A l’occasion de ce discours, le Président a appelé à une « mobilisation de toute la nation » et plus particulièrement « du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels » en faveur des quartiers en difficulté. Alors que le Projet de loi de finances pour 2018 est actuellement en discussion, Emmanuel Macron a rappelé que les crédits pour la politique de la ville seront sanctuarisés l’an prochain. Concernant l’éducation, Emmanuel Macron a rappelé que le dédoublement des classes en CP et CE1 dans les quartiers populaires était déjà à l’œuvre. Il a également évoqué des initiatives pour les collégiens et lycéens comme le renforcement des internats, l’aide aux stages de 3e que les principaux de collèges auront la charge de trouver. Les internats d’excellence seront également redéployés dans les zones cumulant le plus de difficultés. En parallèle, un « conseil présidentiel » relatif à la politique de la ville, où siègeront des « jeunes issus des quartiers ayant réussi leur vie professionnelle » verra le jour avec l’objectif de partager les expériences pour redonner une image positive et de l’espoir.
S’agissant de la question de l’accès à l’emploi, Emmanuel Macron a annoncé vouloir financer près de 10.000 emplois francs à terme dans le secteur privé. Sept agglomérations ont été sélectionnés pour participer à l’expérimentation des emplois francs dès l’an prochain : quatre zones intercommunales de Seine-Saint-Denis, le Val de France (Sarcelles, Villiers-le-Bel), Grand Paris sud (dont Grigny et Évry), Marseille, Lille, Angers et Cergy-Pontoise. Concrètement, les entreprises qui embauchent des jeunes issus des quartiers populaires recevront les primes suivantes : 15.000 euros pour un CDI (répartis sur trois ans), contre 5.000 euros pour un CDD (répartis sur deux ans). Contrairement aux emplois francs expérimentés sous le quinquennat précédent, aucun critère ayant trait à l’âge ou à l’accès à un emploi n’est retenu dans cette nouvelle version.
Toujours dans le domaine de l’accès à l’emploi, le Président a fait savoir qu’il souhaitait la mise en place d’opérations de « testing » pour identifier, pénaliser et rendre public les entreprises responsables de discriminations à l’embauche.
En matière de rénovation urbaine, Emmanuel Macron a annoncé le doublement des subventions relatives à l’Anru 2 : le fonds passe donc de 5 à 10 milliards. L’État veut aussi faire revenir les services publics dans ces quartiers en s’appuyant par exemple sur le doublement des maisons de santé durant les années à venir.
Le Conseil national des villes a réagi en rappelant que le prochain comité interministériel des villes, qui devrait avoir lieu début décembre, sera l’occasion « d’acter l’effectivité de ces annonces ».