Alors que le Parlement européen et la Commission ont d’ores et déjà fait parvenir leurs contributions au sujet de la prochaine Conférence sur l’avenir de l’Union européenne, tout le monde attend le Conseil, qui se crispe au sujet de la répartition des postes à responsabilités. Au-delà de la symbolique, c’est la question du sens de l’Union et des réponses à apporter à son « déficit démocratique ». Pourtant, pour certains Etats, l’essentiel semble être ailleurs…
La Conférence sur l’avenir de l’Europe se veut être un moment fort de la participation citoyenne au niveau européen, alors que les institutions européennes se fixent deux ans à compter du 9 mai prochain, pour proposer des solutions afin que l’Union « fonctionne mieux ». L’objectif était de répondre à l’enjeu de l’appropriation par les citoyens européens des processus de décisions au niveau européen, et notamment de nomination de certains postes clés comme celui de la Présidence de la Commission européenne, à travers le processus dit du « spitzenkandidat ». En clair, faire en sorte que le parti européen arrivé en tête aux élections européennes puisse désigner – et nommer – le prochain Président de la Commission européenne. L’idée était également de plancher sur une vieille idée, celle de listes transnationales pan-européennes, entre autres.
Mais depuis plusieurs semaines, la contribution des Etats Membres, préalable au début des discussions, se fait attendre. En cause, d’abord, les différences d’interprétations entre Etats membres entre ceux réticents à cette approche communautaire des processus de décisions, et ceux qui verraient d’un bon œil cet exercice. Ensuite, des distensions apparaissent entre les tenants de la démocratie délibératives et les autres.
Mais selon plusieurs sources, les raisons du retard du Conseil sont à chercher ailleurs : le Conseil, représentant les Etats Membres, souhaiterait que cette conférence soit présidée par quelqu’un qui « a une expérience au Conseil ». Rappelons toutefois que le principe du Spitzenkandidat aurait du voir la présidence de la Commission revenir au Président du Parti Populaire européen (droite) ; avant que les Etats ne fassent pression pour imposer Ursula von der Leyen à la tête de l’exécutif européen.
Alors que le Parlement européen s’était déjà écharpé sur la question de la présidence, la solution retenue d’un « Conseil d’administration de coordination » regroupant les trois principaux groupes politiques du PE, un représentant du Conseil et un de la Commission… n’est pas garantie de faire consensus… et il se peut que les tractations sur ce point ralentissent davantage les débats de fond.