Un rapport interministériel qui se penche sur la gestion des épisodes de sécheresse lors de l’été 2022 a été publié le 12 avril, deux semaines après la présentation du Plan Eau par le Président de la République. Retour sur les principaux enseignements.
Pour rappel, le Président de la République a présenté le plan Eau lors d’un déplacement le 30 mars à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes).
Ce rapport était l’objet d’une commande en provenance de 4 ministères différents : Intérieur, Transition Ecologique, Santé, et Agriculture.
Il a été rédigé par l’Inspection générale de l’administration (IGA), l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD – qui a pris la suite au 1er septembre 2022 du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) qui était chargé de conseiller le gouvernement sur les politiques environnementales), et Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture, et des espaces ruraux (CGAAER).
La situation est ainsi résumée : “Le pire a été évité lors de la gestion de la sécheresse 2022 grâce d’une part à la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble des acteurs, et d’autre part à un niveau de remplissage élevé des nappes et des retenues à la sortie de l’hiver 2021-2022. De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans les prochaines années, voire dès 2023″. En outre, il est mis en exergue que la sécheresse de 2022 a été “la plus sévère depuis au moins un demi-siècle, conjuguant déficit de précipitations et températures records”.
En effet, plus d’un millier de communes avaient ainsi dû mettre en place des mesures exceptionnelles pour assurer l’approvisionnement de leurs habitants. 343 avaient dû transporter de l’eau par camion, et 196 distribuer des bouteilles d’eau, ne pouvant plus fournir d’eau du robinet.
Pour les auteurs du rapport “la gestion de crise ne pourra pas garantir dans la durée le maintien des usages actuels”. Il est également avancé que “l’eau est encore trop fréquemment considérée comme une ressource inépuisable et gratuite”.
Ainsi le constat suivant est réalisé : “seules des politiques de transformation (…) permettront d’éviter les ruptures brutales”.
Le rapport formule 18 recommandations, dont certaines sont reprises dans le Plan Eau comme l’Ecowatt de l’eau ou des mesures relatives à la réutilisation des eaux usées, structurées autour de trois axes :
- Améliorer l’anticipation et la gestion pluriannuelle des épisodes de sécheresse
- Connaître en temps réel les impacts et les réduire
- Objectiver les enjeux de partage et prévenir les conflits d’usage de l’eau
A noter que concernant les objectifs de sobriété il est proposé “d’élaborer en concertation avec les représentants nationaux de chaque usage de l’eau, des déclinaisons sectorielles et territoriales — lorsque c’est plus pertinent — de l’objectif de réduction des prélèvements d’eau fixé en juillet 2019 dans le cadre des Assises de l’eau : – 10 % d’ici 2024 et – 25 % d’ici2034 ainsi que les plans d’action correspondants”. Dans le cadre du Plan Eau l’objectif de réduction des prélèvements de 10% a été reporté à 2030 et l’objectif de réduction de 25% d’ici 2034 n’a pas été repris.
Pour télécharger le rapport cliquez ici