Désormais, plus de douze millions de personnes, soit 18% de la population, vivent dans des territoires considérés comme prioritaires pour l’installation des médecins, qui y disposent de mesures incitatives, notamment issues des pactes territoire-santé 1 et 2.
Pour arriver à ce résultat, la ministre a choisi d’ajouter au critère du nombre de médecins par habitants, qui jusqu’alors servait seul à déterminer si le territoire était sous-doté, les besoins de soins en fonction de l’âge des habitants, le temps d’accès par la route vers le médecin généraliste, le volume d’activité des médecins, mais aussi l’âge des médecins afin de tenir compte des départs prévisibles à la retraite.
Ce dernier critère faisait partie des revendications de l’APVF pour mieux prendre en compte la situation de l’offre de soins et déterminer des territoires prioritaires de santé. En effet, l’APVF n’a cessé de rappeler que dans certains bassins de vie, 80 à 100% des médecins avaient plus de 55 ans, impliquant une possible ou probable désertification dans les dix ans, alors que la moyenne d’âge de départ à la retraite chez les médecins est de 65 ans. Pour l’APVF, l’anticipation des départs à la retraite devait constituer un outil majeur de la politique publique de lutte contre les déserts médicaux.
Le décret prévoit également qu’"en complément et en concertation avec les représentants des professionnels de santé, des patients et des élus, les ARS établiront une sélection supplémentaire des territoires fragiles, en fonction des besoins identifiés localement".