Retour sur le Grand Oral santé des candidats à l’élection présidentielle

18 mars 2022

6 candidats à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron était représenté par le ministre de la Santé Olivier Véran, se sont prêtés le jeudi 17 mars au Grand Oral Santé organisé par la Fédération Hospitalière de France (FHF), avec le soutien de 55 organisations dont l’APVF. Retour sur cet exercice de présentation des programmes en matière de santé. 

Anne Hidalgo

La candidate du Parti Socialiste a déclaré vouloir “rompre avec le système et partir des besoins de santé de la population”.  Elle a également ajouté vouloir fonder sa politique de santé sur “un fort financement public pour garantir l’égalité face à la maladie”.

Sur la problématique des déserts médicaux, elle ne souhaite pas imposer une obligation d’installation contraignante mais propose que les étudiants en médecine réalisent une quatrième année d’études professionnalisante se déroulant dans un désert médical.

Sur la gouvernance, si “la santé doit être pilotée au niveau national” il est également nécessaire de “prendre appui sur les élus locaux qui ont su bien faire lors de la pandémie”.

Anne Hidalgo a également indiqué vouloir atteindre 15 000 médecins formés par an dès le début du quinquennat contre 10 000 médecins formés par an actuellement. Elle a indiqué souhaiter une réforme de Parcoursup pour accroître l’accessibilité des études de santé.

Interrogée sur le rôle des sages femmes elle a souligné vouloir tendre vers un ratio de 1 sage femme pour 1 femme prise en charge avec le recrutement supplémentaire de 1250 sages femmes chaque année.

Sur la question du vieillissement et de la dépendance, Anne Hidalgo entend promouvoir “le maintien à domicile le plus longtemps possible” ainsi qu’une augmentation du salaire des aides-soignantes et une prise en charge accrue de la pénibilité de leur métier. La mise en place d’une tarification sociale dans les EHPAD est aussi un point de son programme. Elle déclare vouloir consacrer 1 milliard d’euros par an au cinquième risque “dépendance et autonomie”.

Emmanuel Macron, représenté par Olivier Véran

Le ministre de la Santé est revenu sur certaines mesures mises en œuvre lors du quinquennat mentionnant la suppression du numerus clausus en 2020,  le “doublement” des maisons et des centres de santé, le développement de “600 CPTS” (Communautés professionnelles territoriales de santé).  Il a également cité le nutriscore, le plan anti-chutes, le plan 1000 premiers jours, la stratégie décennale de lutte contre le cancer, et la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. L’apprentissage dans les cursus des professions paramédicales et le les “passerelles métiers” ont aussi été mentionnés.

Le ministre de la Santé a évoqué un projet de “grande conférence des parties prenantes” pour réfléchir à l’avenir du système de santé. Il a défendu une “révolution de la prévention”.

Olivier Véran a également indiqué que “l’école doit s’ouvrir davantage au monde de la santé”.  Il a mentionné que seraient mis en place des “bilans de santé complets et gratuits aux différents âges de la vie”.

Interrogé sur les difficultés de l’hôpital public, Olivier Véran a reconnu “le manque de personnels dans les hôpitaux publics”.

Sur la fin de vie, le ministre a suggéré une “possible convention citoyenne” à ce sujet.

Concernant les EHPAD il a indiqué qu’il faut prendre en compte “le virage du vieillissement à domicile demandé par les français”

Yannick Jadot

Le candidat d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) a souligné qu’il est nécessaire de “rendre à la puissance publique la décision en matière de santé” avec “un rôle trop important accordé aux cabinets de conseil privés”.

Yannick Jadot a déclaré souhaiter “le rétablissement du compte personnel pénibilité au travail” ainsi que “la reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle”. Il a de plus indiqué que la “prévention est au cœur du projet écologique”.

Il prévoit de définir le budget de la santé “sur la base des besoins des territoires” en repartant “des bassins de santé entre 50 000 et 100 000 habitants”.

Pour renforcer l’accès aux soins dans les territoires il souhaite mettre en place un conventionnement sélectif pour réguler l’installation des médecins.

Le candidat EELV aspire à un renforcement de la présence des médecins et infirmières en milieu scolaire. Il s’est également présenté en faveur du 100% bio dans les cantines des écoles.

Interrogé sur les EHPAD, Yannick Jadot a déclaré vouloir “interdire toute nouvelle autorisation d’EHPAD privé à but lucratif”.

Sur le projet de  “Grande Sécu” il s’est dit opposé à sa réalisation indiquant “le rôle à jouer par les mutuelles”.

 

Valérie Pécresse

La candidate Les Républicains a déclaré vouloir “augmenter de trois ans l’espérance vie en bonne santé d’ici dix ans”.

Valérie Pécresse souhaite également la mise en place d’une “loi de programmation quinquennale pour la santé” ainsi qu’un renforcement du rôle des patients pour construire “une démocratie en santé”.

Sur la question des déserts médicaux elle déclare vouloir envoyer les étudiants en médecine réaliser leur quatrième année d’étude dans un désert médical. Elle s’est dite opposée à la contrainte à l’installation des médecins et souhaite passer de 10 000 médecins formés par an à 20 000 d’ici la fin du prochain quinquennat.

Concernant la gouvernance des politiques de santé la candidate Les Républicains veut confier aux régions la présidence des ARS et aspire à faire des départements “les bras armés de la lutte contre les déserts médicaux”.

Valérie Pécresse indique vouloir conserver le système de la tarification à l’activité (T2A) et défend un passage du tarif de la consultation chez un médecin généraliste à 30 euros.

 

Marine Le Pen

La candidate du Rassemblement National a indiqué qu’il faudrait “faire face au défi du vieillissement de la population” et que la prise en charge de la dépendance “restait un impensé”.

Elle s’est déclaré en faveur de la suppression des ARS avec en remplacement un rôle de tutelle et de coordinateur pour le préfet de département.

Marine Le Pen  a indiqué vouloir mettre en place un “moratoire sur la fermeture des lits” et supprimer la T2A.

Sur les déserts médicaux elle indique être opposée aux  “mesures coercitives d’installation” et privilégier les “mesures incitatives”, ainsi que “développer le métier d’assistant médical et étendre les compétences des infirmiers, sages-femmes, et pharmaciens”

Marine Le Pen souhaite également “rétablir la visite médicale scolaire obligatoire”.

Fabien Roussel

Le candidat du Parti Communiste s’est positionné en faveur “d’un hôpital qui ne doit pas être soumis aux lois du marché”.

Il a indiqué vouloir “faire participer les revenus financiers des entreprises au financement de l’Assurance Maladie”.

Fabien Roussel souhaite “mettre en place des conseils territoriaux de santé” réunissant l’ensemble des acteurs d’un territoire.

Il a mentionné vouloir “remettre sur la table l’obligation du tour de garde pour les médecins”.

Fabien Roussel projette de créer “un ministère dédié au grand âge”.