26
mars
2020
Nicolas Jander : "un service de garde d’enfants pour le personnel soignant 7 jours sur 7"

Nicolas Jander : "un service de garde d’enfants pour le personnel soignant 7 jours sur 7"

Services publics

Nicolas Jander, Maire d’Altkirch dans le Haut-Rhin (5 700 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune. Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? L’hôpital Saint Morand d’Altkirch a été intégré au GHRMSA (groupe hospitaliers de la région MULHOUSE sud ALSACE. Il accueille donc 54 patients …

Nicolas Jander, Maire d'Altkirch dans le Haut-Rhin (5 700 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

L'hôpital Saint Morand d'Altkirch a été intégré au GHRMSA (groupe hospitaliers de la région MULHOUSE sud ALSACE. Il accueille donc 54 patients COVID19. 30 décès environ ont été recensés sur la commune. Début mars, les écoles de la ville ont été fermées. Toutes les représentations publiques ont été annulées et les marchés sont fermés depuis début mars également. On a fait preuve d’anticipation et on a réagi très vite. Chaque jour, je fais un point vidéo avec la population pour faire un bilan de la situation.

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

La Police municipale et le service état civil sont pleinement mobilisés ainsi que d'autres services municipaux essentiels. Très tôt, nous avons pris les mesures nécessaires pour faire face à la crise. Les autres services fonctionnent en télétravail. Les services de la Mairie sont fermés au public. Une permanence téléphonique est organisée durant 2h le matin et 2h le soir. Le service propreté assure un service minimum. Tous les jours, une cellule de crise se réunit à distance via une conférence téléphonique. Cette cellule comprend le Maire, la directrice générale des services, le directeur de cabinet, l’adjoint en charge de la sécurité et la secrétaire générale. On s'adapte tous les jours en fonction de l'évolution de la situation. Très rapidement, on a mis en place un service de garde d’enfants pour le personnel soignant qui fonctionne 7 jours sur 7.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Dans le Haut Rhin, la prise de conscience a eu lieu plus tôt qu’ailleurs. Le confinement est donc relativement bien respecté. Je suis favorable à un confinement à l’italienne étendu aux activités économiques non essentielles comme les travaux publics.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

La Mairie a toujours été au-delà des annonces du Gouvernement et a toujours été dans l’anticipation. Par exemple, les marchés ont fermé plus tôt sur notre territoire.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

On essaie de tout centraliser via les réseaux sociaux et le site internet de la ville. Toutes les initiatives doivent converger vers cette adresse. Les besoins des personnes âgées notamment mais aussi du personnel soignant sont ainsi centralisés. Le message vidéo quotidien du Maire permet de faire appel aux bénévoles.

Pour les personnes âgées, le CCAS est pleinement mobilisé. Nous avons une liste de personnes âgées dites sensibles qui sont appelées régulièrement pour vérifier qu'elles vont bien et qu'elles ne manquent de rien. On a aussi distribué des masques au centre hospitalier.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

On travaille en relation avec le Département mais aussi la Région et l’intercommunalité pour agir de manière concertée. Il y a vraiment une solidarité et un dialogue entre tous les territoires.

 

Retrouvez toutes les informations sur le site de la Mairie d'Altkirch, en cliquant ici.

26
mars
2020
Coronavirus : Olivier Dussopt fait le point avec les associations d'élus

Coronavirus : Olivier Dussopt fait le point avec les associations d'élus

Réforme territoriale et gouvernance locale

Le 24 mars, l’APVF et l’ensemble des associations d’élus ont pu remonter les difficultés rencontrées sur le terrain, et relayer les interrogations des chefs de service, à Olivier Dussopt, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, concernant la gestion des services publics et des personnels en période de crise du COVID-19. …

Le 24 mars, l’APVF et l’ensemble des associations d’élus ont pu remonter les difficultés rencontrées sur le terrain, et relayer les interrogations des chefs de service, à Olivier Dussopt, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, concernant la gestion des services publics et des personnels en période de crise du COVID-19. Un temps d’échange utile.

Si toutes les réponses ne peuvent être encore tranchées, les 24 ordonnances attendues étant présentées mercredi 25 mars en Conseil des ministres, Olivier Dussopt et les services de la DGCL ont clarifié certains points essentiels.

  • L’employeur public peut-il contraindre un agent à poser des congés pendant la période de confinement ?

La loi d’urgence prévoit de permettre aux employeurs publics, comme à ceux du privé, d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés, des jours de RTT et des jours du CET. Mais, ce droit est limité à 6 jours maximum.

  • Les congés qui avaient été posés et validés sont-ils réputés pris ?

Olivier Dussopt a confirmé qu’une fois les congés posés et validés, ils sont décomptés. L’employeur public n’a aucune obligation de les annuler et de les transformer en autorisation spéciale d’absence (ASA).

Néanmoins, comme l’indique une note de la DGAFP, il est possible d’y déroger sur demande de l’agent intéressé et à condition que l’employeur public donne son accord. Dans ce cas, les congés pourront être reportés à une date ultérieure.

  • Des ASA pour les agents contractuels de droit public :

Les agents contractuels, qui ne peuvent télétravailler ou contraints de garder leur(s) enfant(s), peuvent bénéficier des ASA, dans le même état d’esprit que pour le renouvellement de contrats (solidarité, cohésion).

