- Pourriez-vous nous présenter l’Agence France locale et son rôle auprès des collectivités locales ?
Jacques Pelissard : L’AFL est la seule banque française 100% détenue par les collectivités locales françaises et qui leur soit 100% dédiée, quelle que soit leur taille ou leur situation géographique. Créée à l’initiative des associations d’élus, elle a pour mission d’accompagner l’investissement public en offrant au monde local un accès à la ressource financière, dans les meilleures conditions et en toute transparence. L’AFL incarne une finance que les collectivités locales françaises ont voulu à leur image : responsable, portant les principes de solidarité et d’équité, à travers un établissement agile, outil réel de la décentralisation et de l’autonomie financière des collectivités.
- Quelles actions et dispositifs avez-vous mis en place pour soutenir les petites communes en cette période de crise sanitaire ?
Yves Millardet : Dans le contexte que nous connaissons, durant lequel les collectivités locales ont fait preuve d’une mobilisation et d’une réactivité sans précédent pour affronter la crise sanitaire, l’AFL s’est pleinement mobilisée pour assurer la continuité de leurs financements en ouvrant une enveloppe de prêts d’1,5 milliard d’euros sur 12 mois, disponibles pour les petites comme pour les grandes collectivités.
Jacques Pelissard : Plus d’un tiers des communes membres de l’AFL ont entre 2500 et 25 000 habitants, nous sommes donc particulièrement attentifs à répondre à l’ensemble des besoins. Cette enveloppe constitue une ressource financière importante, nécessaire et complémentaire au plan de relance proposé par le gouvernement. En période de crise et plus que jamais, l’AFL a vocation à être présente au côté de toutes les collectivités, en particulier les plus petites qui sont souvent les oubliées des acteurs bancaires traditionnels.
- Avez-vous été plus sollicités par les collectivités locales ces derniers mois, quelle strate en particulier ?
Yves Millardet : La période actuelle a impacté les recettes des collectivités, quelle que soit leur strate. Certaines collectivités nous ont sollicité pour étudier des modifications d’échéancier, mais cela reste très minoritaire. En termes de nouvelles demandes en revanche, notre volume de crédits octroyés a augmenté de 115% en 2020 par rapport à l’année 2019 ; nous avons ressenti une volonté de sécurisation des volumes au début du second semestre mais nous n’anticipons pas pour autant une augmentation certaine des volumes que nous prévoyons pour l’exercice 2020. De gros enjeux s’annoncent au cours des prochains mois pour relancer l’activité et nous serons aux côtés de nos membres pour les accompagner dans le soutien au redémarrage de l’activité.
Jacques Pelissard : Nous savons que les collectivités locales sont résilientes. Leur santé financière s’étant grandement améliorée depuis 2017 (L’AFL publie en cette fin du mois de juin un baromètre de la santé financière des collectivités qui permettra de le montrer), elles ont aujourd’hui un rôle important à jouer. Or, le fait que les collectivités soient les uniques bénéficiaires des services de l’AFL est un élément rassurant pour elles. Nous n’avons pas d’arbitrages à réaliser entre les collectivités et d’autres types d’emprunteurs, leur assurant ainsi une source de financement pérenne.