PLF 2025 : le prix de la rigueur

17 octobre 2024

L’austérité a un coût. Dans un contexte de dérive des déficits publics, le remède, qui consiste à diminuer la dépense publique ou accroître la pression fiscal, peut être douloureux : moindre croissance, effets sur l’investissement. Retour sur ces effets potentiels.

Une croissance divisée par deux

Selon l’Office français des conjonctures économiques (OFCE), le PLF 2025, tel qu’il a été présenté devant l’Assemblée nationale, et donc avant amendements, considère que la croissance pourrait être ramenée à +0,8% en 2025. Pour mémoire, le gouvernement table sur le maintien du niveau de croissance de 2024, à +1,1%. Certains membres du gouvernement ont évoqué des mesures complémentaires de diminution des dépenses publiques, à hauteur de 5 milliards d’euros ; si elles devaient être mises en oeuvre, l’OFCE prévient que la croissance serait ramenée à +0,2%.

Un investissement local menacé

Ce contexte de faible croissance et le manque de visibilité tant sur la conjoncture que sur la politique économique du gouvernement pourrait affecter l’investissement local. Tout d’abord, parce que les dotations de soutien à l’investissement sont en berne. Mais aussi, parce que la dynamique d’investissement de ces dernières années n’est pas aussi solide que cela puisse paraître.

C’est ce qu’indique le 25e numéro de la collection Cap sur de l’Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales.

En effet, l’OFGL souligne un “accroissement significatif des dépenses d’équipement réalisées par rapport au cycle précédent (2014-2019)”. Si l’on observe les évolutions sur les 30 dernières années, il apparaît également qu’il s’agit d’un niveau record. Toutefois, ce niveau n’est atteint que grâce aux grands projets, et en particulier ceux en lien avec les Jeux Olympiques de Paris 2024. L’OFGL souligne que “sur le seul périmètre des collectivités locales, les investissements devraient rester, pour le mandat en cours, légèrement inférieurs aux réalisations des mandats de 2001 et de 2008, à durée, prix et population comparables”.

A l’heure où le niveau des investissements dans la transition écologique est insuffisant selon I4CE, les dernières mesures proposées risquent d’aggraver la tendance.

 

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