Les principaux acteurs de la transition énergétique et notamment le Cler et Réseaux Action Climat ont publié mi-septembre les conclusions de leur observatoire de la transition énergétique. Cet observatoire doit permettre d’évaluer l’atteinte des objectifs climatiques français. Constatant un retard pour tous les objectifs, les conclusions de l’observatoire soulignent la nécessité de mener de véritables politiques environnementales.
Conformément aux objectifs fixés au niveau européen, la France, par le biais de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), s’est dotée d’une trajectoire énergétique ambitieuse. Elle s’est notamment fixée comme objectifs :
- Diviser par 4 ces émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, avec comme base 1990 et comme objectif intermédiaire 40 % en 2030 ;
- Réduire sa consommation finale d’énergie de 20 % en 2030 et de 50 % à l’horizon 2050 (année de base 2012) ;
- Porter à 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2020 et à 32 % en 2030.
Afin d’atteindre ces objectifs, différents outils ont été mis en place au niveau national et territorial. La Programmation pluriannuelle de l’énergie et la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) déclinent les stratégies et sous-objectifs pour respecter les engagements français en matière climatique. Le plan climat-air-énergie territorial (PCAET), au niveau intercommunal, et le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), au niveau de la région, fixent à l’échelle des territoires les objectifs à atteindre pour respecter la trajectoire fixée au niveau national.
Malgré ces différents outils, la France ne cesse de prendre du retard dans ses engagement selon cet observatoire. En 2017, tous les plafonds de la stratégie nationale bas carbone ont été dépassés. Un dépassement qui atteint presque 7 % pour les émissions de gaz à effet de serre. La réduction de la consommation énergétique et le développement des énergies renouvelables ont également pris du retard.
Les conclusions de cet observatoire démontrent une fois de plus que des objectifs ambitieux ne suffisent pas pour répondre aux défis climatiques qui nous attendent. Sans les moyens adéquats et sans une implication véritable des territoires, la France continuera dans cette trajectoire qui l’éloigne progressivement des engagements qu’elle avait pris lors de la COP21 à Paris en 2015.
L’APVF vient d’écrire au nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire afin de lui faire part de sa disponibilité pour échanger sur les enjeux environnementaux dans nos territoires.