La première Commission Culture de l’APVF, animée par ses deux référents, Laurence Porte, Maire de Montbard et Patrick Malavieille, Maire de La Grand-Combe et Vice-Président du Gard en charge de la culture, s’est réunie en visioconférence le mardi 17 mars. Cette réunion a permis à plusieurs élus de l’APVF de partager leurs expériences sur l’adaptation du monde culturel local en période de crise sanitaire et de faire des propositions pour permettre aux activités culturelles de progressivement reprendre dans les petites villes.
En premier lieu, les participants ont analysé les résultats de l’enquête culture qui a été diffusée aux communes membres de l’APVF et qui a recueilli plus de 135 réponses. Malgré les contraintes pesant sur les collectivités du fait de la crise sanitaire, les budgets alloués à la culture resteront stables en 2021 dans 70% des cas, et baisseront dans seulement 13% des communes sondées. 17% augmenteront même les budgets culturels en 2021, ce qui confirme que les élus locaux ne souhaitent pas faire de la culture une « variable d’ajustement » de leurs budgets.
Les thèmes prioritaires dans le cadre du volet culturel du plan de relance sont le soutien au spectacle vivant et aux festivals, l’éducation artistique et les bibliothèques municipales. Il est d’ailleurs à noter que la moitié des villes ayant répondu accueillent un festival culturel (musical, théâtral, littéraire ou autre) et ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour le maintenir, malgré les désengagements de partenaires privés ou publics et le manque de visibilité.
Ensuite, les Maires ou adjoints à la culture des villes présentes ont tenu à partager leurs retours d’expérience sur le maintien de la vie culturelle dans les territoires en période de crise. Tous les élus ont salué l’initiative de cette commission culturelle et étaient ravis de pouvoir échanger avec leurs homologues sur ces questions.
Ainsi, la ville de Ramonville est parvenue à maintenir son festival de rue en 2020 et a pu maintenir ses activités d’éducation artistique sous une forme adaptée à la situation sanitaire. De même, la Grande-Motte n’a pas diminué son budget alloué à la culture mais a dû réinventer sa politique culturelle, en lien avec la politique du tourisme notamment. M.Malavieille, M. Le Goff, Maire de Guingamp et les autres maires et élus présents ont ensuite souligné plusieurs points importants :
- La question de la situation catastrophique des artistes et des publics et les conséquences psychologiques induites par la crise sanitaire
- La nécessité de mettre en place des mesures de compromis pour le monde de la culture, des jauges réduites et des expérimentations dans les petites villes pour pouvoir rouvrir les lieux culturels
- L’accompagnement du retour du public dans les lieux culturels, qui ne se fera pas spontanément
- L’adaptation de l’éducation artistique et du spectacle vivant, dans les écoles notamment, et en lien avec les collectivités
- Le rôle des médiathèques en matière de médiation culturelle est également nécessaire dans la reprise de la vie culturelle locale, notamment pour l’organisation d’expositions tant que les Musées sont fermés
- Il est aussi fondamental de penser « l’après » (crise sanitaire) pour le monde de la culture, notamment concernant l’accompagnement des professionnels de la culture par l’Etat et les collectivités via une contractualisation sur plusieurs années, afin de leur permettre de créer à nouveau, en toute confiance.
- L’accompagnement de la transition numérique du monde culturel (concerts, expositions) doit aussi passer par les collectivités locales.
L’APVF se positionne donc pour des expérimentations encadrées, dans la responsabilité et la prudence, pour la réouverture de certains lieux culturels. Des visites sur rendez-vous dans des musées des petites villes peuvent être imaginées, de même que des protocoles renforcés dans des cinémas (housse sur les sièges, désinfection des salles) ou l’organisation de spectacles vivant dans les écoles pour pallier la fermeture des salles de spectacles. Globalement, les petites villes, du fait de leur souplesse d’organisation, sont à la bonne échelle pour expérimenter la reprise progressive de la vie culturelle, qui manque cruellement à nos concitoyens.
Au vu des récentes manifestations et occupations de lieux culturels, le temps presse et les Maires des petites villes veulent jouer un rôle dans la reprise des activités culturelles. L’APVF n’aura donc de cesse de convaincre le Gouvernement et la Ministre de la culture de la légitimité des petites villes dans ce domaine. Forts de ces exemples concrets et de ces propositions, l’APVF va rédiger un second courrier à Mme Bachelot pour lui réitérer ses demandes. Notre association continuera de porter la voix des petites villes auprès des pouvoirs publics et est convaincue que ces dernières ont tout leur rôle à jouer en matière culturelle, surtout dans le contexte de crise sanitaire et sociale qui se prolonge.