02
avril
2020
Florian Lecoultre : "Grâce à des Nouzonnais qui ont une imprimante 3D, nous avons pu confectionner et distribuer des visières de protection à ceux qui sont en première ligne"

Florian Lecoultre : "Grâce à des Nouzonnais qui ont une imprimante 3D, nous avons pu confectionner et distribuer des visières de protection à ceux qui sont en première ligne"

Services publics

Florian Lecoultre, Maire de Nouzonville dans les Ardennes (5 800 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Plusieurs dizaines d’Ardennais sont actuellement hospitalisés et nous venons de connaitre notre premier décès (ce 1er avril). Globalement, la situation …

Florian Lecoultre, Maire de Nouzonville dans les Ardennes (5 800 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Plusieurs dizaines d’Ardennais sont actuellement hospitalisés et nous venons de connaitre notre premier décès (ce 1er avril). Globalement, la situation du département des Ardennes est donc beaucoup moins dramatique que celle dans d’autres départements de la région Grand-Est.

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

Nous avons fermé l’accueil au public de la mairie le 17 mars dernier. Depuis, des agents se relaient au quotidien pour répondre aux sollicitations des habitants par téléphone et par mail. Le télétravail a été mis en place et une petite équipe d’agents municipaux sont mobilisables à tout moment afin de parer aux urgences sur le terrain.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Si la grande majorité des habitants respectent les mesures liées au confinement, les services municipaux et moi-même répondons à beaucoup de questions liées au côté « pratique », essentiellement sur la justification des déplacements. Nous faisons preuve de beaucoup de pédagogie au quotidien : je réponds en moyenne à une trentaine d’habitants qui me questionnent chaque jour, notamment sur les réseaux sociaux.

Depuis le début du confinement, la Police municipale – mobilisée du lundi au samedi avec la Gendarmerie – a dressé un peu plus d’une vingtaine de contraventions.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

Avant la décision du Premier ministre, j’avais décidé de suspendre le marché du lundi matin. Cette décision a été difficile à prendre car je connais tous les commerçants qui viennent chaque semaine à Nouzonville mais elle était selon moi nécessaire.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

J’ai lancé publiquement un appel à la solidarité locale qui a été entendu : plus d’une soixantaine d’habitants ont répondu présents en deux jours !

Avec l’organisation de ce réseau de solidarité locale, nous avons pu mettre en place un système de courses assuré par des bénévoles que nous coordonnons toute la journée, afin de rendre service aux personnes âgées et handicapées de la commune. Grâce à des Nouzonnais qui ont une imprimante 3D, nous avons pu confectionner et distribuer des visières de protection à ceux qui sont en première ligne : nos personnels soignants, forces de l’ordre, aides à la personne, commerçants de la commune, etc.

Plus récemment encore, nous avons décidé de mettre les plus jeunes à contribution en leur demandant… de faire des dessins pour redonner le sourire à nos anciens, qui sont confinés dans l’EHPAD local. L’opération est un succès et les séniors apprécient beaucoup de recevoir ces petites attentions.

Dans le triste contexte que nous vivons tous, la solidarité locale est réelle et elle fait très chaud au cœur.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

L’action de notre réseau de solidarité locale que nous avons mis en place dépasse les frontières de la commune puisque nous fournissons désormais des visières de protection aux professionnels de la santé et aux agents de caisse d’autres communes.

Si c’est nécessaire et dans la limite de nos possibilités, nous aiderons évidemment les collectivités voisines qui auraient besoin de nous.

02
avril
2020
Luc-Louison Clémenté : "Nous mettons en relation les agriculteurs locaux avec les séniors pour qu'ils puissent livrer des denrées à domicile"

Luc-Louison Clémenté : "Nous mettons en relation les agriculteurs locaux avec les séniors pour qu'ils puissent livrer des denrées à domicile"

Services publics

Luc-Louison Clémenté, Maire de Schœlcher en Martinique (20 000 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Un point de situation est communiqué tous les jours par l’ARS depuis la mise en place dans chaque commune du Territoire …

Luc-Louison Clémenté, Maire de Schœlcher en Martinique (20 000 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Un point de situation est communiqué tous les jours par l’ARS depuis la mise en place dans chaque commune du Territoire de la Martinique d’une cellule de crise. Un Comité de pilotage hebdomadaire est animé en vision conférence par la préfecture.

A ce jour 131 cas de Coronavirus COVID-19 ont été confirmés dont 16 hospitalisés en réanimation et 27 personnes guéries. 3 décès sont à déplorer.

Comme partout ailleurs, le besoin de matériel est le même (masques, gel hydro-alcoolique…)

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

Le personnel est mobilisé dans le cadre du plan de continuité des services pour répondre aux besoins des plus urgents de la population (Police municipale, Aide sociale, Etat-Civil, Services Techniques…). Les services supports fonctionnent principalement en télétravail.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Quelques regroupements de personnes constatés ont conduit à la prise des arrêtés préfectoraux.

