Economie : rééquilibrer le développement territorial !

3 mars 2022

Lors d’un vibrant plaidoyer, Laurence Porte, maire de Montbard et Vice-Présidente de l’APVF, a présenté lors de la conférence de presse du 1er mars les atouts économiques des petites villes. Elle a rappelé que les petites villes constituent la base arrière économique du pays. Mme Porte a enfin souligné l’importance du programme Petites Villes de Demain pour la revitalisation des centres urbains.

Constat : Un regain d’attractivité des petites villes qu’il faut accélérer

Laurence Porte a tout d’abord rappelé le rôle qu’ont joué les Maires durant la crise sanitaire en matière économique. Loin de leur domaine habituel d’intervention, ils ont répondu présents pour soutenir le tissu économique local, avec au premier chef les artisans et les commerçants.

Mme Porte a ensuite souligné les atouts dont disposaient les petites villes dans la compétition intense à laquelle se livrent les territoires. En effet, elles fédèrent souvent de larges territoires, ce qui leur confère un rôle moteur de bassins de vie importants.

Plus encore, les petites villes sont le cœur productif du pays. 70% des emplois industriels se situent dans des villes de moins de 20 000 habitants. Ainsi, les productions spécialisées se trouvent souvent dans les petites villes, héritières du génie de leur territoire, avec des populations spécialisées et qualifiées. Mme Porte a évoqué les exemples de la Mecanic Valley à Figeac (Lot) et à Villefranche de Rouergue (Aveyron) ou encore celui de la Metal Valley, qu’elle connaît bien en tant que Maire de Montbard.

Enfin, elle a rappelé la qualité de vie qu’elles offrent est souvent bien meilleure que celle offerte dans les grandes métropoles. L’engouement pour ces communes est de plus en plus manifeste : les arrivées se multiplient.

L’ensemble de ces atouts permettent aux petites villes d’être la base-arrière de la compétitivité de tout le territoire national.

Malgré ces nombreux atouts, les petites villes conservent cependant des fragilités. En effet, dépendantes de l’Etat, de l’Europe et des autres collectivités territoriales, pour la plupart de leurs investissements et de leurs projets, elles ne peuvent se développer sans recevoir le soutien de ces partenaires. En outre, les Maires doivent pouvoir disposer des moyens et de la souplesse suffisante pour pouvoir agir en faveur de l’attractivité de leur territoire.

Propositions : Adopter une politique d’aménagement du territoire pour un grand équilibrage

Cela amène l’APVF à présenter une série de propositions. En effet, il existe une opportunité historique de résorber les fractures territoriales. Cela en s’appuyant sur un attrait inédit pour les petites villes et des moyens inédits, avec les fonds du plan de relance. Par ailleurs, Mme Porte a souligné que les esprits étaient désormais assez mûrs pour développer une nouvelle approche, voire une nouvelle philosophie du développement économique.

Mme Porte a décliné 3 grands axes de propositions.

Elle a d’abord rappelé que l’aménagement du territoire doit être mis au service de l’équilibre territorial. Pour cela, l’APVF propose de créer un fonds national de solidarité territoriale, alimenté à parité par les métropoles à proportion de leur richesse, et par l’État, pour assurer une répartition équitable des crédits de l’État sur l’ensemble du pays. En outre, il est nécessaire de redessiner la carte des formations. Les jeunes des petites villes doivent pouvoir étudier là où ils iront travailler.

Ensuite, Laurence Porte a réitéré une demande de longue date de l’APVF. Il est nécessaire de territorialiser le plan de relance. Territorialiser, cela veut dire prendre en compte la variabilité et la multiplicité des situations locales, sans devoir systématiquement passer sous les fourches caudines des appels à projets nationaux ou européens.

Renforcer le programme Petites Villes de Demain

Mme Porte a enfin réaffirmé l’importance du programme Petites Villes de Demain (PVD). Après s’être félicité de l’obtention du programme, suite à la mobilisation de l’APVF, Mme Porte a présenté des pistes d’amélioration. En effet, il faut donner de la visibilité aux communes. Cela passe par l’adoption d’une approche pluriannuelle des financements, mais également par la prolongation du programme au-delà de 2026.

D’autre part, PVD peut devenir l’outil de la réindustrialisation du pays. L’APVF demande par conséquent la création d’un volet “industrie” au programme.

Pour conclure son propos, Mme Porte a insisté sur l’absence d’opposition entre réindustrialisation et transition écologique, l’une devant aller de paire avec l’autre.