Le foncier est un bien de plus en plus rare. C’est pourquoi les friches sont tant mises à l’honneur depuis quelques années. Mais comment réhabiliter sa friche ? C’est à cette question – et à trois autres – que Perrine Rutkowski, directrice du service public UrbanVitaliz, répond cette semaine.
1) La question de la gestion des friches est une question de plus en plus prégnante pour les maires des petites villes dans le contexte du ZAN. Comment UrbanVitaliz peut-il les accompagner ?
En effet, le réemploi des friches est un enjeu majeur et en tant qu’élu.e ou agent.e d’une commune ou EPCI, il n’est pas toujours facile de savoir comment s’y prendre pour faire passer une friche à l’étape suivante.
UrbanVitaliz est un service public qui permet à une collectivité qui a repéré une friche à revitaliser de se voir conseiller ce qu’elle peut faire pour faire émerger un projet ou le faire avancer.
- La collectivité nous demande très simplement de l’aide via le site https://urbanvitaliz.fr/. Elle peut choisir de suivre le parcours d’état des lieux pour faire le point sur ce qu’elle sait et ce qu’elle a déjà fait.
- Un échange de diagnostic lui est proposé avec un.e urbaniste de l’équipe afin de bien cerner les enjeux de la situation. Des documents et compléments d’information peuvent être partagés via le service numérique en ligne.
- L’équipe de conseil émet ensuite des recommandations concrètes : quelle étude pour avancer, une vision sur les financements possibles, les acteurs à contacter pour avancer au stade présent avec les contacts précis, du conseil méthodologique, le renvoi à d’autres outils pertinents etc.
- La collectivité peut ensuite avancer à son rythme et à tout moment re-solliciter du conseil en cas de blocage ou de nouvelle question.
2) Si un maire dispose d’une friche dans sa commune et qu’il souhaite lancer une opération de recyclage urbaine, quelles étapes doit-il suivre ? À quel moment intervenez-vous ?
Chaque projet friche est différent et les étapes à suivre dépendent du projet envisagé pour la friche : logement, activité, renaturation, éventuels usages temporaires, etc. Cela dépend également du foncier concerné : selon son degré de pollution, qui possède les sols.
La première étape consistera toujours à mettre en sécurité le lieu tant pour la population que pour l’environnement. Ensuite, des études préalables sont très importantes pour à la fois bien estimer les atouts et contraintes du site, et les besoins du territoire / état du marché. Ceci permet alors d’envisager différents scénarios d’usage de la friche, à mettre en regard avec la faisabilité économique au regard des différents financements pressentis. Différentes études peuvent être nécessaires pour approfondir les scénarios et en extraire un parti pris d’aménagement. Une fois ce choix réalisé, on peut passer à la consolidation du projet avec des études pré-travaux. Tout au long de ces étapes, la maîtrise foncière est un sujet à trancher : est-ce que la commune achète le foncier, préfère-t-elle l’intervention d’un tiers ? Par ailleurs, la pollution éventuelle des sols, des sous-sols et des bâtiments est également un enjeu de taille à estimer dès les premières études préalables avec par exemple une étude d’inventaire historique urbain, une procédure de levée de doute, etc.
UrbanVitaliz intervient tout au long de ce chemin pour flécher les actions pour avancer à la collectivité et ses partenaires éventuels..
3) Le recyclage d’une friche peut être une opération complexe. Comment UrbanVitaliz permet-il aux différentes parties prenantes d’accompagner le projet de la commune ?
De nombreux acteurs de l’ingénierie territoriale peuvent accompagner la commune et l’EPCI sur un projet friche. Les délégations territoriales de l’ANCT, hébergées en DDT(M)/préfectures, ont un accès direct aux demandes de conseil des collectivités via le service UrbanVitaliz et peuvent ainsi conseiller directement la commune sur ses enjeux. Elle peut très facilement inviter sur le projet les acteurs partenaires pour un meilleur suivi dans le temps. Ainsi, la commune peut à tout moment les solliciter et les tenir au courant de ses avancées. UrbanVitaliz est un service multiacteurs de par sa construction puisqu’il est co-porté par le Cerema, le ministère de la transition écologique, l’Agence nationale de la cohésion des territoires, la Direction interministérielle du numérique et l’établissement public foncier des Hauts-de-France.
Le service est sollicité en moyenne par 15 à 20 collectivités par mois. Nous nous attachons à mesurer l’impact terrain du conseil fourni : 70 % des collectivités conseillées agissent suite aux recommandations reçues et font désormais concrètement cheminer leur friche vers une nouvelle vie.
Pour en savoir plus, visitez le site d’UrbanVItaliz