 

Avez -vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

Le préfet à compléter les dispositions avec la prise de plusieurs arrêtés :

- le 20 mars, un arrêté portant interdiction d’accès aux plages, places publiques et sentiers de randonnée pédestre

- le 30 mars, un arrêté portant portant fermeture des commerces à 19 heures,

- le 31 mars, un arrêté portant couvre-feu avec interdiction de circuler à partir de 20h à 5 heures du matin.

En matière de communication, des messages sont diffusés à la population en voitures sono pour rappeler les mesures contre la propagation du virus. Par ailleurs, nous informons la population sur l’évolution de la situation par communiqués radio, sur le site internet et la page Facebook de la ville.

Enfin, en partenariat avec l’Université des Antilles, un réseau d’alerte d’assistance aux étudiants a été activé.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

La Ville a mis en place plusieurs dispositifs d'astreinte sociale :

- Le dispositif "Allo Bonjour" pour lutter contre l’isolement des personnes âgées avec des appels quotidien aux seniors

- Le distribution de colis alimentaires notamment pour accompagner les aidants familiaux

- L'organisation de circuits courts en faveur des seniors isolés (mise en relation avec nos agriculteurs – livraison à domicile)

- Nous travaillons en réseau avec les associations de proximité et de service à la personne qui nous remontent des signalements de personnes rencontrant des difficultés (livraison de repas à domicile)

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) agit pour l’aide sociale aux plus démunis.

La solidarité se manifeste à une plus grande échelle à travers la plateforme de la réserve civique. Parallèlement, la communauté d’agglomération (CACEM) finalise une série de mesures :

- le renforcement des services de nettoiement,

- dans le domaine économique : la dispense de la taxe de séjour,

- sur le plan social, des aides sont octroyées aux CCAS pour la prise en charge de certaines dépenses de solidarité

02
avril
2020
Des mesures supplémentaires pour lutter contre les violences conjugales durant le confinement

Des mesures supplémentaires pour lutter contre les violences conjugales durant le confinement

Services publics

La crise sanitaire actuelle et les mesures de confinement qui en découlent peuvent exacerber les violences sexistes et sexuelles ou conjugales. Dans un courrier adressé aux Maires, les Ministres Jacqueline Gourault, Sébastien Lecornu et Marlène Schiappa détaillent les mesures prises par le Gouvernement. Le traitement des affaires de violences conjugales continue d’être assuré par les …

La crise sanitaire actuelle et les mesures de confinement qui en découlent peuvent exacerber les violences sexistes et sexuelles ou conjugales. Dans un courrier adressé aux Maires, les Ministres Jacqueline Gourault, Sébastien Lecornu et Marlène Schiappa détaillent les mesures prises par le Gouvernement.

Le traitement des affaires de violences conjugales continue d’être assuré par les juridictions, désormais fermées au public pour éviter la propagation du virus. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Garde des Sceaux a ainsi clairement rappelé que les audiences de comparutions immédiates devaient être maintenues afin de permettre la répression sans délai des conjoints violents. Par ailleurs, les juges aux affaires familiales continueront à assurer le prononcé des ordonnances de protection afin de garantir aux victimes une protection rapide et efficace.

Le ministre de l’Intérieur a demandé aux forces de l’ordre de rester pleinement mobilisées contre les violences intrafamiliales. En cas de danger grave et immédiat, il convient de contacter les services de première urgence. Un système d'alerte pour les femmes victimes a également été mis en place dans les pharmacies.

Durant toute la période du confinement, la plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes mise en place par le ministère de l’Intérieur pour signaler des violences et pouvoir bénéficier d’assistance et de conseils est pleinement opérationnelle, disponible sur arretonslesviolences.gouv.fr. Elle reste active 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et permet de dialoguer avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles de manière anonyme et sécurisée. Chacun peut diriger les victimes de violences conjugales vers cette plateforme, plus adaptée à la période.

Le 3919, numéro d’écoute national, reste opérationnel et une écoute à distance a été mise en place. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 9h à 19h.

 

Télécharger le courrier de Jacqueline Gourault, Sébastien Lecornu et Marlène Schiappa aux Maires

02
avril
2020
Sébastien Eugène : "une plateforme d’entraide qui tourne à plein"

Sébastien Eugène : "une plateforme d’entraide qui tourne à plein"

Services publics

Sébastien Eugène, Maire de Château-Thierry dans l’Aisne (15 000 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Bien qu’à 40 km de l’épicentre épidémique de l’Oise, Château-Thierry n’a été que très peu touchée au début de l’épidémie, contrairement …

Sébastien Eugène, Maire de Château-Thierry dans l'Aisne (15 000 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Bien qu’à 40 km de l’épicentre épidémique de l’Oise, Château-Thierry n’a été que très peu touchée au début de l’épidémie, contrairement au nord de notre département qui y est plus connecté par route et par train. En revanche, la vague épidémique est arrivée fin mars dans notre commune, dans la continuité de la Région Grand Est et du département de la Marne. Nous ne possédons pas de données précises sur le nombre de personnes qui ont contracté le virus mais l’hôpital de Château-Thierry est saturé depuis la dernière semaine de mars, malgré des capacités en augmentation (au 31 mars, 12 lits de réanimation et 19 lits d’hospitalisation dédiés aux patients COVID-19).

