Développement durable : la commune du Morbihan Saint Nolff, adhérente à l’APVF, mise à l’honneur dans un rapport du Sénat

18 novembre 2015

Cette commune de 3 802 habitants est engagée de longue date dans la préservation de la biodiversité. Cette démarche a été structurée autour d’un Agenda 21 local et d’une charte « Zéro phyto », tous deux adoptés par la commune en 2006.

Protéger la biodiversité, tout en permettant une urbanisation maîtrisée et un développement harmonieux

 

L’enjeu, pour cette commune était de préserver ses espaces naturels et agricoles dans un contexte de forte croissance urbaine suscitée par la proximité immédiate avec l’agglomération de Vannes. Cet essor démographique a favorisé l’étalement urbain, le centre-bourg ayant été concurrencé par des lotissements construits récemment en périphérie. Ce phénomène de périurbanisation a été identifié comme étant un facteur de risque pour la biodiversité, pourtant singulière sur ce territoire.

 

Dès 2006, la commune a fait le choix d’inscrire dans son projet local d’urbanisme (PLU) des orientations fortes en faveur de la biodiversité. Aussi a-t-elle souhaité recentrer l’urbanisation sur le centre-bourg et sanctuariser les espaces naturels et agricoles. La commune s’est dotée d’instruments de maîtrise foncière afin de développer dans les zones constructibles des opérations publiques d’aménagement présentant un haut niveau d’exigence au regard de la biodiversité. À titre d’illustration, l’Eco-cité du Pré Vert doit permettre la création de 130 logements individuels et collectifs sur un espace de 5,5 hectares, parfaitement intégrés aux milieux naturels alentour. C’est pourquoi il a été prévu sur ce site de favoriser les continuités écologiques au moyen d’un maillage bocager, d’espaces verts et de jardins familiaux.

Une gestion différenciée des espaces verts

 

En 2006, la commune s’est également engagée dans une démarche « Zéro phyto », en privilégiant une gestion naturelle au traitement chimique de ses 8,5 hectares d’espaces verts. Cette démarche a nécessité, pour sa mise en œuvre, un effort explicatif auprès de la population ainsi qu’une réorganisation du travail des agents communaux.

Pour atteindre l’objectif d’abandon des produits phytosanitaires sur son domaine public, la commune s’est appuyée sur une technique de la  gestion différenciée, qui consiste à entretenir différemment les espaces verts selon leurs caractéristiques et leurs usages.

Dans cette perspective, il a tout d’abord fallu identifier les espaces verts dont la population juge le désherbage prioritaire, afin d’y concentrer l’essentiel du travail des agents communaux. De la sorte, certains secteurs sont dorénavant tondus régulièrement, tandis que d’autres le sont moins fréquemment.

L’étape suivante a consisté à former les agents communaux au maniement de techniques alternatives aux produits phytosanitaires. Les agents recourent désormais à des solutions de désherbage préventives (plantation d’espèces vivaces ou de prairies fleuries, paillage végétal ou minéral, installation de couvre-sol) ou curatives (désherbage thermique, mécanique et manuel).

 

Enfin, il s’agissait de sensibiliser la population à cette démarche. C’est ainsi que la commune a engagé des actions d’information et de communication en installant des panneaux explicatifs et en organisant des conférences.

 

L’Agenda 21 local a permis de favoriser durablement la biodiversité sur le territoire communal.

 

La politique d’urbanisme et les opérations d’aménagement de la commune ont contribué à densifier le centre-bourg et à préserver ainsi les espaces naturels et agricoles adjacents. Huit années après sa mise en place, la gestion différenciée a eu des résultats probants. La démarche « Zéro phyto » a permis de limiter la pollution des sols et de réaliser des économies, compte tenu de l’arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires et d’une moindre consommation en eau. Bien que les agents communaux aient vu leur travail réorganisé et  priorisé pour faire face aux 800 heures de désherbage supplémentaires induites par l’abandon de ces produits, ils ont bien accepté cette démarche, perçue comme saine. Il en est de même pour la population, même si des inquiétudes se sont un temps fait jour quant à l’entretien de certains lieux, comme le cimetière ou le terrain de sport.