3 questions à Sylvain Waserman, Président de l’ADEME

26 septembre 2024

Sylvain Waserman, Président de l’ADEME, répond cette semaine aux questions de la lettre hebdomadaire des petites villes. 

 

1) Pourriez-vous tout d’abord revenir pour la lettre des petites villes sur la place de l’ADEME dans les territoires ?

Créée il y a maintenant plus de 30 ans, en 1992, l’ADEME appuie son action sur ses 17 directions régionales, dont 4 en outre-mer, et ses 3 représentations dans les territoires d’outre-mer (Polynésie, Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon). Cette présence permet à nos équipes de se trouver au plus près des problématiques des collectivités locales, et d’avoir une connaissance fine des enjeux et des spécificités de chaque territoire.

Concrètement l’ADEME se donne pour mission de faciliter l’émergence et d’accompagner la réalisation des projets de transition écologique et énergétique partout sur le territoire, depuis le diagnostic et la qualification des besoins, jusqu’au financement des projets.

L’ADEME a développé plusieurs outils et plateforme dédiés à destination des territoires, en particulier le programme « Territoires Engagés Transition Ecologique » qui vise à accompagner les collectivités pour structurer leur politique de transition autour de deux thématiques : Climat Air Énergie et Économie circulaire.

 

 2) L’ADEME a lancé en novembre dernier le « Réseau des élus pour agir », en quoi consiste-t-il ?

L’objectif du réseau est simple : donner des clés de lecture et partager l’expertise de l’ADEME pour accompagner et faciliter le passage à l’action des élus locaux en faveur de la transition écologique. C’est crucial lorsque l’on sait que plus de 50% des décisions en la matière relèvent des compétences des collectivités territoriales.

L’adhésion au réseau, gratuite et volontaire, offre l’opportunité de participer à des webinaires, des formations, et l’accès aux ressources techniques de l’ADEME.

Ce réseau national est décliné dans les territoires par les directions régionales de l’ADEME qui organisent des rencontres, des visites de terrain et des ateliers thématiques. Parfois les élus peuvent se sentir isolés face à la complexité et la diversité des problématiques liés à la transition écologique, l’idée de ce réseau est aussi de favoriser le partage d’expérience entre élus, la diffusion de bonnes pratiques, et de ne laisser personne sans réponse.

Près de 3000 élus nous ont déjà rejoint et nous fêterons nos 1 an à l’occasion du congrès des Maires en novembre. Ce sera aussi l’occasion de tirer un premier bilan et voir comment accélérer et faire mieux pour aider les élus locaux.

 

3) Quel regard portez-vous plus largement sur le rôle des petites villes face aux enjeux de transition écologique et d’adaptation au changement climatique ?

Les petites villes ont la taille idéale pour lancer des initiatives et des expérimentations innovantes. Leurs élus ont une proximité réelle avec les habitants mais aussi des moyens pour leur apporter des réponses rapides (moyens qui me faisaient parfois défaut lorsque j’étais maire de village !).

L’adaptation de nos territoires face à la multiplication et l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, nécessite la réactivité et le volontarisme des élus locaux pour agir efficacement. Ils peuvent s’emparer des enjeux d’adaptation de façon très concrète, à commencer par la réalisation d’un diagnostic local des vulnérabilités pour informer et sensibiliser aux risques. Ce diagnostic peut se traduire en actions concrètes pour désimperméabiliser les sols, renaturer les centre-villes, organiser un service de proximité pour nos aînés lors des canicules… bref, apporter des solutions pragmatiques face aux effets du dérèglement climatique dans notre quotidien.

L’ADEME accompagne les élus et les collectivités par le financement d’études et de projets, ou l’élaboration de méthodologies telles que l’outil « Plus Fraiche Ma Ville » accessible à tous !