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

De nombreux agents sont placés en autorisation d’absence, en particulier les agents ayant des métiers manuels. Les services municipaux sont fermés, sauf sur rendez-vous, notamment pour l’état-civil. Les agents les plus mobilisés par télétravail sont les cadres et les fonctions support. Toutefois, de nombreux services continuent de fonctionner sur le terrain tels que la police municipale ou le service propreté. Le standard de la mairie a été renforcé pour apporter des réponses plus rapidement. Le CCAS joue un rôle clé dans la mise en œuvre des mesures de solidarité. Des animateurs et des ATSEM sont mobilisés pour l’accueil des enfants de personnels soignants et de sécurité, le matin, le soir mais aussi les samedi et dimanche. La cuisine centrale continue à confectionner des repas pour ces accueils et pour le portage de repas à domicile.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Une grande majorité des administrés comprennent les règles et sont en attente d’autorité pour faire respecter le confinement. Dans l’ensemble, les mesures sont plutôt bien respectées. On rencontre surtout des difficultés dans les quartiers de logements collectifs, notamment dans les quartiers prioritaires de la Ville où de jeunes gens continuent à se regrouper. On voit aussi des personnes âgées se déplacer chaque jour pour acheter une demi-baguette chez le boulanger. Il n’est pas facile de faire admettre que le confinement implique de ne pas prendre l’air chaque jour. Le principal problème réside dans les supermarchés où la promiscuité, surtout en fin de semaine, peut faciliter la propagation du virus.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

J’ai pris un arrêté municipal interdisant l’accès aux aires de jeux et aux terrains multisports. Je souhaitais également interdire l’accès aux bords de la rivière Marne qui traverse la Ville car ils continuaient d’être utilisés comme lieu de balade ; un arrêté préfectoral a été pris parallèlement.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire, notamment à l’égard des personnes fragiles et isolées ?

Avec la crise sanitaire, le CCAS a très rapidement renforcé ses actions. Tout d’abord en répondant aux demandes et en contactant les personnes enregistrées dans le plan canicule, afin de s’assurer que personne ne manque de rien. Du matériel de protection a été donné aux associations caritatives. Le CCAS a également créé une actions de portage de courses et de médicaments à domicile. Pour éviter la manipulation d’argent, le CCAS fait l’intermédiaire entre le bénéficiaire et le commerce (via une régie), et la livraison est assurée par un bénévole.

En octobre 2019, le CCAS avait lancé une plateforme d’entraide pour mettre en relation demandeurs et bénéficiaires : la plateforme est pleinement utilisée actuellement. Elle permet aussi de faciliter des moments de convivialité téléphonique. Enfin, dès les premiers jours du confinement, nous avons mis en place un numéro d’aide psychologique aux familles pour éviter les violences intrafamiliales. Nous sommes aussi très préoccupés par le nombre d’enfants n’étant pas en contact avec leur enseignants (8 % des enfants, principalement en quartiers prioritaires de la ville) ; nous travaillons à la recherche de solutions en lien avec l’inspection académique.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

Nous travaillons en lien très étroit avec la communauté d’agglomération, ce qui est facilité par une direction générale commune entre la Ville et l’Agglomération. Les décisions (interdictions par arrêtés municipaux, gestion des ressources humaines, etc.) sont concertées avec l’Agglomération qui assure aussi le relais avec les 86 autres communes de l’EPCI. Du prêt de matériel se fait également entre collectivités. Château-Thierry étant une ville-centre et la mairie étant joignable chaque jour de la semaine, les services sont également sollicités par des habitants d’autres communes à des fins d’information.

 

Retrouvez le site internet de la ville en cliquant ici.

02
avril
2020
Coronavirus : Le Premier ministre répond aux questions des Députés

Coronavirus : Le Premier ministre répond aux questions des Députés

Questions de société

La mission d’information de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise du COVID19 a procédé à sa première audition. Mercredi 1 avril, le Premier ministre, Edouard Philippe, et le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ont répondu pendant près de 3h30 aux questions des Députés. Cette audition s’inscrit pleinement dans la …

La mission d’information de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise du COVID19 a procédé à sa première audition. Mercredi 1 avril, le Premier ministre, Edouard Philippe, et le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ont répondu pendant près de 3h30 aux questions des Députés. Cette audition s’inscrit pleinement dans la mission de contrôle dévolue également à l’Assemblée nationale. Plusieurs sujets essentiels ont été abordés.

