3 questions à … Frédéric Veaux, Directeur général de la police nationale

4 mars 2021

Frédéric Veaux, Commissaire général, est directeur général de la Police nationale depuis le 3 février 2020, après avoir occupé plusieurs postes dans le corps préfectoral (Mayenne et Landes), la police judiciaire et le renseignement intérieur.

La police de sécurité du quotidien a été déployée sur tout le territoire national depuis 2017. Pouvez vous nous rappeler ses objectifs et dresser un bilan de sa mise en œuvre dans les territoires qui sont couverts par la police nationale ?

La police de sécurité du quotidien (PSQ) constitue une réforme majeure pour la police nationale. Cette nouvelle philosophie d’action vise à la prise en compte et à la résolution concrète des problèmes ou des besoins de sécurité de la population grâce à l’élaboration d’une réponse partenariale sur mesure.

Cette nouvelle culture d’une police « avec et pour les citoyens » déploie de nouveaux modes de contact et d’échanges avec la population, les élus, les bailleurs, les acteurs économiques, les transporteurs publics et les administrations.

Le bilan provisoire enregistré sur les 11 premiers mois de l’année 2020 démontre le dynamisme local de la PSQ. Plus de 7000 réunions ont été organisées par les référents de la police nationale qui animent les groupes partenariaux opérationnels dans les 941 secteurs de proximité qui maillent le territoire. L’action conjointe de tous les acteurs a abouti à la résolution de 703 problématiques de sécurité identifiées localement, qu’il s’agisse des rassemblements dans les halls d’immeubles ou les lieux publics, des rodéos urbains, des phénomènes de harcèlement scolaire ou du trafic de stupéfiants.

Ces résultats encourageants doivent être amplifiés en 2021, grâce au travail partenarial de tous les acteurs locaux de la sécurité.

Télécharger le document bilan de la PSQ en zone police

 

Les services de police du Pas-de-Calais, de la Savoie et des Pyrénées-Orientales expérimentent un nouveau mode de fonctionnement des services depuis le 18 janvier. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’expérimentation menée en Savoie, dans le Pas-de-Calais et les Pyrénées-Orientales s’inspire de l’organisation locale de la police nationale mise en place depuis le 1er janvier 2020 à Mayotte, en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Dans ces trois territoires, la police nationale est désormais structurée en filières métiers (sécurité publique, investigation, renseignement, immigration et circulation transfrontière) placées sous une direction unique. Ce commandement unifié permet de renforcer l’efficacité et l’efficience opérationnelles de la police nationale et de rendre aussi son action plus visible à l’égard de ses partenaires, au premier rang desquels les élus. Vous pouvez désormais parler à un seul chef de la police dans ces territoires !

L’expérimentation qui débute permettra de mesurer la pertinence de ce modèle d’organisation en métropole. Elle est menée à droit constant, les structures territoriales de la police nationale n’étant pas modifiées. Concrètement, il s’agit d’élaborer un nouveau mode de travail interne à la police nationale qui se traduira par un renforcement de la coordination de son action dans toutes ses composantes locales, selon une double logique de décloisonnement et de mutualisation. Cette synergie renforcée entre les services de police constituera un atout tant dans la lutte contre certains phénomènes de délinquance que pour faire face aux éventuelles situations de crise.

 

Plusieurs textes réformant l’organisation territoriale de la police nationale sont entrés en vigueur le 1er janvier dernier. Quels changements cela induit-il pour les élus ?

Depuis le 1er janvier dernier, la police nationale a franchi une nouvelle étape dans l’approfondissement de son ancrage territorial avec la création des directions zonales de la sécurité publique et la réorganisation des structures déconcentrées de la direction centrale de la police judiciaire.

Sous l’autorité des préfets, les directeurs zonaux de la sécurité publique sont chargés de veiller à la cohérence du cadre d’action des directions départementales de la sécurité publique et à l’optimisation de leur organisation.

A ce titre, ils contribuent à la professionnalisation des policiers, au maintien des services dans les meilleures conditions opérationnelles et au respect des doctrines d’emploi. Ils organisent par ailleurs, en cas de crise, les renforts entre les directions départementales de sécurité publique d’une même zone. Cette réforme ne modifie pas les prérogatives des directeurs départementaux de sécurité publique. Au quotidien, ils demeurent, tout comme les chefs de circonscription, les interlocuteurs premiers des élus dans l’exercice de leur mission de police.

La nouvelle organisation territoriale de la police judiciaire s’attache, pour sa part, à mieux prendre en compte l’évolution des bassins de criminalité pour améliorer la réponse opérationnelle des services spécialisés dans la lutte contre la répression du banditisme, le trafic de stupéfiants, la cybercriminalité ou encore la délinquance économique et financière.

Télécharger le document de présentation de la réforme de l’organisation territoriale de la police nationale