Le directeur Laurent Giraud est revenu pour les élus de la Commission sur la création du réseau associatif national France Médiation qui regroupe de structures dédiées à la médiation depuis 2008. Sa vocation est de promouvoir la médiation sociale qui s’est développée et structurée depuis le début des années 2000 dans le sillage de la création des « emplois jeunes ». En effet, avec ces nouveaux médiateurs, la nécessité d’avoir des agents qualifiés a émergé. Depuis le début des années 2000, la médiation s’est largement professionnalisée avec la création d’un cadre déontologique et d’un référentiel-métier, la fixation de compétences techniques propres et l’officialisation d’une norme métier AFNOR depuis le 13 décembre 2016.
Selon Laurent Giraud, la médiation sociale a deux missions : la gestion des conflits et l’amélioration du vivre-ensemble. Les collectivités sollicitent généralement de la médiation sociale lorsqu’elles rencontrent des problèmes de tranquillité publique, ex. problèmes posés par les jeunes aux pieds des immeubles. Mais la médiation sociale consiste aussi à rétablir le dialogue, à aller vers les gens et peut être utiles aux collectivités qui souhaitent développer l’accompagnement des « invisibles » ou encore l’accompagnement d’opérations de renouvellement urbain.
Suite aux questions des élus, Laurent Giraud précise que les médiateurs peuvent apporter des réponses circonstanciées, non-autoritaires – contrairement à la police municipale et non pas des réponses pré-fabriquées aux problèmes qu’ils rencontrent. Le médiateur est un facilitateur mais n’impose pas de solution autoritaire. Contrairement à la police municipale, le médiateur n’a d’autorité qu’à partir du moment où les partis en conflit décident de lui en accorder. Répondant aux questions des élus présents, Laurent Giraud rappelle cependant que le médiateur doit s’inscrire dans un réseau, il doit avoir des relais et entretenir des contacts avec les différents acteurs : CCAS, Police municipale etc.
Plusieurs élus présents insistent sur l’idée que la mise en place de politiques de médiation sociale a largement contribué à diminuer le nombre de faits délictueux – pour un coût oscillant entre 35 000 et 50 000 euros pour le recrutement d’un professionnel de la médiation. A Chantepie, la présence d’un médiateur a permis de faire baisser, entre 2014 et 2016, de 24% le nombre de faits délictueux. A Montlouis-sur-Loire, la présence d’un médiateur a fait reculer les faits délictuels de 15% sur le territoire communal. Un des enjeux pour les élus présents relève du pilotage de la médiation sociale : à qui le confier ? A quels services ?
Laurent Giraud a conclu son audition évoquant le cas de la médiation en milieu scolaire, à laquelle il s’est dit très attaché et dont les bénéfices sont exceptionnels. Une expérience menée en milieu scolaire (160 établissements) – au niveau d’écoles élémentaires et de collèges – a montré que la présence de médiateurs permanents pendant deux ans a largement contribué à améliorer le climat scolaire et à pacifier les relations avec :
- 46% de violences en moins ;
- Quasi-disparation du cyber-harcèlement (-90%) ;
- une baisse importante de l’absentéisme des professeurs.