Le confinement et déconfinement

Le Premier ministre a commencé par répondre aux questions sur la stratégie de confinement et de déconfinement. Sur le confinement, il a rappelé la stratégie du Gouvernement qui a été progressive et évolutive en fonction de la propagation du virus sur le territoire.  Le Premier ministre a également profité de cette audition pour saluer le rôle clé des Maires dans la gestion de la crise et du confinement.

Aussi, le Premier ministre a commencé a apporté des premières pistes de méthode pour le déconfinement qui n’est cependant pas d’actualité rappelle-t-il. Il dépendra du nombre de Français déjà infectés donc immunisés mais également de notre capacité à tester qui va monter en puissance dans les semaines à venir. Ce déconfinement pourra être progressif, selon les territoires, les classes d’âge et même les secteurs d'activité. Toutes les pistes sont à l’étude, confie le Premier ministre qui a également précisé que le suivi des citoyens via leur téléphone mobile est envisagé sur la base du volontariat. Plusieurs pays notamment asiatiques ont eu recours au « Tracking » pour lutter contre l’épidémie.

L’éducation

Sur la question de l’éducation scolaire, le Premier ministre a rappelé que pour l’instant aucune date de reprise n’était envisagée. Le Ministre de l’Education nationale avait émis l’hypothèse d’une rentrée des classes le 4 mai prochain. Concernant la question du BAC, Edouard Philippe a confirmé que les conditions n’étant pas réunies le BAC 2020 sera différent des années précédentes. Le Ministère de l’Education nationale est en train d’analyser les alternatives possibles (contrôle continu, moins d’examen…).

Le matériel essentiel

Le Premier ministre et le Ministre des Solidarités et de la Santé sont par ailleurs revenus sur la question des masques en apportant des précisions chiffrées. 40 millions de masques sont consommés chaque semaine alors que nous en produisons 8 millions en France par semaine. Le reste doit donc être exporté de l’étranger avec la logistique et les délais que cela implique. C’est pourquoi, il peut avoir des retards. Certains députés ont expliqué ce retard par le manque d’anticipation du Gouvernement sur la question du matériel et les commandes trop tardives.

Les mesures économiques

La crise sanitaire actuelle va engendrer une crise économique de longue durée souligne Edouard Philippe. C’est pourquoi le Gouvernement a très rapidement pris plusieurs mesures économiques pour soutenir l’économie (prêts bancaires garantis de l’Etats, aides directs ou indirects aux entreprises).

Le Premier ministre est également revenu sur la question de l’accès au fonds d’aide pour les entreprises. Toutes les entreprises qui ont été fermées par décisions publiques (restaurant, magasin...)  et toutes les entreprises qui ont vu leur chiffre d’affaire baissé de 50 % durant la période de confinement seront éligibles à ce fonds.

L’Europe

La réponse doit être aussi européenne a rappelé le Chef du Gouvernement. Même si ce dernier a admis une réponse lente au départ, il constate aujourd’hui une action économique mais aussi sanitaire davantage coordonnée entre Etats membres. Mais il faut aller encore plus loin souligne le Premier ministre surtout sur le volet sanitaire. Des transferts de patients entre pays européens frontaliers ont déjà commencés.

Le Premier ministre a terminé cette audition en rappelant l’attention toute particulière portée sur les territoires Ultramarins en raison de leur spécificité. Tous les moyens militaires mais aussi sanitaires ont été mis en place pour faire face à l’épidémie dans ces territoires.

La semaine prochaine c’est Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, et Christophe Castaner, Ministre de l’Intérieur qui répondront aux questions des Députés.

27
mars
2020
Coronavirus et environnement : deux enjeux indissociables

Coronavirus et environnement : deux enjeux indissociables

Ville intelligente et durable

Depuis plusieurs semaines, le Coronavirus a obligé presque la moitié de la population mondiale, soit 3 milliards de personnes, à rester confiner chez eux. Le coronavirus a donc des effets sur le mode vie des citoyens, le fonctionnement économique mais également sur l’environnement. Le Coronavirus impacte notre environnement mais l’environnement a lui aussi des répercussions …

Depuis plusieurs semaines, le Coronavirus a obligé presque la moitié de la population mondiale, soit 3 milliards de personnes, à rester confiner chez eux. Le coronavirus a donc des effets sur le mode vie des citoyens, le fonctionnement économique mais également sur l’environnement. Le Coronavirus impacte notre environnement mais l’environnement a lui aussi des répercussions sur la crise sanitaire que nous vivons.

Les impacts du COVID19 sur le climat

Très vite, les scientifiques ont constaté une baisse des émissions de gaz à effet de serre en Chine suite aux mesures de confinement mises en place. Selon le média anglais Carbon Grief, les émissions de CO2 chinoises ont baissé de 25 % en février. Des baisses similaires ont été constatées dans l’ensemble des Etats confinés et notamment en France. Airparif, chargé de mesurer la qualité de l’air en région parisienne, constate une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30% sur le territoire francilien. En Région Occitanie, les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) ont baissé de 70% en proximité d’axes routier. L’amélioration da la qualité de l’air se constate sur l’ensemble des régions françaises selon l'Atmo France, le réseau national des Associations de surveillance de la qualité de l’air.

