Présentée par le Président de la République le mardi 27 novembre dernier, le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été dévoilé le 25 janvier. Prévue par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, la PPE fixe la trajectoire énergétique de la France pour les années à venir. Elle est la déclinaison opérationnelle de la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Pour la période 2019-2023 et 2024-2028, la priorité est donnée à la décarbonisation de notre économie et à l’électrification des usages.
Développement des énergies renouvelables
Cette décarbonisation de notre économie passe par le développement des énergies renouvelables. D’ici 2030, le Gouvernement prévoit de porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la production électrique notamment grâce au développement des appels d’offre. En matière de renouvelables, la priorité est donnée à l’énergie photovoltaïque au sol, et plus particulièrement aux grandes installations. Le développement de l’éolien en mer et du gaz renouvelable est quant à lui conditionné à la baisse des coûts. Concernant la chaleur d’origine renouvelable, le texte prévoit une augmentation de 40 à 60 % dans la production totale de chaleur d’ici 2030.
Des précisions sur la sortie du nucléaire et du charbon
La fermeture des 4 dernières centrales à charbon française d’ici 2022 est confirmée. Sur la question du nucléaire, le Gouvernement confirme le report à 2035 pour la date de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique. 4 à 6 réacteurs seront fermés d’ici 2028 dont les deux de Fessenheim (Haut-Rhin).
Des ambitions sans moyen
La première critique qui est adressée à la PPE concerne la question des moyens. En matière de rénovation énergétique par exemple, la baisse d’ici 2028 de 14 % de la consommation finale d’énergie grâce à la rénovation de 500 000 logements par an parait de plus en plus irréaliste faute de moyens suffisants. Ce chiffre est pourtant déjà en dessous des 20 % d’économie d’énergie prévu par la loi de transition énergétique pour la croissance verte. La question des moyens se pose également dans le domaine de la mobilité pour lequel la PPE prévoit d’ici 2023 le développement d’environ 1,2 million de voitures électriques et 100 000 bornes de recharge sans pour autant apporter de précisions sur les moyens d’atteindre ces objectifs. Le Gouvernement ne répond pas non plus à la volonté des territoires d’être plus impliqués dans l’élaboration de la transition énergétique.
Le texte doit maintenant être soumis à différentes instances : autorité environnementale, Conseil national de la transition écologique etc… avant d’être entériné par décret.
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