Thierry Guimbaud, Directeur général de Voies navigables de France, revient pour l’APVF sur les grands enjeux pour les petites villes des voies navigables.
En quoi les voies navigables peuvent-elles constituer un atout pour les territoires, et notamment les petites villes, qu’elles traversent ?
VNF, l’opérateur public fluvial national, conduit trois missions au service de la société sur les 6 700 km de voies d’eau – il s’agit du plus grand réseau navigable européen – qui lui sont confiés : développer la logistique fluviale, épine dorsale avec le mode ferroviaire du transport environnemental de marchandises, contribuer à l’aménagement des territoires et à leur développement économique et touristique, et garantir une gestion fiable et sobre de la ressource hydrique.
A travers elles, notre action vise à potentialiser ce réseau pour relever les défis écologiques et économiques auxquels nous sommes collectivement confrontés.
La voie d’eau constitue en effet un outil d’adaptation des territoires au changement climatique de grande ampleur que nous connaissons ; elle constitue en cela un point d’appui précieux pour construire La ville durable pour laquelle votre association est fortement engagée.
Ainsi, plus économique, plus sûr et plus sobre, le transport fluvial favorise la décongestion des villes et limite l’émission des gaz à effet de serre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il nous paraît souhaitable que les documents de planification d’urbanisme intègrent, chaque fois que cela est possible, les aménagements nécessaires à une logistique fluviale performante. Par ailleurs, le réseau est intimement connecté au réseau hydrographique national et l’actionnement des ouvrages qui le jalonnent permet de prévenir ou d’atténuer les fortes fluctuations de la ressource en eau liées au changement climatique, qu’il s’agisse de stress hydrique ou au contraire d’inondations. Enfin, alors que la hausse des températures conduit à la multiplication de créations d’ilots de fraîcheur dans les agglomérations, le cours d’eau remplit naturellement cette fonction.
L’établissement constitue bien entendu aussi un centre ressource en terme d’ingénierie et d’expertise, tant en ce qui concerne l’infrastructure fluviale elle – même que les activités qu’elle génère, au service des parties prenantes, au premier rang desquels se trouvent les collectivités locales.
Comment contribuent-elles au développement économique des territoires, problématique au cœur des préoccupations de l’APVF ?
Sur le plan économique, les fleuves et les voies navigables constituent un gisement local de valeur, non seulement en tant qu’infrastructure de fret, mais aussi grâce au développement du tourisme fluvial qui, avec 6 100 emplois directs, génère en moyenne 1,36 milliard d’euros de retombées annuelles pour les territoires, souvent situés dans des zones périphériques ou rurales. Ce secteur connaît une croissance à 2 chiffres depuis plusieurs années alors même que le tourisme durable est amené à susciter un intérêt croissant à l’avenir auprès de nos concitoyens.
Elles peuvent aussi s’intégrer dans des politiques de transition énergétique en recevant des équipements de production locale d’hydroélectricité ou dans des logiques d’économie circulaire en accueillant des déchetteries fluviales.
Autre possibilité : le domaine fluvial est vaste, souvent insuffisamment aménagé, voire inutilisé, alors même qu’il peut se situer en centre-bourg ou en centre-ville. Sa valorisation, qu’il s’agisse de l’aménagement des berges pour favoriser les mobilités douces, de réhabilitations patrimoniales ou de projets immobiliers plus ambitieux, peut constituer un outil de redynamisation et de renforcement de l’attractivité des collectivités que vous fédérez.
Concrètement, comment se structurent l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet de développement autour de la voie d’eau ?
Il n’y a pas de modèle type ; la forme du partenariat, sa durée, les modalités de gouvernance s’adaptent et dépendent de plusieurs facteurs comme la nature et à l’ampleur du projet, les besoins des parties prenantes, ou l’origine des co-financements. Il peut s’agir d’une simple convention d’occupation temporaire ou du portage par une filiale ad-hoc associant une multiplicité d’acteurs publics ou privés. Il peut s’agir aussi, pour des projets de développement économiques et touristiques sur un bassin ou un itinéraire, d’un contrat de canal.
On peut penser par exemple à l’Entente pour le Canal du Midi nouée en 2018 avec l’Etat, la Région et les départements traversés, véritable instance de gouvernance qui vise à coordonner les différentes initiatives de préservation et de mise en valeur du Canal, au partenariat étroit avec les collectivités mouillées par le canal de la Sarre et une partie du canal de la Marne au Rhin pour le développement de la destination touristique européenne Terre d’Oh, ou encore à la mobilisation de tous autour de l’axe Sambre dont la réouverture à la navigation est prévue pour 2021.
En tout état de cause, le projet part toujours du territoire, de ses besoins et de l’ambition de ses acteurs ; c’est la clé de sa réussite.
VNF maille le territoire fluvial national avec 7 directions territoriales et 500 implantations locales, autant de passerelles au plus près du terrain pour favoriser les coopérations sur des solutions concrètes au service de la ville durable à laquelle aspirent nos concitoyens.
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Coordonnées directions territoriales
Direction territoriale Nord-Pas-de-Calais
37, rue du Plat
BP 725
59034 LILLE Cedex
03 20 15 49 70
Direction territoriale Rhône-Saône
2, rue de la Quarantaine
69 321 LYON cedex 05
04 72 56 59 00
Direction territoriale Sud-Ouest
2, Port Saint-Etienne
31 073 TOULOUSE cedex 7
05 61 36 24 24
Direction territoriale Centre-Bourgogne
Chemin Jacques de Baerze
CS36229
20062 DIJON cedex
03 45 34 13 00
Direction territoriale de Strasbourg
4, quai de Paris
CS 30367
67 010 STRASBOURG cedex
03 67 07 92 15
Direction territoriale Nord Est
169 rue Charles III
CS 80062
54036 NANCY cedex
03 83 95 30 01
Direction territoriale Bassin de la Seine
4, quai d’Austerlitz
75 013 PARIS
01 83 94 44 00