L’APVF a été auditionnée le mercredi 22 juin par la mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés. Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage, Vice-présidente de l’APVF, et Xavier Nicolas, Maire de Senonches, Membre du Bureau de l’APVF représentaient l’association.
La mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés a été confiée au Docteur François Braun, chef du pôle Urgences au CHR de Metz-Thionville et Président de Samu Urgences de France. Son lancement fait suite à la visite du président de la République à l’hôpital de Cherbourg le 31 mai 2022.
Cette mission qui rendra ses conclusions à la fin du mois de juin vise à identifier des premières solutions opérationnelles pour faciliter l’accès aux soins urgents et non programmés dans le cadre de la crise que connaissent actuellement les urgences.
L’APVF a rappelé que la situation est particulièrement grave dans un certain nombre d’établissements hospitaliers de petites villes qui voient leur fonctionnement se dégrader du fait du manque d’effectifs. Cette situation n’est pas nouvelle. Elle se répète chaque année à l’occasion de l’été mais et devient de plus en plus critique.
Pour rappel, Samu Urgences de France estimait au 18 mai 2022 que 120 services d’urgence rencontraient des difficultés de fonctionnement soit près de 20% de l’ensemble des urgences du pays
L’APVF a souligné que la progression de la désertification médicale qui se fait cruellement sentir dans les petites villes est a une conséquence directe toute l’année, et plus encore l’été, sur l’afflux de patients vers les services d’urgence.
Brigitte Bourguignon a réalisé dès le 8 juin des premières annonces pour répondre à la crise dans les urgences :
- Doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins pour l’ensemble de la période estivale
- Les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation initiale en juin et juillet pourront commencer à exercer immédiatement sans attendre la remise officielle de leur diplôme
- Les soignants retraités volontaires pour reprendre une activité lors de l’été bénéficieront de facilités de cumul avec leur pension de retraite
Ces premières annonces peuvent en partie aider à réduire la pression sur les urgences mais ne doivent pas occulter la nécessaire revalorisation de l’hôpital public et plus globalement la nécessaire refonte de l’organisation de l’offre de soins sur le territoire.
Face à la crise qui a déjà commencé, l’APVF appelle à ce que la permanence des soins prévue par le Code de la santé publique soit réellement appliquée avec si nécessaire une suspension temporaire du système de “volontariat” et un retour à l’obligation de participation aux gardes des médecins libéraux.
De manière plus structurelle, il est nécessaire de fortement renforcer les délégations de compétences envers l’ensemble des professionnels de santé notamment les infirmiers, en renforçant la pratique avancée. Cette réorganisation de l’offre de soins avec un rôle accru des paramédicaux ne peut se faire sans une nécessaire revalorisation de l’attractivité de ces professions que ce soit d’un point de vue salarial ou de l’évolution dans les carrières
Face à la pénurie du nombre de médecins généralistes, l’instauration d’une règle de répartition démo-géographique d’1 médecin pour 1000 habitants apparaît également comme un impératif.
A noter qu’en plus de cette mission flash, le président de la République a annoncé le lancement en juillet d’une « grande conférence » de la santé qui souhaite associer « toutes les parties prenantes ». L’APVF entend bien sûr y être associée.