Par voie de communiqué en date de mardi dernier, c’est à la suite d’un week-end marqué par de graves violences qui ont touchées toute la France en marge du mouvement des « gilets jaunes » que l’APVF a appelé le Gouvernement à envoyer des signes forts et concrets permettant de faire retomber la température de la crise sociale et politique qui secoue le pays depuis maintenant une quinzaine de jours.
Bien que les récentes annonces du Gouvernement constituent un premier pas, l’APVF constate que le mouvement des « gilets jaunes » est avant tout le révélateur des profondes fractures sociales et surtout territoriales qui n’ont cessé de s’aggraver depuis une trentaine d’années. Selon l’analyse de l’APVF, cette crise découle des conséquences d’une métropolisation mal maîtrisée et d’une politique visant à mettre en concurrence les territoires.
En effet, c’est dans la France des petites villes et de l’étalement urbain que le mouvement des « gilets jaunes » est le plus présent et, dans tous les cas, le plus soutenu. C’est cette France-là, où la disparition des services publics, la désertification médicale, la dévitalisation des cœurs de ville, et les questions d’accès au numérique et à la mobilité se posent avec le plus d’acuité, qui attend des réponses de fond.
C’est pourquoi, l’APVF a avancé à l’attention du Gouvernement plusieurs pistes pour un plan d’ensemble ambitieux contre les inégalités territoriales :
- Renforcer les solidarités territoriales, notamment à travers des mécanismes concrets de péréquation financière tel que le « 1 % métropole » : 1 % des recettes de la fiscalité économique des métropoles les plus plus riches dédiées au financement de projets structurants sur le reste du territoire ;
- Rendre effectif le « droit à la mobilité » à travers des solutions de financement pérennes en faveur de la mobilité dans les territoires dits « périphériques » et la remise à flot des petites lignes ferroviaires avec un vrai soutien financier de l’Etat ;
- Lutter contre la désertification médicale en régulant les modalités d’installation des médecins libéraux ;
- Revitaliser les centres-villes à travers l’extension du plan « Action Coeur de Ville » à l’ensemble des collectivités concernées par cette situation ;
- Conjuguer écologie, justice sociale et égalité territoriale en impliquant les territoires et en leur accordant les moyens pour mener la transition écologique, notamment à travers un véritable soutien à la rénovation énergétique des bâtiments.
Pour l’APVF, ce plan doit avant tout être le fruit d’un véritable débat national, décliné localement dans chaque commune de France, permettant de faire remonter les idées et les doléances de nos concitoyens.
Par ailleurs, la future Agence nationale de Cohésion des territoires doit dans cette optique être un outil véritablement opérationnel, au service des territoires les plus fragiles, disposant de nouveaux moyens financiers, à la hauteur des enjeux que révèlent cette crise.
Enfin, l’APVF s’est associée à l’AMRF afin de proposer aux maires qui le souhaiteraient, en fonction de la situation locale, qu’ils sont seuls à même d’apprécier :
- d’ouvrir leur mairie, samedi 8 décembre prochain, pour recueillir les « doléances et les propositions » des citoyens ;
- de donner la possibilité aux citoyens d’exprimer leur opinion, qu’ils se reconnaissent ou non dans la mobilisation des mouvements plus ou moins organisés, en facilitant l’expression de celles et ceux qui sont empêchés (exclusion numérique, etc.) ;
- de transmettre les doléances et propositions à leur association pour en faire une synthèse départementale et la diffuser auprès du Gouvernement et du Parlement.
L’APVF estime que les maires sont, avant tout, des médiateurs et que, partout dans le dialogue républicain, le sens de l’écoute et le respect, doivent prévaloir.
Téléchargez le communiqué de presse en cliquant ici.