Le Secrétariat Général à la planification écologique (SGPE), rattaché à la Première ministre, a publié un rapport qui met à jour les objectifs de transition énergétique de la France. Retour sur les enseignements de cette publication, en amont de la loi de programmation énergie-climat (LPEC) qui devrait être débattue à l’automne prochaine au Parlement.
Ainsi, ce rapport propose des trajectoires de développement des différentes filières énergétiques dans le but de respecter l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 mais aussi l’objectif 2030 de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux d’émissions de 1990.
Vers une forte électrification
Ce document de travail actualise notamment certains des objectifs affichés par la Président de la République lors de son discours de Belfort de février 2022, notamment la construction de nouvelles paires de réacteurs nucléaires EPR2. En plus de l’objectif de maintien des 56 réacteurs existants, bien qu’un scénario “défavorable” soit considéré avec la fermeture de 9 tranches qui ne passeraient pas leur sixième visite décennale, le document évoque un objectif minimum de 8 paires de réacteurs EPR2 d’ici 2050 (ndlr : un objectif de 6 paires de réacteurs EPR2 avait été mentionné par le Président de la République lors de son discours de Belfort).
Pour les objectifs de développement des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, sur lesquels la France est en retard, le SGPE détaille également ce que pourrait être la marche à suivre. Le secrétariat général souligne la nécessité de doubler le rythme de déploiement du solaire pour atteindre en 2050 une capacité comprise entre 128 et 160 GW. Il alors faudrait à partir de 2023 installer entre 3,7 et 5,5 GW de capacité solaire (ndlr : 2,4 GW installés en 2022).
Pour l’éolien terrestre, filière décrite par le rapport comme “contestée” par une partie de la société mais cependant “nécessaire”, le SGPE préconise de rester proche du rythme de développement actuel qui varie entre l’installation de 1,2 à 1,9 GW par an. Est également évoqué l‘éolien en mer avec une cible pour 2050 revue à la hausse : 45 GW en 2050 contre 40 GW. A noter qu’un seul parc éolien en mer, inauguré à Saint-Nazaire par Emmanuel Macron en novembre 2022, est pour le moment en service.
A développer aussi : les énergies bas-carbone non-électriques
Alors que la chaleur représente près de 43% de la consommation d’énergie primaire seulement 24% de cette chaleur est aujourd’hui d’origine renouvelable. Le SGPE identifie un objectif d’ajout d’ici 2030 de 100 TWh de chaleur renouvelable, à titre de comparaison la production de chaleur renouvelable en 2019 s’élevait à environ 150 TWh. Parmi les leviers qui seraient développés : biogaz, géothermie et pompes à chaleur et biomasse.
Néanmoins, l’utilisation de cette dernière pose certains enjeux avec une situation en terme de disponibilité de la biomasse qui pourrait selon le SGPE devenir “tendue” dès 2030.