Les collectivités peuvent verser le traitement indemnitaire et le traitement indiciaire.

  • Renouvellement des contrats arrivant à échéance :

Préconisation du Gouvernement aux employeurs publics : renouveler lesdits contrats dès lors que les besoins de service réapparaitront après la crise sanitaire, pour permettre aux personnes de rester en poste et d’être rémunérés (les protéger de la précarité). C’est une charge pour les communes, mais celle-ci relève aussi de l’effort de solidarité et de cohésion.

  • Récompenser l’effort des agents en temps de crise :

La prime de 1000 euros, dite « prime Macron » renouvelée en 2020, ne s’applique pas aux agents publics territoriaux.

Mais rien n’empêche les employeurs publics territoriaux de valoriser leurs efforts via le RIFSEEP.

  • Réquisition des agents ayant invoqué leur droit de retrait :

Au nom de la continuité du service public et de la préservation de l’ordre public, un certain nombre de métiers ou corps de fonctionnaires sont visés par des arrêtés interministériels de limitation du droit de retrait : policiers municipaux, administration pénitentiaire, agents en fonction dans les missions diplomatiques et consulaires, sapeurs-pompiers, militaires.

Selon une note de la DGAFP sur le sujet, certains corps en sont privés durant cette période de pandémie alors même qu’ils sont exposés de manière active au virus : personnels de santé et personnels chargés du ramassage et du traitement des déchets par exemple.

Comme l’a rappelé Olivier Dussopt, l’employeur public a la possibilité pour l’employeur public de réquisitionner ces agents dès lors que leur activité est essentielle et qu’elle s’impose en temps de crise. A noter la difficulté de définir une activité essentielle et indispensable en temps de crise.

Pour ces professionnels, il convient de prévoir des mesures de protection renforcées (masques, consignes d’hygiène, mesures d’organisation, suivi médical…).

Cliquez sur les liens suivants pour retrouver les notes explicatives de la DGAFP :

26
mars
2020
Coronavirus : les mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales

Coronavirus : les mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales

Finances et fiscalité locales

En complément de la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, une ordonnance « relative aux mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales et des établissements publics locaux », publiée le 25 mars, assouplit les règles d’adoption des budgets locaux et des taux de fiscalité. Apports de la loi du 23 mars …

En complément de la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, une ordonnance « relative aux mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales et des établissements publics locaux », publiée le 25 mars, assouplit les règles d’adoption des budgets locaux et des taux de fiscalité.

  • Apports de la loi du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 :

Report de l’adoption des budgets municipaux 

La loi d’urgence reporte de trois mois, au 31 juillet 2020, la date limite d’adoption des budgets des communes (au lieu du 15 ou du 30 avril).

Des précisions et des éléments de souplesse budgétaire et fiscale sont précisées par l’ordonnance relative aux mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales et des établissements publics locaux.

Suspension de la contractualisation des dépenses de fonctionnement des collectivités

L’article 12 de la loi d’urgence suspend l’application de l'article 29 de la loi du 22 janvier 2018 de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 – objectifs contractualisés d’évolution des dépenses réelles de fonctionnement constatées dans le compte de gestion du budget principal – pour l’année 2020.

Retrouvez les dispositions de la loi d’urgence concernant les collectivités territoriales en cliquant ici.

  • Apports de l’ordonnance n° 2020-330 du 25 mars 2020 relative aux mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales et des établissements publics locaux :

Fonds de solidarité :

Institué par l’ordonnance n° 2020-317 du 25 mars 2020, pour une durée de trois mois et six mois au plus, le fonds de solidarité a pour objet le versement d'aides financières aux personnes physiques et morales de droit privé exerçant une activité économique particulièrement touchées par les conséquences économiques, financières et sociales de la propagation du covid-19 et des mesures prises pour en limiter la propagation.

L’ordonnance n° 2020-330 apporte certaines précisions concernant l’abondement du fonds par les régions et les collectivités territoriales volontaires.

Ainsi, le président du conseil régional peut, dans la limite des crédits ouverts au titre des aides aux entreprises, prendre toute décision d’octroi des aides relevant d’un régime d’aides préalablement défini par le conseil régional, dans la limite de 100 000 euros par aide octroyée.

Pour les autres collectivités volontaires, la démarche est conditionnée par la signature d’une convention avec l’Etat qui déterminera le montant et les modalités de contribution.

En matière budgétaire, plusieurs échéances sont reportées afin de laisser davantage de temps aux élus pour s’organiser :

    • L’adoption du budget primitif : date limite au 31 juillet 2020 contre le 15 ou le 30 avril 2020.
    • L’arrêt du compte administratif 2019 : date limite au 31 juillet 2020 contre le 30 juin 2020.
    • L’information budgétaire des élus locaux : les délais afférents à la présentation du rapport d’orientation budgétaire (ROB) et à la tenue débat d’orientation budgétaire (DOB) sont suspendus. Ils pourront intervenir lors de la séance consacrée à l’adoption du budget primitif.

