3 questions à Kosta Kastrinidis, Directeur des Prêts de la Banque des Territoires

30 janvier 2025

Alors que les maires font face à un mur d’investissement pour leur dernier année de mandat, Kosta Kastrinidis, Directeur des Prêts de la Banque des Territoires, partenaire de l’APVF, présente la façon dont la banque accompagne les collectivités.

 

  1. En dépit des mesures d’assouplissement monétaire prises par la BCE en 2024, l’incertitude politique et économique amène les maires à s’interroger sur le recours à l’emprunt. Quelle est votre appréciation de la situation ?

La situation est en effet marquée par l’incertitude, mais il y a de bonnes nouvelles en ce début d’année ! Tout d’abord le reflux de l’inflation se confirme, et la BCE accélère sa politique, ce sont d’ailleurs ces deux dynamiques qui expliquent la baisse significative du taux du livret A au 1er février prochain. De plus, le contexte politique national inédit du pays n’a en rien freiné les investissements locaux en 2024. Au contraire, les exécutifs locaux ont joué pleinement leur rôle contracyclique en accélérant le déploiement des projets sur l’ensemble du territoire, notamment les projets verts. Il est important pour nos concitoyens que cette dynamique remarquable se poursuive en 2025. Cela implique de recourir à l’emprunt pour une partie des besoins d’investissement, particulièrement pour les projets de long terme.

Or, si les collectivités connaissent un renchérissement des offres de financement bancaires, elles ont la chance de bénéficier de l’accès à une ressource unique adossée à l’épargne réglementée des Français, au travers des prêts de la Banque des Territoires.

Ces financements, ont non seulement la capacité de répondre en volumes à l’intégralité des besoins complémentaires au marché mais ils voient leur tarification définie en fonction du Taux du Livret A, dont la formule est totalement indépendante du spread. C’est d’ailleurs ce qui a amené les élus, collectivités et satellites à nous emprunter 5,4Mds€ en 2024, soit +50% par rapport à 2023 !

  1. Un des enjeux majeurs pour la fin de mandat demeure l’investissement dans la transition écologique : pourriez-vous rappeler les modalités d’accompagnement de la Banque des Territoires ?

Les prêts déployés par la Banque des Territoires en faveur de la transformation écologique permettent de financer aussi bien la rénovation des bâtiments publics dont les écoles, le développement de la mobilité décarbonée, la gestion de l’eau et des déchets, la préservation de la biodiversité, l’aménagement des emprises foncières ou encore l’adaptation des territoires au changement climatique.

Ces prêts présentent des caractéristiques et une compétitivité exceptionnelles qui expliquent que la production de prêts pour le logement social et la transformation écologique des territoires ait été historique en 2024 pour atteindre 28,5Mds€ ! Aux côtés des collectivités, nous jouons un rôle d’amortisseur de crise majeur.

Si l’on ne devait retenir que deux caractéristiques principales de ces prêts, je citerai d’une part leur durée exceptionnelle qui répond aux contraintes budgétaires actuelles des collectivités pour lisser l’emprunt sur le très long terme (jusqu’à 60 ans par exemple pour les réseaux d’eau) ; et d’autre part leur tarification identique pour toutes les collectivités et leurs satellites, sans discrimination en fonction de leur situation.

Si le projet le justifie, nous pouvons également mettre à disposition des subventions d’ingénierie, de la data, voire envisager l’apport de fonds propres dans les projets. En vrai partenaire des territoires, nous cherchons d’abord à simplifier la vie des élus.

  1. Un des apports de la Banque des Territoires au programme Petites Villes de Demain se fait par l’octroi de prêts aux projets de revitalisation. Quel premier bilan en faites-vous ?

Très positif ! Pour ce qui concerne les seuls prêts à la rénovation urbaine dédiés spécifiquement aux Petites villes de demain, nous en avons à date accordé 114 prêts pour un total de 135 M€ ; le tout marquant une dynamique forte puisque ces prêts accordés en 2024 sont en croissance de +77%. Ces financements marquent donc un vrai effet de levier face aux enjeux actuels.