Dans un rapport commandé en mai 2021 et remis en janvier 2022 au ministre de la Santé, l’IGAS livre son analyse sur le développement d’une « profession de santé intermédiaire ». Plutôt que la création ad hoc d’une nouvelle profession, les rapporteurs préconisent un renforcement du statut des infirmiers en pratique avancée.
Retour sur la pratique avancée infirmière
Prévue par la loi de 2016 relative à la modernisation de notre système de santé, la pratique avancée infirmière est effective depuis l’été 2018.
Un infirmier en pratique avancée (IPA) a complété sa formation initiale par un diplôme d’Etat de grade master délivré à l’issue d’une formation de deux ans.
A la suite du Ségur de la Santé tenu en 2020, le gouvernement a affiché un objectif de 5000 infirmiers en pratique avancée (IPA) d’ici 2024. Aujourd’hui seulement 1700 IPA sont recensés, selon l’IGAS l’objectif de 5000 ne sera pas atteint avant 2026 au rythme actuel. Pour rappel la population les effectifs infirmiers en France sont d’environ 660 000 dont près de 115 000 infirmiers libéraux.
Les propositions de l’IGAS
Dans un contexte de baisse inévitable de la densité médicale, qui ne retrouvera pas son niveau actuel avant au moins 2035, les auteurs du rapport mettent en exergue l’intérêt d’étendre la pratique avancée pour lutter contre les difficultés d’accès aux soins des populations.
Dès lors, il est proposé de :
- Revoir à la hausse la rémunération des IPA
- Ouvrir « dès que possible » la primo-prescription de certains items, séances de kinés, arrêts de travail etc. aujourd’hui les IPA, ne peuvent que renouveler ou adapter une ordonnance
- Ouvrir les consultations en direct avec un IPA : aujourd’hui les IPA ne disposent pas d’une patientèle propre, les patients sont « confiés » par un médecin
A noter qu’il est préconisé d’instituer deux catégories d’IPA : les IPA praticiens et les IPA spécialisés. Ainsi, les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) deviendraient des IPA spécialisés.