En matière fiscale, davantage de temps est laissé aux élus locaux pour décider des tarifs et taux des impositions locales :

    • Le vote des taux et tarif des impôts locaux par les collectivités territoriales (TFPB, TFPNB, CFE, TEOM, GEMAPI, etc.) : date limite reportée au 3 juillet 2020. En l’absence de délibération, les taux et tarifs 2019 seront prorogés.
    • L’adoption du coefficient de la taxe locale sur la consommation finale d’électricité (TCFE) : date reportée au 1er octobre 2020 contre le 1er juillet 2020.
    • L’institution et la fixation des tarifs de la taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE) : date limite au 1er octobre 2020 contre le 1er juillet 2020.
    • L’institution de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM) par les syndicats mixtes compétents : date limite du 1er septembre 2020 contre le 1er juillet 2020.
    • Les droits d’enregistrement et de la taxe de publicité foncière (DMTO) : le taux adopté par les départements avant le 3 juillet 2020 entrera en vigueur le 1er septembre 2020, contre le 1er juin habituellement.

Pour que les collectivités territoriales et leurs groupements puissent continuer à fonctionner dans cette période de crise sanitaire, même en cas de non-adoption de leur budget primitif, des mesures de souplesse budgétaire sont prévues :

    • Les dépenses d’investissement : en l’absence de vote du budget, les collectivités territoriales, leurs établissements et les EPCI pourront continuer à engager, liquider et mandater les dépenses d’investissement dans la limite des dépenses inscrites dans le budget précédent. En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, l’article L. 1612-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) permet d’ores-et-déjà à l’exécutif de la collectivité de décider d’exécuter les dépenses de la section de fonctionnement dans la limite de celles inscrites au budget de l’année précédente.
    • Les dépenses imprévues : le plafond sera porté à 15 % (contre 7,5 % ou 2 % aujourd’hui) des dépenses prévisionnelles de chaque section.
    • Les mouvements entre chapitres : dispositif déjà existant pour les régions, métropoles, collectivités territoriales de Corse, Guyane et Martinique. Ils seront facilités, sur décision de l’exécutif, et dans la limite de 15% des dépenses de chaque section ; ils seront également possibles pour l'ensemble des collectivités, de leurs établissements publics et EPCI avant le vote du budget.
    • Le recours à l’emprunt : l’ordonnance prévoit que les délégations à l’exécutif des communes et de leurs groupements et la métropole de Lyon pour réaliser des emprunts, qui ont pris fin avec le début de la campagne électorale, seront rétablies jusqu’à la prochaine réunion de l’assemblée délibérante.

Retrouvez l'ordonnance n° 2020-330 relative aux mesures de continuité budgétaire, financière et fiscale des collectivités territoriales et des établissements publics locaux en cliquant ici.

26
mars
2020
Igor Semo : "nous avons mis en place avec les commerçants un système de livraison sans contact"

Igor Semo : "nous avons mis en place avec les commerçants un système de livraison sans contact"

Services publics

Igor Semo, Maire de Saint-Maurice dans le Val-de-Marne (14 000 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Nous n’avons pas aujourd’hui connaissance du nombre exact de patients touchés sur notre commune. Nous savons néanmoins que les médecins …

Igor Semo, Maire de Saint-Maurice dans le Val-de-Marne (14 000 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Nous n’avons pas aujourd’hui connaissance du nombre exact de patients touchés sur notre commune. Nous savons néanmoins que les médecins généralistes ont de nombreux patients à suivre. La Région Ile de France est en effet aujourd’hui le cœur de l’épidémie. On est donc confronté à une demande très forte de masque mais aussi de matériel pour protéger le personnel médical. Il restait à la commune un certain nombre de masques, gants et gel commandés à l’occasion des crises précédentes. Ce matériel a directement été donné aux hôpitaux du territoire mais également à certains agents de la commune. La Mairie n’est néanmoins pas en capacité aujourd’hui de fournir des masques à tous ses agents. Plus généralement, on sent une inquiétude légitime montée chez les agents municipaux mais aussi dans la population.

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

Pour faire face à la crise, la commune a activé un plan de continuité de l’activité. Les services de la Mairie ont été réduits et seuls les services essentiels ont été maintenus. Il est de plus en plus difficile d’avoir des agents volontaires. La crainte monte dans le personnel communal comme au sein de la population. Une crèche et une école sont restées ouvertes pour accueillir les enfants des personnels soignants. Mais en raison de l’infection du personnel de la crèche, cette dernière a dû être fermée. L’école continue quant à elle à de fonctionner grâce à l’engagement des enseignants et des animateurs. La situation devient de plus en plus complexe.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Les mesures de confinement n’ont pas été totalement respectées au début. Les citoyens commencent progressivement à intérioriser les consignes au fur et mesure de l’évolution de l’épidémie. Les parcs, jardins, bords de Marne ont été fermés par la Mairie très tôt et en anticipation.  Mais, les moyens à disposition des communes sont très limités pour assurer le respect du confinement. La pédagogie est donc essentielle.

Pour le marché, la Mairie a demandé au Préfet une dérogation pour le réouvrir. La Mairie a affirmé être en capacité d’assurer le bon fonctionnement du marché qui approvisionne en produits frais le territoire. Pour préserver cet approvisionnement, nous avons mis en place avec les commerçants un système de livraison sans contact.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

La ville n’a pour l’instant pas demandé la mise en place d’un couvre-feu qui n’est pas nécessaire. Les regroupements le soir sont limités sur le territoire et sont bien gérés par la Mairie.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

Une chaîne de solidarité vient d'être créée avec le lancement d’une plateforme voisin solidaire qui va permettre de faire des courses et d’aider certaines personnes isolées. Le CCAS est également très actif et appelle tous les jours les personnes âgées pour prendre de leur nouvelle et s’assurer qu’elles ne manquent de rien. Pour l’instant, il n’y a pas de problème à signaler dans les ehpads qui font néanmoins l’objet de la plus grande vigilance de la Mairie.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

Il n’y pas de solidarité entre territoires, mais il y a un dialogue entre les Maires pour échanger sur la gestion de la crise dans leurs communes respectives.

