Un moment fort des Assises des petites villes millésime 2021 a été consacré à la relance économique. Une table-ronde, animée par Jean Dumonteil, a permis de dessiner les contours de l’après-crise, avec les contribution d’Olivier Dussopt, ministre du Budget, de Paul Hermelin, PDG de Capgemini, Yves Le Breton, Directeur Général de l’ANCT, Bruno Cavagné, président de la FNTP et Cyril Luneau, du groupe Orange. La maire de Montbard, Laurence Porte, et le maire de Nogent-le-Rotrou, Harold Huwart, ont enrichi le débat de leur contribution d’élus de terrain.
Paul Hermelin, auteur du Rapport de l’Institut Montaigne « Rééquilibrer le développement de nos territoires », et grand témoin de la première table ronde, a posé le débat en partant d’un constat simple, celui d’un pays profondément déséquilibré, où 80 % de la richesse et de la croissance économique (travaux publics, universitaires…) se concentre dans les quinze plus grandes métropoles. Le reste du territoire, qui représente pourtant 70 % de la population, est caractérisé quant à lui par un niveau de vie en stagnation, voire en déclin. Le métropolisation, si elle est un atout au niveau européen et mondial, s’est construite au détriment des petites villes et a favorisé un sentiment profond d’abandon dans les territoires. Ce phénomène est assez propre à la France, puisque qu’en Allemagne un grand nombre d’emplois industriels se situe dans des villes entre 15 000 et 100 000 habitants (même constat en Italie du Nord). Il est important de retrouver cette culture du territoire et repenser le maillage territorial. Dans cette optique, la relance doit être ambitieuse pour permettre, au-delà d’une simple « remise à niveau » ou rattrapage, de favoriser un développement économique local équilibré et de porter des projets insufflant de vraies dynamiques partout dans les territoires.
Yves le Breton, préfet, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), a rappelé toute l’efficacité de la DATAR pour favoriser l’attractivité et le rayonnement européen de certaines métropoles. Aujourd’hui, dans un contexte de profondes transformations, y compris institutionnelles, de la France, l’ANCT adopte une « logique pragmatique » en appuyant les territoires les moins dotés en ingénierie, en mettant à disposition des outils. Tous les territoires doivent bénéficier des crédits de la relance et l’ANCT a bien été missionnée pour être le vecteur d’un ensemble de projets de relance ambitieux, tels « Action cœur de ville », « Programme petites villes de demain », ou encore « Territoire d’industrie ».
Bruno Cavagné, Président de la Fédération nationale des travaux publics, et Cyril LUNEAU, Directeur des relations avec les collectivités locales du groupe Orange, ont indiqué que tant le BTP et la 5G n’ont pas été les principaux secteurs bénéficiaires du Plan de relance. En matière de BTP, les perspectives de relance sont plutôt bonnes, mais pas tant du fait de l’Etat que de celui des collectivités.
En réaction, Laurence Porte, Maire de Montbard, et Harold Huwart, Maire de Nogent-le-Rotrou, ont insisté sur l’importance du soutien de l’Etat. Du côté de Montbard, par exemple, la relocalisation des services de Bercy dans les petites villes participe de l’attractivité des territoires. Ils ont rappelé toute l’importance également de rapprocher la carte des formations et la carte des emplois.
Enfin, Olivier Dussopt, Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Comptes publics, a précisé toutes les actions menées par l’Etat pour aider les collectivités locales à affronter la crise dès le premier confinement et selon la même méthode que pour les entreprises. Il a affirmé que ces mesures de soutien ont joué le rôle de catalyseur, permettant aux territoires d’aborder l’avenir de manière plus sereine en termes d’investissements et de relance. Certains dispositifs devraient d’ailleurs être pérennisés dans le cadre du prochain budget.