Cette baisse de la pollution atmosphérique s’explique par la baisse du transport routier mais aussi aérien qui représentent 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Le ralentissement de la production industrielle l’explique également.

Cette réduction de la pollution atmosphérique s’accompagne d’une baisse de la pollution sonore notamment dans les grandes aires urbaines.

L’Atmo nuance néanmoins cette baisse qui risque d’être limitée à la durée de la crise. Les émissions de CO2 repartiront à la hausse lorsque l’épidémie sera terminée et que l’économie mondiale recommencera à fonctionner normalement. L’Atmo alerte également sur la stagnation voire la hausse des particules fines sur certains territoires issus de l’épandage agricole.

L’impact du climat sur le coronavirus

Plusieurs études ont souligné que l’environnement avait également un impact sur le coronavirus.

Comme le souligne l’ATMO, l’exposition chronique à un fort niveau de pollution de l’air aggrave les impacts sanitaires du Covid19. En effet, la pollution atmosphérique fragilise nos paumons et nos voix respiratoires rendant ainsi nos organes plus vulnérables à ce type de maladie.

D’un point de vue écologique, trois leçons peuvent d’ores et déjà être tirées de la crise actuelle.

Premièrement, la baisse spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre ces dernières semaines due au ralentissement de l’activité économique confirme le lien entre croissance du PIB et augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Aussi, cette crise conforte l’idée qu’il n’est pas trop tard pour agir et réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre en repensant nos chaines de production et en remettant nos territoires au cœur de notre économie.

Enfin, cette crise sanitaire doit nous alerter et nous faire prendre conscience de nos faiblesses et nous inciter à lutter et à nous préparer aux futures crises qui seront écologiques mais aussi irréversibles.

Retrouvez l’analyse de l’ATMO sur le lien entre Coronavirus et climat en cliquant ici.   

26
mars
2020
Nathalie Nieson : "nous avons appliqué un couvre-feu le soir"

Nathalie Nieson : "nous avons appliqué un couvre-feu le soir"

Services publics

Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage dans la Drôme (10 200 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Nous sommes en début de vague, c’est-à-dire que le nombre de cas est en augmentation sur le secteur mais nous …

Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage dans la Drôme (10 200 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Nous sommes en début de vague, c’est-à-dire que le nombre de cas est en augmentation sur le secteur mais nous ne sommes pas encore dans la situation des Régions Grand-Est ou Ile-de-France. C’est très difficile d’en dire plus car les gens ne sont plus diagnostiqués, et nous sommes en difficulté pour avoir un panorama détaillé et précis de la situation et évaluer la situation sanitaire réelle du territoire. Les personnes qui décèdent dans les EHPADs ne sont pas diagnostiquées. Dès lors il est compliqué de déterminer si ce décès intervient des suites du virus ou pas : quand les citoyens sont malades, nous n’avons que le « soupçon » de virus.

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

Tous les agents que l’on a pu mettre en télétravail l’ont été, et nous assurons le fonctionnement de 4 services sur le terrain : portage des repas à domicile, police municipale (ceux qui n’ont pas à garder leurs enfants et qui ne sont pas considérés comme fragiles. Malheureusement, cela implique que nous n’ayons plus que 3 agents sur le terrain), le service minimum d’accueil et enfin des agents de voirie qui s’occupent de la salubrité et de la propreté de la ville.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

95% des Péageois comprennent les mesures, les acceptent et se comportent raisonnablement. Je dirais qu’environ 3% sont dans le besoin régulier de sortir et 2% peinent réellement à respecter les règles. A Bourg-de-Péage, nous avons appliqué un couvre-feu le soir car une commune voisine s’est retrouvée dans l’obligation de prendre une telle disposition… et nous l’avons également fait, avec le souci d’être dans la même logique pour éviter les déplacements de populations qui ne souhaitent pas respecter le confinement.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

On étend le plus possible le portage des repas à domicile à des personnes qui n’ont habituellement pas accès à ce service car ils mangent dans une structure d’accueil des seniors en journée. Habituellement, ce service est réservé à ceux qui sont dans l’incapacité de se déplacer. On a étendu l’accès aux personnes fragiles et âgées. Nous avons 1400 personnes de plus de 70 ans et nous, élus, nous relayons pour les appeler et prendre de leurs nouvelles parce que confinement peut malheureusement rimer avec isolement.  Enfin, nous avons maintenu l’accueil téléphonique des agents, et l’on reçoit des habitants pour des tâches absolument indispensables, selon les règles déterminées par le Gouvernement (déclaration de naissance ou de décès, par exemple).

