Dans la foulée de l’Etat d’urgence climatique décrété par le Parlement européen, puis la présentation du Pacte vert de la Commission européenne et vu les résultats timorés de la COP25 à Madrid, beaucoup attendaient que les Etats membres de l’Union européenne, à leur tour, s’engagent pour le climat. Tous se sont engagés à la neutralité carbone du continent en 2050…sauf un.
« Le Conseil européen fait sien l’objectif consistant à parvenir d’ici 2050 à une UE neutre pour le climat, conformément aux objectifs de l’accord de Paris. Un Etat membre, à ce stade, ne peut s’engager à mettre en œuvre cet objectif en ce qui le concerne ». Ce sont par ces mots que se conclue la déclaration du Conseil européen de jeudi et vendredi derniers, durant lequel la lutte contre le réchauffement climatique a constitué le sujet majeur.
La Pologne, très dépendante du charbon, a souhaité avoir du temps pour évaluer la proposition de « fonds de transition juste » qui vise à accompagner les Etats vers cet objectif. Le texte de loi devrait être discuté courant janvier 2020, et le prochain budget pluriannuel de l’Union pour les années 2021-2027 continue lui d’être négocié.
Monsieur Charles Michel, Président du Conseil européen s’est félicité d’avoir « un accord sur le climat. C’est très important de montrer notre ambition après le Green Deal. Nous voulons que l’Europe soit le premier continent neutre pour le climat d’ici à 2050 ».
Pour y parvenir, plusieurs Etats ont tenu à ce que le nucléaire soit explicitement mentionné comme une solution. « Vous ne pouvez pas demander à des pays dont la production domestique est de 60% ou 70% le charbon de passer du jour au lendemain au tout renouvelable ; le nucléaire, aujourd’hui, reste la production d’énergie la plus décarbonée et la plus souveraine non intermittente, c’est un fait » a déclaré M. Macron.