Huit mois après la signature des accords du Ségur de la Santé, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé hier la mise en œuvre du second volet du dispositif (après la hausse générale des salaires des personnels soignants), qui vise à lancer des investissements massifs dans le domaine de la santé. Ce plan financier visera à garantir la pérennité de notre système de santé, mis sous tension par la crise de la Covid-19 et s’inscrira dans le plan de relance européen, qui garantit des crédits pour la modernisation des systèmes de santé.
Ce second volet du Ségur de la santé repose sur une enveloppe de 19Mds€, dont 15Mds€ consacrés à l’allégement de la dette des établissements de santé et au financement d’investissements pour des projets dits prioritaires, échelonnés sur 5 ans. Ainsi, 1.5Mds€ seront alloués à la création de places dans les EHPAD, 2Mds€ seront dédiés à la transition numérique via la création de l’espace numérique de Santé et 300 millions d’€ pour moderniser l’offre de soins pour les personnes en situation de handicap.
Ce plan de financement du système de santé entend également renforcer la déconcentration du système de santé en augmentant le pouvoir des Agences régionales de santé, en leur consacrant une enveloppe de 650M€. Le rôle des ARS sera ainsi renforcé pour toutes les décisions relatives à un projet inférieur à 150M€ et elles auront la charge de sélectionner les projets qui leur apparaissent prioritaires et devant faire l’objet d’un soutien budgétaire. De même, un Conseil Scientifique sera créé et comprendra des professionnels de santé du terrain (médecins, soignants, infirmiers, directeurs d’hôpital etc.) et apportera son regard, au fil de l’eau et des projets.
Enfin, la hausse des salaires prévues par le Ségur sera étendue aux médecins des hôpitaux privés non lucratifs, pour éviter une « fuite des cerveaux » vers les hôpitaux publics, dont les salaires ont été largement revalorisés.