Emmanuel Mroz, Directeur général de SNCF Renouvelables, répond cette semaine aux questions de la lettre hebdomadaire des petites villes.
1) Premier consommateur d’électricité en France et deuxième propriétaire foncier, la SNCF a annoncé en juillet 2023 la création de SNCF Renouvelables. Pourquoi avoir créé une telle structure ? Quelles sont ses activités ?
La création de SNCF Renouvelables vise précisément à faire le lien entre les deux caractéristiques que vous soulignez ; des besoins importants en électricité – qui vont certainement croitre dans le futur du fait de la décarbonation – et un patrimoine foncier et immobilier pouvant accueillir des projets photovoltaïques, ce qui permettra de produire une partie de l’électricité décarbonée consommée par le groupe.
Jusqu’à présent, des projets ont été mis en place sur des sites SNCF par des développeurs indépendants ; la SNCF récupérait uniquement un loyer.
Avec SNCF Renouvelables, il s’agit donc de remonter dans la chaine de valeur du photovoltaïque en se donnant la possibilité de construire les centrales si cela est pertinent, d’en utiliser la production pour nos besoins, d’associer les acteurs locaux et de s’inscrire pleinement dans l’économie territoriale.
2) La loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER) donne un rôle crucial aux élus locaux pour la planification énergétique, notamment via la définition de zones d’accélération, comment percevez vous ce changement ?
Les acteurs locaux, notamment les élus ont toujours joué un rôle clé dans ce type de projet de production d’énergie renouvelable. Cela est effectivement renforcé par la loi APER. Ainsi, dès le lancement de SNCF Renouvelables, nous avons contacté un certain nombre de maires et collectivités. Nous renforçons maintenant progressivement ces échanges en intégrant également les services de l’Etat (préfecture, DREAL) afin de bien comprendre les écosystèmes locaux et s’y insérer le mieux possible. Il ressort que les élus sont tous mobilisés sur la loi. Tous les sujets ne sont pas encore bien éclairés en attendant les décrets et le travail à effectuer peut être lourd pour les petites communes. Vu de SNCF Renouvelables, les apports de la loi devraient être plus perceptibles en 2025, une fois établis les « documents cadres » à la main des préfectures.
3) Quel regard portez-vous plus largement sur le mur d’investissement auquel les petites villes doivent faire face pour relever les enjeux relatifs à la transition écologique ?
Sur ce sujet en revanche je ne suis pas un spécialiste. Cependant, si l’on essaie de faire le parallèle avec le groupe SNCF qui doit également faire face à réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux évolutions climatiques déjà constatées, il est clair que les financements sont clés.
Dans ce cadre, plusieurs pistes sont explorées qui peuvent peut-être être ajustées, adaptées aux petites villes telles que les contrats de performance énergétique, un travail fin sur les leviers de transition permettant de faire les meilleurs choix « action – coût – effet », une approche sur le temps long permettant de lisser les investissements, etc.
Pour en savoir plus sur SNCF Renouvelables cliquez ici