 

Retrouvez toutes les informations sur le site de Saint Maurice, en cliquant ici.

23
mars
2020
Loi d'urgence définitivement adoptée : quelles conséquences sur les mandats communaux ?

Loi d'urgence définitivement adoptée : quelles conséquences sur les mandats communaux ?

Réforme territoriale et gouvernance locale

Par Me Philippe Bluteau, Avocat associé, Cabinet Oppidum Au plus tard le 27 mai, le Gouvernement fixera par décret deux dates :   Un jour « J » à partir de laquelle la situation permettra que les conseils se réunissent, Un jour pour le second tour du scrutin. S’il s’agit du 21 juin, alors la campagne officielle commencera …

Par Me Philippe Bluteau, Avocat associé, Cabinet Oppidum

Au plus tard le 27 mai, le Gouvernement fixera par décret deux dates :

 

  • Un jour « J » à partir de laquelle la situation permettra que les conseils se réunissent,
  • Un jour pour le second tour du scrutin. S’il s’agit du 21 juin, alors la campagne officielle commencera le 8 juin. Les déclarations de candidature à ce second tour devront être déposées au plus tard le mardi suivant la publication de ce décret de convocation des électeurs (donc probablement le 2 juin).

 

 

 MANDATS COMMUNAUX
Votre situation aujourd’hui : Votre situation jusqu’au jour J Le jour « J » Le jour du second tour
Conseiller municipal réélu le 15/03 Le mandat antérieur se poursuit Si le conseil municipal a été élu au complet, le mandat commence, avec une 1è réunion pour l’élection du maire et des adjoints entre le 5è et le 10è jours qui suivront le jour J.  
Mais si le conseil municipal n’a pas été élu au complet le 15 mars (cas éventuel dans les communes de moins de 1000 habitants), l’ancien mandat se poursuit. Le nouveau mandat commence le lendemain du second tour.
Conseiller municipal battu le 15/03 Le mandat antérieur se poursuit Si le conseil municipal a été élu au complet, le mandat s’achève.  
Mais si le conseil municipal n’a pas été élu au complet le 15 mars (cas éventuel dans les communes de moins de 1000 habitants), l’ancien mandat se poursuit.  

Le mandat s’achève.

 

Conseiller municipal élu pour la 1è fois le 15/03 Le mandat ne commence pas Si le conseil municipal a été élu au complet, le mandat commence.  
Mais si le conseil municipal n’a pas été élu au complet le 15 mars (cas éventuel dans les communes de moins de 1000 habitants), le mandat ne commence toujours pas. Le mandat commence le lendemain du second tour.
Conseiller municipal sortant là où un 2è tour est nécessaire Le mandat se poursuit Le mandat se poursuit. Le mandat s’achève, sauf si le conseiller municipal est réélu au second tour.
Maire ou adjoint Les fonctions se poursuivent  Si le conseil municipal a été réélu au complet le 15/03, les fonctions s’achèvent à l’installation du nouveau conseil municipal (convoqué pour l’élection du nouveau maire, entre le 5è et le 10è jours qui suivront le jour J).

Le quorum pour la 1è réunion sera d’un tiers et chaque conseiller pourra porter 2 pouvoirs.

 
 Si le CM n’a pas été réélu au complet le 15/03, les fonctions (et les délégations) se poursuivent jusqu’à l’installation du conseil municipal qui suivra le second tour. Les fonctions s’achèvent à l’ouverture de la séance d’installation du nouveau conseil municipal
MANDATS INTERCOMMUNAUX
 Situation aujourd’hui : Jusqu’au jour J Le jour J Le jour du second tour (sûrement 21/06)
Conseiller communautaire réélu le 15/03 Le mandat antérieur se poursuit Le nouveau mandat commence.

(+ si toutes les communes ont un conseil municipal complet  la 1ère réunion se tient dans les 3 semaines suivantes).

 

 

Conseiller communautaire battu le 15/03 Le mandat antérieur se poursuit Le mandat s’achève.  
Conseiller communautaire élu pour la 1è fois le 15/03 Le mandat ne commence pas Le nouveau mandat commence.

(+ si toutes les communes ont un conseil municipal complet  la 1ère réunion se tient dans les 3 semaines suivantes).

 
Conseiller communautaire sortant dans une commune où un second tour est nécessaire Le mandat se poursuit Le mandat se poursuit.

ET :

Si la commune a gagné des sièges de conseillers communautaires supplémentaires pour 2020-2026 par rapport à 2014-2020, ils sont attribués :

-  Dans les communes de moins de 1000 habitants, aux conseillers municipaux sortants les plus hauts dans l’ordre du tableau de cette commune ;

- Dans les communes de 1000 habitants et plus, aux conseillers municipaux qui auraient été élus à l’élection communautaire (précédant celle de mars 2020) si la commune avait disposé à l’époque de ces sièges supplémentaires.

