Le Premier Ministre a auditionné les Présidents des associations d’élus le jeudi 8 juillet, dans le but d’enrichir la réflexion pour élaborer un potentiel projet de loi rendant la vaccination contre le Covid-19 obligatoire. Il était accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a d’abord présenté la situation épidémique française, qui est à nouveau critique du fait du variant delta de la covid-19. Il a également comparé la situation française avec celle de nos voisins anglais, espagnols et portugais, qui s’est largement détériorée ces dernières semaines. Il propose d’élargir le pass sanitaire, en dernier recours si les chiffres de la vaccination ne progressent pas et d’appliquer la doctrine « tester, protéger, isoler » autant que possible.
L’APVF, représentée par son Président Christophe Bouillon, a ensuite été auditionnée par le Premier Ministre.
Après avoir rappelé quelques éléments de contexte, Christophe Bouillon a donc détaillé la position de l’APVF sur cette question. Cette dernière a été débattue lors du Bureau exécutif de l’association ayant eu lieu la veille.
Globalement, l’APVF tient un discours de responsabilité sur cette question : les Maires des petites villes ont toujours souhaité le succès de la campagne vaccinale et soutiennent les soignants. Ils feront leur possible pour inciter les agents au contact du public à se vacciner, pour des raisons de santé publique) et de réduction de risques de maladies nosocomiales (dans le cas des personnels soignants). Les Maires pourront aussi convaincre les personnels soignants dans les EHPADs ou dans les maisons de santé, sans stigmatiser ces personnels.
Les Maires des petites villes sont convaincus que l’immunité collective (90% de la population vaccinée au minimum) est la meilleure solution pour enfin pouvoir envisager un retour à la vie « normale » et éviter une nouvelle vague fatale à l’économie, sans oublier l’impact sur la santé mentale de nos concitoyens. Or, avec à peine 50% de personnes ayant reçu la première dose à l’été, ce chiffre ne sera pas atteint à l’automne.
Cependant, notre association ne peut et ne doit pas se substituer aux experts en matière de santé ou au Gouvernement pour déterminer si cette vaccination doit être obligatoire. Elle se rangera naturellement derrière la décision prise par le Gouvernement et fait appel au bon sens, à la responsabilité et à la confiance dans notre politique de santé.
Pour l’APVF, il pourrait aussi être envisagé d’inciter et de convaincre les agents des collectivités en contact avec du public à se faire vacciner (aménagements de créneaux de vaccination sur les heures de travail, réservation de créneaux collectifs par les employeurs publics, communication et explication sur la vaccination). Il ne s’agirait pas d’obligation légale stricto sensu mais d’une incitation et d’une facilitation de la vaccination pour les agents publics au contact du public.
Par ailleurs, le recours généralisé, au « Pass sanitaire », malgré ses difficultés d’application inhérentes, pour l’accès à certains lieux clos, pour voyager ou pour certaines professions pourrait également encourager un plus grand nombre de personnes à se faire vacciner et pourrait, si les chiffres le confirment, prouver que l’obligation vaccinale n’est pas forcément nécessaire.
Les enseignements de cette consultation sont nombreux mais le Gouvernement se dirige vraisemblablement vers une proposition de loi allant dans le sens de la vaccination obligatoire pour les soignants, qui reflète globalement les positions des différentes associations d’élus auditionnées aujourd’hui.