Le plan de 250 millions comporte trois dispositifs principaux. Le premier est une prime d’engagement, « de plusieurs mois de salaire » selon la ministre, qui visera 3000 bénéficiaires d’ici à fin 2018. Elle est destinée aux jeunes praticiens qui choisissent de prendre un poste dans un secteur sous-doté ou dans une spécialité en sous-effectif. Ces praticiens bénéficieront d’une « accélération de carrière » qui leur permettra de cumuler l’équivalent de sept ans d’ancienneté en cinq ans. Les couvertures maternité et maladie seront également mieux assurées.
Un second outil vise à faciliter une installation à long terme dans les territoires fragilisés en termes de couverture médicale. Le Gouvernement propose donc une prime d’exercice territorial pour 15 000 praticiens qui choisiraient de travailler sur plusieurs sites dans le cadre des nouveaux groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui verront le jour à l’issue du vote du projet de loi Santé.
Enfin, les médecins pourront prolonger leur activité jusqu’à 70 ans et le cumul emploi-retraite jusqu’à 72 ans.
L’APVF a salué ces mesures mais appelle, face à l’aggravation de la situation dans certains territoires, à un renforcement des mesures sur l’ensemble de l’offre de soins et notamment des soins de ville. Dans cette optique, elle reste vigilante, dans le cadre de l’examen au Parlement du PLFSS pour 2016, sur les mesures d’économie qui impliqueraient de nouvelles restructurations ou fermetures de services hospitaliers dans les petits établissements.
Afin d’encourager une meilleure répartition de l’ensemble de l’offre de soins sur tout le territoire, l’APVF appelle à la création de territoires prioritaires de santé. Elaboré à l’échelle d’un ou de plusieurs bassins de vie et selon des critères comme l’accessibilité et la disponibilité des soins en secteur 1, ce dispositif pourrait notamment comprendre un nouveau renforcement des mesures de financement à l’égard des structures d’exercice en commun de la médecine (centres de santé, maisons pluridisciplinaires de santé), des dérogations en matière de seuil pour l’ouverture ou la fermeture de services hospitaliers, un encouragement à l’initiative locale et aux pratiques avancées ainsi que des incitations encore accrues pour l’installation des médecins de ville et des praticiens hospitaliers dans les territoires sous-dotés.