 

MAIS :

Si la commune a perdu des sièges de conseillers communautaires pour 2020-2026 par rapport à 2014-2020, ils sont perdus par :

- Dans les communes de moins de 1000 habitants, les conseillers municipaux sortants les plus bas dans l’ordre du tableau de cette commune ;

- Dans les communes de 1000 habitants et plus qui ont dû compléter l’effectif de leurs conseillers communautaires depuis la dernière élection municipale (précédant celle de mars 2020), les conseillers communautaires les plus récemment élus par le conseil municipal et parmi eux, ceux qui ont obtenu le moins de voix lors de l’élection par le conseil municipal ;

- Dans les communes de 1000 habitants et plus qui n’ont pas dû compléter l’effectif de leurs conseillers communautaires depuis la dernière élection municipale (précédant celle de mars 2020), les conseillers communautaires qui n’auraient pas été élus si la commune avait disposé, à cette époque, du nombre de conseillers dont elle disposera pour le mandat 2020-2026

Le mandat s’achève à l’installation du nouveau conseil au plus tard le 3è vendredi suivant le second tour, sauf réélection au second tour.
Président ou Vice-Président Les fonctions se poursuivent  Si tous les conseils municipaux des communes membres de l’EPCI ont été élus au complet le 15/03, les fonctions s’achèvent à l’installation du nouveau conseil communautaire, qui se tiendra dans les 3 semaines suivant le jour J. L’exécutif qui a été élu après le jour J est maintenu en fonctions.
Si l’EPCI comprend au moins une commune où le conseil municipal n’a pas été élu au complet le 15 mars (= PLM, communes où un second tour est nécessaire, certaines communes de moins de 1000 hab), alors les fonctions (et les délégations) se poursuivent.

 

A l’occasion de l’installation du nouveau conseil communautaire au plus tard le 3è vendredi suivant le second tour, un nouveau Président, des VP et des autres membres du Bureau sont élus.

 

SYNTHESE. Composition des conseils communautaires

 

 Jusqu’au jour « J » Après le jour « J »  Après le second tour de scrutin
Tous les conseillers communautaires sortants.  Cas n°1 : si tous les conseils municipaux membres de l’EPCI ont été réélus complètement le 15 mars :

installation des nouveaux conseillers communautaires dans les trois semaines du jour J avec élection d’un nouvel exécutif.

 
 Cas n°2 : si au moins une commune membre n’a pas pu renouveler complètement son conseil municipal le 15 mars le conseil communautaire est composé :

des conseillers communautaires élus le 15 mars dans leur commune,

+ pour le reste, les sortants,

sauf déchéance de certains d’entre eux en cas de réduction du nombre de sièges attribué à leur commune pour le mandat 2020-2026,

et arrivée de conseillers communautaires supplémentaires en cas d’augmentation du nombre de sièges attribué à leur commune pour le mandat 2020-2026.

Président et VP restent en fonctions, même si certains ont perdu leur mandat de conseiller communautaire (et ne devraient donc vraisemblablement plus voter).

A l’installation du nouveau conseil communautaire au plus tard le 3è vendredi après le second tour :

= les conseillers communautaires élus le 15 mars,

+ les conseillers communautaires élus au second tour de scrutin,

+ les nouveaux maires (et le cas échéant les nouveaux adjoints) élus par les nouveaux conseils municipaux, dans les communes de moins de 1000 habitants.

Election d’un nouvel exécutif.

 

Points supplémentaires à retenir :

  • Les résultats des élections terminées le 15 mars 2020 ne sont pas remis en cause par la loi (ils ne pourront l’être que par le tribunal administratif, s’il a été saisi, conformément au droit en vigueur, avant vendredi 20 mars à 18h00).
  • Les élections de maires et d’adjoints qui se sont tenues entre le 20 et le 22 mars 2020 ne prendront effet que le jour J. Malgré l’élection du successeur, le maire qui était sortant reste donc en fonctions jusque-là.
  • Pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire, qui durera au moins jusqu’au 23 mai, le quorum dans les organes délibérants des collectivités territoriales et des établissements publics qui en relèvent est abaissé à un tiers des membres et chaque membre peut être porteur de deux pouvoirs. Si, après une première convocation régulièrement faite, ce quorum n’est pas atteint, l’organe délibérant est à nouveau convoqué à trois jours au moins d’intervalle. Il délibère alors sans condition de quorum.
  • Un dispositif de vote électronique ou de vote par correspondance papier préservant la sécurité du vote peut être mis en œuvre dans des conditions fixées par décret pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire. Il ne peut y être recouru dans le cadre des scrutins dont la loi commande le caractère secret.
  • Pour les listes présentes au second tour, la date limite de dépôt du compte de campagne est fixée au 11 septembre à 18 heures ; pour celles qui ne s’y présentent pas, cette date est fixée au 10 juillet 2020 à 18 heures.
  • Les candidats élus au premier tour dont l’entrée en fonction est différée sont destinataires de la copie de l’ensemble des décisions prises par délégation de l’assemblée délibérante par le maire ou le président de l’EPCI jusqu’à leur installation.
  • Si les conditions sanitaires ne permettent pas de tenir le second tour en juin, alors tous les mandats seront prolongés jusqu’à la date de ce second tour par une nouvelle loi qui en fixera la date et, dans les communes où ce second tour sera nécessaire, l’élection sera recommencée entièrement, y compris son premier tour.
  • Le Gouvernement est habilité à prendre par ordonnances, dans un délai d’un mois, toute mesure législative concernant l’organisation du scrutin de second tour (et notamment des règles de dépôt des candidatures), le financement et l’organisation de la campagne électorale, la consultation des listes d’émargement et l’élection des maires, des adjoints, des présidents et VP des EPCI à fiscalité propre (notamment lieu de réunion, quorum, pouvoirs et vote à distance).