26
mars
2020
Françoise Mesnard : "un portage de repas est organisé avec un professionnel"

Françoise Mesnard : "un portage de repas est organisé avec un professionnel"

Services publics

Françoise Mesnard, Maire de Saint-Jean-d’Angély en Charente-Maritime (7 100 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Un décès est survenu au centre hospitalier de Saint-Jean-d’Angely samedi 20 mars. Cette personne vivait dans une commune située à 20 …

Françoise Mesnard, Maire de Saint-Jean-d'Angély en Charente-Maritime (7 100 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Un décès est survenu au centre hospitalier de Saint-Jean-d’Angely samedi 20 mars. Cette personne vivait dans une commune située à 20 km. Un cas de Covid19 est avéré au centre de tri de la Poste, un cas à la cuisine du centre hospitalier habitant une commune à 25km, un cas dans une entreprise de pompes funèbres. Une enquête contact est réalisée par l’ARS de Nouvelle Aquitaine

Tous les cas suspects de coronavirus sont orientés vers notre hôpital de recours qui est à Saintes. Un poste médical avancé mis a disposition par le SDIS 17 a été installé devant les urgences afin de permettre une pré-orientation des patients. Les lits de réanimation et en soins continus ont été doublés grâce à l'arrivée de 5 anesthésistes du privé et du prêt de respirateurs par les cliniques privés.

Un cabinet médical Covid devrait être mis en place dans des locaux de la ville en milieu de semaine si les médecins généralistes obtiennent le matériel nécessaire (lunettes, combinaison, gants, masques).

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

80 agents sur 120 restent mobilisés soit en télétravail soit sur le terrain ; de nombreux services ont été mis en place notamment en direction des personnes âgées ou démunies.

Une cellule de crise est en mairie avec la DGS, le DST, la DRH, le SG. L’accueil téléphonique de la mairie est maintenu avec relais vers une permanence téléphonique de la police municipale et du service solidarité. Une permanence état civil est maintenue notamment pour les naissances et décès. Une équipe de la police municipale d’astreinte assure la levée des corps. Une équipe de propreté intervient tous les jours avec la balayeuse. Les chauffeurs assurent le transport à la demande en transportant une seule personne par voyage et un protocole de désinfection après chaque transport. La médiathèque et le musée animent leur liste de diffusion avec des contenus variés pour garder le contact avec leurs adhérents. Les enseignants de l’école de musique essayent d’assurer une continuité pédagogique avec leurs élèves.

Des conférences téléphoniques sont organisées deux fois par semaine pour se caler avec les différentes équipes, pour se réconforter et caler les organisations de travail.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Les mesures de confinement sont respectées par la population. Le plus grand souci est la déambulation des personnes atteintes de pathologies psychiatriques qu’il est difficile de maitriser. Par ailleurs, un hébergement d'urgence prend en charge les sans-abris.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

Nous respectons en temps réel les consignes données par la préfecture. Les seules mesures complémentaires concernent la sécurité du marché et l interdiction des banques alimentaires dans leur forme habituelle puisque la Ville a mis en place un transport des colis a domicile. Compte-tenu du respect des consignes de confinement par les habitants, il n'est pour le moment pas nécessaire de prendre d’autres mesures.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

Une équipe d’agents assure le transport des courses et des colis de la banque alimentaire. Chaque équipe dispose d’un kit dans une boite avec masque, gants et gel hydroalcoolique (une entreprise nous a donné 500 masques). Une équipe d'agents s’occupe du marché avec un filtrage des entrées par deux agents de sécurité et des consignes de prévention strictes pour les commerçants.  Un portage de repas à 6,50 euros est organisé avec un professionnel. Une cellule de soutien psychologique est mise en place avec un psychologue. Les seniors inscrits sur la liste de convivialité  sont appelés régulièrement. Les agents transportent des travaux scolaires auprès des familles qui n’ont pas internet. Tous nos services sont gratuits. Je passe beaucoup de temps à informer les angériens par l‘intermédiaire de mon compte Facebook. C’est une mission essentielle en temps de crise car cela rassure.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

La communauté de communes assure la garde des enfants de soignants dans une école de la Ville. La solidarité repose principalement sur les maires des communes.

26
mars
2020
Anne Gallo : "un groupe Facebook pour proposer des services entre voisins"

Anne Gallo : "un groupe Facebook pour proposer des services entre voisins"

Services publics

Anne Gallo, Maire de Saint-Avé dans la Morbihan (11 600 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune. Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? Le Morbihan a été l’un des premiers territoires touché. On entre dans la 4e semaine. La ville de Saint-Avé a été …

Anne Gallo, Maire de Saint-Avé dans la Morbihan (11 600 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?

