I. Typologie du tourisme dans les petites villes
Le tourisme est une économie des usages déterminée avant tout par le visiteur. Le secteur est donc en perpétuelle évolution d’usages et de pratiques. Il est important que les petites villes non seulement s’adaptent mais aussi anticipent le tourisme de demain.
L’offre touristique sur les territoires repose en grande partie sur les petites villes et sur les particularités de chacune d’entre elles (tourisme culturel, patrimonial, environnemental, gastronomique, balnéaire, de montagne, du bien-être, etc.). Il est important de retenir que toutes ces formes de tourisme contribuent au succès de l’expérience du voyageur. Certaines petites villes s’avèrent très dynamiques et proposent des milieux de vie attrayants par la diversité des styles de vie, de la scène culturelle et artistique, des loisirs, de leur ambiance et de leur authenticité.
Le mouvement « slow », l’intérêt pour les produits locaux, la recherche d’expériences authentiques, le goût d’entrer en contact avec la population locale, le désir de rencontrer les producteurs constituent des tendances qui favorisent le tourisme dans les petites villes.
Mais comment est organisé le séjour ? Il convient de distinguer le tourisme (min. 1 nuit passée sur site) de l’excursionnisme (pas de nuit passée sur site). Cependant, tous deux participent aux fréquentations de sites touristiques. Anne Gallo constate qu’en Bretagne se développent actuellement les séjours courts en raison de nouvelles facilités de mobilités et d’un regain d’intérêt pour le patrimoine local.
II. Coopération ou compétition entre territoires ?
La loi NOTRe a maintenu le tourisme en tant que compétence partagée et n’a désigné aucun « chef de file ». Chaque catégorie de collectivité doit donc identifier son propre rôle en matière de politique touristique. Dans l’idéal, dans chaque région une commission dédiée au tourisme se réunirait dans le cadre des Conférences territoriales de l’action publique (CTAP) pour mieux répartir les rôles et identifier les modalités de coopération.
Les intercommunalités sont désormais chargées de la promotion, de la communication, de l’animation des réseaux socioprofessionnels, ainsi que de la création et de l’entretien des zones activités touristiques. Mais tout le « reste » de la compétence peut être exercée pleinement par les communes, notamment en ce qui concerne l’élaboration et la coordination des stratégies touristiques, les aménagements touristiques, la gestion des équipements hors ZAT, l’animation, et l’accompagnement des entreprises et des territoires touristiques…
Philippe Pécout a partagé son expérience de la coordination des politiques touristiques aux niveaux départemental et régional, en insistant sur la nécessité d’élargir la liste des partenaires bien au-delà des limites administratives (notamment en dialoguant avec les professionnels du tourisme).
Anne Gallo a insisté également sur la nécessité de travailler avec les acteurs privés qui sont les plus à mêmes d’anticiper de nouvelles tendances et sont les mieux placés pour identifier les risques liés aux politiques touristiques envisagées par les collectivités.
III. Quels leviers sont mobilisables ?
La taxe de séjour est une ressource non négligeable. Elle peut échapper à certaines villes connaissant une forte activité de réservation de logements de particuliers type « Air BnB ».
Les co-animateurs ont souligné la pertinence d’opérations mutualisées (par exemple au niveau régional) qui permettent de réduire les coûts et de communiquer de manière cohérente sur l’offre touristique.
Anne Gallo et Philippe Pécout ont constaté que l’utilisation excessive de labels touristiques était un risque réel. Certains labels (type UNESCO) peuvent servir de leviers importants pour la politique du tourisme locale. Mais la multiplication des labels peut engendre un manque de lisibilité auprès du grand public.
D’autres intervenants ont souligné l’effet de levier de certains équipements (tels que des zoos) et l’importance de promouvoir le tourisme local en valorisant le patrimoine auprès des nouveaux arrivants ou des habitants du reste du département.
Un intervenant de la salle a proposé de mener une réflexion au sein de l’APVF sur les critères permettant à une commune, située dans une zone caractérisée par un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements, de majorer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. En effet, certaines communes se trouvent de fait exclues du dispositif si elles n’appartiennent pas à une unité urbaine suffisamment peuplée.