence avec les besoins
Pour le CESE, les successions accélérées des réformes partielles, la multiplication des correctifs (péréquation, compensation.) et la part croissante des dotations de l’État dans les ressources des collectivités territoriales, réduisent leur autonomie fiscale sans leur garantir, pour autant l’autonomie financière, corollaire indispensable à l’exercice de la démocratie locale. Il faut donc réformer en profondeur et de manière concertée, en s’appuyant sur une évaluation complète et contradictoire du système actuel, seule à même de produire une appréciation partagée.
Le CESE préconise que soit organisé sans retard les États généraux de la fiscalité locale permettant au Parlement de construire un nouveau cadre. Ils poursuivront le triple objectif de simplifier, rendre plus lisible et stabiliser le financement des politiques et services publics déployés par les collectivités locales.
Préconisation 2 : Simplifier et clarifier l’architecture du système
L’imbrication des impôts dits « nationaux » et « locaux » est, aux termes de l’avis du CESE, aujourd’hui telle que la réforme de la fiscalité locale est indissociable de celle à mener sur la fiscalité nationale. Elle rend plus complexe la compréhension du système, en particulier pour le contribuable et diminue de fait l’autonomie fiscale des collectivités locales. Ainsi, la responsabilité républicaine des élus locaux qui s’est longtemps incarnée dans le lien établi entre un programme choisi par les citoyens et son financement assumé par la levée de l’impôt, s’est dans les faits déplacée vers la capacité à porter un projet qui intègre dès sa conception, le montant de recettes fiscales déjà connu.
Le CESE, sans pour autant se prononcer aujourd’hui sur l’organisation territoriale des collectivités, préconise dans le cadre d’une réforme globale de la fiscalité nationale de simplifier l’architecture du système de la fiscalité locale en concentrant les ressources fiscales sur deux des quatre strates de collectivités locales actuelles (Région, Département, Interco et Communes).
Préconisation 3 : Financer plus justement l’action des collectivités locales
La baisse de la part de l’impôt direct dans les recettes des collectivités locales, et par conséquent l’augmentation de la proportion de la contribution de l’État, rend l’évolution des recettes beaucoup moins dynamique.
Le CESE préconise d’affecter aux collectivités locales, en fonction de leurs principales compétences, une part de la collecte d’impôts nationaux dits dynamiques. Il propose que soient étudiées les bases élargissant la composition de leur panier fiscal.
Préconisation 4 : sécuriser ce nouveau cadre en renforçant la solidarité entre les territoires
Depuis plusieurs décennies, les inégalités entre territoires se creusent. La concentration urbaine, l’émergence de métropoles, accélèrent cette situation en concentrant les richesses, le potentiel fiscal mais aussi les services publics d’éducation, de formation, de santé… En plus d’être inacceptable, la fracture entre les territoires et notamment entre la ruralité et le monde urbain, fait peser un réel danger sur l’équilibre sociétal et démocratique de la République.
Le CESE préconise que la future loi-cadre sur la fiscalité locale, intègre une réforme complète du système actuel de péréquation : en insistant sur sa nécessaire simplification ; en privilégiant le recours à la péréquation verticale compte tenu de l’affectation d’une part de recettes fiscales nationales aux collectivités locales ; en instaurant une gouvernance partagée entre l’État et les associations représentatives des collectivités locales ; en prévoyant un dispositif d’évaluation permanente de son fonctionnement et de son efficacité.
Préconisation 5 : Faire évoluer les rapports entre l’État et les collectivités locales
« Parce que personne n’imagine une TVA ou un impôt sur le revenu dont le taux serait différent d’Albi à Saint-Lô, le fléchage d’une partie du volume de la collecte d’impôts nationaux nécessite un double accord entre l’État et les collectivités locales » : d’abord sur l’approche de la situation économique et sociale, nationale et internationale, et donc sur le positionnement de la France en termes d’affectation des dépenses et de recettes publiques ; mais aussi, en fonction de cette position partagée, sur le montant de la part de la collecte nationale qui serait affecté aux collectivités et sur sa répartition entre elles.