Le Morbihan a été l'un des premiers territoires touché. On entre dans la 4e semaine. La ville de Saint-Avé a été amenée très rapidement à réagir car des agents municipaux vivaient dans un cluster et venaient quotidiennement travailler dans la commune. Dès l’émergence du cluster dans les territoires voisins, le personnel de Saint -Avé venant des clusters a été prié de rester à leur domicile.

Environ 185 personnes sont contaminées dans le Morbihan à ce jour contre 181 personnes la veille. On espère que le confinement va permettre de stabiliser les chiffres. Afin de gérer au mieux la crise, les hôpitaux sont régulièrement en lien avec la Préfecture et la Mairie. Le centre hospitalier Bretagne Atlantique est en première ligne avec près de 15 patients en réanimation. Beaucoup de patients sont également sortis. La ville a lancé un appel pour disposer de gants et de masques en plus. Afin de protéger au mieux nos aînés, l’ Ehpad de la commune a été confiné très tôt. Pour l’instant, il n’y a pas d’alerte dans les maisons de retraite. Pour le personnel soignant de ces établissements, on est repassé sur des rythmes week-end avec 11h de travail par jour et 2 jours de repos. Les journées de travail mais aussi de repos sont donc plus longues.

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

La Mairie avait mis en place le télétravail très tôt pour le plus d'agents possible. Il y a 30 postes qui peuvent être en télétravail. La Mairie est fermée au public mais il y a une quinzaine d’agents présents physiquement dans les locaux. Il y a en règle générale une permanence assurée par service. Il y a systématiquement un agent du CCAS et des services techniques ainsi qu'un Directeur général adjoint. Des animateurs et ATSEM sont également réquisitionnés pour assurer la garde des enfants personnel des soignants.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Le respect des consignes a été un peu difficile au début. Progressivement, les habitants prennent conscience de la nécessité du confinement. Les deux marchés sont fermés. Un dirigeant de supermarché à Saint-Avé a pris contact avec les agriculteurs locaux pour vendre leurs aliments au sein du supermarché.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

Saint Avé a surtout anticipé la crise, notamment pour protéger ses aînés et ses Ehpads. Les aires de jeux et les complexes sportifs ont été fermés très tôt. Le problème est que l’on demande au Maire de faire puis de défaire en permanence. C’est assez complexe même si les Maires ont fait preuve une nouvelle fois d'une forte capacité d’adaptation.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ?

La ville a lancé un groupe Facebook « L’humain au cœur de Saint-Avé » pour proposer des services d'entraide entre voisins. Le plan canicule a également été activé pour veiller aux personnes sensibles sur le territoire. La ville a par ailleurs fait appel aux entreprises qui ont fourni du gel hydroalcoolique et des masques aux personnels soignants. Des couturières ont créée plus de 300 masques pour les hôpitaux. Les personnes âgées sont également appelées régulièrement afin d'éviter qu'elles soient trop isolées et qu'elles ne manquent de rien. Toujours pour éviter l'isolement des personnes âgées, la Mairie a fourni 2 tablettes numériques à l'ehpad afin de permettre aux résidents de garder le contact avec leurs proches.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

On essaie d’avoir des décisions cohérentes entre les différentes villes du territoire comme sur le maintien des marchés. Sur la question des écoles, il est également nécessaire d’échanger entre communes voisines. Il est important qu’il y ait une cohérence dans les décisions pour que les citoyens les comprennent bien. Il faut une intelligence collective et politique.

 

Retrouvez toutes les informations sur le site de la Mairie de Saint-Avé, en cliquant ici.

26
mars
2020
Antoine Homé : "une maraude de la Croix Blanche afin de veiller au bon état de santé des personnes âgées"

Antoine Homé : "une maraude de la Croix Blanche afin de veiller au bon état de santé des personnes âgées"

Services publics

Antoine Homé, Maire de Wittenheim dans le Haut-Rhin (14 300 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.   Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ?  Le Haut-Rhin est, avec l’Oise, un foyer important de l’épidémie du coronavirus et l’agglomération de Mulhouse est devenu rapidement l’épicentre …

Antoine Homé, Maire de Wittenheim dans le Haut-Rhin (14 300 habitants), répond à nos questions sur la gestion de la crise sanitaire dans sa commune.

 

Quelle est la situation sanitaire sur votre territoire ? 

Le Haut-Rhin est, avec l’Oise, un foyer important de l’épidémie du coronavirus et l’agglomération de Mulhouse est devenu rapidement l’épicentre du nouveau virus dans la région Grand Est. Wittenheim, à 4km kilomètres de Mulhouse Bourtzwiller – où s’était tenu fin février le rassemblement évangéliste (2 000 personnes) ayant accéléré la propagation de l’épidémie dans la région – n’a pas été épargnée.

L’agglomération de Mulhouse et les communes limitrophes sont confrontées depuis début mars à une affluence quotidienne de cas de contamination et il est difficile, encore à ce jour, de maîtriser l’issue de la pandémie. Sa situation actuelle est donc toujours aussi préoccupante.