 

 

23
mars
2020
La réserve civique, un outil pour organiser la solidarité

La réserve civique, un outil pour organiser la solidarité

Services publics

Dans la période de crise sanitaire exceptionnelle que nous connaissons, il est essentiel de ne pas oublier les plus fragiles et les plus vulnérables. De nombreuses collectivités ont déjà commencé à organiser la solidarité. Pour faciliter les choses, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la vie associative propose d’utiliser la plateforme de la réserve …

Dans la période de crise sanitaire exceptionnelle que nous connaissons, il est essentiel de ne pas oublier les plus fragiles et les plus vulnérables. De nombreuses collectivités ont déjà commencé à organiser la solidarité. Pour faciliter les choses, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la vie associative propose d'utiliser la plateforme de la réserve civique.

Cette plateforme permet, tout en respectant les règles de confinement, à des associations ou à des collectivités de proposer des missions de bénévolat dans les domaines suivants :

- Aide alimentaire et d’urgence.s
- Garde exceptionnelle d’enfants
- Lien avec les personnes fragiles isolées
- Solidarité de proximité

Vous pouvez, dès à présent, y publier toutes les annonces de missions urgentes qui requièrent l’appui de bénévoles.

https://covid19.reserve-civique.gouv.fr/

23
mars
2020
Coronavirus : vers une interdiction des marchés ? Etat des lieux dans les petites villes

Coronavirus : vers une interdiction des marchés ? Etat des lieux dans les petites villes

Questions de société

Seule l’ouverture des établissements non essentiels à la vie du pays a été interdite jusqu’au 31 mars. Les commerces alimentaires restent ouverts, partout sur le territoire, dans le respect des mesures de sécurité et de distanciation sociale préconisées par le Gouvernement. Mais les commerçants et les autorités rencontrent parfois beaucoup de difficulté à les faire …

Seule l’ouverture des établissements non essentiels à la vie du pays a été interdite jusqu’au 31 mars. Les commerces alimentaires restent ouverts, partout sur le territoire, dans le respect des mesures de sécurité et de distanciation sociale préconisées par le Gouvernement. Mais les commerçants et les autorités rencontrent parfois beaucoup de difficulté à les faire respecter, et particulièrement dans les marchés.

Face à la ruée dans les supermarchés, la plupart d’entre eux a limité l’affluence à 100 personnes ou, encore, élargi les horaires d’ouverture. A Soyaux, en Charente, l’entrée est filtrée : pas plus de 50 personnes et pour une durée maximale de 15 minutes. A l’intérieur des magasins, les clients sont invités à respecter une distance de sécurité d’un mètre. Pour les plus équipés, des vitres en plexiglas protègent les caisses tandis que les employés disposent de gants et de masques ou que des lingettes désinfectantes sont distribuées aux clients. Dans la petite ville de Lons-le-Saunier (Jura), les étals sont désinfectés très régulièrement.

Dans certaines communes, on va plus loin encore. A Cognac (Charente), par exemple, un système impressionnant a été mis en place : « une caisse sur deux est ouverte. Cela permet aux clients de déposer leurs courses au début du tapis roulant, de contourner les hôtesses (protégées par un ruban blanc et rouge), avant de récupérer ses affaires en bout de tapis roulant ». Dans les villes de Bourgoin-Jallieu et Péage-de-Roussillon (Isère), les hypermarchés ont opté pour dispositif de rationnement, limitant le nombre d’articles par client à 6.

Pour assurer la sécurité des plus fragiles, les magasins alimentaires de Prayssac (Lot) et de Château-Gontier-sur-Mayenne (Mayenne) et de Lamballe (Côtes-d’Armor) ont réservé à leur clientèle âgée de plus de 70 ans un créneau horaire d’une heure, tous les jours, avant l’ouverture officielle. Cette initiative, que l’on retrouve également en Belgique, mériterait d’ailleurs d’être étendue.

Mais, depuis quelques jours, ce sont les marchés qui font parler d’eux. Beaucoup de personnes y affluent et les autorités rencontrent de plus en plus de difficulté à y faire respecter les consignes de sécurité. Ce constat a amené de nombreuses communes à prendre, à l’instar des supermarchés, des dispositions plus fermes, jusqu’à leur suspension.

Parmi les mesures plus fermes – qui tendent à se généraliser conformément aux propos, mercredi 18 mars, du ministre de la Santé, Olivier Véran – l’autorisation des stands de denrées alimentaires de première nécessité exclusivement (Indre en Loire-Atlantique, Mamers dans la Sarthe) et l’espacement de l’ensemble des étals pour garantir la distance d’un mètre entre commerçants, consommateurs. A l’Ile d’Yeu (Vendée), en contrepartie de la rotation de stands alimentaires mise en place, les commerçants proposent un service de livraison de paniers individuels.