Le CESE préconise d’élargir le rôle de la Conférence Nationale des territoires au dialogue sur la répartition des recettes fiscales. Elle aurait la charge d’arrêter d’un accord triennal révisable annuellement dans la limite d’une fourchette d’évolution fixée pour la durée de l’accord, et d’examiner la mesure dans laquelle des critères sociaux et environnementaux pourraient être mieux pris en compte.
Préconisation 6 : Faire évoluer le rapport entre les collectivités locales et les habitants
D’un côté les habitants, confrontés aux difficultés de la vie quotidienne accentuées par la crise économique, demandent le maintien, voire l’accroissement régulier de la qualité et de la quantité des services et politiques publics, de l’autre, les élus, confrontés aux difficultés budgétaires, pointent souvent une progression des comportements individualistes et rappellent l’incohérence qu’il peut y avoir à exiger plus et de meilleurs services et politiques publics, tout en demandant une maîtrise voire une baisse de la pression fiscale. Enfin, les habitants regrettent de ne pas disposer de l’information nécessaire et expriment le sentiment de ne pas être suffisamment associés aux grands choix budgétaires. Cette situation préoccupante n’est pas un simple malentendu : c’est une fracture démocratique dangereuse.
Le CESE préconise l’organisation de « Conférences citoyennes triennales sur le budget » de chaque collectivité en charge de lever l’impôt. Elles se tiendraient l’année 1 et l’année 3 de chaque mandat. Sans caractère décisionnel, elles auraient pour objectif d’informer les habitants, entreprises, syndicats, associations, de les faire participer à la réflexion et de s’exprimer sur les grandes hypothèses d’orientation présentées par la collectivité. Son organisation complèterait la nécessaire mobilisation permanente des outils numériques pour permettre à chaque citoyen d’accéder, en temps réel, aux données nécessaires à sa bonne compréhension de la fiscalité locale et de son utilisation.
[SAVE THE DATE] Les 7 et 8 juin à Decazeville (Aveyron) : Reconversion des villes en déclin, quelles solutions ?
Une rencontre exceptionnelle est organisée sur le thème suivant : "Baisse d'emploi, baisse de population, comment y remédier ?". Réservez vos dates !
Decazeville, ville industrielle de l’Aveyron, née au XIX siècle initie une démarche volontariste pour remédier aux pertes d’emplois et de population.
L’idée est venue a ses élus de rassembler les territoires qui ont la même problématique afin d’échanger et de faire naitre ensemble des dynamiques de développement.
Ce colloque fixé le 7 juin 2018 après-midi et 8 juin en matinée sera la première d’une réflexion qui sera renouvelé chaque deux ans.
Inscription ouverte à compter du 03 avril 2018
Contact : adjoint2@decazeville.fr Mobile : 06.77.20.08.42
Revitalisation : le Prix « Des cafés pour nos régions » lance sa 5ème édition
Dans un contexte de prise de conscience nationale de l’importance de l’attractivité en centre-ville, la filière des cafés / Hotels / Restaurants joue un rôle essentiel dans la revitalisation des territoires.
Le prix « Des cafés pour nos régions » récompense chaque année les 5 meilleurs projets (Centre-Ile-de-France, Est, Nord, Ouest, Sud) de création, de reprise ou de rénovation de cafés en France. Les lauréats reçoivent une dotation de 10 000 euros, pour financer la réalisation de leur projet et accompagner les gérants d’établissement dans leur réussite professionnelle
Depuis 2013, le Prix a permis de soutenir le financement d’une vingtaine de projets en région. Parmi les 4 critères de sélections des lauréats, 3 concernent directement la contribution du projet au dynamisme de sa commune ou de son quartier : le caractère innovant du projet pour la commune, sa contribution à l’attractivité économique et enfin sa participation au dynamisme du lien social. Le dernier critère étant la viabilité économique du projet.
