L’APVF et La Banque postale ont publié, mardi 6 décembre, la 8ème édition du Regard financier sur les petites villes. Cette étude, qui présente les indicateurs financiers 2021 des communes de 2 500 à 25 000 habitants, donne une indication très précise sur la résilience des petites villes en sortie de crise sanitaire et leur capacité future à absorber le choc de la crise énergétique. Une vraie disparité de situations entre les 4 strates démographiques étudiées.
Cette étude porte sur les comptes 2021 des 4 095 petites villes comprises entre 2 500 et 25 000 habitants qui totalisent 26,3 millions d’habitants, soit 39 % de la population française.
Le budget total hors dette des petites villes (budgets annexes inclus) s’élève en 2021 à 36,5 milliards d’euros, soit 36 % du budget total hors dette des communes (hors ville de Paris), montant en hausse de 3,3 % par rapport à 2020.
Cette progression du budget s’explique notamment par le contrecoup des forts ralentissements dans le secteur des services en 2020 du fait de la crise sanitaire. La reprise dans ce domaine se traduit en effet en 2021 par une hausse des dépenses de fonctionnement de 2,8 % (mais seulement + 0,8 % si l’on compare par rapport à 2019).
En parallèle, les produits de la tarification des services ont fortement progressé (+ 18, 2 % en moyenne), participant à l’augmentation des recettes de fonctionnement (+ 2,9 %), malgré des recettes fiscales relativement peu dynamiques (+ 1,0 %) en lien avec la suppression d’une partie des bases sur les locaux industriels, remplacée par des compensations fiscales.
En résulte une hausse de l’épargne brute de 3,6 % en 2021. Cet autofinancement, corrigé des remboursements d’emprunts, a notamment permis de financer un tiers des investissements, complété par les recettes propres d’investissement pour plus de la moitié, et par le recours à l’emprunt.
Ainsi, en 2021, les investissements ont enregistré une hausse de 301 à 314 euros par habitant, soit + 4,3 %.
Le niveau important des ressources a permis un désendettement des petites villes, dont l’encours de dette a baissé de 2,7 % à un niveau de 780 euros par habitant, et un abondement de la trésorerie, dont le niveau a progressé de 13 %.
Si cette situation favorable à fin 2021 constituait une base solide pour les petites villes, notamment pour faire face aux aléas financiers actuels (inflation, hausse du point d’indice, remontée des taux d’intérêts…), le poids que représente la contrainte énergétique (dont les dépenses pesaient déjà plus de 5 % des dépenses de fonctionnement en 2021 pour la plus petite strate), suggère que de nombreuses petites villes ne sont pas à l’abri de difficultés budgétaires.
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