A l’occasion des Assises nationales des centres-villes Christophe Bouillon, Président de l’APVF et Maire de Barentin (76), est revenu, jeudi 11 juin, sur l’importance que revêt pour les petites villes la concrétisation rapide du programme “petites villes de demain”.
A l’invitation de Pierre Creuzet, Directeur-général de Centre-ville en Mouvement, et en compagnie de Caroline Cayeux (Présidente de l’ANCT), Elisa Vall (Directrice Appui aux Territoires à la Banque des Territoires) et Bertrand Barraud (Maire d’Issoire) notamment, Christophe Bouillon a fait part des attentes des petites villes alors que le programme “petites villes de demain” devrait être lancé dans les semaines à venir.
Pour le Président de l’APVF, cela fait des années que les petites villes font face aux problématiques de vacances – plus importantes que dans les métropoles, aux enjeux liés à la centralité (étalement urbain, centres commerciaux en périphérie), logement, mobilité, aménagement… Le défi est aujourd’hui pour beaucoup de nos collectivités de revitaliser les centres-villes en déshérence. Mais le temps n’est pas au fatalisme mais à celui de la volonté politique.
Christophe Bouillon a ainsi rappelé que les petites villes ont souvent rêvé d’un programme comme celui des “petites villes de demain”, et qu’avec le soutien de l’ANCT, la BDT et tous les partenaires autour de la table, que l’on puisse concevoir un programme “sur-mesure” qui tienne compte des spécificités des territoires. A condition de remplir les critères de taille (moins de 20 000 habitants), de centralité et certains critères de fragilité, il s’agit de permettre à ces collectivités de pouvoir bénéficier de l’aide d’une multitude de partenaires nationaux et locaux qui agiront de concert pour proposer un soutien “à la carte”; c’est l’enjeu.
Le manque d’ingénierie a été la première des difficultés mises en avant. Le Maire de Barentin a ainsi expliqué que les Maires des petites villes ont souvent plein d’idées, sont prêts à beaucoup travailler pour trouver et apporter des solutions à leurs habitants, mais quand vient l’heure de bâtir un projet ou de répondre à des appels à projet, cela se complique: les petites villes manquent de moyens humains, logistiques et financiers pour répondre de manière satisfaisante aux différents appels d’offres ou appels à candidature. Le but du programme “petites villes de demain” doit en priorité d’être de venir en aide aux communes qui ont de réels besoins, mais ne savent pas forcément comment concrétiser leurs projets: ce programme doit apporter l’ingénierie pour transformer la volonté d’élus en actes, dans un temps raisonnable.
Or, pour le Président de l’APVF, il faut aller vite aujourd’hui : la crise sanitaire a rendu plus saillantes les difficultés de cœurs de ville : le commerce de centre ville a souffert, beaucoup de maires ont vu des artisans et commercants se regrouper afin de faciliter les démarches et les relances. C’est la force de l’intelligence collective et de la collaboration – dans l’esprit d’ailleurs de ce qui a été voulu pour le programme “petites villes de demain”. Il devra permettre de venir en aide aux commerces fragilisés dans la période, et participer donc, de manière ambitieuse aux stratégies nationales de relance.
Les petites villes doivent être perçues comme les carburateurs de l’économie qu’elles sont, a martelé Christophe Bouillon. Mais pour que les petites villes puissent jouer leur rôle dans leurs bassins de vie et auprès de leur tissu socio-économique, il faut aller plus vite et plus loin. Le Programme Action Coeur de ville a fonctionné, mais il a aussi montré qu’il y avait beaucoup de petites villes exerçant des fonctions de centralité qui n’avaient pu être accompagnées, et qui sont de plus en plus concernées par des difficultés structurelles majeures. Le programme “Petites villes de demain” est justement l’occasion de tirer les leçons, bénéfices de l’expérience ACV pour que plus de territoires puissent bénéficier de l’effet levier de l’action conjuguée de l’Etat et des partenaires nationaux et locaux.