Les marchés de certaines petites villes ont été suspendus (Pamiers en Ariège, Bourganeuf dans la Creuse, Charlieu dans la Loire). La raison principale, l’impossibilité à garantir le maintien des mesures barrières entre les usagers. C’est ce qu’indique un arrêté de suspension de marché pris par le Maire de Fougères (Ille-et-Vilaine), le 18 mars : « il n’est pas possible d’assurer matériellement les mesures dictées dans le cadre de cette crise sanitaire sans précédent, notamment un espacement entre les étals situés rue Nationale et place Guéhenno, ainsi que de garantir la distance nécessaire entre les usagers ».

D’autres raisons ont pu motiver de telles interdictions. C’est le cas à Flers (Orne) où le ramassage des déchets a poussé le Maire, Yves Goasdoué, à suspendre les marchés hebdomadaires dans sa commune : « Le Sirtom ne pouvant pas assurer le ramassage des poubelles et mes services étant trop chargés pour le faire, j’ai décidé d’annuler les marchés pour des raisons de propreté de la ville et ce jusqu’à nouvel ordre ».

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a finalement annoncé, le 23 mars, la suspension des marchés ouverts sur l'ensemble du territoire. Les préfets pourront vraisemblablement déroger au principe de l'interdiction, sur demande des maires et sous certaines conditions.

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23
mars
2020
Coronavirus : ces petites villes soumises au couvre-feu

Coronavirus : ces petites villes soumises au couvre-feu

Questions de société

Face aux difficultés rencontrées par les forces de l’ordre, et pour lutter plus efficacement contre la propagation du coronavirus, un certain nombre de grandes villes, mais également des petites villes, ont décidé d’instaurer un couvre-feu. Si le couvre-feu au niveau national n’est pas privilégié, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, invite les maires « à utiliser …

Face aux difficultés rencontrées par les forces de l’ordre, et pour lutter plus efficacement contre la propagation du coronavirus, un certain nombre de grandes villes, mais également des petites villes, ont décidé d’instaurer un couvre-feu.

Si le couvre-feu au niveau national n’est pas privilégié, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, invite les maires « à utiliser la totalité de leur pouvoir de police pour veiller à ce que tous les lieux de promiscuité, qui sont autant de lieux de diffusion du mal, du covid-19, soient interdits ». Parmi ces pouvoirs, la possibilité de mettre en place un couvre-feu.

Pour uniformiser les différentes initiatives lancées à Nice, Menton, Roquebrune-Cap-Martin, Vallauris-Golfe-Juan (Alpes-Maritimes), le préfet des Alpes-Maritimes a signé, dimanche 22 mars, un arrêté de couvre-feu valable pour l’ensemble du département. Précisément, le texte prévoit que toutes les sorties de confort personnelles (promenade, sport, balade des animaux de compagnie…) seront désormais interdites chaque nuit de 22 heures à 5 heures et ce jusqu’au 31 mars. La liberté de circuler et d’aller et venir pour des motifs professionnels, médicaux ou familiaux est maintenue à condition d’avoir une attestation.

Ces documents préfectoraux, qui couvrent les arrêtés municipaux, redonnent aux seuls policiers nationaux, gendarmes et policiers aux frontières la possibilité de sanctionner les débordements par une contravention de 4ème classe. A noter que cette situation pourrait évoluer, l’Etat envisageant d’étendre ce pouvoir aux policiers municipaux.

En région Hauts-de-France, de nombreuses petites villes ont également franchi le pas : c’est notamment le cas de Barlin et de Noeux-les-Mines, dans le département du Pas-de-Calais, et de Jeumont et Hautmont dans le département du Nord.

De même, dans le département de la Drôme, Nathalie Nieson, maire de Bourg de Péage, a décidé d'instaurer également le couvre-feu, à partir de lundi 23 mars et jusqu'au 31 mars, mais cette durée pourrait bien être étendue. L'arrêté municipal précise que la circulation des personnes et des véhicules sera donc désormais interdite sur l'ensemble du territoire communal de 21 h à 6 h. Les contrevenants s'exposent à une amende de classe 1.

La liste des communes concernées par le couvre-feu devrait s’allonger d’ici les prochains jours.

23
mars
2020
Coronavirus : comment protéger les personnes âgées ? Etat des lieux dans les petites villes

Coronavirus : comment protéger les personnes âgées ? Etat des lieux dans les petites villes

Questions de société

Qu’il s’agisse des personnes âgées accueillies au sein des EHPAD, maisons de retraite, résidences Seniors, que des personnes âgées isolées, des mesures sont prises au sein des petites villes pour les protéger de l’épidémie du COVID-19. Limitation à une personne par visite, interdiction de visite pour les personnes présentant des symptômes (toux, fièvre), inscription sur …

Qu’il s’agisse des personnes âgées accueillies au sein des EHPAD, maisons de retraite, résidences Seniors, que des personnes âgées isolées, des mesures sont prises au sein des petites villes pour les protéger de l’épidémie du COVID-19.

