Créés à l’occasion de la loi MAPAM de 2014, les pôles d’équilibre territorial et rural (PETR) avaient pour objectif de « mieux prendre en compte le monde rural ». Ils devaient notamment permettre une plus grande efficacité dans la territorialisation des politiques publiques, une meilleure lisibilité de l’action publique et une mutualisation des moyens. Un référé de la Cour des comptes publié le 11 mai montre que ces objectifs n’ont été que très partiellement atteints.
La ruralité : une réalité hétérogène
Conçus comme une contrepartie à la métropolisation au bénéfice de territoires abusivement qualifiés de « ruraux », les PETR recouvrent des réalités extrêmement hétérogènes et comprennent pour la plupart des villes moyennes.
Rigidité institutionnelle et absence de visibilité financière
Les innovations de gouvernance n’ont pas atteint les objectifs escomptés en matière de démocratie locale. Les pôles ne disposent pas de visibilité sur la nature de leurs missions et leurs modalités de financement.
Un dispositif remis en cause par la loi NOTRé
Les pôles n’ont pas servi de cadre à la recomposition de l’intercommunalité. Les partenariats dans le cadre de la mise à jour ou de l’établissement d’un projet de territoire restent insuffisamment développés. Alors que les missions exercées par les PETR ne sont recensées par aucun acteur institutionnel, la question de leur périmètre d’intervention reste posée.
Les PETR n’ont pas permis de rationaliser les dispositifs contractuels
Les PETR n’ont pas permis non plus la rationalisation des dispositifs contractuels, qui leur auraient permis de faire vivre concrètement leur projet de territoire. Ils n’ont pas été des « guichets uniques » dans le portage des projets innovants ni des interlocuteurs privilégiés dans les dynamiques de coopération métropolitaine.
Au terme de son analyse, la Cour formule trois recommandations suivantes : faire des PETR des syndicats mixtes ouverts permettant l’adhésion du département et de la région ; transformer à moyen terme les PETR en EPCI élargis lorsque leur périmètre peut s’identifier à celui du bassin de vie ; à défaut, et lorsque le périmètre du PETR n’est pas pertinent, envisager le retour à une forme associative moins contraignante.