
Mercredi 23 avril 2025, le Conseil d’administration de l’APVF, réuni sous la présidence de Christophe Bouillon, a voté à l’unanimité une motion alertant sur l’avenir des relations financières entre l’État et les collectivités territoriales. Dans un contexte de tensions budgétaires croissantes, les maires des petites villes appellent solennellement à l’ouverture d’une véritable négociation avec l’État.
Réuni à Paris, le Conseil d’administration de l’APVF a tenu à faire part de ses vives inquiétudes face aux premières orientations budgétaires annoncées par le Gouvernement dans le cadre de la préparation du budget 2026. Ces annonces, bien qu’encore non confirmées officiellement, laissent présager une nouvelle contribution financière imposée aux collectivités territoriales, d’une ampleur inédite.
Les élus rappellent que le mandat municipal actuel a débuté dans des conditions extrêmement difficiles. Dès 2020, les maires ont dû faire face à la crise sanitaire, puis à la flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, et plus récemment aux émeutes urbaines de l’été 2023. Dans un contexte économique tendu, les petites villes ont néanmoins su faire preuve d’une résilience remarquable pour continuer à assurer leurs missions.
L’APVF souligne que les collectivités territoriales ne représentent que 8 % de la dette publique nationale, mais qu’elles ont déjà largement contribué aux efforts de redressement des finances de l’État, notamment à travers la loi de finances 2025. Ces chiffres officiels ne tiennent même pas compte de la non-indexation de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) sur l’inflation, de la baisse drastique du Fonds vert, de la forte hausse des cotisations à la CNRACL (prévue à 1,19 milliard d’euros annuels dès 2028) ni des prélèvements liés aux DILICO, qui impactent près de 800 petites villes.
Dans ces conditions, les perspectives d’un nouvel effort, estimé à quatre fois celui de l’an passé, suscitent une vive inquiétude. De nombreuses petites villes risquent de devoir reporter voire annuler certains investissements, avec des conséquences économiques directes sur l’activité locale et l’emploi. Pire encore, une telle ponction mettrait en péril le bon fonctionnement des services publics locaux.
À l’heure où s’ouvrira bientôt une nouvelle mandature municipale, l’APVF tient à rappeler que les défis à venir – transition écologique, transition démographique, fracture territoriale – ne pourront être relevés sans des collectivités locales pleinement mobilisées et dotées des moyens nécessaires pour agir.
Les maires des petites villes ne remettent pas en cause la nécessité d’un redressement des finances publiques. Mais ils demandent que cet effort soit juste, équitable, et fasse l’objet d’une véritable concertation. Loin d’être un poids, les collectivités territoriales sont des moteurs de croissance, d’innovation et de solidarité sur les territoires.
Dans cet esprit, l’APVF participera à la Conférence financière des territoires prévue le 6 mai prochain avec une volonté de dialogue mais aussi une exigence claire : que cette réunion ne soit pas un simulacre de concertation, mais le point de départ d’une nouvelle ère de relations équilibrées entre l’État et les collectivités.
Elle réclame notamment l’inscription à l’ordre du jour de sujets fondamentaux tels que l’autonomie fiscale des collectivités – affaiblie depuis deux décennies – et la mise en œuvre des mesures de simplification recommandées dans le rapport Ravignon.
Enfin, les Assises de l’APVF, qui se tiendront à Saint-Rémy-de-Provence les 12 et 13 juin prochains, seront l’occasion d’échanger de manière approfondie avec le Gouvernement et d’avancer des propositions concrètes pour garantir un avenir durable aux petites villes.
Lien vers la motion votée lors du Conseil d’administration de l’APVF