Les CHR* restent un lieu incontournable d’animation et de convivialité dans de nombreuses communes. Il s’agit de lieux de rencontres et d’échanges multi-générationnels où se rencontrent également de nombreuses asso¬ciations locales, sportives, notamment où l’on peut célébrer nombres d’événements ayant trait à la vie communale. Une commune sans CHR* est malheureusement une commune morte.
Pour que les Cafés puissent continuer à remplir leur rôle et demeurer des lieux de convivialité incontournables dans les villes de France, ils doivent innover, se recréer, pour contribuer à l’animation de la commune dans laquelle ils sont implantés.
XXIèmes Assises de l'APVF : réservez votre hôtel et prenez connaissance des grandes lignes du programme dès maintenant !
Les XXIèmes Assises se dérouleront à Autun (Bourgogne) les 31 mai et 1er juin prochains sur le thème :"transitions écologique et numérique : les petites villes au cœur de l'innovation". Retrouvez dès aujourd'hui la liste des hôtels pour réserver votre chambre et prenez connaissance des grandes lignes du programme !
Cliquez ici pour retrouver la liste complète des hôtels
Deux temps forts d'échanges devraient se succéder :
- le premier sur le thème de "la transition écologique et numérique : une chance pour les petites villes ?" ;
- et le second sur le thème de "la petite ville de demain : territoires d'innovation et d'expérimentation".
De nombreuses personnalités ainsi que des membres du gouvernement ont d'ores et déjà confirmé leur présence lors de ce rendez-vous. Par ailleurs, trois ateliers qui feront écho à l'actualité réglementaire des petites villes seront également organisés.
Le programme définitif de l'évènement sera communiqué début avril.
[SAVE THE DATE] Les 7 et 8 juin à Decazeville (Aveyron) : Reconversion des villes en déclin, quelles solutions ?
Une rencontre exceptionnelle est organisée sur le thème suivant : "Baisse d'emploi, baisse de population, comment y remédier ?". Réservez vos dates !
Decazeville, ville industrielle de l’Aveyron, née au XIX siècle initie une démarche volontariste pour remédier aux pertes d’emplois et de population.
L’idée est venue a ses élus de rassembler les territoires qui ont la même problématique afin d’échanger et de faire naitre ensemble des dynamiques de développement.
Ce colloque fixé le 7 juin 2018 après-midi et 8 juin en matinée sera la première d’une réflexion qui sera renouvelé chaque deux ans.
Inscription ouverte à compter du 03 avril 2018
Contact : adjoint2@decazeville.fr Mobile : 06.77.20.08.42
Culture : le Ministère organise une journée d’échange sur l’avenir des bibliothèques
Le 10 avril prochain, le Ministère de la Culture organise une journée d’échanges sur l’avenir des bibliothèques intitulée « Ouvrir plus, ouvrir mieux » qui vise à réunir élus et cadres administratifs des collectivités territoriales, professionnels des bibliothèques et représentants d'associations de développement de la lecture dans le prolongement du rapport d'Erik Orsenna et de Noël Corbin, Voyage au pays des bibliothèques.
L’objectif est d’ouvrir un dialogue sur la transformation des bibliothèques, au travers de trois thèmes : l'extension des horaires d'ouverture (ouvrir plus les bibliothèques), les nouvelles missions des bibliothèques (ouvrir mieux les bibliothèques) et l'évolution des métiers.
