
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a confirmé que le Fonds Climat Territorial ne sera doté que de 100 millions d’euros en 2025, soit moitié moins que prévu. Une décision qui passe mal auprès des élus locaux, qui dénoncent un nouveau revirement du gouvernement malgré les engagements votés par le Parlement.
Initialement pensé comme un levier essentiel pour soutenir les intercommunalités engagées dans un Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET), ce fonds a déjà été amputé en 2024, après une première annulation d’une enveloppe de 250 millions d’euros. Pour beaucoup d’élus, cette nouvelle réduction est un véritable coup dur, remettant en cause la crédibilité de l’État en matière d’accompagnement des territoires face aux défis environnementaux.
Dans les petites villes, où les ressources financières et humaines sont souvent limitées, ce fonds était attendu comme un soutien concret pour avancer sur des projets de transition énergétique : rénovation des bâtiments publics, développement des mobilités douces, ou encore modernisation de l’éclairage urbain. Ces collectivités, déjà sous pression budgétaire, risquent donc de voir certains projets ralentis, voire abandonnés, faute de moyens.
Si la ministre a annoncé une simplification administrative, en garantissant que les intercommunalités concernées recevront les fonds sans avoir à redéposer de dossier en préfecture, cela ne compense pas la frustration des élus. Pour eux, il s’agit moins d’une question de procédure que d’un manque de soutien financier réel.
Au Sénat, la grogne monte. Christine Lavarde, sénatrice des Hauts-de-Seine, pointe du doigt un gouvernement qui « dit une chose et en fait une autre », créant de la défiance parmi les collectivités territoriales. Cette coupe budgétaire envoie, selon elle, un signal inquiétant aux petites communes qui cherchent à accélérer leur transition écologique mais peinent à trouver des financements stables.
Avec une enveloppe réduite de moitié, les collectivités vont devoir jongler avec leurs budgets déjà contraints et se tourner vers d’autres sources de financement. Pour les petites villes, qui ont moins d’accès aux subventions et dont les marges de manœuvre sont faibles, cette situation risque de freiner la mise en œuvre d’actions pourtant essentielles pour le climat.
Toutefois, la situation budgétaire est plus nuancée qu’il n’y paraît. Si le Fonds Climat Territorial est bel et bien réduit, il est financé en partie par le Fonds Vert, dont l’enveloppe a été revue à la baisse. Ce double affaiblissement financier limite encore davantage les capacités d’investissement des collectivités.