Une solidarité importante s’est manifestée à l’égard du CHU de la métropole, lui-même extrêmement mobilisé. Face à la saturation de l’hôpital, le transfert de certains patients a pu être organisé vers d’autres régions (à Marseille, Toulon, Quimper, Brest…) et même en Allemagne (Mannheim et Fribourg-en-Brisgau). Depuis quelques jours, nous bénéficions du soutien de l’hôpital de campagne, monté par l’armée, à Mulhouse.

Les personnels de santé sont particulièrement investis et courageux dans ce contexte et bien au-delà, l’ensemble des agents du service public.

 

Comment sont mobilisés vos agents municipaux dans cette période de crise ?

Les agents municipaux de Wittenheim sont exemplaires et mobilisés. C’est le cas également de tous les élus, adjoints. A travers leurs actions, c’est la valeur du service public, présent dans l’épreuve, qui s’exprime.

La Mairie n’accueille plus physiquement le public pour des raisons de sécurité, mais une permanence quotidienne est assurée par téléphone pour préserver le lien avec les administrés, les informer.

Le rôle du Maire est également extrêmement important. Plusieurs fois par semaine, j’anime un comité de suivi du plan local de sauvegarde avec la Directrice générale des services, Laurence Faye, et les commandants de police, de sapeur-pompier et de la ville, afin de planifier les actions qui seront menées par l’ensemble des acteurs municipaux dans le cadre de la gestion de cette crise sanitaire et pour assurer la protection des habitants.

La gestion de l’épidémie au sein de la commune est assurée en lien étroit avec le Préfet, très présent et actif, et l’agglomération. Toutes les décisions prises le sont collectivement.

 

Avez-vous le sentiment que les mesures de confinement sont correctement respectées et acceptées par vos administrés ?

Les mesures de confinement sont respectées et acceptées sans difficulté par les habitants. Les gens sont conscients de la situation et leur civisme est globalement rassurant. Mais cela s’explique aussi par la dureté de l’épidémie dans la région.

Le respect des consignes est facilité par les moyens importants dont dispose la commune pour assurer les contrôles et la prévention. Le contrôle du respect des consignes est, en effet, effectué par la police nationale – un commissariat de police est installé sur la commune de Wittenheim qui est le siège de la circonscription de la police – et par la brigade verte des gardes champêtre, syndicat mixte entre les communes et le département qui agit pour le compte des communes. A noter que Wittenheim est également doté d’une caserne de sapeurs-pompiers, qui attire de nombreux volontaires chaque année.

Sur la question du couvre-feu, elle est actuellement évaluée avec le Président de l’agglomération, Fabian Jordan. Mais une telle mesure ne devrait être prise que si les règles de confinement ne sont pas respectées et que si les moyens pour la faire respecter sont suffisants. En tout état de cause, cette décision doit être collective, sauf si des circonstances particulières le commandent.

 

Avez-vous mis en place des mesures supplémentaires par rapport à celles annoncées par le Gouvernement pour assurer la sécurité sanitaire ?

Depuis le début de la crise, nous suivons scrupuleusement les règles édictées par le gouvernement et par le préfet au plan local. C’est essentiel.

Il est parfois possible d’adapter les modalités des règles nationales aux circonstances locales. Par exemple, le préfet du Haut-Rhin a décidé, en complément des mesures de restriction de circulation fixées depuis le 17 mars, d’interdire sur l’ensemble des communes du département, l’accès aux parcs, jardins publics, gravières, forêts, plans d’eau, berges, aires de jeux, parcours de santé, terrains de sport urbains.

 

Comment organisez-vous la solidarité sur votre territoire ? 

La Croix Blanche de Wittenheim, en collaboration avec le Service Prévention et Sécurité de la Ville, a mis en place depuis le 20 mars 2020, une maraude afin de veiller au bon état de santé des personnes âgées, handicapées et isolées sur l’ensemble du territoire communal.

Le Service Prévention et Sécurité de la Ville prend régulièrement contact avec les personnes figurant sur la liste des personnes isolées, tenue à jour depuis le Plan canicule. Des ravitaillements de premières nécessités sont également possibles.

 

Des formes de solidarité existent-elles entre les collectivités de votre territoire ?

Oui, elles sont nombreuses. Par exemple, Wittenheim a mobilisé deux groupes scolaires pour permettre la garde d’enfants des personnels soignants du CHU de l’agglomération de Mulhouse.

 

Quelles conséquences de la crise sur les dépenses de Wittenheim ?

Ce n’est pas ma priorité essentielle, ni celle de l’Etat d’ailleurs, et fort heureusement. La priorité, c’est la protection de la population et garantir le bon fonctionnement des services publics, indispensables dans la gestion de cette crise.

On évaluera précisément les dépenses plus tard. Les conséquences risqueront d’être importantes surtout pour les intercommunalités, qui disposent de la fiscalité économique et qui subiront inévitablement des pertes de recettes (CVAE…).