10h - Accueil
10h30 - Ouverture
11h – 12h30 - Table-ronde n°1 : « L’extension des horaires d’ouverture », session animée par Noël Corbin, inspecteur général des affaires culturelles
12h30 - Déjeuner-buffet sur place
14h – 15h30 - Table-ronde n°2 : « Les nouvelles missions des bibliothèques », session animée par Sylvie Robert, sénatrice d’Ille-et-Vilaine
15h30 – 17h - Table-ronden°3 : « L’évolution des métiers », session animée par Marine Bedel, directrice de la bibliothèque Les Champs libres de Rennes Agglomération
17h - Clôture
Grand Palais, Paris
Plus d’information et inscription à l’adresse suivante : https://journee-bibliotheques.culture.gouv.fr/
Statut de l’élu : l’APVF plaide pour une réforme du délit de « prise illégale d’intérêt »
Reçue aujourd’hui par la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation du Sénat dans le cadre d’une table ronde consacrée au statut pénal de l'élu, l’APVF a avancé des propositions qui ont suscité l’intérêt des sénateurs présents concernant la réforme du délit de prise illégale d’intérêt.
L’article 432-12 du Code pénal, qui définit et réprime la prise illégale d’intérêt, prévoit que ce délit peut être commis par toute personne « dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public ». Au sein des collectivités territoriales, il s’agit donc de tous les élus et de tous les agents.
La prise illégale d’intérêt consiste dans le fait de « prendre, recevoir ou conserver » (c’est à dire d’avoir) « directement ou indirectement » (c’est-à-dire, soi-même ou par l’entremise d’un proche, ascendant ou conjoint par exemple) « un intérêt quelconque » (qu’il soit matériel, financier par la détention de parts sociales, mais également symbolique et honorifique) « dans une entreprise ou dans une opération dont l’élu ou l’agent a, au moment de l’acte » (par exemple, la conclusion d’un marché ou le versement d’une subvention) « en tout ou partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement ».
Signe du périmètre très large de l’infraction, il n’est pas nécessaire, pour que le juge prononce la condamnation, que la personne concernée ait retiré de l’opération prohibée un bénéfice, ni que la collectivité ait souffert un préjudice.
Pour l’APVF, ce délit, tel qu’il est défini par le Code pénal et la jurisprudence afférente constituent un arsenal pénal intéressant contre des dérives qui peuvent exister dans le cadre de l’action publique. L’intérêt présenté par ces dispositions est d’autant plus précieux que l’esprit du temps exige des décideurs publics une certaine irréprochabilité, au nom du bon fonctionnement démocratique.
Ceci étant dit, l’APVF s’interroge sur le périmètre couvert par ce délit : l’état actuel du droit, l’article 432-12 du code pénal permet la condamnation d’un élu sans même que celui-ci, ou l’un de ses proches, ait tiré un avantage matériel effectif de sa position. Un simple intérêt moral suffit à la condamnation et cet aspect est vécu avec beaucoup d’amertume voire d’agacement par les élus.
Ainsi, pour l’APVF, le champ de la « prise illégale d’intérêt » ne saurait recouvrir des situations dans lesquelles un maire ne tire aucun bénéfice matériel directement et indirectement. C'est cette position qu'elle a défendu aujourd'hui devant les sénateurs.
Réforme institutionnelle : le Premier ministre présente les grandes lignes
Le mercredi 4 avril, le Premier ministre a présenté les grandes lignes de la réforme institutionnelle. Cette réforme se déclinera en trois volets - une loi constitutionnelle, une loi organique et une loi ordinaire.
Les grandes lignes de la réforme institutionnelle, évoquée dès le mois de juillet dernier par le Président de la République devant le Congrès à Versailles, ont été dévoilées ce mercredi 4 avril par le Premier ministre.
Edouard Philippe a confirmé que la réforme sera bien constituée de trois textes : un projet de loi constitutionnelle, un projet de loi organique et un projet de loi ordinaire, qui devraient tous être présentés en Conseil des ministres le 9 mai prochain.
