L’intelligence artificielle dans les petites villes de France : un levier d’innovation territoriale ?

13 février 2025

Le Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle (IA), qui s’est ouvert ce lundi 10 février au Grand Palais à Paris, a marqué une nouvelle étape dans la stratégie française sur l’IA. L’annonce d’Emmanuel Macron d’un investissement de 109 milliards d’euros par l’État témoigne de l’ambition de la France de devenir un acteur majeur de cette révolution technologique. Mais au-delà des grandes métropoles et des laboratoires de recherche, une question se pose : comment l’intelligence artificielle peut-elle transformer les petites villes françaises ?

Des atouts stratégiques pour les petites villes

Si les grandes métropoles concentrent aujourd’hui une grande partie des investissements en IA, les petites villes ne sont pas en reste. Elles peuvent s’appuyer sur l’IA pour améliorer plusieurs aspects de la vie locale :

  • Gestion des services publics : optimisation de la consommation d’énergie, gestion des déchets, circulation intelligente.
  • Santé et bien-être : déploiement d’outils d’aide au diagnostic et à la télémédecine.
  • Dynamisation économique : accompagnement des commerces locaux grâce à l’analyse des tendances de consommation.
  • Attractivité territoriale : utilisation de l’IA dans la promotion touristique.

Les défis d’une transition numérique équilibrée

Le développement de l’IA dans les petites villes pose toutefois plusieurs questions :

  • L’accès aux compétences et infrastructures : contrairement aux grandes villes, les territoires intermédiaires peuvent manquer d’ingénierie en IA.
  • La maîtrise et la gouvernance des données : les petites municipalités doivent pouvoir garder le contrôle sur l’utilisation des données locales et garantir le règlement général de protection des données (RGPD).
  • L’acceptabilité sociale et éthique : les citoyens doivent être impliqués dans le déploiement des solutions IA pour garantir leur adhésion.

Une stratégie publique pour soutenir l’IA locale

Pour favoriser l’essor de l’IA dans les petites villes, des initiatives publiques voient le jour. Le rapport de 2020 d’Éric Bothorel, député des Côtes-d’Armor, sur la politique publique de la donnée préconise un accompagnement renforcé des collectivités territoriales via l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT). L’open data et le partage des codes sources sont également encouragés pour favoriser l’innovation locale.

Par ailleurs, l’IA est considérée comme un levier pour le développement durable, comme l’explique Peter Addo, du DataLab de l’AFD, dans The Conversation. Il faut donc l’appréhender comme un moyen d’optimiser la gestion des ressources et de réduire l’empreinte carbone des activités municipales.

Vers une IA au service des territoires

Si les petites villes de France sont encore en train de se familiariser à l’IA, elles disposent de nombreux leviers pour en faire un atout de développement. La clé du succès réside dans une approche concertée et équilibrée, associant acteurs publics, entreprises locales et citoyens. Une IA responsable et inclusive pourrait ainsi contribuer à revitaliser ces territoires tout en préservant leur identité et leur dynamisme.