A l’occasion du salon Innopolis le 19 septembre dernier, la maire d’Anduze, Geneviève Blanc, le maire de Mouans-Sartoux, Pierre Aschieri et le maire de Saint-Maixent L’Ecole, Stéphane Baudry, ont participé à une table-ronde sur les circuits courts. L’occasion de rappeler les atouts et le rôle crucial des petites villes pour la résilience alimentaire.
Que cela soit à Mouans-Sartoux (06), à Anduze (30) ou encore à Saint-Maixent L’Ecole (79), la transition alimentaire constitue un vrai projet de territoire et est activement à l’œuvre. Ainsi, les témoignages des maires ont permis de montrer la diversité des projets possibles en faveur de la résilience alimentaire : reconquête des terrains agricoles, aide à l’installation des agriculteurs, création d’épiceries solidaires, organisation d’évènements festifs ou action de sensibilisation au « bien-manger », etc.
Pour Stéphane Baudry, il s’agit avant tout d’une question de volonté politique et d’adaptation aux spécificités de chaque territoire. Confrontée à un manque de foncier agricole, la commune de Saint-Maixent L’Ecole a ainsi capitalisé sur le patrimoine existant à travers l’installation d’une champignonnière dans l’ancienne abbaye réhabilitée pour l’occasion.
A Mouans-Sartoux, commune pionnière où toutes les cantines sont 100% bio et alimentées par une régie agricole communale, la sensibilisation au « bien manger » a largement dépassé les frontières des établissements scolaires. “En rentrant chez eux le soir, les enfants sensibilisent à leur tour leurs parents” a ainsi expliqué Pierre Aschieri avant de préciser que « 85% des parents d’élèves de la commune ont déclaré avoir eux-mêmes fait évoluer leurs pratiques alimentaires » grâce à l’effet d’entraînement des cantines.
Au-delà des effets bénéfiques en faveur de la transition écologique et de la santé, toutes ces actions contribuent aussi à l’attractivité des communes comme l’ont souligné Geneviève Blanc et Stéphane Baudry. Alors qu’à Saint-Maixent L’Ecole, la réhabilitation de l’abbaye accueille des touristes, à Anduze ce sont les jardins partagés et le stand maraîcher bio sur le marché communal qui attirent de nouveaux ménages.
De plus, “la transition alimentaire rime aussi avec lien social” a rappelé la maire d’Anduze où l’organisation de nombreux évènements festifs sur ce thème (festivals, foires, etc) permet de tisser du lien social tout en réfléchissant collectivement à l’agriculture d’aujourd’hui et de demain.
Enfin, Pierre Aschieri, membre du Bureau de l’APVF a précisé que les petites villes disposent de nombreux atouts pour mettre en œuvre tous ces projets : agilité, proximité mais aussi réactivité. Toutefois, ces projets en faveur de la transition écologique et sociale ne sont cependant possibles « que si l’Etat nous en donne les moyens » a alerté le maire de la commune des Alpes-Maritimes.
Ces riches échanges, qui étaient animés par le Conseil National de la Résilience Alimentaire (CNRA), ont enfin permis de rappeler l’importance du dialogue et du travail main dans la main avec les différents acteurs locaux et partenaires : agriculteurs, habitants, restaurateurs, commerçants, établissements scolaires, CIVAM, Terres de Lien, SAFER…