Concernant le projet de loi constitutionnelle, la réforme contiendra bien des dispositions relatives au droit à la « différenciation » selon les collectivités. Le Premier ministre a ainsi évoqué sa « confiance dans la capacité des collectivités locales (…) d’adapter elles-mêmes lès règles qui régissent leurs domaines de compétences à la réalité de leur territoire. »
S’agissant de la réforme du Parlement, le Gouvernement prévoit notamment de « limiter les amendements sans portée normative, sans lien direct avec le texte ou qui ne seraient pas du domaine de la loi » et de définir « un équilibre entre une semaine de contrôle, une semaine d’initiative législative parlementaire et deux semaines d’initiative législative gouvernementale, les projets de texte les plus importants ou urgents pourront bénéficier d’une inscription prioritaire à l’ordre du jour. »
Par ailleurs, le Premier ministre a confirmé que le Conseil économique social et environnemental (CESE) sera transformé en « chambre de la société civile chargée d’organiser les consultations des citoyens et des experts » avec une division par deux du nombre de membres.
En ce qui concerne les projets de loi organique et ordinaire, le Gouvernement a décidé « l'interdiction du cumul des mandats dans le temps, au-delà de trois mandats identiques, complets et consécutifs, pour les parlementaires et les présidents d'exécutifs locaux » à l'exception « des maires des communes de moins de 9 000 habitants ». Reste ouverte la question des délais d’application de cette réforme, qui devrait être traitée lors de la discussion parlementaire.
Concernant les parlementaires, Edouard Philippe a confirmé la volonté de réduire leur nombre de 30% « dans des conditions qui garantissent la représentation de tous les départements et territoires », accompagné « d’une dose de représentation proportionnelle aux élections législatives pour 15% des sièges de députés à pourvoir. »
Projet de loi logement : la présentation du texte en Conseil des ministres
Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques MEZARD, et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien DENORMANDIE, ont présenté mercredi 4 avril le projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN). Ce texte vise à faire face « au constat partagé selon lequel il reste difficile de construire du logement, les plus défavorisés ont de plus en plus de mal à se loger et dans un contexte de fracture territoriale persistant ». Que prévoit le projet de loi pour répondre à ces objectifs ?
Le projet de loi Elan poursuit deux objectifs fondamentaux : « libérer les initiatives et protéger les plus fragiles » selon le communiqué de presse de ministère de la Cohésion des territoires. Pour ce faire, il s’articule autour de quatre grands axes.
Premier axe : « construire plus, mieux et moins cher »
Le texte prévoit de simplifier les normes en matière d’aménagement, d’intervention foncière, d’urbanisme ou de construction ainsi que les procédures contentieuses contre les permis de construire. Cet objectif « de produire du logement de qualité et abordable » est notamment destiné aux zones les plus tendues.
Un nouveau mécanisme est introduit par le projet de loi présenté en Conseil des ministres : les contrats de projet partenarial d'aménagement (PPA). Ils visent à faciliter la mobilisation du foncier public et à appuyer la coopération entre les collectivités territoriales et l’Etat dans un esprit de cohérence territoriale. La principale critique qui avait été adressée au dispositif est, qu’en prévoyant la délivrance des permis de construire par les présidents d’EPCI, il instaurerait un déséquilibre au sein du bloc local.
Deuxième axe : « la réforme structurelle du secteur du logement social »
Afin de consolider le secteur du logement social sur la durée et pour une meilleure adéquation des moyens aux missions, le projet de loi propose d’une part, le regroupement des organismes HLM et la simplification du cadre juridique applicable aux bailleurs sociaux et d’autre part, la facilitation de l’accession sociale à la propriété pour les locataires HLM par la vente de certains logements sociaux. Enfin, une expérimentation sera mise en place pour que les loyers soient davantage liés aux capacités financières des ménages nouveaux entrants.
A l’issue de la Conférence de consensus sur le logement, le régime de regroupement des HLM a été assoupli. Finalement, l’initiative des fusions devrait appartenir aux bailleurs sociaux eux-mêmes.
Troisième axe : « favoriser la mobilité et la mixité sociale »
Le projet de loi veut favoriser la mobilité et la mixité sociale, dans le parc social comme dans le parc privé. Outre le renforcement de l’examen périodique de la situation des locataires HLM, il propose d’instaurer un nouveau « bail mobilité » pour accompagner la mobilité professionnelle ou de formation. Ce « bail mobilité » pourrait être proposé aux propriétaires de logements meublés qui veulent pouvoir disposer de nouveau de leur bien après une durée de quelques mois, facile à mettre en œuvre pour le locataire et le propriétaire et avec des garanties pour les deux parties.
