Pourquoi un tel changement ?
Ce compteur "intelligent" permet d’éviter le passage d’un technicien pour relever les compteurs : la consommation sera mesurée en temps réel et transmise une fois par jour au fournisseur d’électricité, permettant une facturation plus précise que celle basée sur des estimations. L’avantage pour le distributeur est réel : grâce à ces matériels dits intelligents, le nombre d’interventions à domicile sera drastiquement réduit. Grâce à la communication à distance, ERDF promet en outre un délai de résolution des pannes plus rapide et une meilleure adaptation de la production d’énergie, puisque ces compteurs offrent aux gestionnaires réseaux une connaissance précise des volumes d’électricité consommée à un instant t. A terme, ERDF espère favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans notre mix énergétique et permettre à la France d’atteindre plus facilement les objectifs fixés dans le cadre de la transition énergétique (40% d’électricité renouvelable d’ici 2030 afin de réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre).
Cependant, certains détracteurs remettent en cause la réalité de ses bienfaits et s’inquiètent des possibles risques pour la santé liés aux ondes électromagnétiques émises par le compteur ou encore de la protection des données personnelles. Quelques communes prennent des mesures visant à s’opposer à l’installation de ces machines sur leur territoire.
Les rumeurs de crainte pour la santé sont-elles fondées ?
En tout état de cause, la télétransmission ne se déroulera pas en Wifi mais via le CPL (le courant porteur de ligne), une technologie déjà largement éprouvée. La technologie CPL n’émet aucune onde radio : Linky est donc un dispositif bien moins nocif qu’un téléphone portable ou qu’une télévision.
De surcroît, la télétransmission n’interviendra qu’au beau milieu de la nuit (entre minuit et six heures du matin) et ne se prolongera pas plus de quelques secondes par jour.
En fin de compte et pour mettre un terme à cette polémique, la Direction générale de la santé (DGS) a chargé en 2015 l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) de remettre un rapport sur le sujet début 2016. L’agence devait réaliser « une synthèse des caractéristiques et des connaissances sur les expositions liées aux compteurs intelligents et les effets sanitaires associés », et devrait donc rendre son verdict dans les plus brefs délais.
La protection des données personnelles est-elle bien réelle ?
L’arrivée du compteur Linky a suscité toutes sortes de polémiques relatives, notamment, au contrôle des données privées. Mais est-il fondé de considérer avec méfiance les compteurs intelligents mis en place par ERDF auprès de ses clients ?
Un rapport publié par la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) le 30 novembre dernier considère “acceptable et suffisamment protectrice une conservation limitée de la courbe de charge à l’intérieur du compteur, sans remontée vers le gestionnaire”. En d’autres termes, la configuration du compteur Linky prévoit le stockage des données clients sur une mémoire interne pour une durée maximale d’un an. Ces données ne pourront donc quitter le domicile de l’abonné et être transmis à des tiers (fournisseurs d’énergie, sociétés commerciales…) sans son consentement.
Le compteur Linky assure également le cryptage des informations utilisateurs ainsi que la mise en place d’un protocole de communication spécifique entre le boitier et le concentrateur. Une démarche qui vise à empêcher toute tentative d’intrusion dans ses systèmes et le vol des données privées.