Limitation à une personne par visite, interdiction de visite pour les personnes présentant des symptômes (toux, fièvre), inscription sur les registres, horaires de visite, désinfection ou lavage des mains avant toute visite, partout il est demandé à chacun de respecter ces recommandations. Mais, face à la propagation du coronavirus, la plupart des établissements a interdit toutes les visites jusqu’à nouvel ordre, revoient leurs règles internes et prennent des initiatives pour préserver le cadre de vie des résidents. A Saint-Foy-lès-Lyon (métropole de Lyon), les déjeuners pris dans la commune sont remplacés par des plateaux-repas livrés directement aux résidents, et les activités collectives sont suspendues. A Saint-Avé (Morbihan), la mairie a doté l’EHPAD de deux tablettes supplémentaires pour favoriser les échanges entre les résidents et leurs proches. Pour compenser l’absence des visites physiques, les agents de la résidence Autonomie de La Salette, installée sur la commune de Carhaix-Plouguer (Finistère), assurent deux visites quotidiennes chez chaque résident. La maison de retraite d’Écouché-les-Vallées (Orne) a lancé un appel, via les réseaux sociaux, pour que les enfants envoient ou postent leurs dessins à ses résidents. La même initiative est prise par le centre social de Merville (Nord).

Au-delà de ces mesures internes aux établissements, les centres communaux d’action sociale (CCAS) sont largement mobilisés. A Echenoz-la-Méline (Haute-Saône), Salins-les-Bains (Jura), ou Guingamp (Côtes d'Armor), les personnes âgées sont contactées par les agents du CCAS d’abord par téléphone pour leur apporter conseils et assistance, et si besoin des services d’aide à l’approvisionnement, livraison de courses, pharmacie peuvent être mis en place. De même, à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-France) ou Le Trilport (Seine-et-Marne), un registre du plan communal d'alerte et d'urgence est tenu par le CCAS, permettant à l’ensemble des services sociaux habilités d'entrer en contact avec les personnes inscrites en cas de risques exceptionnels ou de dispositif d'alerte. Les agents font alors le point sur leur état de santé physique et psychologique, leur isolement et leurs besoins et se mettent, le cas échéant en contact avec les écoles pour permettre une organisation de la garde d'enfants des personnels mobilisés. A Quimperlé (Finistère) ou encore Salins-les-Bains (Jura) , une permanence a été mise en place à la mairie pour garantir la livraison des repas quotidiennement par les bénévoles des CCAS ou permettre de venir récupérer les courses effectuées à la Mairie. Dans la petite ville d’Auray (Morbihan), les gens doivent appeler directement le centre et convenir d’un créneau horaire pour prendre son colis devant la porte. Le CCAS d’Auray assure aussi le maintien de l’activité des 30 aides ménagères qui interviennent dans la commune, qui porteront des masques.

Tous les acteurs sont mobilisés pour assurer la sécurité des plus fragiles. A Bourg de Péage (Drôme), l'équipe municipale téléphone régulièrement aux personnes âgées de la commune. La banque alimentaire de Vimoutiers (Orne) ou de Guingamp (Côtes d'Armor) travaillent en collaboration avec les élus et personnels volontaires ou de la Mairie pour assurer une livraison au domicile des personnes qui n’ont pas de moyen pour se déplacer. Les magasins alimentaires de Prayssac (Lot) et de Château-Gontier-sur-Mayenne (Mayenne) et de Lamballe (Côtes-d’Armor) ont réservé à leur clientèle âgée de plus de 70 ans un créneau horaire d’une heure, tous les jours, avant l’ouverture officielle. Cette initiative, que l’on retrouve également en Belgique, mériterait d’ailleurs d’être étendue.

Partagez votre expérience en prenant contact avec l’APVF.

23
mars
2020
Coronavirus : une aide financière exceptionnelle aux crèches fermées

Coronavirus : une aide financière exceptionnelle aux crèches fermées

Services publics

La Caisse nationale d’allocations familiales a annoncé, dans un communiqué le 17 mars, une aide exceptionnelle pour les crèches qui ont dû fermer leurs portes depuis le début de l’épidémie du coronavirus. Comme le rappelle le communiqué de presse de la CNAF, le 13 mars dernier, le Président de la république a annoncé la fermeture …

La Caisse nationale d'allocations familiales a annoncé, dans un communiqué le 17 mars, une aide exceptionnelle pour les crèches qui ont dû fermer leurs portes depuis le début de l’épidémie du coronavirus.

Comme le rappelle le communiqué de presse de la CNAF, le 13 mars dernier, le Président de la république a annoncé la fermeture générale des crèches, à l’exception d’un accueil limité d’enfants des personnels prioritaires. En effet, les micro-crèches, accueillant au maximum 10 enfants, peuvent rester ouvertes pour recevoir les enfants des personnels hospitaliers, d’Ehpad et aide à domicile...

Le montant de l’aide accordée par la CNAF aux crèches s’élève à 27 € par place fermée et par jour pour les crèches publiques et à 17€ pour les établissements privés et complètera leur indemnisation de l’activité partielle. Cette aide sera financée par le fonds national d’action sociale de la CNAF.

La présidente du conseil d’administration, Isabelle SANCERNI, explique que, dans un premier temps, ces aides, votées par le conseil d’administration de la CNAF, s’adressent aux crèches Prestations de service unique (PSU). Elles seront complétées, dans un deuxième temps, par d’autres dispositifs afin que la CNAF puisse soutenir l’ensemble de ses partenaires, non seulement dans le secteur de la petite enfance, mais aussi dans tous les domaines où elle intervient.

Téléchargez le communiqué de presse en cliquant ici.