La mise en place d’un « bail numérique » devrait permettre, selon les auteurs du texte, de sécuriser les relations entre les bailleurs et les locataires pour préparer une plus forte transparence des données locatives.
Ce projet de loi est motivé également par le renforcement de la lutte contre l’habitat indigne avec des sanctions plus faciles contre les marchands de sommeil, notamment sur les revenus dissimulés issus de la mise à disposition d'un logement indigne et l’élargissement et la systématisation des astreintes encourues. Les pouvoirs de la puissance publique seront accrus pour prévenir et résorber plus rapidement les copropriétés dégradées, afin d’éviter l’enchainement des problèmes liés à l’insalubrité et à l’insécurité.
Le projet de loi poursuit l’expérimentation de l’encadrement des loyers privés, dans les zones tendues et sur la base du volontariat des collectivités locales, et y favorise la généralisation des observatoires locaux des loyers agréés par l’Etat, pour une plus grande transparence des loyers. Pour rappel, ce dispositif d’encadrement des loyers mis en place par la loi Alur de 2014, et expérimenté à Paris puis à Lille, avait été annulé par les tribunaux administratifs.
La réquisition de locaux vacants pour permettre l’hébergement de personnes à la rue est rendue possible.
Quatrième axe : « améliorer le cadre de vie »
A travers cet objectif, il s’agit de lutter contre toutes les formes de fractures territoriales, qu’elles touchent les quartiers de la politique de la ville (QPV), les territoires ruraux, et les villes moyennes, trop longtemps oubliées de l’aménagement du territoire. Aux termes du communiqué de presse du ministère de la Cohésion des territoires, pour accompagner la rénovation des centres-villes dégradés des villes petites et moyennes, dans le cadre du plan « Action cœur de ville », une « Opération de Revitalisation de Territoires », pourra mobiliser localement tous les acteurs publics et privés pour la rénovation des logements et améliorer le cadre de vie des habitants.
L’implantation de commerces sera également facilitée dans le centre et régulée à l’extérieur, sans prévoir pour autant un gel systématique. A noter que, parallèlement, la mission relative à la revitalisation commerciale des villes moyennes est chargée d’examiner « notamment les modalités d'imposition de la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM) et la question des taxes à faible rendement, qui nuisent à la compétitivité des entreprises du secteur du commerce ».
Télécharger le projet de loi Elan (version présentée en Conseil des ministres, le 4 avril).
Anticorruption : lancement d’une enquête sur la prévention de la corruption dans le secteur public local
L’agence française anticorruption (AFA) réalise une enquête sur la prévention de la corruption dans le service public local par l’envoi d’un questionnaire. Il est adressé aux régions, départements, communes, à leurs établissements (EPCI notamment) et aux organismes associés.
L’AFA réalise une enquête sur la prévention de la corruption dans le service public local par l’envoi d’un questionnaire. Il est adressé aux régions, départements, communes, à leurs établissements (EPCI notamment) et aux organismes associés.
Vos réponses permettront d’identifier les particularités de la gestion publique locale et d’adapter les missions de conseil et de sensibilisation de l’AFA au bénéficie des acteurs locaux.
Les réponses, qui sont anonymes, ne seront pas utilisées à des fins de contrôle, d’évaluation ou de classement.
Répondre à ce questionnaire vous prendra entre 5 à 8 minutes au plus ! Même si vous pensez que l’anticorruption ne vous concerne pas directement, votre avis intéresse l’AFA.
L’APVF et l’AFA vous remercient pour votre intérêt et votre participation à cette enquête.
Lien vers l'enquête : https://www.galileo.finances.gouv.fr/index.php/212617?lang=fr